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sur 702 notes
Vadim un petit garçon de 12 ans quitte Paris pendant la guerre. Il rejoint Vallorcine dans les Alpes à la frontière suisse. Là -bas, il devient Vincent. Il est hébergé chez Blanche. Il découvre la vie pastorale
Ce roman initiatique est une ode à la bienveillance, à la vie, à la montagne, au temps qui passe….
Vallorcine semble préservée de la guerre, guerre qui est loin mais présente à la fois
Au travers des yeux « urbains » de Vincent mais surtout de ses yeux d'enfant, le lecteur s'immerge dans la vie montagnarde des années 40. le rythme des saisons, les travaux des champs, l'entraide des habitants, la vie scolaire, les noms de fleurs, la faune avec les chamois, marmottes…..L'auteur laisse le temps au temps.
Un coup de coeur !
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J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de ce livre que je conseille de déguster à petites lampées tant il est riche dans ses descriptions et évocations de la montagne.
On sent que l'auteure aime à la fois les paysages, la flore, la faune et ce que les saisons en font, dans ces pays d'en haut.
Vadim/Vincent, enfant juif et asthmatique est envoyé à Vallorcine ( Vallée de l'ours) dans une famille de paysans montagnards au cours de l'hiver 1943. Ce dépaysement lui procure une infinité de sensations, il est subjugué par la montagne et se prête avec bonne grâce à toutes les activités locales, grâce à l'amitié de Moinette, qui l'initie et veut le garder pour elle jalousement.
Avec le défilé des saisons, on a également le défilé des couleurs et des occupations diverses, l'auteure, avec minutie nous initie en même temps que Vincent à tous ces gestes aujourd'hui disparus ou transformés, comme si ce livre voulait en garder la mémoire.
La langue de l'auteure est riche, dense et restitue avec précision toute cette vie à hauteur d'enfants qui ne connaissent pas l'ennui.
Il me semble que le plaisir de la lecture est plus grand encore lorsqu'on a déjà une familiarité avec ces lieux, ce qui est mon cas.
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Pour une fois, c'est l'autrice qui m'a d'abord parlé de son livre. A Lyon, l'an dernier dans le cadre de Littérature Live, Valentine Goby évoquait son livre, L'île haute, en parallèle avec celui de Katarina Poladjan. La rencontre avait pour titre "Voir le monde avec d'autres yeux". Je garde de leur dialogue l'idée de réparer les vies par la littérature.
La lecture de l'île haute, pendant ces deux jours entre parenthèses, est en soit une réparation par la douceur des mots malgré la douleur de la rupture, de l'Histoire, des assignations comme le dit si bien Valentine Goby. Effectivement, l'autrice se manifeste parfois, rarement, dans son récit pour corriger ce que le personnage ne peut pas savoir objectivement. Alors, elle rattrape par les cheveux la lectrice que je suis et qui était entièrement plongée dans la subjectivité et les inquiétudes/questionnements du personnage de Vadim/Vincent. Car ce sont ses relations au paysage, aux autres qui sont données à voir avec ses loyautés et ses ruptures.
L'écriture est un souffle continu; l'air passe bien dans le corps de cet enfant asthmatique et l'écriture a la même fluidité. Elle le suit intimement dans sa respiration. C'est très beau et prenant car l'espace s'agrandit au regard de l'enfant/de la lectrice tout au long du livre; Vadim/Vincent se crée une famille et grandit.
Je n'ai pas voulu terminer trop vite ma lecture. J'ai retardé la fin par un sommeil agité et par l'écriture. Je voulais rester en compagnie de ces personnages et de la découverte progressive de toutes les richesses de cet univers montagneux, à travers les yeux de Vadim/Vincent, en toute sensibilité intérieure et avec tous les sens épanouis.
Le suspens est maintenu en sourdine et l'émerveillement est une constante tout au long du récit. Quelle belle performance d'écriture ménagée par Valentine Goby!
De plus, elle parsème son récit de savoirs sur les plumes, les papillons, les étoiles, le travail du bois. Et cela est fait en toute fluidité puisque Vadim/Vincent est un enfant qui apprend et mémorise, qui vit ses premières fois, dans cette vallée qui l'accueille. Il y a aussi ses premiers baisers. Celui avec Moinette qui lui en donne l'idée. Celui avec Olga qui lui en donne le goût.
L'écriture, si fine et poétique, si riche et expressive, transmet à merveille l'identité flottante de Vadim/Vincent jusqu'à la fin du livre où il est difficile de renoncer à suivre cet enfant auquel il est si aisé de s'attacher.
Alors, je réalise encore une fois combien l'écriture, lorsqu'elle est aussi habile, peut être vraiment réparatrice. Et Valentine Goby nous en donne ici un exemple remarquable.
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Vadim, Vincent, deux prénoms pour un même garçon fragile à cause de son asthme.
Valentine Goby nous emporte dans les Alpes, un monde totalement inconnu pour moi, elle nous transmet très bien les émotions des habitants qui vivent au rythme des saisons. Vadim est recueilli pendant la guerre, la tension dramatique de la situation est palpable, j ai été tres touchée par les séparations successives vécues par ce jeune garçon.
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Pendant la deuxième guerre mondiale, un enfant parisien est hébergé par une famille dans une vallée proche de Chamonix. Il y découvre la montagne et le cours des saisons.
Un beau roman initiatique avec de très belles descriptions de la nature alpestre qui nous emmène à suivre l'éveil de cet enfant vers l'adolescence.
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Certes, c'est une histoire que l'on a déjà vue (au cinéma) ou lue sous une autre plume, mais ce garçonnet est très attachant. Les descriptions de l'environnement montagneux qui le recueille sont magnifiques et les personnages sont "vrais". le style est singulier (mélange de direct et indirect) dans les dialogues et quelques formules claquent à la lecture comme si on les entendait tout près.
Un beau livre.
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Mais quelle merveille que l'écriture de Valentine Goby! Coup de coeur absolu.
Une autrice que je redécouvre à chaque livre que je lis, une plume exceptionnelle, qui rend hommage aux mots, au corps, aux sens, à la nature, à la vie, à la femme…

