AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,01

sur 702 notes
25/100 Valentine Goby, « l'île haute » 272 pages – Actes Sud
C'est une amie rencontrée à la médiathèque, qui m'a fait l'éloge de ce roman. Nous avons échangé sur nos récents coups de coeur littéraires et sommes, toutes deux, reparties avec les petites trouvailles littéraires de l'autre. Elle avait raison : ce récit est un petit bijou !
Vadim Pavlevitch, 12 ans, souffre de l'asthme et ses parents, dont une branche de la famille contient quelques ascendances juives, sont terrorisés par la menace nazie. En 1943, la haine gangrène Paris, et menace de dévorer ceux qui portent une étoile. Alors, pour le protéger du Mal, il devient Vincent Dorselles et, accompagné d'une religieuse, rejoint Vallorcine, le dernier village de la vallée de Chamonix avant la Suisse. https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=¤££¤9Moinette26¤££¤
Un couple de montagnards l'accueille comme leur fils.
C'est sa famille qu'il doit quitter. Son identité. Son nom. Ceux qu'il aime. Pour un monde inconnu, glacial, d'une beauté sauvage, dangereuse, d'une beauté à couper le souffle. Ou à le retrouver.
Vadim découvre la vie auprès de sa famille d'adoption, de la gentille Moinette, une petite fille qui lui fait découvrir la vie à la ferme et à la Montagne.
C'est une écriture poétique. La sonorité des mots coule comme une musique. C'est un récit sensoriel, dans lequel les bruits légers de la montagne le disputent à la beauté des couleurs. Chaque saison se déroule en offrant sa palette de teintes et Vincent voit, entend, touche, effleure, respire cette montagne, tout comme le lecteur emporté dans cet exil. Hélas, la guerre est toujours là. Les gendarmes italiens surveillent, et bientôt ce sont les nazis qui progressent, mettant encore la vie de Vadim en péril.
Vous l'aurez compris : « l'ile haute » est un immense coup de coeur, que je vous conseille vivement !
Commenter  J’apprécie          90
Belle histoire que celle de Vadim Pavlevitch, parisien de 12 ans, qui part se cacher à la montagne sous prétexte de soigner son asthme, sous le nom de Vincent Dorselles, en réalité pour fuir un Paris en temps de guerre, où il devient dangereux d'être juif.
Outre l'émerveillement de l'enfance, Valentine Goby décrit ici celui de la découverte de la montagne, de son climat hivernal rude mais enchanteur, ou encore son printemps magique et poétique. Vadim vit avec son lourd secret, mais qui s'allège au-fur-et-à-mesure que la neige fond, et Vincent prend le pas, à la découverte de ces paysages hypnotiques, de ces habitants également rudes mais si chaleureux à l'image de Moinette, petite fille qui le guide dans ce monde tout nouveau pour lui.

L'histoire est belle, et les personnages sont tous attachants. Les descriptions des sensations de Vincent au fil de ses découvertes, et des paysages qu'il dessine au fil de ses éblouissements sont tendres. Pourtant, j'ai senti des longueurs tout le long de ce roman, trop descriptif à mon goût. L'action est très très lente, à la mesure de la narration très très descriptive. Cette lenteur, en relation avec l'histoire, n'était pas pour moi le bon moment. J'avais envie de lire une histoire plus animée, et donc j'ai eu un peu de mal à avancer dans ma lecture.
Je comprends que ce livre trouve ses lecteurs sans surprise, mais ce n'était pas le bon moment pour moi. Cependant, c'est une lecture que je pourrai facilement conseiller.
Commenter  J’apprécie          90
Durant l'occupation, Vadim, un enfant juif de Paris, est envoyé séjourner en Haute-Savoie pour se mettre à l'abri. Là-bas, il devient Vincent et découvre un autre monde et un autre mode de vie.
Sur cette intrigue, Valentine Goby écrit un hymne à la montagne. Les deux tiers du roman sont consacrés à la description du roulement des saisons en montagne. Valentine Goby utilise un style à la mode, fait de phrases courtes et de mots rares qu'elle utilise avec jouissance, un peu à la manière de Maylis de Kerangal. Cela reste impersonnel.
Faute de sensibilité, peut-être, je me suis pas mal ennuyé. Si la nature est présentée en détail, les hommes qui y vivent sont surtout faits de suggestions. J'ai fini ma lecture un peu sur ma faim, comme à la sortie de certains de ces restaurants dits de nouvelle cuisine, en vogue à la fin du 20ème siècle, où la subtilité des saveurs justifiait le trop peu de nourriture.
Commenter  J’apprécie          90
Ecriture poétique. La montagne mise en couleur par un jeune Parisien, sa découverte sensible de la dure vie des Savoyards au siècle dernier, son apprentissage de la vie. Les saisons se succèdent lentement, des amitiés se créent. On comprend peu à peu le rôle joué par sa famille d'accueil qui cache ses origines juives. C'est simple, juste et beau.
Commenter  J’apprécie          80
Éblouissant ! Je ne sais quel autre terme pour choisir pour tenter – bien mal – de décrire le sentiment général en refermant ce livre. Éblouissant de cette lumière inimitable des paysages alpins, éblouissant d'humanité que ce récit d'accueil et d'acceptation de l'autre, éblouissant d'un style qui permet à l'auteure de décrire des sensations – de la neige qui crisse aux fleurs qui embaument, du passage des saisons au ciel qui, tantôt écrase, tantôt allège – et des sentiments.

