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Il s'agissait du premier livre de Gogol que je lisais, et globalement j'en fus très satisfait.

D'une part par la manière d'écrire de Gogol, qui m'a semblée tranquille et douce : je me suis senti bercé par ses mots, qui provoquèrent en moi une sensation d'apaisement et de relâchement.
Pourtant, sa plume est loin d'être amicale : en effet, les personnages peu reluisants révèlent une vision guère idyllique du peuple russe, mais cela est atténué par l'indulgence et l'attachement à ce même peuple russe que Gogol parvient à faire ressortir à travers son texte.
L'action se déroule sur un rythme plutôt lent, et est entrecoupée de descriptions généralement courtes et de réflexions bien pensées.

D'autre part l'histoire en elle même, bien que n'ayant pas un thème principal affriolant, est plutôt plaisante : on a envie de connaître la clef du mystère.
Les personnages m'ont quelquefois fait penser à ceux de Zola, particulièrement par leur côté "commérage power".

Pavel Ivanovitch Tchitchikov, le héros de ce roman, comme aime à nous le rappeler Gogol, n'est pas vraiment attachant, mais on a plaisir à suivre ses déboires et aventures.

Au final, un roman très agréable.

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Très bonne première partie. Il ne se passe pas grand chose mais on ne s'ennuie pas. En effet, Gogol a un talent fou pour dépeindre les petits travers et la médiocrité de la bonne société russe.

J'aime beaucoup les petits apartés entre l'auteur et le lecteur.

Je remets la lecture de la deuxième partie inachevée à un peu plus tard de peur d'être un peu déçue. Après tout, elle n'est parue que bien plus tard...
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Gogol est doté d'une intelligence si vivace et si subtile qu'il peut l'utiliser comme un faisceau lumineux pour explorer le fond de l'âme de ses personnages, et au-delà ce qu'il pourrait appeler l'âme russe.

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Ce roman (ou poème comme préfère le dire Gogol) n'est pas achevé. Seule la 1ère partie est complète. Elle est d'ailleurs excellente, les personnages y sont vraiment savoureux. Petit bémol pour la 2ème partie qui se complet à décrire de manière exagérée la beauté des paysages dans une prose assez nationaliste. Cela n'enlève rien au talent d'écrivain de Gogol. Grande frustration quand même de ne pas savoir la fin de cette histoire telle que l'imaginait Gogol.
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LES ÂMES MORTES de N GOGOL
Illustré par une centaine d'eaux fortes de Chagall. Livre truculent qui fait penser à Rabelais pour la langue et à Labiche pour la critique des fonctionnaires . C'est très drôle inachevé malheureusement car n'aimant pas ce qu'il avait écrit il a brûlé la deuxième partie avant de mourir . Lisez le c'est un bonheur !
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Un roman exceptionnel.
Sans tenir compte d'une intrigue originale, passionnante et captivante, ce roman est un chef d'oeuvre de la littérature.
La mission de l'auteur en écrivant son roman ? Décrire l'Humain : ses caractères, ses faiblesses, ses vices... bref, decrire "l'âme" humaines. Et que sommes nous miséreux, comme si les corps vivants étaient morts de l'intérieur. du propriétaire avare à l'alcoolique, des fonctionnaires corrompus au religieux glorifiant le travail, du stupide à ceux rêvant de la folie des villes... Gogol nous dessine ici une humanité pauvre, très pauvre, morte.
La tâche était peu être trop ambitieuse, mais je trouve que l'auteur a réussi sa mission.
Mais je ne mets que 4 étoiles et demi car le livre ne se finit pas, et laisse l'histoire en suspend. Que deviendra Tchitchikov ? Reussira-t-il son arnaque ? Deviendra-t-il un honnête propriétaire terrien ou continuera son vagabondage ?
Tant de questions dont personne ne détient les réponses
...
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Il est difficile d'apprécier pleinement cette oeuvre en faisant abstraction de l'évolution de la personnalité de Nicolas Gogol entre la première partie qu'il publie avant de le regretter, et les suivantes écrites et détruites par lui. En cherchant la perfection de son art, basculant vers un mysticisme forcené, il laisse un chantier en plan là où devait s'élever un monument inégalable de la littérature russe. le lecteur moderne suit les pas d'un escroc dans une Russie impériale provinciale traversée de multiples tares: fraude généralisée, hypocrisie, gourmandise, ivrognerie, avarice, jeu, oisiveté, mensonge, médisance, vanité, ... Les moujiks, les seigneurs, l'administration, la justice, pas un domaine n'est épargné par la plume acérée de l'auteur, pas même son propre héros. Dans ce décor terrible, l'homme du peuple, vivant ou mort, est une valeur marchande au service du profit d'une classe dominante véreuse. Les fragments du reste de l'oeuvre laissent entendre que le pessimisme omniprésent de la première partie devait s'estomper pour prodiguer à ce héros le désir de l'honnêteté par l'exemple d'un propriétaire vertueux et la rédemption sur le seuil du châtiment. Gogol s'autorise de nombreuses digressions au cours de son récit, qui s'apparente à un défilé d'archétypes de vices humains, où s'intercalent paysages monotones, maisons seigneuriales poussiéreuses emplies d'objets futiles, mais aussi tirades lyriques sur la grandeur de l'âme russe et réflexions générales sur l'homme et le temps dont la plupart ne sont pas dénuées d'actualité. En dépit de cette première partie dominée par le portrait désespérant de la société russe, le livre n'est pas exempt de nombreux traits d'humour et de descriptions admirables, en justifiant à elles seules la lecture.
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L'âme russe dans toute sa chaleur et ses excès. Langage soutenu au service d'un humour grinçant parfois jouissif. Une référence du genre.
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J'ai lu ce grand classique au début du mois de février. Il s'agissait du roman de la book-jar du mois.

