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3,83

sur 403 notes
A chaud, après avoir tourné la dernière page de ce livre, je suis perplexe.
J'avoue, je m'attendais à autre chose.
La 4ème de couverture m'a interpellée. Je pensais trouver une histoire de famille, en Amérique, commençant dans les années 50-60. Famille rongée par un secret, style mafia, meurtre ou autre, secret à cacher aux autres.
Le titre "Féroces". Illico, on pense animal, danger, morsure...
Le roman par lui-même : le narrateur raconte des passages de sa vie, des souvenirs, passant de l'enfance, à l'adolescence, à l'état adulte. Pas de chronologie particulière. Rien d'atroce dans ces souvenirs, un mal être certain, mais on a du mal à comprendre où l'auteur veut en venir. On passe d'un souvenir à l'autre, souvenir souvent très détaillé. Je me suis parfois perdue dans les détails. Je me suis surprise à sauter des passages...
Et enfin, page 195, l'auteur nous révèle le pourquoi de ce témoignage. Car il s'agit véritablement d'un témoignage, terrible... Un instant dans une vie peut la bouleverser à tout jamais... Ce n'est pas une maladie, c'est une malédiction.
Perplexe, secouée, limite mal à l'aise...
Une écriture particulière mais addictive. L'auteur effectue quasiment une thérapie en se dévoilant dans ce livre. Ou en tout cas, essaie d'évacuer ce mal comme il peut !
La 4ème de couverture ne rend pas hommage au livre selon moi, et le titre non plus.
Les 40 dernières pages de ce livre sont percutantes ! Mais les 195 premières deviennent alors indispensables.
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Chez les Goolrick, l'alcool coule à flot, cet alcool festif et coloré, joyeux compagnon des soirées mondaines et des cocktails chics, Manhattan ou Vodka Stinger, Blue Monday, Highball et Side-Car sirotés par les dames en robe de lin blanc, en soirée ou à l'heure du thé, au déjeuner avec les petits sandwiches au concombre, après diner en pousse-café et digestif, chez les amis ou en pic-nic, partout, tout le temps.
Robert Goolrick raconte son enfance dans les « vapeurs » maternelles et paternelles, le mépris et la violence larvée d'une famille pour qui le paraitre compte plus que tout. Car ce qui se passe à l'intérieur de cette maison ne doit jamais transparaître. Les Goolrick sont des princes. Ils savent recevoir, ont toujours le bon mots, l'esprit vif et cultivé, l'humour et le charme qui font les hôtes d'exception. Et rien, pas même l'odieuse vérité sortie de la bouche d'un enfant, ne saurait gâcher la fête.
Récit glaçant, terriblement triste, dont l'entrée en matière m'a pourtant souvent fait rire tant elle est empreinte de cynisme; La suite du livre est beaucoup plus sombre, le malaise est contenu, l'indicible distillée au goute à goute jusqu'à la révélation de fin du livre.
Porté par une écriture incisive, cruelle et maîtrisée, le récit que fait Robert Goolrick de son enfance et de sa vie est simplement bouleversant.
Un livre très intense, très sombre et merveilleusement écrit, qui va me hanter un bon moment je pense.
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L'itinéraire atroce d'une enfant fracassée.
Dans le sud conservateur des Etats Unis dans les années 50, ce qui compte c'est l'image qu'on renvoie aux autres et l'image que renvoie la famille du narrateur est celle d'une famille heureuse, brillante et originale.
En Virginie, de cocktail en dîner, de dîner en soirée, les femmes exhibent leurs dernières robes, leur dernière paire de gants, discutent de recettes, de domestiques pendant que leurs maris concoctent les derniers cocktails à la mode et que d'adorables enfants servent les sandwiches au concombre.
Et même si on n'a pas d'argent, ce qui est le cas chez les Goolrick, on fait comme si et surtout on n'en parle pas. Et on boit, on s'ennuie et on boit, on s'angoisse devant les factures et on boit…
Dans une ambiance vénéneuse et faussement joyeuse, les enfants Goolrick s'en sortent comme ils peuvent au milieu de ces adultes indifférents, paumés, ratés.
Robert Goolrick est devenu un adulte solitaire et blessé qui a passé de nombreux mois en hopital psychiatrique, il a enterré sa mère, morte alcoolique, et il vient d'enterrer son père, imbibé lui aussi. Par petites touches, il dévoile peu à peu les pans de sa vie d'enfant et d'adulte jusqu'au secret épouvantable qui, lorsqu'il avait 4 ans, a conditionné le reste de son existence.
D'une plume incisive, tout à tour sarcastique et crue, Goolrick dépeint une relation familiale impossible et cruelle. Sans jamais tomber dans le misérabilisme, il projette un éclairage violent sur sa famille empêtrée dans le mensonge, les faux-semblants, l'alcool et la cruauté. Peut-on pardonner à ses parents ?
Il ne s'agit pas d'une énième autobiographie misérabiliste, mais d'un remarquable travail d'écrivain, cependant, je ne tournerai pas autour du pot, ce livre n'est pas à mettre entre toutes les mains.
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Robert Goolrick est un de mes auteurs préférés. Son style est direct et son écriture épurée, pas de disgressions ni de longeurs Si l'on n'y retrouve pas encore totalement la maîtrise de "La chute des princes" et surtout "Arrive un vagabond", "Féroce" n'en est pas moins un livre coup de poing qui nous fait découvrir l'envers du décor d'une famille bourgeoise de Virginie dans les fifties. C'est le récit de l'enfance massacrée et d'une vie d'adulte marquée au fer rouge par la blessure qui ne peut pas guérir. On pense au film "Festen" de Thomas Vinterberg où lors d'un repas de famille en l'honneur du patriarche, un des fils se lève et déclare avoir été abusé par celui-ci, suscitant... une absence totale de réaction de la famille et l'arrivée du dessert. La non-reconnaissance d'un crime est une double peine et on imagine la résilience qu'il faut pour continuer à aller de l'avant. Livre des apparences, des fausses noblesses et de l'innocence perdue, c'est sa propre enfance que nous raconte ici Robert Goolrick. "Féroce" ne pouvait être qu'un roman écrit au vitriol mais possède une rage contenue et une dignité qui forcent le respect
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Plonger dans les pages de ce livre, c'est plonger au coeur des secrets de la famille Goolrick, c'est féroce certes, férocement acide, férocement noir, et férocement poignant…