Comme annoncé, ce livre est d'abord un récit initiatique, le roman d'un apprentissage. Vincent – à Vallorcine, il est d'abord et avant tout Vincent -, a tout à apprendre. Les tâches des enfants après l'école, nourrir les bêtes, sortir le fumier, ramasser les pierres et les rassembler sur les murgers, aider aux champs, ramasser des baies… il n'y connait rien. Alors c'est Moinette qui lui montre, qui lui apprend, qui lui fait découvrir tout ce qu'un garçon de Vallorcine doit savoir. Elle l'aime bien, Moinette. Elle lui offre ses secrets, et espère recevoir les siens, pour construire autour d'eux une bulle, un espace rien que pour tous les deux.

Mais ses premiers émois, inconscient de l'attente de Moinette, c'est à Blanche qu'il les doit, Vincent. Cette femme qui l'accueille, et dont il devine les formes projetées en ombres chinoises sur le drap qui sépare la pièce pendant qu'elle se baigne. Et même lorsque Moinette, l'insaisissable petit oiseau, lui offre son premier baiser, c'est immédiatement à Olga que Vincent pense. Parce qu'il y a une Olga. Une grande. Une italienne. Qui n'est pas insensible au petit parisien. Et qui lui offre, à son tour, baisers et caresses. Grâce à Moinette, qui fait pourtant tout pour la tenir à distance, l'intruse, mais qui, par sa propre offrande, donne à Vincent le courage d'oser. Moinette devra se contenter des restes, après qu'Olga sera partie vers d'autres aventures.

C'est tendre, c'est aussi brutal, c'est la vie. La vie, rythmée par les saisons, et des couleurs. La première partie, qui décrit l'hiver, est intitulée « Blanc », « Vert » la deuxième, pour le printemps et « Jaune » la troisième pour l'été. La vie avec les hommes et femmes de la vallée, avec les animaux, avec ce paysage incroyable.

Mais, dès le démarrage, on sait que le vrai nom de Vincent Dorselles, c'est Vadim Pavlevitch. Et que, s'il a été envoyé à Vallorcine, avec la complicité des patrons de sa mère, c'est parce qu'être un enfant juif – ou considéré comme tel -, à Paris, en 1943, ce n'est pas totalement sûr. Alors, l'asthme, c'est également un prétexte pour fuir une autre maladie, la peste brune. Mais la maladie se rapproche : les italiens, qui étaient le seul réel danger dans la vallée, s'éloignent après l'effondrement de Mussolini, laissant la place aux allemands. Vincent doit à nouveau fuir, vers la Suisse, cette fois. Laissant derrière lui, sans avoir même le temps de dire au revoir, tout ce qu'il a appris à aimer.

Vincent / Vadim est né une deuxième fois dans cette vallée. Il a trouvé une place, encore fragile, remise en question à la moindre occasion, mais qu'il défend de toutes ses forces. Il y a découvert la majesté, mais aussi la dureté de cette nature immense. Il y a surtout appris que la vie d'un être humain, ce sont des choix, et leurs conséquences. Réfléchis ou intuitifs, ces choix laissent des traces. Lorsqu'il choisit Olga plutôt que Moinette, lorsqu'il accepte d'affronter Gustave, le gône venu pour l'été à Vallorcine, lorsqu'il devient l'ami de Martin, un aveugle qui vit dans la vallée, mais qui perçoit tant de choses par ses autres sens…

Habituellement, je déteste les comparaisons avec d'autres livres, d'autres auteurs. Il y a toujours un côté mensonger. Mais cette lecture m'a, du début à la fin, fait penser à une sorte de le Grand Meaulnes qui serait transporté dans une vallée alpine. Il y a ce même mystère, ce même sens du détail, cette place donnée aux sensations. Ce n'est évidemment pas du tout la même histoire, et ma comparaison est donc insensée… mais qui pourrait attendre du sens d'une sensation ?

Une dernière remarque. Valentine Goby a reçu, pour ses quinze premiers romans publiés – je ne parle pas ici des livres jeunesse – une trentaine de prix. Sincèrement, je ne vois pas comment celui-ci pourrait ne pas être, également, distingué…

