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4,24

sur 481 notes
J'apprécie beaucoup les livres de Valentine Goby, pas tous mais une grande majorité. Autant ses histoires, la documentation qui sous-tend ses ouvrages et son écriture.
Pourquoi ai-je lu L'Anguille avant murènes ? Alors que murènes a été écrit avant (en tout cas publié) l'autre ?
Le hasard.
J'ai été très déçue.
D'abord parce que justement L'Anguille et murènes parle de la même chose dans une grande, longue partie. Pas de bras, rognés jusqu'aux épaules. Donc pas d'épaules non plus. Donc pas de prothèse possible. Deux personnages handicapés, lourdement, et qui s'en sortent grâce à leur volonté, grâce à des rencontres formidables.
Je me suis sentie volée par le sujet.
Les personnages de murènes m'ont laissé froide. Que l'auteure veuille ne pas tomber dans un sentimentalisme mièvre, je peux le concevoir. Mais débiter des termes techniques à longueur de lignes devient sans intérêt, autant aller consulter une fiche technique.
Et puis malheureusement, l'écriture.
Un chapelet de phrases non verbales, de répétitions de synonymes, d'images, plus ou moins heureuses, qui vident littéralement le lecteur du sens même de sa lecture. Quand tout est énoncé, quand tout est répété, sans verbe, voire sans ponctuation, lecteur, j'ai tout épuisé, je ne peux plus rien entrevoir, rien imaginer, rien pour rêver. Ce style incite de plus à une accélération de la lecture, ce qui fait que j'ai expédié tout cela en à peine deux jours.
Une déception, la forme a vidé le fond.

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"Bonjour les Babélionautes! Aujourd'hui, on va parler d'un roman de Valentine Goby, Murène.

Or donc, dans les années 1950, François, 22 ans, est gravement brûlé par un arc électrique. Ses deux bras sont perdus, il faut les amputer! Après une longue période de soins douloureux, le jeune homme doit tout réapprendre: marcher, manger, s'habiller... vivre et même faire du sport.
Alors...

-Troisième critique en trois jours, tu as mangé du tigre, dis-moi... Ha ha! du tigre*! Vous l'avez, les gens?

-Je suppose que ces vacances à Feuillygnac me font le plus grand bien! Mais revenons au roman! Alors...

-Naaaaan, c'est moi qui commenceuh!

-D'accord! Rholàlà, quel caractère...

-Il y a plein de choses que je n'ai pas aimées! Les énumérations, pour commencer.

-Ah bon? Moi j'ai trouvé ça sympa!

-Moi pas! Ca peut être intéressant au début, mais au bout de cinquante mille**, j'en ai eu marre, ras la théière! L'effet de surprise n'existe plus et la lassitude s'installe! La répétition du procédé m'ennuie!

Ensuite, j'ai trouvé que le rythme ne roulait pas terrible!

-Alors Méchante Déidamie, je suis en désaccord. Toute la partie soins a besoin d'être longue.

-Mais je te parle pas de ça, bananasse! J'attendais beaucoup de la découverte du sport et j'ai trouvé que la découverte du club de sport manque de... de... de force, de puissance!

-M'enfin, Méchante Déidamie, on ne peut pas fabriquer du shônen à chaque occasion...

-Sans parler de shônen, on aurait pu avoir un dialogue un peu plus, je sais pas, moi! Dynamique? Marquant? Bref, autre chose que décevant!
Et encore autre chose qui m'a énervée! L'autrice se permet d'intervenir dans l'histoire.

-Méchante Déidamie, tu devrais peut-être dire "la narratrice"...

-Non, madame, je sais ce que je dis, j'ai bien voulu dire "l'autrice"! Elle se met en scène dans l'histoire pour te rappeler que tous les choix et malheurs de François sont bien réfléchis par elle. Et là, c'est la perdition: je me sens projetée hors du roman comme l'aviateur qui s'éjecte de sa machine, sauf que moi, je n'appuie sur aucun bouton.

Autant je pouvais être indulgente dans L'anguille, autant là, dans Murène, où le procédé se prolonge, je ne peux pas. Et mon immersion, hein? Elle est toute cassée, mon immersion!

