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3,83

sur 405 notes
Très beau livre, belle écriture mais dur à supporter.
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"Féroces", l'adjectif ne fait assurément pas référence au style de Goolrick, sa confession est surlignée de plaies encore suintantes et de cicatrices à vif et nuls cynisme ni drôlerie n'y trouvent leur place. "Féroces" sont bel et bien les parents de ce petit garçon qui le dévoreront comme une bête cruelle.

Le livre s'ouvre sur une scène qui semble au 1er abord banale : Goolrick nous raconte que son père avait oublié des ordures dans le coffre de sa voiture pendant 6 semaines et que lorsque Goolrick avait ouvert la voiture, il avait failli suffoquer et avait fini par emporter les poubelles à la décharge. Au final, cette anecdote est une parfaite mise en abîme de la démarche de nettoyage intérieur d'un auteur qui s'attaque à son roman autobiographique.

Le récit de Goolrick est sombre et laisse entrevoir combien certaines blessures ne trouvent aucune rémission. "Je croyais que le fait de raconter serait une expiation; mais cela ne changea strictement rien. Cela ne fit pas la moindre différence" écrit-il. Si l'auteur fait le courageux choix de faire face à l'intolérable, il n'en reste pas moins que l'innommable et le lot de sentiments dévastés qu'il suscite ne saurait être assumé comme un choix personnel dicté par une seule volonté. La difficulté n'est pas d'assumer ses propres choix mais plutôt ceux que les autres ont posés pour nous à un moment ou l'autre.

Le dernier chapitre est un vibrant portrait des forces à l'oeuvre dans l'humain, avec ses faces lumineuses et crépusculaires, Goolrick s'y projette ni victimisé ni tout à fait résilient, juste lui-même et ce qu'il en reste, bouleversant…
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FÉROCES de ROBERT GOOLRICK
Je l'avais découvert dans la chute des princes avec grand plaisir, il est tout simplement énorme avec « Féroces ». Autobiographique en grande partie c'est une partie très douloureuse de sa vie qu'il évoque, essentiellement sa jeunesse pour essayer de comprendre pourquoi il en est arrivé à faire ce qu'il a fait. L'écriture est superbe, il n'y a pas d'apitoiements, pas de regrets, juste une incompréhension totale et absolue qui, personnellement, m'a pris aux tripes. Un très grand romancier
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Après avoir terminé Les choses humaines de Karine Tuil, j'ai téléchargé Féroces de Robert Goolrick. J'étais curieuse de découvrir ce livre, depuis ma lecture d'Une femme simple et honnête. Un roman que j'avais bien aimé, bien écrit et assez inquiétant et tordu. J'avais tout de même quelques inquiétudes concernant Féroces, j'avais lu dans une critique sur Babelio que c'était assez dur et violent. Allais-je avoir le coeur assez accroché ? Pour avoir la réponse, il allait me falloir essayer.

Si j'étais un peu anxieuse en démarrant mon écoute, j'ai fini par respirer normalement en découvrant que l'auteur parlait essentiellement des soirées alcoolisées organisées par les parents de Robert Goolrick. Ces apéros d'été où l'on boit des cocktails en tenue de soirée, où les enfants se font discrets mais profitent eux aussi de la fête. Je me suis laissée bercer. J'ai clairement relâché ma vigilance et j'ai été très étonnée de découvrir que l'on retrouvait ensuite notre narrateur dans un hôpital psychiatrique. On passait du coq à l'âne. Qu'est-ce qui avait bien pu arriver à Robert Goolrick pour qu'il choisisse de se taillader les bras ? On finit par le découvrir. Et par comprendre. Et c'est affreux. Révoltant. Injuste. Féroce.

