AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 1850 notes
Le succès foudroyant de ce roman me surprend fortement.

Je soupçonnais au départ un fort attrait du public féminin pour ce type d'ouvrage mais apparemment les hommes aussi aimaient ce livre peut être parce qu'au fond l'histoire de Werther est puissamment universelle et qu'elle renvoie tout à chacun à ses propres blessures amoureuses.

Quoi de plus universel et classique en effet de désirer une femme qui ne veut pas de soi ou qui nous est inaccessible ?

J'avoue moi-même m'être parfois douloureusement meurtri dans cet engrenage.

Sur le livre en lui même, je n'ai pas été très touché par les déboires de ce jeune homme de bonne famille, oisif et privilégié et ne pas avoir été très réceptif à ce type de littérature trop sentimentale à mon goût.

Et puis Goethe n'est il pas tout au fond considéré comme un génie par ses poésies et ses pièces de théâtre (comme Faust) ?
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
Commenter  J’apprécie          124
Tout le monde connaît le titre - et aussi le sujet - de ce roman épistolaire qui a rendu immédiatement célèbre Goethe encore jeune. Mais qui l'a lu au XXIème siècle ? peu de monde, sans doute… Pour écrire ce livre, l'écrivain s'est inspiré d'une de ses expériences personnelles: son amour pour Charlotte Buff, qu'il a connue à Wetzlar et qui lui a préféré un autre.

Le jeune héros, arrivant dans la ville de W… ne tarde pas à tomber amoureux de Charlotte (Lotte), dont il sait qu'elle est déjà fiancée à Albert. Une amitié de plus en plus intime les lie. Malgré son amour (platonique) pour Lotte, Werther commence par entretenir de bonnes relations avec Albert. Mais il souffre de plus en plus et choisit de s'éloigner. Lotte se marie. Loin d'elle, le héros tente d'aimer une autre femme. Mais, humilié en société par un aristocrate, il revient à W… C'est alors la descente aux enfers. Il est désespéré de la vie. Il revoit sa bien-aimée une dernière fois, et puis se suicide. Cette fin est narrée par "l'éditeur".

C'est l'éternelle triste histoire, celle de l'amour malheureux. Autant le début parait léger et joyeux, autant on est attristé par l'engrenage infernal où se laisse entraîner Werther. Ce qui me frappe d'abord, c'est l'excessive sentimentalité ambiante (très habituelle dans le "Sturm und Drang" et pour les contemporains de J.-J. Rousseau). Mais il faut aussi pointer l'excessive pudeur, l'apparente naïveté et le manque de lucidité des deux amoureux. Ils n'appellent pas un chat et chat. Ils nient leur désir sexuel et ils vont droit dans le mur. A la fin, ils sont cruellement punis de leurs ambiguïtés.
Commenter  J’apprécie          120
Écrit en 1774, ce livre est une pure merveille. Un coup de coeur. Un coup de génie de Goethe qui a influencé les thèmes et les sujets de tous les écrivains romantiques. Il y a dans ce roman des réflexions d'une grande profondeur qui correspondent à ce que tout humain peut vivre. Peu importe l'époque , les drames sont universels. Ce grand classique allemand est un des points de départ du romantisme français.
Commenter  J’apprécie          122
Un roman romantique jusqu'au bout: des descriptions de la nature et des sentiments profonds, un amour impossible et passionné et extrêmement bien traduit. Un échantillon de la superbe littérature allemande. Un réel plaisir de le lire!
Commenter  J’apprécie          120
Selon Pierre Bertaux, "Les Souffrances du jeune Werther" fut le roman qui donna corps à la littérature allemande. Il eut un impact retentissant en Europe au point de transformer la ville de Weimar en haut lieu de pèlerinage pour les adeptes de l'exubérance des passions et des sentiments. Suivant Rousseau et sa Nouvelle Héloïse, Goethe fait le choix de la démesure pour exprimer les tourments de l'amour... impossible. Ce roman est magnifique parce qu'il fut un coup de semonce face aux règles littéraires, aux interdits religieux, aux immuabilités sociales. Mais aussi parce qu'il crée un parallèle entre la passion amoureuse et la création littéraire. Qu'on l'appelle amour ou récit, cela se construit par une pensée, une vision toute personnelle et intérieure du monde et des êtres qui donne naissance à un fantasme aussi puissant que le réel.
Commenter  J’apprécie          121
Goethe place l'exposition dans un cadre tranquille afin de démontrer la capacité de Werther à se calmer et à s'observer ainsi que les autres sans jugement sévère, capacités que Werther perdra lorsqu'il commencera à osciller entre la manie et la dépression. L'amour non partagé de Werther pour Charlotte est le moteur du récit global du livre. Ses actions dictent sa santé mentale. le bal est l'incident déclencheur du livre, et c'est une frénésie d'activité en comparaison avec les précédentes activités solitaires de Werther dans la nature au cours de l'exposition. L'orage de fin de soirée constitue un premier point culminant qui symbolise à la fois l'euphorie que Werther ressent en présence de Charlotte et illustre que, comme l'éclair, ces sentiments exacerbés sont à la fois électrisants et dangereux.

