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sur 403 notes
"Je continue d'être le petit garçon de quatre ans qui crie à l'aide la nuit !" a confié Robert Goolrick dans un entretien. Féroces est l'histoire déchirante de ce petit garçon, violé par son père en présence de sa mère. C'est l'histoire d'une vie saccagée par des parents alcooliques, obsédés par les apparences, le statut social et les mondanités. C'est l'histoire du courage qu'il aura fallu à Robert Goolrick pour survivre à ce qu'enfant il endura et à ce qu'adulte il vécut : la souffrance, la solitude, les amours tarifées, la drogue, l'alcool, les tentatives de suicide, l'auto-mutilation, l'asile psychiatrique ..."La vie a un charme qui jamais ne s'étiole. Même au coeur de la nuit terrifiante, la vie tend vers la grâce et jamais cette grâce ne nous abandonne." écrit-il. Où trouve-t-il la force de parler de grâce après ce qu'il vécut ? C'est aussi ce qui rend ce livre si bouleversant : à la férocité de ses parents, il oppose une immense douceur, teintée d'une infinie tristesse.
Un récit poignant qui permet de mieux comprendre les autres ouvrages de ce grand auteur contemporain, qui, toujours, au milieu des désastres, cherche la grâce, le pardon et l'amour.

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Un roman autobiographique qui raconte l'histoire d'une famille américaine, mondaine, alcoolique, peu riche mais qui s'en sort, des parents qui meurent et des enfants qui les enterrent, voilà comment commence ce livre.
On attend un peu tout ce qu'on peut entendre à propos de l'histoire et l'explication du titre, mais tout vient à point à qui sait attendre, j'ai longuement attendu, mais après réflexion, c'est en fait une construction tout à fait nécessaire dans ce roman. le narrateur rapporte les épisodes de sa vie d'enfance qui l'on marqué et on remonte les années jusqu'à arriver à cet épisode terrible, qui va expliquer tout le reste. Une vérité atroce qui n'éclatera jamais et expliquera la férocité des parents envers leur enfant. Cet événement expliquera aussi la vie difficile à construire de ce jeune homme, de cet adulte.
En fait tout ne repose pas sur cette révélation, il faut savourer cette description de la famille, ces épisodes qui semblent insignifiants, ou parfois un peu étranges à nos yeux, une famille un peu hors normes.
Mais évidemment ce regard sur cette famille où tout est secret, où l'on ne s'épanche pas sur ses sentiments est particulièrement bien écrit car l'auteur nous fait ressentir des sentiments très divers pour cette famille, compassion, pitié et parfois même sympathie. Rien n'est simple dans les rapports humains. La fin est pleine d'émotions, un passage vibrant et qui donne un sens à ce roman, à sa nécessité.
J'avais envie de le lire depuis un moment, je ne regrette pas, c'est un roman terrible, mais qui doit être lu par le plus grand nombre. Et à l'occasion je poursuivrai ma lecture de l'oeuvre de l'auteur.
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Années 50, les Goolrick et leurs cocktails-barbecues entre gens de la bonne société, dans une belle propriété, avec une femme belle et pleine d'esprit, un homme beau, élégant et charmant, trois beaux enfants plein de vie. Beauté, bonheur, vie brillante et enviable, ô joie! Mais les émanations chimiques de ce vernis social et les vapeurs d'alcool dissolvent toute cette beauté factice, montent à la tête et l'horreur se dévoile petit à petit...

Découverte de cette société américaine du vieux sud pleine de mondanités, de convenances et de traditions à respecter. Un portrait acéré et juste de ce qu'est l'envers du décor dans une famille où tout le monde doit toujours faire bonne figure malgré les graves problèmes. Et comment règle-t-on les problèmes? Par l'alcool...qui efface le sentiment de vie ratée, les factures qui s'amoncellent, mais en crée de bien pires...