Alors, habillez-vous chaudement, et venez partager la découverte de ces montagnes magnifiquement décrites par Valentine Goby !
Lien : https://ogrimoire.com/2022/1..
Commenter  J’apprécie          81
Pendant la deuxième guerre mondiale, le tout jeune Vadim est envoyé à Vallorcine, où il sera Vincent, venu soigner son asthme. Dans cette montagne alors préservée du bruit des bottes nazies il découvre ... tout. Valentine Goby est une magicienne qui nous fait entrer à fond dans la peau d'un enfant citadin qui se prend la montagne en frontal. C'est incarné, puissant, rafraîchissant, très beau. Beaucoup aimé.
Commenter  J’apprécie          80
L'île haute de Valentine Goby
L'écriture poétique de Valentine Goby utilise nos cinq sens pour voyager dans un paysage qui ne cesse d'éblouir par ses hauts sommets, et ses mystères. L'île haute est un hymne à l'enfance et à ses rapports avec les autres, à sa confrontation à la nature, sauvage et libre. Ce livre est magnifié par la lumière, les mots, les choses… qui tous résonnent en couleurs.
1943. Vadim est un enfant de la ville, un enfant asthmatique. Vadim est juif. Pour le préserver des miasmes environnant, sa famille l'envoie au coeur des Alpes.
De belles rencontres permettent à Vadim de s'initier à la vie montagnarde au coeur d'un village isolé. Lui qui avait si souvent du mal à respirer s'ouvre au monde. Mais grandir est un parcours long et semé d'embûches. Si la guerre n'apparaît qu'en toile de fond, on sent comme elle broie les espérances des uns et des autres. Malgré tout, les habitants façonnés par la montagne et endurcis par un rude labeur vont entourer Vadim, le soutenir et lui offrir un cadeau inestimable : la confiance en soi. Une confiance qui lui permettra de continuer son chemin de vie.
Commenter  J’apprécie          80
Ce roman est un énorme coup de coeur ♥ Je reste sans voix, sans mots pour décrire une telle beauté. Je suis comme Vadim/Vincent émue, dans l'incapacité d'exprimer ce que je vois/lis devant mes yeux. Tout est subtil et très bien travaillé. le vocabulaire est riche et immersif. L'auteure arrive à nous replonger dans la peau d'un enfant et nous fait découvrir les montagnes comme si c'était notre toute première fois. Nous évoluons avec ce petite garçon. Nous grandissons avec lui. Les personnages sont profonds et touchants. Chaque personnage a un rôle essentiel dans la construction de vie de Vadim devenu Vincent…
Commenter  J’apprécie          80
Vadim n'en mène pas large : à douze ans il quitte, au coeur de l'hiver, les Batignolles pour un endroit inconnu : Vallorcine, au pied du Mont-Blanc. Pour des problèmes asthmatiques. du moins, c'est la raison officielle. Car il prend l'identité d'un autre petit garçon, il va devenir Vincent. Non seulement il va s'exiler de sa ville mais aussi de son identité.

Heureusement, des gens bienveillants vont être à son écoute. Auparavant il faudra d'abord apprivoiser l'environnement qui se projette devant lui : ces immenses monuments de roches enrobés de blanc, sortes de fantômes inamovibles dans lesquels on se creuse un chemin. L'arrivée est difficile mais bientôt la magie du merveilleux va opérer. Malgré l'absence des siens. Précision : nous sommes en 1943…

Roman initiatique par le personnage de Vincent/Vadim qui n'a « jamais rien vu, entendu, goûté, senti, touché » et qui va s'extasier devant la magnificence des Alpes, « rêver l'invisible » sur fond des quatre saisons. Un texte magnifique sur le pouvoir de la nature et du beau pour sauver un petit garçon de la bête immonde. La vie est pourtant rude, la nature dangereuse, à l'image du monde. Mais pour qui sait dompter ses peurs, dépasser ses limites et croire au miraculeux, une voie peut se dégager pour continuer d'escalader la vie. À ces tableau livresques – la richesse des descriptions, le défilé des couleurs, les rivières de mots font de cette fiction une pinacothèque – s'ajoutent un hymne à la montagne, à la nature, à la bienveillance humaine, celle qui tend une main avant qu'un être s'écroule et un authentique hommage aux montagnards.
Lien : https://squirelito.blogspot...
Commenter  J’apprécie          80
Ce livre est une Ode à la nature !
Hiver 42, Vadim est obligé de quitter Paris et sa famille Direction un petit hameau niché au coeur des Alpes, près de Chamonix pour soigner son asthme. Il va lui falloir un peu de temps pour s'habituer à sa nouvelle vie mais heureusement la montagne est là, majestueuse, monumentale, énigmatique. Il y a aussi Blanche qui veille aussi sur lui avec bienveillance, Louis qui lui demande de l'appeler Pépé, Eloi et Albert qui lui apprennent les saisons, les bêtes, la nature et enfin Moinette - petite fille de 10 ans; dégourdie - moqueuse de son ignorance de citadin mais qui va le guider.
Ce roman est un mélange de douceur, de bienveillance, de partage, d'humanité avec en arrière plan la guerre.
C'est aussi un récit initiatique, celui de Vadim devenu Vincent qui va mettre du temps à apprivoiser sa nouvelle identité.

Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1529) Voir plus



Quiz Voir plus

Une preuve d'amour

Pourquoi les éleves croient-ils que Fantine est une mère horrible ?

Parce que elle se vend au homme
Parce que elle pas sa fille

8 questions
15 lecteurs ont répondu
Thème : Une preuve d'amour de Valentine GobyCréer un quiz sur ce livre

{* *}