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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Déception avec cette lecture longtemps repoussée d'un auteur dont jusqu'à présent j'ai beaucoup apprécié les oeuvres. Alors, comme ce livre est réputé être son chef d'oeuvre, j'en attendais sans doute beaucoup trop.
D'abord de basses raisons matérielles ont rendu ma lecture laborieuse : comme le volume des oeuvres de Gogol en La Pléiade est particulièrement épais et donc lourd, j'ai téléchargé la version gratuite de la Bibliothèque Russe et Slave sur ma liseuse. Apparemment, ma liseuse est allergique aux Âmes mortes (et à ce jour à elles seules !) : toutes les 5 pages elle refuse toute action si ce n'est la réinitialisation. Donc j'ai navigué entre les deux supports à doses homéopathiques pendant près d'un mois. Apparemment j'ai quand même eu beaucoup de chance : c'était la même traduction !
La première partie, la seule publiée du vivant de Gogol, ne m'a pas déçue, même si, je l'avoue, les nombreuses adresses de l'auteur au lecteur, très plaisantes au début, ont fini par m'énerver. Quelle superbe galerie de personnages hauts en couleur ! C'est vivant, endiablé malgré de longues, et superbes, descriptions. le problème c'est qu'à la fin on ne sait plus très bien quel est le but de Gogol : il peint la corruption éhontée de la bureaucratie, l'ignorance de la paysannerie et l'oisiveté des nobles, mais au final il n'exprime pas vraiment de critiques. A ce sujet les interventions de la censure sont très instructives : rien de tout cela ne dérange les censeurs tant que cela ne touche pas le sommet de l'État ni les hauts fonctionnaires et qu'il n'est pas évident que ce qu'il dépeint concerne toute la Russie.
Les années qui ont suivies la publication de cette première partie, Gogol les a passées à essayer d'écrire la suite pour finalement détruire son dernier jet. du coup les deux autres parties, écrites précédemment et dont il n'était pas satisfait, ne sont pas très représentatives de ce que voulait écrire l'auteur. Elles sont tout à fait lisibles, mais bien moins intéressantes, d'autant que les dernières années Gogol a sombré dans le mysticisme et envisagé les Âmes Mortes, qu'il voyait d'abord comme une épopée homérique (d'où l'indication de poème!) dédiée à «l'homme russe» et à «l'âme russe» en une composition en trois parties, inspirée de la de la Divine Comédie (Enfer-Purgatoire-Paradis). le paradis ??? très, bien trop, nationaliste et bien fade, sans compter qu'on peut y voir des relents d'Avenir radieux ou de Monde russe !
J'exagère sans doute, mais d'un autre côté ce livre a certainement joué pour beaucoup dans la perception de la Russie par les Russes.
Un livre que j'aurais mieux fait en tout cas de lire à un autre moment. Un livre auquel j'ai eu aussi beaucoup de mal à attribuer une note : j'ai hésité entre 2 étoiles et 4 étoiles, du coup évidemment j'en ai mis trois même si cela ne représente pas vraiment mon ressenti.
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C'est en 1837 que Gogol poursuit, à Rome, l'écriture de son oeuvre capitale, les "Aventures de Tchitchikov ou les Âmes Mortes", oeuvre dont il avait déjà esquissé le début à Pétersbourg puis à Paris. La 1ère partie de ce roman, intitulé poème fut publiée en 1841; la seconde partie ne devait jamais voir le jour, Gogol ayant jeté au feu tous ses brouillons par une nuit de janvier 1852, quelques semaines avant sa mort.

Gogol ne se consacra définitivement à la littérature que parce qu'elle était à ses yeux un "service social"; c'est probablement ce qui explique ses descriptions au scalpel de la société russe de son temps. Car l'art de Gogol est spontané, gratuit, comme un jeu auquel il se livre pour son propre plaisir, mais un jeu basé sur l'observation singulièrement aiguë de la réalité. le ton est tout à tour enjoué, sérieux, raisonneur mais jamais ennuyeux.