C'est donc l'histoire d'un jeune homme sensible et artistique qui démontre les effets fatals d'une prédilection pour les absolus, qu'ils soient ceux de l'amour, de l'art, de la société ou de la pensée. Comme il est incapable de concilier ses fantasmes et ses idées intérieures et poétiques avec les exigences du monde quotidien, Werther s'engage sur une voie dangereuse
Commenter  J’apprécie          110
Les Souffrances du Jeune Werther, roman épistolaire dont le génie est réduit, dans les mentalités, à une simple romance d'un jeune homme niais, qui finira par se suicider pour un amour refusé et condamné. le lyrisme se borne aujourd'hui à la vision de l'âme « fleur bleue ». C'est oublier que l'homme souffre, même dans l'amour. Cette histoire rappelle combien l'amour, caresse du coeur peut devenir, le poing qui assignera au coeur, son coup de grâce. L'amour, parfois peut être destructeur.
Se contenter de la figure de l'amoureux qui pleure un amour déchu, ce n'est que voir l'intrigue, le plan de l'action. La signification est plus complexe, plus profonde dans une âme romantique.
Concernant la forme du roman, les lettres sont le moyen privilégié d'un partage des états d'âme. Goethe entre dans la psychologie du personnage, et dénoue les fils complexes de son mécanisme. On entre dans la subjectivité, on entre dans le coeur humain, toujours complexe, tourmenté, inquiet, rêveur, heureux, tranquille. On assiste de la joie du jeune Werther à sa déchéance, on l'accompagne le long du fleuve de ses états d'âme, qui est loin d'être tranquille. de sa quête de l'Absolu, il n'en reviendra pas.
Concernant la chair même du roman, en Charlotte, c'est bien plus qu'un simple amour adolescent, c'est une quête de l'Absolu.
Ce manque, cet idéal qu'on ne peut pas atteindre. C'est le manque de l'homme, la soif inépuisable en un ailleurs, toujours plus beau que lui, toujours plus complet que lui. Comme si l'homme pleurait son arrachement au Père, son abandon sur la route de l'exil.
Si Werther peint, la Nature devient un portrait de Charlotte : Werther la voit partout. Tout évoque cet amour, cet amour refusé. Ce sont plus que des plaintes d'un amoureux blessé, ce sont les lamentations d'un au-delà de soi, ce sont les lamentations de l'homme qui ne sauraient être consolées.
Werther est chassé, non, les roturiers ne sont pas admis. Voilà une critique du conventionnalisme, des moeurs de la société.
Au-delà de l'intrigue, la question du suicide à l'époque est polémique. le suicide ne va pas de soi. L'Eglise le condamne. La vie est un don de Dieu, et par le suicide, cela revient à se tuer soi et le don de Dieu.
A ceux, qui se reconnaissent difficilement en le personnage de Werther, aujourd'hui, pourtant, on peut se reconnaitre en lui : dans cette quête d'un idéal, ce fameux graal, qu'est le bonheur. Voilà finalement qui ne fait pas de cette oeuvre, une oeuvre temporelle, désuète à notre époque, Goethe a bien réussi à embrasser l'universalité.
Commenter  J’apprécie          110
Début du romantisme ? Après cette lecture élégante, sous le joug de la mélodie sublime des mots, m'a ravie ! Il s'agit d'un classique incontestable, qui met en scène un triangle amoureux, qui est bien loin de la simplicité enfantine des romans actuels. C'est bel et bien un roman aiguisé sur les sensations et les impétueuses vagues de l'amour...
Voilà encore la preuve la plus éloquente que la littérature conduit à la beauté tout comme toutes formes d'arts !
Commenter  J’apprécie          110
J'ai lu ce livre alors que j'étais étudiante et j'ai trouvé le sujet plutôt rare en littérature. C'est l'histoire d'un jeune homme qui va subir les tourments de l'amour et de l'ambition. Il est amoureux d'une femme qu'il ne peut conquérir car promise à un autre. Il va de déceptions en déceptions, de rejets en frustrations et ce malgré, des désirs qui sont, somme toute, assez banals. Au fond l'histoire raconte peu de choses et on ne peut s'empêcher de penser que Werther aurait pu, après cet échec, chercher une autre compagne comme bien d'autres...Mais Goethe a su décrire avec des mots délicats emprunts d'un lyrisme pathétique les souffrances de son personnage. Il n' a rien d'exceptionnel à priori si ce n'est cette force intérieure, son amour et ses projets auxquels il ne peut ou ne veut renoncer...Un livre qui a marqué son époque et un héros qui est devenu une référence pour ceux qui ont été tenté un jour par le suicide...
Commenter  J’apprécie          113
Les Souffrances du jeune Werther, c'est une histoire d'amour qui commence comme toutes ou presque toutes les histoires d'amour. Werther rencontre par hasard Charlotte, jeune-fille vive, pleine d'esprit, aimante envers ses frères et soeurs dont elle a la charge depuis la mort de sa mère, et de suite tombe éperdument amoureux d'elle. Rien que de très commun aussi dans le fait de voir les sentiments du garçon forcés à rester tapis dans l'ombre car la demoiselle est déjà promise à un autre, et Werther, avec la moralité qu'est la sienne ne se voit pas trahir et celui qu'il commence à considérer comme un ami, et la pureté de celle qui petit à petit deviendra la seule chose qui compte dans sa vie, qui deviendra sa vie.

