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sur 1850 notes
Ou le désespoir d'amour ... thème toujours d'actualité, me direz-vous ! D'accord sur ce point, mais pas raconté comme cela, pas avec ces mots là, pas avec ces élans lyriques exacerbés, pas avec ces trémolos dans la voix, pas avec tout ce "trop" qui rend ce livre "écoeurant" de romantisme ! En tout cas, pas comme cela... aujourd'hui ! Mais ...
Je revois mon prof d'allemand, la larme à l'oeil, nous lisant en allemand des passages de ce premier chef d'oeuvre du jeune Goethe, mais la larme à l'oeil de rire, hein, et non d'émotion ! car, pour lui, imaginer ce fringant Goethe écrivant cela était à se tordre.
Évidemment, lorsqu'on visualise l'écrivain, abandonnant à son triste sort la douce Frédérique Brion, son premier amour, séduite et abandonnée, après lui avoir concocté des vers enflammés ! il y a vraiment de quoi rire.
Vue sous cet angle, la chose ne manque pas de piquant. Vous en conviendrez aisément, je présume !
Mais ...
Quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que ce bougre de Goethe a un sacré souffle ! et que sa description enflammée de la passion naissante a tout du chef d'oeuvre. On peut difficilement faire mieux, sauf peut-être Racine dans Phèdre, qui, en quatre vers concis, dépeint les ravages du délire d'amour :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Et là, il est vrai qu'on atteint le niveau de l'indépassable chef d'oeuvre.

Mais Goethe a l'art de mettre en évidence le désir d'absolu que chaque être humain porte en lui et que Werther déploie jusqu'à l'incandescence.
Si, chez Goethe, la chose prend un peu plus de temps que chez Racine, pour autant, elle n'en est pas moins ardente et dévastatrice, au point d'amener le jeune Werther (comme Phèdre) à la mort !

Et là, le talent de Goethe est véritablement éclatant.
Quelle maestria dans l'art d'orchestrer un départ pour l'au-delà !
Au lyrisme succède la sécheresse, mais il ne s'agit pas là de la sécheresse de l'écrivaillon d'aujourd'hui, sans envergure, incapable d'aligner plus de trois mots ! Non, ce qui éclate à la fin de l'ouvrage, dans un style totalement novateur pour l'époque, en phrases courtes, hachées, percutantes, c'est l'urgence de l'action, cette action définitive, qui emporte Werther vers l'au delà, là où se consume l'esprit, là où le désir s'achève, là où intervient enfin le repos de l'âme.
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Le jeune Werther croise un jour la route de Charlotte, la fille du bailli. Il en tombe éperdument amoureux. Tout les rapproche, ils ont les mêmes goûts, la même sensibilité. Hélas, la belle Charlotte est promise à Albert, auquel sa mère, sur son lit de mort, l'a confiée.
Ô rage ! ô désespoir ! Est-il permis que la jeune femme doive être à un autre, quand Werther l'aime plus que tout au monde? La situation est intolérable et le héros décide d'accepter un emploi auprès d'un ambassadeur, afin de s'éloigner. Il résiste quelques mois... puis revient. Il trouve Albert et Charlotte mariés. Ses sentiments le rongent. L'issue fatale semble inévitable.

Je n'attribue que trois étoiles aux Souffrances du jeune Werther. Moi qui, d'habitude, adore le romantisme, je n'ai pas du tout accroché à ce grand classique. Les lamentations de Werther m'ont fatiguée. Il n'est effectivement pas suffisamment raisonnable pour que le trio parvienne à trouver un équilibre. de quel droit recommence-t-il à tourmenter Charlotte après son mariage? Elle l'aime aussi, d'accord, mais elle a fait un choix : celui de respecter les souhaits de sa mère, mais aussi celui de préférer une relation paisible à la passion imprévisible de Werther. Que serait-il resté de tout cela au bout de quelques mois, quelques années? La passion passe. D'après moi, Charlotte voit juste quand elle déclare au jeune homme que ses sentiments sont en grande partie alimentés par le fait qu'elle soit hors de portée.
Alors, bien sûr, le style est remarquable, quelles envolées ! Ce n'était toutefois pas suffisant pour effacer l'agacement que m'a inspiré Werther.