-Et ensuite?

-C'est tout! Allez, je m'en vais, c'est l'heure de me vautrer sur le canap'.

-Alors, de mon côté, je tiens à saluer le magnifique travail de documentation qui a été nécessaire pour rédiger ce roman! Les soins accordés à François et tous les passages consacrés à l'appareillage m'ont beaucoup impressionnée! J'ai beaucoup aimé aussi tout l'aspect détresse profonde et reconstruction progressive, que j'ai trouvé traité avec justesse, sans désinvolture. On vit les souffrances de François.

J'ai beaucoup aimé aussi le retour à la maison après les soins, comment petit à petit il trouve des trucs pour s'adapter et se faciliter la vie. Ces passages-là m'ont passionnée, je dois bien le dire!

Tu parlais de phrases qui cassaient l'immersion, mais d'autres passages m'ont fait vibrer! Les descriptions dans la montagne, par exemple, oh là là, mon petit coeur a palpité!

Les persos secondaires n'ont pas manqué de m'émouvoir non plus.

-Moi, je regrette qu'on n'en sache pas plus sur le p'tit jeune né sans bras. En voilà un perso qui aurait mérité d'être un peu plus approfondi! J'étais frustrée, on n'en sait pas assez sur lui!

-Tu n'avais pas mieux à faire, là? Genre te la couler douce sur des coussins?

-Tu disais trop de trucs positifs, ça m'a fait revenir.

-Bon! Donc, nous avons trouvé Murène bien écrit...

-AHEM!

-... sauf les fois où le texte énerve Méchante Déidamie, et hélas mal équilibré dans son rythme... cependant, il traite de façon intéressante et documentée la condition d'une personne en situation de handicap dans les années 1950-1960.

-Pas parfait...

-... mais pas inintéressant ni complètement raté, je tiens à le souligner! Je compte bien essayer d'autres romans de Valentine Goby."