Il y a la magie des 5 sens : l'odorat ( odeurs, des animaux, de la nature) la vue ( la relation avec le jeune aveugle Martin, les couleurs, le dessin, les crayons de couleur) , le toucher, l'ouïe ( tous les sons, les bruits) , le goût..
I
Et il y a les personnages..
Ceux de la famille qui l'accueille : Blanche , Albert (son mari) , Louis, le père d'Albert et d'Éloi.
Il y a Moinette ( Moinette est une chouette, une fée, un lutin, Moinette guide, surprend, se moque, rit, se vante, râle, il sait que c'est le sens de moiner en patois, râler, et peut-être son surnom en résulte en dépit de ce qu'elle prétend mais il n'a rien dit pour ne pas la froisser. ), Moinette qui est amoureuse de Vincent, qui va le guider dans ses découvertes, le protéger, lui offrir ses secrets…
Il y a Martin, le jeune aveugle qui lit en braille, sur des pages blanches…
Et il y a Vincent (Vadim)… un jeune de 12 ans, qui doit quitter Paris dans les années 40 pour se sauver ( à deux niveaux : il est juif et asthmatique). Quitter les Batignolles pour la montagne sous une autre identité - il change son nom juif contre un nom bien français - pour Vallorcine, en vallée de Chamonix… c'est un énorme changement, et l'enfant va vivre en quête d'identité.
Et il va repartir de zéro, tout découvrir… un autre monde va se révéler à lui. Son moi caché va être occulté par son moi visible. Vincent va recouvrir Vadim, comme la neige recouvre la montagne, comme le corps de Blanche recouvre un autre corps car elle est enceinte. C'est la mise à nu de la nature - tant humaine que naturelle. C'est un paysage qui se transforme selon les saisons ( hiver-printemps-été) C'est aussi la nature qui se révèle dans toute sa splendeur, dans toute sa diversité, que ce soient les paysages, les éléments, la faune, la flore… C'est le temps des émotions, de l'éveil des sens, des premières fois, de la découverte de son identité, de l'apprentissage de la vie…
Atteint de synesthésie ( non ce n'est pas une maladie, c'est le croisement de deux modalités sensorielles : une couleur qui déclenche une perception sonore par exemple (Kandinsky, Rimbaud, Baudelaire en font usage en associant des couleurs à des sons/couleurs). Et les arts sont aussi partie prenante du livre. La peinture et le dessin et la révélation du lien entre les lieux et les mots, les mots, le dialecte local, les termes locaux qui collent à un lieu ou à une particularité du lieu, qui sont la mémoire vivante de l'endroit; des termes qui reflètent une vie, une époque, des traditions et des coutumes, qui se transcrivent en images, en sons, en odeurs, en couleurs… « Des mots de ce qu'il y a sous la neige quand elle fond. Une liste pour la forêt. Une liste pour la vallée. Une liste pour la montagne. »
Et au final, qu'adviendra-t-il de Vincent? Et de Vadim? Pour le savoir, je vous invite à vous aventurer en haute montagne, là où la neige recouvre la nature première…
Et c'est juste magique…
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L'enfance comme un dragon de papier qui se déploie peu à peu, cachant ses plis et ses secrets, ses découvertes à débusquer. L'imaginaire qui, peu à peu, reflue face aux vérités qui se montrent.