Ce fut ma découverte de l'auteur. Je dois dire que je n'avais aucune idée à quoi m'attendre…aussi bien niveau style que contenu. le titre était assez intriguant, j'avais hâte de voir où l'auteur voulait en venir.

J'ai été assez surprise par le style. Je ne sais pas trop pourquoi, je m'attendais à un style plus proche de Tolstoï, de même pour l'ambiance. Et ce n'est pas ça du tout!
Le style était fluide et agréable, sans être lourd et classique. C'était bien plus simple à lire que prévu.

Il s'agissait apparemment d'un fait divers à l'époque. C'est l'auteur Pouchkine qui a donné l'idée à Gogol de l'exploiter pour en faire un roman. L'écriture de ce livre sera très long (environ 17 ans…donc vraiment très long!), où Gogol changera d'avis sur le message qu'il souhaite faire passer. Il ne l'achèvera d'ailleurs pas, la seconde partie ne nous est parvenue que sous forme de deux fragments incomplets.

Mon exemplaire est donc composé de ses deux parties et de deux préfaces, qui expliquent les différents contextes au moment de la publication.

Son idée première est d'en faire un récit très comique : On commence donc par le récit des mésaventures d'un petit escroc, avec en arrière-fond une critique de la médiocrité du genre humain, que cela soit des propriétaires ou des fonctionnaires.

Cela avait d'ailleurs fait scandale au moment de la sortie de la première partie, les lecteurs y ayant vu une grande critique sociale de leurs moeurs, en passant du servage à la corruption énorme parmi l'administration. Gogol était assez mécontent, puisqu'il ne voulait pas en faire un roman politique, mais comique.

Il y a donc énormément de thèmes : la grande paresse de la noblesse, qui laisse végéter ou détruit son héritage, la grande pauvreté et la bêtise des paysans, les grandes magouilles des fonctionnaires pour se faire plus d'argent et la logique des impôts qui forcent les propriétaires à payer une taxe sur les morts.
Il y a donc de quoi faire!