Challenge ABC 2021/2022
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Ce roman épistolaire, amorce du courant romantique a eu un succès époustouflant, ce fut un véritable best-seller, probablement parce que, comme Goethe l'a dit lui-même «Il serait fâcheux qu'au moins une fois dans sa vie chacun n'ait pas une époque où Werther lui semble avoir été écrit spécialement pour lui.» le roman est partiellement autobiographique : Goethe a eu une liaison avec une Charlotte, fiancée à un proche. Et un autre de ses amis s'est suicidé au pistolet par amour. Certes Werther est parfois agaçant avec son sentiment de supériorité et son nombrilisme, mais on a tendance à lui pardonner, tant il y a aussi une réflexion profonde sur le sens de la vie, sur les conventions sociales.
C'est un roman majeur qui a influencé toute la littérature du XIXème siècle. Rien que le fait que Werther soit un simple jeune homme est une nouveauté. La construction du roman est un trait de génie : d'abord les lettres du jeune Werther, puis une longue adresse de l'éditeur au lecteur, qui permet à Goethe de raconter la fin de Werther. Une histoire sur un sujet éternel, celui d'un amour impossible, racontée d'une manière très originale pour l'époque, et dans un style absolument remarquable. A lire absolument, d'autant que c'est un livre court.
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Un grand roman que celui de Goethe. L'amour et son possible déchirement est une source inépuisable d'écrits et un des thèmes les plus utilisés, car les plus à même de toucher chacun de nous.

C'est un sentiment universel où le corps et l'esprit sont appelés à l'aide tout en se tiraillant. Tomber amoureux n'est-ce pas la chose la plus belle que l'on puisse vivre ? À l'inverse, la rupture amoureuse, le deuil amoureux ou comme ici, l'impossibilité de délivrer son amour à la personne aimée, ne sont-ils pas des choses qu'il est difficile d'accepter pour tout un chacun ? Toutefois nous vivons ces bouleversements différemment et acceptons avec plus ou moins de temps ces changements dans nos vies. Pour le personnage de Goethe, le jeune Werther, cette impossibilité de vivre avec son amour va le mener dans les coins très sombres de sa conscience. C'est un homme mélancolique que nous découvrons, où nait un chagrin profond le menant à des idées suicidaires.

Toutefois, le livre n'aborde pas que le sentiment amoureux / la perte amoureuse, mais aussi celui de bien-être et de plaisir à travers nos sensations et les liens que nous créons avec ceux qui nous entourent. Ainsi, en s'éclipsant de la ville, le jeune Werther va venir se ressourcer et apprécier la vie calme et paisible de la province, et ce dès le début de l'histoire. En nous faisant part de ses réflexions sur la vie, Werther nous apporte une réflexion intéressante et enrichissante, qui pourrait être transposée à celle du XXIe siècle (alors que ce dernier a été écrit au XVIIIe siècle !!). Aussi, les conventions sociales étant de mise, il est intéressant de se rappeler le clivage de l'époque entre les nobles et les roturiers.

De ce fait, je trouve que ce roman n'a pas tellement vieilli (mis à part le parallèle avec les poèmes que j'ai trouvés pour le coup, très daté) ou du moins ces idées (et son thème bien sûr) et il m'a semblé assez simple à lire.

Concernant son architecture, je le trouve très bien organisé, en deux livres, et le choix de l'auteur d'utiliser la correspondance (fictive) pour avancer dans l'histoire en se basant sur le seul point de vue du personnage est bien pensé. le choix d'un roman épistolaire me semble audacieux et apporte une forme intéressante à la lecture. de même, la dernière partie du livre "L'éditeur au lecteur" apporte de nouveaux éléments et conclus parfaitement ce dernier.

J'ai trouvé intéressante l'évolution du personnage qui va à la fois renaitre et vivre des moments de bonheur puis connaitre l'amour qui va chambouler sa vie. Aussi, il m'a grandement rappelé le Petit Prince tant dans les conseils apportés ou dans son style qui frôle parfois celui du conte.
À ce sujet, on voit bien l'impossibilité qu'il existe parfois d'associer le coeur et la raison. Un exemple flagrant ici :

" Les hommes auraient des peines bien moins vives si… (Dieu sait pourquoi ils sont ainsi faits…), s'ils n'appliquaient pas toutes forces de leur imagination à renouveler sans cesse le souvenir de leurs maux, au lieu de supporter un présent qui ne leur dit rien " (p.34).

" Je me rappelai l'inquiétude, les larmes, la mélancolie et le serrement de coeur que j'avais essuyés dans ce trou. Je ne faisais pas un pas qui n'amenât un souvenir " (p.110).