La narration à rebours m'a d'abord déconcertée mais elle aide à la montée en puissance jusqu'à la révélation déchirante de l'auteur sur le drame qui l'a brisé. Elle donne aussi une impression de se jeter en arrière dans le néant en revoyant défiler toute sa vie pour revenir au moment où tout a déraillé, le moment qui ne devait pas arriver, le moment où la ligne de vie de l'auteur a fait un nœud et tout ce qui a suivi n'a plus jamais pu être comme cela aurait du être. J'ai eu l'impression d'assister à une thérapie et j'espère que cette autobiographie fut un moyen pour Robert Goolrick d'évacuer une part d'ombre, un fardeau. Je ne sais pas comment les autres lecteurs ont perçu ce récit de la vie de quelqu'un d'autre mais j'ai eu l'impression qu'un ami me racontait son histoire, ses souvenirs avec un regard presque bienveillant ou du moins avec un peu de recul. J'admire ces gens qui ont assez de résilience et de force (ou semblent en avoir, on revient à la notion de paraître...) pour ne pas s'enfoncer indéfiniment dans l'atermoiement et la dépression malgré les épreuves indicibles et qui paraissent tout même avoir un espoir et des ressources, non pas pour rebondir de façon phénoménale, mais au moins pour avancer à leur rythme, car c'est avancer tout de même.

"Féroces" comme des fauves qui déchiquettent le corps et l'âme d'un petit enfant innocent, de l'âge de mon fils...Rien que d'y repenser mon cœur a manqué un battement.
J'ai découvert Robert Goolrick avec "Une femme simple et honnête" qui, à l'époque, n'était pas du tout le genre de roman que j'appréciais et ça avait été un coup de cœur tant au niveau de l'histoire que de l'écriture et donc de l'auteur (lu dans le cadre d'un challenge, comme quoi, vive les challenges!). J'avais alors mis dans un coin de ma tête et d'une wish list bien en évidence tous ses écrits et on m'a offert récemment "Féroces". Malgré l'ombre planante de ce drame horrible qui n'est révélé qu'à la fin, je me suis mise à la lecture avec beaucoup d'enthousiasme. Et j'ai fini le livre en pleurs, je l'avoue, à ramasser à la petite cuillère. Difficile de vous dire ici pourquoi, c'est l'autobiographie de Robert Goolrick, pas la mienne. Et même si je n'ai pas vécu le même drame que lui durant son enfance, j'ai été touchée, bouleversée. C'est très dur mais c'est très beau de vivre un livre comme cela. Merci, maintenant je vais lire un album pour enfant, ça me reposera.
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La biographie de l'auteur. Une famille des années 50 en Virginie. Les apparences, l'alcool, les secrets enterrés, le besoin de ne jamais se montrer tel que l'on est, la cruauté, le sacrifice d'un enfant pour jouer un rôle.
Une vie brisée, amochée, sns bonheur, en quête de reconnaissance, d'amour.
Un homme qui se détruit, qui étouffe, qui cherche. Un homme qui espère jusqu'au bout ce que ses parents lui refuseront. Un homme qui parle enfin.
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Dans ce roman autobiographique, Robert Goolrick nous raconte l'histoire de son enfance dans les années 1950. Il est élevé dans une famille typique de la bourgeoisie sudiste de l'époque ; dans laquelle les réceptions, les sorties et surtout le paraître, font partie du quotidien. Mais les apparences sont trompeuses et derrière ce paravent cousu de fils blancs, se cache une réalité beaucoup plus sombre.

Les parents de Goolrick, lorsqu'ils ne passent leur temps à s'enivrer, se déchirent et se révèlent incapables d'aimer leurs trois enfants. Dès les premières pages du récit, on ressent la haine de Goolrick envers ce couple de géniteurs "féroces". Et l'on comprend dès les premières pages que cette famille cache un secret ignoble, abject. Un secret qui ronge Goolrick depuis sa plus petite enfance, mais dont l'auteur ne fera clairement mention qu'à la fin du livre comme s'il souhaitait épargner le lecteur de cette scène violente, indicible. Et pourtant, Goolrick dont le style est direct et sans fioriture, nous décrit l'horreur avec une précision chirurgicale, il n'épargne rien au lecteur. Il dissèque sa vie et nous amène à comprendre comment il s'est construit, et pourquoi il est devenu cet homme aussi seul : "aujourd'hui, je vis seul ; et je vis seul depuis vingt-cinq ans. Personne ne me touche, nulles lèvres à embrasser".