*Pour ceux qui ne passent pas régulièrement: on vient de critiquer le premier tome du Tigre des neiges.
**Comprenez: "beaucoup".
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J'aurais plus remplir un bassin olympique à force de pleurer à la lecture de la première partie du roman. Page après page, par un mot, une phrase, l'image de ce jeune homme qui renait à la vie, je me laissais avoir, submerger, noyer, couler…
Durant cette lecture, je n'étais pas forte face à l'émotion, je me pliais facilement, véritable éponge émotionnelle et je laissais toutes ces larmes couler. Une peine pour ce jeune homme au point où je n'ai pas pu lire ce roman d'une traite, et m'en échappais pour reprendre un peu de souffle, pour sortir ma tête hors de l'eau, en lisant un autre roman en parallèle, un roman policier très noir…
Entrer dans un tel roman c'est comme entrer dans un bassin alors qu'on ne sait pas nager. Une lecture qu'on appréhende sachant qu'elle risque d'être éprouvante.
En février 1956, François Sandre, un beau jeune homme de 22 ans qui a toute la vie devant lui, a un accident terrible et devra être amputé de ses deux bras. Commence alors ce combat de tous les jours, ce combat pour réapprendre à vivre, et, en premier lieu, à avoir envie de vivre, puis, à trouver des solutions pour tous ces gestes quotidiens qui lui sont désormais impossibles, ces centaines de gestes d'une journée que nous faisons par habitude, facilement, sans même y réfléchir.
La rencontre avec un homme de l'Amicale sportive des mutilés de France va le sauver et le faire renaitre peu à peu à la vie. Préambule de l'handisport et des Jeux paralympiques de Tokyo en 1964…
L'eau deviendra l'espace dans lequel François peut respirer, dans lequel il ne subit plus autant le regard des autres, dans lequel il pourra ne plus penser autant à ce corps si différent. Muré dans ce corps, il se transforme en murène. Et commence enfin à accepter ce corps imparfait, refusant l'appareillage qui le pèse. L'eau deviendra son oxygène. La natation lui donnera enfin la perception du corps qui n'est pas uniquement que douleur, frustration, différence, handicap. Et la possibilité de recommencer à vivre, à sourire et à aimer.
La plume de Valentine Goby sait créer de l'émotion à chaque page. Des phrases courtes, un rythme, un battement de coeur, une petite musique lente, saccadée. Un souffle. Des mots qui font mal, des mots d'une réelle beauté. L'émotion palpable. A fleur de peau. Comme le père et la mère de François, couturiers, Valentine Goby nous dessine des personnages denses, aux reflets et aux contours précis, et le fait tout en dentelle et en finesse.
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Murène décrit de manière juste et précise la seconde étape de vie de François Sandre, jeune homme qui lors d'un accident au coeur de l'hiver va être amputé de ses deux membres supérieurs.
Comment adopter ce nouveau corps, comment reconstruire un projet de vie, alors même que l'on est un jeune adulte déjà en construction? Comment aimer et être aimé, alors que les regards de la famille, de
l'entourage sont surtout pitié, maladresse ou dégoût. Comment se trouver de nouveaux rôles, une place dans la société, des loisirs dans les années 50-60, alors que la place des personnes en situation en handicap, surtout pour les civils, n'est pas pensée ou reconnues?
Ce sont des rencontres, des évènements qui peuvent paraitre anodins, qui vont le faire cheminer et transformer résignation en motivation pour lui permettre de trouver son nouveau chemin de vie.
Cela passera par la natation, mais aussi par les compétences que Francois portent en lui et qui vont lui permettre de retrouver une place dans la société, un salaire et surtout un but pour redevenir un citoyen, certes porteur de "différences" certes mais aussi avec les envies et problèmes de chacun. Ce changement de vie va aussi lui permettre de saisir des opportunités rares.
J'ai beaucoup apprécié toute la description de ce cheminement, les hauts et les bas, par lesquels passe François Sandre, mais aussi son entourage.
J'ai parfois moins aimé certaines constructions de phrases qui ne nécessitent pas toujours tant de complexité. 'Cela m'a empeché de transmettre des citations sur Babelio, tant elles auraient été longues, alors que le fond était fort).
Valentine Goby a eu le mérite de s'être beaucoup renseignée, de transmettre ses connaissances en permettant au lecteur de découvrir un point de vue moins connu du grand public.
C'est ce que je recherche dans toute lecture et ce pour quoi je recommande vivement cette lecture.



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Métamorphose

En 2016, Valentine Goby regarde les épreuves des JO paralympiques de Rio et découvre le monde du handisport. Fascinée par ces athlètes extraordinaires aux corps hors normes, elle s'est intéressée à la naissance de ces jeux handisports, et nous raconte leur genèse dans son dernier roman, Murène.

François est un jeune homme de 22 ans, au corps athlétique avec une amoureuse et la vie devant lui. Un accident gravissime va le laisser à moitié mort et il ne devra de rester en vie qu'au chirurgien qui décidera de l'amputer des deux bras au niveau du torse. On est en 1956 et rien alors ne ressemble encore à ce qui se fait aujourd'hui. Passé les premiers mois de soins à l'hôpital, il faudra à François une volonté de fer, une imagination créative débridée pour se réinventer et revivre en société. Il lui faudra un projet, un moteur, ce sera la natation, alors qu'il ne sait pas nager et n'a même jamais mis un pied dans une piscine.

Car c'est bien d'une mutation dont il s'agit, se réapproprier un corps différent pour lequel aucun retour en arrière n'est possible, aucun retour à la norme. Entrée de plein fouet dans le monde du handicap. Valentine Goby choisit d'intervenir dans l'histoire en expliquant ce que seront certaines avancées de la technologie des années plus tard, et nous savons parfaitement qu'en 2020 il y a encore beaucoup à faire en matière d'adaptation et d'intégration, alors cela rend encore plus frappant le contexte dans lequel évolue son personnage dans les années 60.