On a reproché à Gogol d'avoir observé et rapporté les travers d'une société composée d'être nuls et plats : les personnages des Âmes Mortes réunissent en fait des traits de gens qui se considèrent meilleurs que les autres. Cocasses ou pitoyables, grotesques ou ridicules, jamais ternes ou conventionnels, les personnages des Âmes Mortes sont de tous les temps, de tous les pays. Quant aux descriptions du paysage russe d'alors, elles relèvent d'une minutie quasi photographique. Bref, un vrai documentaire sur la Russie du milieu du 19ème siècle.
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Je m'attendais à une oeuvre triste le titre m'a induite en erreur. J'ai été très agréablement surprise, j'ai découvert une oeuvre très drôle, de cet humour, comme dit une babéliote, fait de férocité et de tendresse, où Gogol n'est pas tendre avec ses contemporains. Je suis restée sur ma faim parce que Gogol nous offre une première partie exceptionnelle et s'est laissé aveuglé par son obsession de vouloir écrire un chef d'oeuvre et n'a jamais réussi à en écrire la fin ( écrite et détruite plusieurs fois). La deuxième partie d'après ce que j'ai compris a été compilée après sa mort et c'est ce qui explique les nombreuses lacunes. Comme on dit le mieux est l'ennemi du bien.
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Ostap Bender parcourait l'Union soviétique en quête de fortune (« Douze chaise » puis « le veau d'or », en 1928 puis 1931). Les aventures du héros d'Ilia Ilf (1897-1937) et d'Evguéni Pétrovitch Kataiev (1903-1942) étaient prétextes à moquer des travers de leurs contemporains et de la société soviétique, en dépit de la censure politique qui modifia quelques passages.

Dans « Les Âmes mortes » (1842), Tchitchikov parcourt l'Empire russe des années 1820 à la recherche d'âmes à acquérir (dans la Russie tsariste, une « âme » désignait un serf mâle). Tchitchikov cherche aussi fortune, et sans terres à cultiver il se contente de serfs décédés ! Ses voyages et rencontres sont aussi prétextes à une satire de la population russe, et des administrations corrompues. Gogol (1809 - 1852) niait avoir voulu y faire passer un message politique, ce qui n'empêche pas cette lecture. D'ailleurs la censure lui imposa quelques changements.

Pouchkine (1799-1837), avait donné à Gogol le sujet de ce roman. Ce dernier lui en fut reconnaissant. Après la mort du poète (lors d'un duel perdu), Gogol déclara : « La Russie sans Pouchkine – comme c'est étrange », et « Je n'entreprenais rien sans son conseil… Je n'ai pas écrit une ligne sans qu'il ne fût devant mes yeux… J'ai le devoir de mener à bien le grand ouvrage qu'il m'a fait jurer d'écrire, dont la pensée est son oeuvre. ».

En écrivant « Les Âmes mortes », Gogol a accompli ce qu'il estimait être son devoir. Ce roman critique habilement une société qui s'y prêtait. 180 ans plus tard le propos reste pertinent (la corruption règne encore en Russie…). Il est dommage cet ouvrage comporte autant de longueurs et digressions, rendant sa lecture plutôt fastidieuse. Par exemple, l'auteur consacre parfois plusieurs paragraphes à justifier du choix du caractère de son héros !

Gogol a inspiré Ilf et Pétrov, pour le meilleur (la satire), et pour le pire (le manque de concision, heureusement dans une moindre mesure chez Ilf et Petrov)…
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Les Âmes mortes est une oeuvre publiée en 1842 (en Russie), par Nikolaï Gogol. J'ai lu ce livre car j'affectionne particulièrement la littérature russe du XIXème siècle, et sachant que Gogol en est un pilier. Ce fut une bonne lecture, très bonne sous certains aspects ; malgré la difficulté de ne pas avoir certains passages (jamais retrouvés ; par ailleurs, j'ai lu dans un livre relié de 1957).