J'ai à la fois détesté et adoré ce livre. J'aime beaucoup le style de Goolrick, cette écriture forte, et parfois ironique. Pourtant, je me suis sentie parfois mal à l'aise face aux scènes décrites, face au mal être existentiel de l'auteur. J'ai serré les dents lors de la lecture de certains passages, révoltée par la violence et la cruauté.J'ai même failli arrêter ma lecture tant j'ai été secoué par la violence et la cruauté subie par l'auteur. Mais, être allée au terme de ce livre a été libérateur. J'y ai trouvé un certain apaisement notamment parce que Goolrick y explique pourquoi il se livre de cette façon. Bien évidemment, je recommande ce livre qui est fort, cru et poignant, même si "Féroces" vous marque au fer rouge et laisse des traces.
Lien : http://meellylit.canalblog.c..
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En Virginie dans les années cinquante, les Goolrick mènent une vie bourgeoise bien tranquille en apparence. le père est professeur, la mère s'occupe de son foyer, ils ont deux garçons et une fille et « tout le monde voulait leur ressembler ». Ils vont de réunions, en cocktails, toujours élégants, amicaux et bien habillés. Mais derrière la belle façade, se cachent toutes sortes de drames : l'alcoolisme, le désespoir, l'égoïsme et la cruauté envers les enfants. Un drame personnel marquera à vie l'auteur qui, traumatisé depuis l'enfance, ne pourra jamais avoir de rapports « normaux » avec d'autres humains et ira même jusqu'à se scarifier sauvagement et tenter de se suicider ce qui l'amènera à séjourner en hôpital psychiatrique.
Un roman terriblement autobiographique basé sur des souvenirs éparpillés de manière non chronologique. de vilaines actions, en petites mesquineries, on en arrive assez vite au drame qui fera basculer la vie du jeune Robert : il est violé par son père à l'âge de quatre ans. le lecteur sent confusément que l'auteur a voulu raconter ses malheurs surtout pour les exorciser, et transformer l'écrit en thérapie. L'ensemble est glauque et déprimant à souhait. le style parfois lourd. Certaines phrases peuvent atteindre ou dépasser la page. On nage pas mal dans le pathos et la déprime car en dehors du drame personnel de l'auteur, il n'y a pas de véritable intrigue ni même de personnages positifs ou intéressants pour racheter l'ensemble. Féroces, ces gens ? Plutôt veules et répugnants... Quant au lecteur, s'il est aussi fragile que l'auteur, il fera bien d'éviter de se faire du mal en lisant ce sinistre réquisitoire contre des parents indignes.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Un livre confession de Robert Goolrick sur son enfance malheureuse au sein d'une famille de la middle-class sudiste des années 50.
Chez cette famille la seule chose véritablement importante est l'apparence, ce que les gens vont bien pouvoir penser, couple parfait, enfants parfaits, une vie raffinée faite d'élégance et de culture. Il faut savoir donner une bonne image de soi au milieu de dizaine de personne se rassemblant pour ces innombrables petites soirées données pour toutes sortes d'occasions, et où la boisson en vogue est le cocktail et la tenue parfaite la robe du soir ou le smoking.
Mais derrière cette belle façade c'est l'histoire d'un couple aux éternelles disputes et d'un jeune garçon à l'enfance brisée, pourquoi son frère et sa soeur avaient un vélo et pas lui, pourquoi tout ce qu'il faisait n'était jamais assez ? Pourquoi ?
Ce pourquoi cache une honte qui se transformera en désamour.