"Le froid saisit le garçon à la descente du train. Détoure son corps osseux, les saillances enfouies sous ses vêtements trop larges, l'arête du nez, les phalanges au bout des mitaines. Il se fige sur le quai, sa valise à la main, enveloppé de son soufle. Il perçoit exactement ses contours, la mince frontière qui le sépare du dehors à la jonction de la peau tiède et de la gangue d'air glacial. La sensation est si aiguë qu'il se figure sa silhouette dissociée du décor, pareille aux personnages découpés d'un théâtre d'ombres. Mais déjà ses formes se dissolvent. La neige lui monte aux chevilles, s'agrippe en gros flocons à son bonnet, son pantalon et son manteau de laine, s'amoncelle sur sa valise, ses chaussures, s'applique à l'absorber comme elle gomme toute chose. de la petite gare, des arbres, des bancs, on ne devine que des volumes polis, remodelés par la neige. le brouillard fond les alentours dans une matière opaque dont émergent de rares lignes noires: rails, fines faces des troncs contraires au sens du vent, bords de toit. Un sque- lette de paysage. Même la soeur à ses côtés s'estompe, ses joues pâles, sa robe et son voile beige affadis par la neige ; seules ressortent, comme en suspens, ses montures de lunettes et sa canne."

Un enfant arraché aux griffes du Paris de 1943, projeté par une mère aux abois, un jeune adolescent de douze ans, Vadim Pavlevitch, glisse vers le coeur des Alpes. Son asthme jusqu'alors étau, devient passage. Et Vadim devient Vincent. Alors il n'est pas assez d'heures pour que s'écoule la magie d'un territoire inexploré. Il n'est pas assez de minutes pour conter les couleurs que l'on entend à chaque nouveau mot. Il n'est pas assez de secondes pour découvrir ces alvéoles de vie intense qui crépite dans les yeux de Moinette, sa jeune confidente.

"Ici la lumière coule sur une vallée entière, allume un à un les hameaux selon leur altitude, les plis de la montagne, leur position par rapport à l'axe des cols, de plus en plus généreuse, de plus en plus dorée, et les éteint en ordre dispersé suivant les fantaisies du relief. Si bien que de l'aube à la nuit la montagne palpite."

Vincent gomme Vadim, sa nouvelle identité en carapace, et les découvertes innocentes prennent leur temps, et nous redonnent un nouveau souffle, à nous, le lecteur adulte blasé par les images et le savoir. Un temps qui s'égrène au rythme des levers et couchers de soleil, kaléidoscope d'un éphéméride unique. Un kaléidoscope dans lequel des paillettes sombres prennent le lecteur par surprise ; Paris n'a pas disparu. La guerre et les Allemands sont bien là, dans les images de son esprit. Mais se retourner pour les voir serait fatal, se retourner vers Vadim le changerait en statue. Alors il regarde devant lui.

Un roman à la poésie rare, au texte ciselé, chaque ligne chante pour la montagne, cette île haute, et ses bêtes qui s'y accrochent, humains, vaches ou chèvres. Une montagne qui cache et qui garde au creux de son poing de roche. Un roman qui m'a bouleversée, et que j'ai lu en entendant la douce voix de Valentine Goby me lire son texte, de la même voix généreuse qu'elle nous offrit les ingrédients de sa construction au cours d'une séance de partage avec des lecteurs que je n'oublierai pas.
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Merveilleuse description de la découverte de la montagne

J'ai revecu nos moultes montées à Valloire même si le livre se passe plus au sud vers Chamonix.

On quitte le livre avec une envie de vivre toutes ces saisons en montagne et de la redécouvrir grâce aux yeux de cet auteur peintre .

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Joli roman d'une autrice que je ne connaissais pas encore.
Je retiendrai surtout de ce livre l' hommage à la nature et surtout au milieu de la montagne
Une découverte de la haute montagne du côté de Chamonix pour un gamin de 12 ans qui vient de Paris.
A lire, les orteils bien au chaud.
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