Tout d'abord, l'intrigue m'a plu, cheminer avec Tchitchikov, grand arnaqueur éloquent, est plaisant. On découvre les paysages russes, et les pensées de Gogol (la première partie de son ouvrage a été désapprouvée par beaucoup de russes à sa publication car il peignait la Russie en noir, et bien, j'ai tout de même senti qu'il aimait énormément son pays !). Les moeurs étrangères d'une Russie révolue fait tout de même rêver/voyager, même si Gogol s'amuse à disséquer tous ses vices. L'auteur, qui écrivait à Rome ou à Paris, se met parfois soudainement à la décrire avec un lyrisme emporté, et l'on peut se joindre à son exaltation. J'ai particulièrement apprécié ses personnages « hauts en couleur », d'une finesse caricaturale incroyable. Il dépeint avec brio les caractères et traits de personnalité les plus sous-jacents, et cela avec une ironie qui m'a bien plu.
Cependant, tout en restant humble, il me semble qu'il manque quelque chose à ce « long poème ». de l'espoir ? Bien que je ressente toutes sortes de sentiments envers les personnages (dégoût, pitié, indifférence, « moquerie », compassion même), rien ne porte à croire qu'une lueur est possible. D'ailleurs, c'est à cause de ces « reproches » de ses contemporains qu'il s'est mis à écrire la seconde partie des Âmes mortes, qui devait être plus...positive. Mais je ne pense pas que ce soit ce « quelque chose ». Peut-être est-ce la structure de l'histoire qui m'a semblé répétitive.
Je ne m'attarderai pas sur cette sensation d'inachevée, et conclurais en qualifiant l'écriture de Gogol de fluide, aux accents cocasses, et fabuleuse lors de ses descriptions (paysages comme personnages).
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Etonnant livre sur la vie dans les campagnes en Russie au temps du servage (vers 1850). Je devrais plutôt dire dans la bourgeoisie et la noblesse campagnarde, les paysans étant considérés comme des serfs, ils sont très peu présent, sauf pour être décrit comme pauvre et abêti.
En fait, il y a deux livres dans ce livre. Lors de la première moitié, nous faisons connaissance de Tchitchikoff qui, accompagné de son cocher et de son serviteur, arrive dans une petite ville, se fait apprécier de tous et en profite pour acheter à vil prix les âmes mortes, c'est-à-dire les paysans morts mais non encore déclarés comme tels dans les recensements. le scandale grandissant, il quitte précipitamment la ville.
Dans la seconde moitié, nous faisons plus ample connaissance avec ce personnage, son enfance et sa carrière et la raison pour laquelle il achète ces âmes. Nous le voyons tour à tour réussir, sombrer, se rétablir... Finalement il réussira et deviendra riche, reconnu (il sera maréchal de la noblesse de sa région) et entouré d'enfants.
Intéressant document sur la vie dans les campagnes et la fierté d'être russe. Amusant aussi de voir l'importance de la langue française à l'époque et des produits français.
Je n'ai pas vu où la première partie se déroule lorsque nous lisons, dans la seconde, le déroulé de la vie de notre héros.
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Les âmes mortes / Nicolas Gogol

Pavel Ivanovitch Tchitchikov est un jeune fonctionnaire du régime, conseiller de Collège en titre . Il est ambitieux, souvent drôle, attentionné et séducteur. Il se déplace toujours avec son cocher Sélifane, un homme souvent entre deux verres, et son laquais Pétrouchka. Ils arrivent dans le chef-lieu de province et Pavel s'informe au sujet des notables locaux et curieusement de la santé générale de la population paysanne.
Après une semaine d'investigations et de réceptions pour se faire connaître, Tchitchikov se lance dans une opération inédite qui plonge la population dans la perplexité : acheter des âmes mortes, c'est-à-dire des serfs décédés mais toujours considérés comme vivants par l'administration. C'est l'heure de gloire de Tchitchikov considéré comme un homme très riche car il semble pouvoir tout acheter. Lui-même compte bien devenir millionnaire en faisant une bonne opération à la revente, et par la suite fonder une famille.
Mais les choses ne vont pas se dérouler exactement selon son plan et Tchitchikov doit fuir avant que son passé de fonctionnaire corrompu ne soit connu de tous et qu'il se retrouve, sous le coup d'un oukase, déporté en Sibérie pour y connaître le knout !