Les Souffrances du jeune Werther, ce n'est pas qu'une histoire d'amour. le jeune-homme porte un regard acerbe sur les différences de castes (très marquées dans l'Allemagne de Goethe) entre les « pauvres gens », les bourgeois dont il fait partie et l'aristocratie, qui bien que le tolérant, ne l'accepteront jamais et freineront une possible ascension professionnelle à cause de la naissance de ce dernier. Werther nous (enfin quand je dis « nous » c'est plutôt à Wilhelm, son correspond, nous sommes dans un roman épistolaire mais unilatéral) fait partager aussi ses points de vue sur le caractère de l'homme, l'importance des enfants et dans de superbes envolées si chères au style romantique, nous conte les magnificences de la nature.

Goethe dépeint avec justesse et précision le caractère et les sentiments très exaltés de cette première figure du romantisme et c'est aussi à cause de cela que certains pourront être « gonflés » par ce livre. Oui l'histoire pourrait être racontée beaucoup plus vite (et pourtant le livre est déjà court, environ 150 pages) mais ce ne serait plus LE roman précurseur du style romantique, duquel ne peut que se réclamer René, De Chateaubriand, par exemple. On adhère ou pas. Pour ma part j'ai trouvé Les Souffrances… passionnant, facile d'accès, se dévorant en quelques heures et là où Faust m'avait plu mais m'avait paru tout de même assez suranné, celui-ci, de par le sujet (les tourments de la jeunesse, son jusqu'au-boutisme) reste plus actuel. Et c'est un régal à lire, certains passages sont magnifiques et donnent envie de replonger à travers ces pages pour s'en imprégner encore un peu. Après-tout, rien de si surprenant, Goethe n'étant pas réputé pour écrire avec les pieds, ce qui anatomiquement serait de plus fort étrange.

En refermant ce livre, j'en suis même venue à penser que s'il m'était tombé sous la main à la fin de l'adolescence, il aurait surement fait partie de mes livres préférés tant l'on comprend en le lisant l'engouement qui fut suscité chez beaucoup de jeunes-gens, contemporains de Goethe, quand d'autres trouvèrent cette oeuvre scandaleuse, y voyant une ode au suicide.

Une bonne entrée en matière pour ceux qui souhaiteraient découvrir l'auteur allemand.
Commenter  J’apprécie          110




Lecteurs (6538) Voir plus



Quiz Voir plus

Les Chefs-d'oeuvre de la littérature

Quel écrivain est l'auteur de Madame Bovary ?

Honoré de Balzac
Stendhal
Gustave Flaubert
Guy de Maupassant

8 questions
11109 lecteurs ont répondu
Thèmes : chef d'oeuvre intemporels , classiqueCréer un quiz sur ce livre

{* *}