C'est un roman puissant et passionnant. Une belle histoire d'amour familial, car François a des parents aimants qui feront tout pour l'aider, une jeune soeur qui va moralement beaucoup l'aider aussi. Une histoire d'amitié, il va entraîner son ami João, paraplégique, vers la natation et lui permettre de retrouver sa dignité et sa fierté. Et enfin à travers l'histoire de François, c'est l'émergence du handisport et l'avènement des Jeux paralympiques de Tokyo en 1964.
Vous n'oublierez pas de sitôt François le mutant magnifique...
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Ce livre est intéressant car j'ai découvert tout un environnement qui m'est totalement étranger MAIS !!!

Un jeune homme suite à un très grave accident électrique est amputé au niveau des deux épaules en 1956 .
Ses ressentis de «non-être » , de désespoir , puis la progression de son humeur en dents de scie sont bien décrits. J'ai lu l'année dernière : le lambeau de Philippe Lançon ( que j'ai trouvé admirable, de sens , de style , tout ) et on retrouve des similitudes de pensées.

Mais le style de Valentine Goby , en tout cas pour ce livre , pffffff est pesant. Les phrases, longues, très longues, parfois sans ponctuation réelle m'ont pesé, vraiment. À chaque page , il y a des descriptions à n'en plus finir . Au début c'est nouveau mais tout le temps, tout le temps, je trouve ça trop .
Et aux deux - tiers du livre , cela bascule sur les explications du début du sport pour les handicapés, dans les années 60 . Et toujours cette litanie d'explications, alors certes le sujet a manifestement été très travaillé et a été l'objet de beaucoup de recherches mais du coup j'ai commencé à décrocher de l'histoire.
J'ai fini le livre mais impression mitigée .
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L'histoire, qui se déroule dans les Ardennes, est celle d'un jeune homme de 22 ans, François, qui, à la suite d'une grave électrocution, devient handicapé.
Au début, les médecins ne croient pas à sa survie tant ses plaies sont graves. Mais François va vivre. Bien sûr, sa vie ne sera plus la même, il devra renoncer à l'amour, apprendre à retrouver l'autonomie malgré l'absence de ses bras.
C'est en voyant une murène dans un aquarium qu'il veut apprendre à nager avec la même aisance que ce poisson. Lui, qui se sent monstrueux comme la murène, va acquérir la grâce et la rapidité dans l'eau, cet élément liquide qui le transforme et le rend plus fort.
A travers ce combat pour devenir champion de natation, l'auteure raconte aussi les débuts de s jeux paralympiques.
C'est une belle histoire de résilience et de courage, un récit difficile aussi car Valentine Goby ne tait rien des souffrances endurées par son héros. Comment peut-on se réparer après une telle tragédie ? comment envisager la vie sans faire pitié ? L'auteure parvient, sans tomber dans le pathos, à nous passionner pour la nouvelle naissance de ce jeune handicapé.
Son écriture limpide et dense, prend parfois des accents poétiques et la lecture de ce roman singulier est passionnante.

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Valentine Goby a compris : comme à son personnage, elle inocule au lecteur une dose suffisante d'espoir, dès le début, pour pouvoir tenir. C'est le rôle du médecin, qui essaie d'insuffler à la mère l'idée de la chance, celle d'avoir son fils en vie. Ce faisant, il « (…) allume une lumière, provisionne du jour pour la nuit qui vient. », lui donne la force d'entendre qu'il a dû l'amputer des deux bras.

Valentine Goby, elle, provisionne d'espoir le lecteur dès l'ouverture du roman, par une écriture tout en actions et en sensations, qui épouse le rythme du coeur et du désir.

C'est François que l'on tente de suivre, à bout de souffle : son corps pressé, impatient de rejoindre Nine, corps encore entier qui court à travers Paris, les phrases nominales qui n'ont pas le temps de commenter ; tout est sensation, tension du désir, mécanique du corps en marche vers une ultime cabriole, salutation amoureuse volée au sommet d'un échafaudage et qui sera, en fait, un dernier adieu.

Cette énergie électrise le lecteur, délivre à notre insu la dose d'adrénaline qui nous permettra de supporter, à quelques pages de là, le drame absolu, celui qui interrompt sans appel la trajectoire du bonheur, dans une ville enneigée des Ardennes. La mère, qui se rend au chevet de son fils « (..) compte sur l'hiver pour corseter l'effroi ».