Au fil des pages , au fil des anecdotes, le vernis de cette famille américaine vivant en Virginie dans les années 50-60, s'écaille. La façade un peu lisse, sociale, amicale des parents se fissure peu à peu et laisse apparaître les zones d'ombres; "il ne faut jamais parler de la famille à l'extérieur" dit la mère, et celui qui ose enfreindre la loi maternelle se trouve à jamais exclu de l'amour maternel, exclu de l'amour paternel.

Alors même si les situations, les personnages , les comportements sont éloignés de ce que chacun peut vivre, a vécu, ou aura à vivre, il n' en reste pas moins que les scènes , les sentiments si justement décrits par Robert Goolrick font écho férocement !

Certes, vous l'aurez compris par vous-mêmes, ce n'est pas le roman de la rentrée littéraire qui vous arrachera le plus de fous rires. Les différents heurts et malheurs qui semblent s'abattre frénétiquement sur Robert Goolrick ont de quoi bousculer le lecteur, mais jamais il ne le plombe. Car ce qui domine en filigrane, c'est ce message d'espoir qui nous enseigne que, malgré tout, on est toujours maître dans notre propre maison, toujours responsable de nos choix et de les assumer ou pas.

Voilà un roman tout à fait magnifique, profondément bouleversant, émouvant ! A lire, tout simplement.
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J'ai commencé ce roman sans rien en savoir....et j'ai trouvé ça un peu ennuyeux. Mais je me souvenais que c'était un coup de coeur pour pas mal de monde. Je suis donc allée sur la page du livre et là je me rend compte que c'est une autobiographie, ce qui change déjà les choses et de deux je me gâche la surprise si l'on peut dire en lisant les étiquettes. Mais au moins j'ai compris qu'il fallait que je poursuive ma lecture, qu'il y avait un intérêt à la description de la fin de vie de ses deux parents ....Et du coup la compréhension arrive avec la révélation du roman. Il n'empêche que je n'ai pas forcement adhéré à la construction de l'auteur, d'autant que j'ai failli stopper définitivement ma lecture. C'est pourtant un roman fort, choquant, qui aborde un thème difficile. Il est intéressant, même d'un point de vue médical, on y découvre des maux que je ne connaissais pas ou du moins pas aussi détaillés. Hypocondriaque s'abstenir ...
Un roman qui restera en tête, qui marque sans aucun doute et qui donne envie de boire avec modération.
Pioche dans ma PAL janvier 2023
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Pépite ! Un livre percutant, puissant d'un homme qui se révèle sans ambages ni tabous en relatant son enfance, son adolescence et sa vie d'homme. Analyse au laser de ses relations à ses parents, à son frère et à sa soeur, à ses partenaires et à lui-même. J'ai ressenti un coup de poing d'émotions à la lecture de ce beau livre car on assiste à la détresse d'un homme face aux non-dits après un traumatisme d'enfance, aux apparences trompeuses et destructrices, et à ses tentatives de redonner à sa vie un peu d'espoir.
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Bon, voilà, encore une fois, j'ai essayé de lire "Féroces"... Et une fois n'est pas coutume, il m'est impossible de rentrer dans cette histoire.
Il est rare que je n'arrive pas à avoir le degré d'empathie nécessaire pour me sentir touchée, de quelque manière que ce soit, par les personnages ou les situations d'un roman que j'ai choisi de lire. Et celui-ci n'est pas gros. Mais pourtant...
Rien à faire, les conversations superficielles et l'ambiance bourgeoise de cette grande famille du sud des Etats-Unis m'ennuient.