Livre poignant et terrible, une écriture qui se veut crue pour mieux rendre la réalité, une haine pour ces géniteurs qui a forgé le courage de ces révélations. C'est beau, c'est sombre, c'est une vie entaillée que l'auteur nous rapporte pour panser ses blessures. Alors oui il faut découvrir cet univers froid qu'était la vie chez les Goolrick !
Lien : http://www.stemilou-books.co..
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Un seul regret. Ne pas pouvoir dire à cet écrivain : MERCI. Je suis du même monde que cet homme, il parle de lui, de nous, les non-résilients. Ceux qui n'ont plus depuis l'enfance, ni confiance, ni innocence, et qui parfois supportent plus qu'ils ne vivent leur vie. Qui ne se reconnaîtront jamais dans ses gens "heureux" pour qui c'est plus facile,avec ce sentiment que tout ça ne sera jamais pour eux, qu'il y a quelque chose qui les sépare à jamais du reste des humains. Ce livre est d'abord pour nous, mais aussi pour ceux qui nous font du mal, car le but du livre, et c'est dit magnifiquement vers la fin c'est que les enfants puissent enfin vivre leur enfance pleinement, que les adultes puissent prendre conscience des dégâts provoqués par leurs actes. Dégâts de la violence, puis dégâts du silence, dégâts de l'auto-violence et enfin dégâts de cette "obligation" désormais de résilience qui n'est pas à la portée de tous. Si une vie existe après la mort, Monsieur Goolrick, que vous puissiez enfin la vivre comme vous avez toujours voulu la vivre.
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Féroces fut, reste et restera un choc .
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FérocesRobert Goolrick
Éditions Anne Carrière

« Mon père est mort parce qu'il buvait trop. Six ans auparavant, ma mère était morte parce qu'elle buvait trop. Il fut un temps où moi-même je buvais trop. Les chiens ne font pas des chats. »
J'ai prix une baffe.
Le genre claque dans la gueule dont tu as du mal à te remettre.
« Féroces » de Monsieur Goolrick.
C'est lui qui a dit un jour, je sais plus où, que les auteurs passaient leur temps à écrire et écrire encore la même phrase, toute simple, parce qu'ils n'arrivent pas à la formuler correctement.
Ben, là, Robert Goolrick, il y est arrivé. Et grave bien.
Il a commencé à écrire tard, parce qu'il a fait des trucs avant, mais ce qu'il a jamais vraiment réussi à faire, c'est recoller les morceaux de sa vie cassée en deux quand il avait quatre ans. Alors il a accouché de ce roman.
Quand je dis accouché, tu vas comprendre quand tu l'auras lu.
Ce livre est une quête, celle de l'amour de ces parents qui te regardent plus, parfois pour une mauvaise raison, parfois parce qu'ils ont honte.
Ce roman est parfaitement écrit. Une langue magnifique, presque élégante dans sa façon de te donner les phrases et les mots qui les composent.
L'élégance, c'est aussi ce qui caractérise les parents de Robert. Cette élégance aperçue dans les salons des années cinquante, à l'époque où la vie semblait futile, et où tout ne servait qu' à s'amuser.
L'alcool notamment.
L'alcool qui autorise parfois des débordements imprévus.
Des erreurs pardonnées dans le silence de ces familles.
Et des vies brisées.
Comment faire payer à un enfant les atrocités qu'on a commises sur lui.
Comment garder à l'intérieur de la maison les secrets qui ne doivent pas en sortir.
Quand j'ai fermé « Féroces », la chose qui m'a le plus abasourdi, c'est sans doute cette absence de haine, cette absence de rancoeur.
Cet amour inconditionnel tellement ambivalent d'un enfant pour des parents qui le haïssent.
L'enfer, a dit un type, c'est les autres.
Mais quand t'es qu'un môme, t'as du mal à imaginer que ce sont tes parents les propriétaires du truc.
Pas le Diable dont on te parle à la messe ou chez les curés.
Tes parents.
Et pourtant :
« Mon père n'était pas un monstre. Même en cela sa vie fut un échec. »
Oublie pas quand tu vas le lire, que c'est une autobiographie.

Comme d'hab, tu me fais confiance et tu fonces chez le libraire…

Lien : http://www.leslivresdelie.com
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