Dans l'Empire russe, le mot « âme » désignait les serfs mâles. C'est le nombre d'âmes qui déterminait la valeur d'une propriété ainsi que l'impôt foncier dont le propriétaire était redevable. Comme les recensements n'étaient effectués que tous les cinq ans, les serfs morts « vivaient » parfois des années dans les registres de l'État ; et les propriétaires continuaient de payer l'impôt par tête sur ces âmes mortes. Cette absurdité du système avait donné à des escrocs, dont fait partie Tchitchikov le héros du livre, l'idée d'une arnaque au crédit foncier. Ils achetaient d'abord des âmes mortes à prix minime, pour le plus grand bénéfice des propriétaires, ainsi dégrevés de l'impôt correspondant. Ils les plaçaient ensuite, fictivement évidemment, sur un terrain acheté à bon compte. Finalement, ils hypothéquaient le tout auprès du crédit foncier, pour la valeur d'une propriété florissante.
Ce n'est qu'en 1861 que le servage fut aboli.
Narrant sur un ton comique les mésaventures d'un petit escroc dans une province de l'Empire russe des années 1820, ce roman paru en 1842 est aussi une troublante dénonciation de la médiocrité humaine et est considéré comme une des oeuvres maîtresses de la littérature russe. Et même une oeuvre unique en son genre car accommodant la satire et la dérision à la poésie. L'auteur s'en prend aux propriétaires fonciers et aux fonctionnaires russes pour stigmatiser leur tendance à la réification et même l'animalisation des êtres, les serfs en l'occurrence, usant tour à tour du mode satirique puis du mode humoristique en recourant judicieusement à la métonymie, aux répétitions et à la parodie pour mettre en relief la corruption qui les anime, leur inculture, leur incurie et leur manque d'âme. Ce récit est aussi le magnifique portrait d'un escroc, d'un arriviste qui a passé sa vie à intriguer, à accumuler les malhonnêtetés et à épargner en vue du luxe et du plaisir. Il a même eu l'idée d'enlever la fille du gouverneur dont il se sentait épris. Sans parler des vols quand il était fonctionnaire des douanes, des intrigues nouées pour favoriser un mariage qui lui serait utile et la falsification d'un testament pour s'enrichir. Il est l'incarnation de l'homme d'affaires représentatif d'une bourgeoisie montante à l'époque de Gogol, un homme qui parcourt le monde comme un imposteur, hypostase du Mal, séduisant les âmes en leur faisant prendre le mal pour le bien.
Il n'est pas douteux que Gogol, tout en offrant dans ce roman une galerie de personnages hors norme et hauts en couleurs, présente un miroir de la Russie de son temps, - la corruption des élites et la misère des masses,- miroir de la société féodale exploitant les moujiks réfugiés dans leurs isbas, lançant en quelque sorte un cri de honte contre la plaie du servage.
C'est un fait divers authentique qui a inspiré Gogol dans ce roman, sur le conseil de son ami Pouchkine. La publication du livre fit scandale au sein des lecteurs russes de l'époque, même si Gogol n'avait voulu qu'écrire un roman comique, une sorte de farce sur la médiocrité humaine.
Quant à mon avis personnel, je dois à la vérité de dire que la lecture de ce roman est parfois déconcertante, inintelligible et bizarre. On est un peu perdu au milieu de cette foule de personnages et d'analepses dans le récit si bien qu'on se demande si Gogol lui-même ne s'est pas un peu perdu. Honnêtement, l'ennui est vite venu et je me suis accroché pour aller au bout des 444 pages.