Il faut dire que j'ai lu les souvenirs d'enfance de Mary Karr, avec son bouillonnant "Bande de menteurs", qui se passe également dans le sud des U.S.A., et sa prose incandescente me fait paraître bien fade, en comparaison, l'écriture conventionnelle de Robert Goolrick.
Peut-être réessayerais-je un jour, prise de remords...
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L'auteur vient de perdre son père et la famille a enterré ses cendres dans le jardin de la maison familiale, à côté de celles de la mère. Il a creusé lui-même la terre et se retrouve maintenant avec l'envie de parler de son enfance.
Dans une première partie plutôt gaie, l'auteur nous dépeint sa vie dans une famille bourgeoise aux apparences tranquilles. le père est professeur d'université, la mère s'occupe de son foyer et de ses trois enfants.
C'est une famille très originale dans sa façon de vivre, un couple admiré par tous, qui sait organiser des fêtes joyeuses et recherchées.
Les vacances se passent chez les grands-mères comme pour tous les enfants. Il y a des jeux, des moments drôles qui décrivent très bien l'insouciance de la vie dans les années 50...
La famille est heureuse, pas forcément très riche mais elle ne manque de rien. On y soigne toujours les apparences, le père est charmant, la mère est d'une élégance exquise, les robes du soirs virevoltent, et les cocktails coulent à flot dans les gosiers assoiffés des fêtards...
Seul bémol, les parents rentrent souvent un peu trop alcoolisés malgré leur image de famille parfaite et les disputes font rage.
Les enfants ont un seul interdit : NE JAMAIS PARLER D'EUX à l'EXTÉRIEUR, ni aux copains, ni à l'école.
Ne jamais parler des disputes des parents, de leurs remarques acides, de leur désamour pour ce fils qu'ils voudraient ne plus voir alors qu'ils adorent l'aîné et entourent leur fille de toute leur sollicitude.
Lui, c'est celui qui les empêche d'oublier le crime qu'ils ont commis sur lui...
C'est celui qui raconte... C'est l'auteur.

L'auteur alterne le récit de ses années heureuses, ou presque, avec celui de ses années de perdition, de beuveries, de problèmes psychiatriques, de drogue où dominent son envie de mourir et d'être aimé, ainsi que les soins à l'hôpital pour tenter de faire cesser les scarifications qu'il s'inflige.
[...]
Comment ses parents ont-ils pu continuer à faire comme si...c'est la question en effet que l'on se pose en reposant ce livre, comme l'auteur le fait lui même dans ces pages terribles où il nous dit tout sur le drame de sa vie.
C'est sur ce questionnement qu'on le referme, et la première moitié du livre qui nous était pourtant apparue si légère et presque raffinée, nous semble tout à coup glauque et tout à fait abjecte...
Pour une chronique plus complète voir...
Lien : http://www.bulledemanou.com/..
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Premier ouvrage de Robert Goolrick, paru en 2007, "Féroces" raconte son histoire familiale. Pas tendre du tout.
On se demande d'ailleurs très longtemps pourquoi "féroces", et ce qu'il s'est passé puisqu'il faut atteindre la 217ème page (sur 274) pour qu'il explique enfin l'horreur.
En gros, c'est une vie détruite par l'alcool, les médicaments, et les cachoteries...
Pas mal écrit mais je l'ai trouvé trop tiré en longueur avant d'arriver justement au but, vous l'aurez compris.
Par contre, ça ne m'empêchera pas de tenter de me faire une autre idée en me procurant son deuxième ouvrage "une femme simple et honnête" qui a été best-seller aux Etats-Unis.
A part tout ça, il est vite lu, je n'en déconseille pas du tout la lecture mais mon avis reste vraiment mitigé. A vous de voir, c'est seulement mon avis...
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