Enfin, je dirais que cette oeuvre ne fait aucunement l'apologie du suicide, comme certains l'ont pensé à l'époque ou encore de nos jours, mais il suit la destinée tantôt joyeuse, tantôt tragique d'un homme tombant dans les méandres de la dépendance et de l'admiration d'un être unique quitte à l'idolâtrer et se perdre en lui.
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Après la publication du roman de Goethe, il y a eu une véritable vague de suicides chez les jeunes gens en peu de temps.
Pourquoi ? Apologie du suicide ? Ou bien imitation du jeune Werther ?
Nous avons eu aussi la même chose avec une série « 13 Reasons Why ».
Il y a même un nom pour cela : L'effet Werther ou suicide mimétique.
Culturellement et car ce roman épistolaire est un précurseur du romantisme, il est essentiel de le découvrir tout autant que l'autre roman de Goethe, sa version de "Faust".

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Mélancolie des grandes passions. Pour moi Werther est le premier héros romantique, il exprime d'une façon éclatante sa sensibilité ainsi que son malaise....
Quel bonheur d'écouter Jonas Kaufmann et Sophie Koch en amants magnifiques dans le chef -d'oeuvre de Massenet......Werther ! une folie sublime
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Ce livre nous raconte l'histoire d'amoure entre Werther et Charlotte.Quel ouvrage rempli de questions et d'énigmes sur les sentiments de la vie!
J'ai adore le style de l'ecriture et la manière dont Goethe construit l'histoire
Ce livre boulverse,remue,emeut.La sensibilite de l'auteur touche au plus profond de notre etre.Un conseil,a lire!
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Les souffrances du jeune Werther, un roman à lire absolument?
Pas pour ma part.

On m'avait beaucoup vendu ce livre de Goethe "inspiration du romantisme" "grand classique de l'amour tragique"… il aurait même déclenché à sa sortie une vague de suicides dans la jeunesse allemande.

Certes, j'ai aimé l'histoire (qui m'a captivée et que j'ai terminé en une matinée), les belles descriptions de la nature "état d'âme", et les personnages (bien qu'assez classiques finalement), mais ce n'est pas un livre qui me marquera profondément comme le furent certains autres, pourtant moins réputés.

Je nuancerai simplement mes propos en disant que, tout de même, Goethe a eu un éclair de génie en écrivant cette histoire. L'évolution de Werther est finement menée et les sentiments qu'il ressent sont passionnés et réels. Malgré une certaine déception, il faut reconnaître que ce roman est assez virtuose. Peut-être ne suis-je tout simplement pas réceptive au style romantique trop exalté, voire agaçant par moments.
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Une oeuvre majeure tant par son "apport" à l'histoire de la littérature que par ses qualités intrinsèques.

Ces souffrances, je les avais lues il y a une quinzaine d'années. Je les avais lues sans m'en souvenir. Moins que lues, j'avais dû les survoler. Impossible de m'en rappeler la teneur.

Je m'y suis donc replongé avec quelle délectation. Point de mièvrerie et un roman épistolaire qui semble intemporel. Alors bien sûr la suite de l'histoire de la littérature, de la poésie, du cinéma vont multiplier les personnages romantiques. Mais les souffrances de Werther renvoient aux premiers amours, aux amours adolescents incandescents, tellement forts et complets qu'ils brûlent tout et surtout la perspective. L'amour de Werther pour Charlotte est tout, il s'aime de l'aimer, il s'aime parce qu'elle l'aime. Dans quelle mesure, l'amour que l'on porte à l'autre est-il narcissique?

La conquête, la drague, les prémices sont-elles plus fortes que l'acte d'amour? L'intensité qui précède le premier baiser n'est-elle pas plus puissante que le baiser lui-même.

Tout cela paraît réchauffé, vu et lu mille fois. Et pourtant, je me suis pris, surpris par la réminiscence de ces élans d'ado passionnés. Fredonnant, les amoureux des bancs publics, je m'attristais à la lecture de l'érosion de ces passions et de la germination d'un cynisme croissant avec l'âge.

Les souffrances du jeune Werthe est sans nul doute une oeuvre pionnière de la littérature mais également un roman intemporel, un véritable classique.
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L'idéal romantique à la source du mouvement, les passions, les exaltations, les grands mots, la belle langue... Goethe me sert pile ce que je suis venue chercher sur un plateau d'argent. Une lecture sans surprises mais qui apporte exactement ce que l'on souhaite quand on veut lire une romance tragique comme je les aime tant !
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