Extrait : « Je ne crois pas au Russe raisonnable… si je vois un russe qui vit raisonnablement, travaillant et amassant de l'argent…je n'ai aucune confiance en lui…en un seul jour il dissipera tout dans un coup de folie…Tous les Russes sont ainsi…cultivés ou non ! …Quelque chose manque au Russe. Quoi ? J'ignore ! »
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J'ai lu beaucoup de critiques très élogieuses, que je partage, en partie, et en partie seulement. Mes réserves tiennent surtout au fait que l'oeuvre soit inachevée, ce qui empêche d'avoir une fin, et donc de conclure la destinée du personnage principal et de ses projets. J'ai lu des informations dans la préface notamment sur la destinée de l'oeuvre elle-même, qui est elle aussi pleinement romanesque, mais ce n'est pas ce à quoi je fais attention quand je lis, mais à l'intrigue, au style de l'auteur et aux personnages.
Pour l'intrigue, j'ai eu l'impression d'un tourbillon, avec un côté un peu répétitif : le personnage arrive quelque part par hasard, il fait la rencontre du propriétaire, l'auteur donne ensuite des descriptions sur son domaine et son caractère - l'un étant lié à l'autre, puis une négociation s'engage, très différente dans le ton et la forme selon les personnages rencontrés, pour la transaction d'âmes mortes. On confond un peu les différentes haltes, les différents acheteurs. Mais la réussite de l'intrigue est de ne présenter qu'assez tardivement les objectifs de Tchtitchikov, ainsi que d'expliquer ce que sont ces âmes mortes ; cela suscite un effet de curiosité.
L'intérêt principal du texte réside donc surtout dans la galerie de personnages secondaires - plus que dans Tchitchikov lui-même. C'est une étude de caractères pleine d'humour, dans un style assez théâtral où les dialogues sont assez ciselés, avec presque comme des didascalies. Je pense notamment à l'entretien poli en apparence mais en réalité plein de perfidie entre la "dame tout à fait charmante" et la "dame juste charmante" qui se lancent des piques violentes tout en souriant. J'ai retrouvé d'ailleurs certaines ressemblances avec le Revizor, cette pièce de Gogol qui décrit une petite ville provinciale figée dans sa hiérarchie sociale et ses conventions.
Beaucoup d'humour, des personnages savoureux, mais un manque d'aboutissement pour moi.
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Une comédie sympathique, pleine de rebondissements, de situations cocasses et inattendues. On suit les pérégrinations de Tchitchikov à travers la Russie, cet escroc sympathique qui n'est pas bien méchant et qui mène son affaire tant bien que mal. Son escroquerie : il achète des « âmes mortes », ces serfs décédés mais qui sont encore sur le registre du dernier recensement pour se constituer un « faux » mais légal patrimoine de serfs ; son intérêt ? Il pourrait ainsi acquérir des terres d'une certaine région de Russie qu'on concède aux propriétaires de nombreux serfs pour les peupler.

On sent que Gogol entend aussi par ce roman-comédie dressé une satire de ses contemporains. C'est peut-être d'ailleurs la vraie raison d'exister de cette oeuvre ; l'aspect comique n'en étant que la couche superficielle, qui sait. Il critique d'ailleurs plutôt les propriétaires et riches Russes et rend sympathique les « petites gens ».
Cette deuxième lecture de l'oeuvre est encore plus apparente quand l'escroquerie de Tchitchikov est révélée. La bonne et douce société russe se fissure, chacun fait le ménage autour de lui, la méfiance devient la norme, la médiocrité se fait jour… On rit toujours, mais jaune…
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chef d' oeuvre de la littérature russe, le roman de Gogol entraîne son lecteur, dans les contrées désolées de la campagne tsariste.
Son héros Tchitchikov, homme distingué, avide et intéressé, propose aux propriétaires terriens, d' acheter les âmes mortes de leurs serfs disparus.
Dans ces steppes isolées, l'auteur décrit, à merveille, les imposantes allées de bouleaux, les isbas misérables, blotties autour d' un clocher, les forêts sombres de l'hiver glacé.
Il excelle à peindre la société rurale ; les paysans sales, incultes, fourbes, les nobles avares, joueurs, égoïstes, les fonctionnaires corrompus.
L' auteur dessine la face sombre, hypocrite, cupide des hommes. les femmes traversent furtivement le livre.
À la lecture de cette oeuvre magistrale, j' avais l' impression de pénétrer dans un tableau de Piéter Brueghel, même si l' époque et le lieu sont différents
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