J'aime beaucoup le titre, très sobre et vraiment parfait.
Pour comprendre de quoi il s'agit, il faut savoir qu'en Russie, on disait « âmes » pour tous les paysans masculins. Pour connaitre la valeur d'une propriété, il fallait connaitre le nombre de paysans hommes (les âmes donc) qu'elle contenait et c'est ainsi qu'on calculait l'impôt foncier que devait le propriétaire.
Mais le problème était que les recensements n'avaient lieu que tous les 5 ans. Alors quand des paysans mourraient, ils figuraient toujours vivants dans les registres de l'Etat jusqu'au prochain recensement. Les propriétaires payaient donc un impôt sur des âmes mortes, parfois pendant plusieurs années.
De quoi être assez furieux…

Le héros, du nom de Tchitchikov a donc l'idée d'une arnaque au crédit foncier en achetant les âmes mortes aux propriétaires pour les revendre comme étant vivants à l'Etat.

J'ai trouvé cette première partie très agréable : en effet, on voit bien le comique de situation. Toute la ville adore cet homme uniquement parce qu'il est poli et flatteur et bien de sa personne, alors qu'elle ne sait rien de lui.
Ils ont tous des défauts comiques bien apparents : la luxure, la paresse, la gourmandise, la bêtise…Gogol a vraiment réussi à décrire des personnages haut en couleur, plein de contradictions.

Tchitchikov lui, tente donc d'acheter autant de morts qui possible. Son plan n'a pas l'air vraiment au point, il cafouille un peu. Je l'ai trouvé finalement assez attachant avec ses idées un peu farfelues et ses deux domestiques. Je n'avais pas envie qu'il lui arrive des soucis en fait!

Comme je l'ai dit plus haut, la deuxième partie est inachevée : elle n'est composée que de deux fragments. On y retrouve Tchitchikov qui parcourt une autre province avec toujours son idée d'acheter ses morts. Mais dans cette partie, il est plus actif, il ne reste pas seulement en retrait de la ville pour acheter ses âmes, on le voit interagir avec les affaires de ses hôtes.

On voit très clairement dans ces quelques fragments que Gogol a changé d'idée sur le message de son roman. Alors que la première partie est comique dans la dénonciation des moeurs, ici, on est dans une remise en question. Tchitchikov rencontre des hommes bons (voir trop bons) et sages, qui essayent de le changer et de l'amener dans sur la bonne voie.

Cette partie est toute aussi intéressante, bien que partielle, même si les personnages font moins réels…trop de perfection, c'est nuisible! On voit que Tchitchikov est fatigué de courir partout, d'essayer de gagner à tout prix de l'argent et qu'il aimerait bien se poser et vivre tranquillement. Mais il en semble incapable.

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Ce fut donc une lecture agréable, une jolie surprise. Je suis contente d'avoir osé lire ce roman et d'avoir découvert cet auteur. Je ne sais pas si je peux vous le conseiller ( c'est toujours compliqué de conseiller un grand classique) mais je peux vous dire que le style était moins compliqué que je ne pensais et le récit intéressant avec des personnages haut en couleur.
Une belle lecture donc!
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Prononcer le nom de Gogol revient en quelque sorte à dévoiler un pan mystérieux de la littérature russe, et plus précisément Les Ames Mortes, son seul roman. Il lui aura fallu cinq ans et de nombreux voyages en Europe pour mettre un point final à cette oeuvre inspirée par son maître, Pouchkine. A la fois ode exaltée à sa patrie et surtout portrait de la médiocrité de l'individu, Les Ames Mortes avait été pensé comme un triptyque, dans le même ordre d'idées que La Divine Comédie de Dante. Seul l'enfer aura percé de l'esprit de Gogol, puisqu'il ne fera qu'ébaucher son « purgatoire » avant de mourir d'inanition, perdu dans ses délires mystiques de sauver la grande Russie...

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