Voilà. C'est cela : nous sommes « corsetés » en ce début de roman, pour vivre avec François une aventure qui (re)commence aux origines de l'espèce, là où « (…) on a moqué Darwin qui tentait d'expliquer l'origine des mammifères marins par la mutation d'animaux terrestres. » (...)
Lien : https://liseron.org/
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Il fait très froid cet hiver 1956. François Sandre est une beau jeune homme de 22 ans. Il a travaillé dans différents corps de métier. Ses parents sont couturiers et il vit au milieu des tissus et des stockman. Sa mère est américaine. Grâce à elle, il parle anglais couramment. François a une jeune soeur, au coeur fragile, qu'il aide à se dépasser avec son dynamisme à tous crins et sa gentillesse naturelle. Il vient de rencontrer une jeune file.
François pour travailler va monter dans les Ardennes. Parce que le camion a calé et n'arrive pas à redémarrer, le conducteur, Toto, demande à François D aller chercher de l'aide. François y va. Pour se repérer, il monte sur un wagon de ce qu'il pense être une voie désaffectée, mais qui ne l'est pas. Arc électrique de très haut voltage ...Brûlé, choqué, plus mort que vivant, François est sauvé par un médecin chirurgien d'un modeste hôpital local, mais il perd ses deux bras complets : pas de moignon. Commence alors pour le jeune homme, un long chemin de colère, de désespoir, d'incompréhension et de renaissance grâce à la natation. François va devenir une murène, ce poisson qui ondule plus qu'il ne semble nager, aidé par sa jeune soeur qui lui apprend la danse et l'équilibre ainsi que par une équipe de handicapés militaires qui font du sport pour se sentir mieux et se dépasser.
Encore une fois, V. GOBY signe un livre magistral. On le voit ce beau garçon, plein de qualité dont le cours ordinaire de la vie est interrompue et qui doit tout réapprendre sans le balancier des bras qui équilibre la silhouette : affronter le regard des autres, inventer son autonomie (nous sommes dans le début des années 60 tout reste à imaginer). C'est l'époque où ne sont aidé que les handicapés militaires ou du travail, où l'appareillage est inexistant et/ou lourd. Les jeux olympiques handisport naîtront de cette différence et de la volonté de ceux qui vivent avec, d'être avant tout des athlètes, et même si le chemin est long, le handisport vivra.
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Voici un livre qui ne laisse pas indifférent: L'histoire de ce jeune homme de 22 ans, fauché par un accident électrique improbable, et qui va devoir réapprendre à vivre après avoir été amputé des deux bras est prenante. On s'identifie à François, on vit avec lui sa détresse, sa colère, ses espoirs déçus et sa reconstruction progressive grâce à la natation handisport, une activité balbutiante au début des années 60.

Valentine Goby a un style, et même du style, ce qui est la marque des grands auteurs! Un style fait d'alternances de longues phrases évocatrices au vocabulaire élaboré et précis, suivies de phrases courtes et rythmées, jamais sèches et qui m'a embarqué tout au long du livre. C'est grâce à cette écriture que j'ai même ressenti physiquement la douleur et l'anxiété de François lors de l'épisode de la baignade du lac, près de Méribel.

Le livre n'est cependant pas exempt de défauts. le premier est ce début à la Faulkner où n'y comprend rien sur qui est qui, on a l'impression d'un exercice de style... qui m'a rebuté au point d'avoir failli abandonner au bout de 20 pages. Pourquoi ce début? le livre aurait dû commencer à la page 35! le second sont ces 2-3 apparitions de l'auteure qui veut s'excuser auprès de ses personnages des tourments qu'elle leur fait subir et les flash forwards inutiles. Mais pourquoi Valentine, pourquoi??? Je vois cela comme une coquetterie d'intello qui n'apporte rien à l'histoire et qui m'en a au contraire sorti, alors que j'étais complètement pris.

Même avec ces défauts, Murène reste une de mes grandes lectures de l'année 2020, et dont certains aspects resteront gravés dans ma mémoire encore longtemps.
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