L'expérience de la lecture audio est terrible, j'ai eu l'impression d'être captive, de ne pas pouvoir m'échapper de l'horreur. J'avais envie que le lecteur m'entende quand je lui disais : « j'ai compris, j'ai compris ». Si le livre est intéressant et bien construit, je pense que j'aurais préféré ne l'avoir jamais lu. Enfin jamais écouté. Certaines images semblent imprimées sur ma rétine et ça me rend malade. Alors, faut-il vous le conseiller ? Je n'en suis pas certaine. Je préfère que vous preniez cette responsabilité vous-même.
Lien : https://mademoisellemaeve.wo..
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Un titre bien choisi malheureusement ! on se construit dans l'amour, dans les regards qui vous portent....ici la construction est un bagne! magnifiquement écrit et difficile à parcourir...l'anarchie des récits et certaines longueurs intensifient ce parcours. On est bouleversé...on perçoit si bien cette inconsolable tristesse... le plus dur c'est cette proximité que l'amour a avec la haine et surtout ce cri silencieux que Goolrick pousse tout au long de son récit
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« Mon père est mort parce qu'il buvait trop. Six ans auparavant, ma mère était morte parce qu'elle buvait trop. Il fut un temps où moi-même je buvais trop. Les chiens ne font pas des chats ». Ainsi commence Féroces, récit autobiographique dans lequel Robert Goolrick nous livre son enfance, ses secrets de famille, son mal-être.

Il nous raconte surtout ses parents, à propos desquels un de leurs amis a écrit un jour : « Quand j'ai rencontré ces gens, j'ai d'abord trouvé qu'ils étaient beaux et brillants, et leur maison, magique. Puis j'ai commencé à les trouver ordinaires puis, pour finir, pitoyables ».

Entre diners mondains et cocktails, M. et Mme Goolrick donnent en effet l'image d'un couple idéal : « Tout était question de perfection. Mon père et ma mère présentaient une image parfaite, celle d'un jeune couple heureux, spirituel et charmant, éperdument amoureux, et qui ne faisait rien d'autres que s'amuser ». En privé pourtant, tout se fissure : M. Goolrick n'a jamais rien accompli et noie sa déception dans l'alcool ; Mme Goolrick est froide, souvent cruelle et s'ennuie à mourir dans son rôle de mère au foyer.

"Il m'est presque impossible d'exprimer combien je les haïssais" explique Goolrick, qui passera pourtant sa vie à chercher leur approbation et leur amour sans jamais les obtenir, jusqu'à se haïr lui-même.

Ecrite en deux mois dans un but de catharsis, cette autobiographie est magnifique et déchirante. C'est difficile, sans l'avoir lu, de mesurer à quel point Robert Goolrick, par son style d'une beauté incroyable, sa justesse de ton, une structure remarquable et comme sortie tout droit de ses tripes, parvient à nous raconter la destruction d'un enfant par ses propres parents. Sans pathos ni gratuité, Robert signe là un roman magistral, à lire absolument.

« (…) J'ai passé ma vie entière, à en parcourir, des kilomètres à pied, à chercher une chose ou une autre, LA chose qui ferait la différence entre ce que j'étais et ce que je voulais être. (…) Quelque chose qui viendrait apaiser la terrible beauté et l'inconsolable tristesse de la vie.
Je ne l'ai jamais trouvé. Je ne cesserai jamais de le chercher ».
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Il ne s'agit pas d'un roman mais d'un récit autobiographique et son contenu fait froid dans le dos. En effet il s'agit de la peinture d'une société où règnent les faux-semblants. le sort de cet enfant est d'une tristesse absolue.
L'oeuvre est néanmoins très belle et l'histoire est telle que l'on se croirait dans un roman
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Descriptions trop longues qui procurent un ennui qui s'intensifie au fil des pages… Les dernières restent les meilleures, mais que de patience pour y arriver! Il m'a fallu m'accrocher pour ne pas sauter bien des chapitres et paragraphes, et je ressors de cette lecture profondément déçue…

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Pour moi, ce livre est du style de «Le chagrin», ou «Le château de verre». L'auteur raconte sa famille, ses souvenirs, les souffrances qu'il connut dans son enfance. Mais Robert Goolrick a un autre but, un but qu'il ne révèle qu'à la fin. Il ne veut pas seulement tenter de se libérer (il sait qu'il ne le pourra pas), mais il espère toucher certaines personnes...

Ce livre est désespéré. Son auteur est dépressif et tourmenté. Il raconte certaines choses de manière crue, sans complaisance, mais sans mièvrerie non plus. Il ne se plaint pas, il ne geint pas. Il se contente de raconter certaines scènes assez violentes, qui partirent, souvent, de petits riens, et qui prirent des proportions démesurées. (Voir l'histoire du sandwich, celle de la robe...) Outre cela, on ne peut pas dire que cette famille ait su communiquer.
[...]
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Celui-ci fut le premier livre lu de cet américain qui fit mouche avec son premier livre. Mais quel premier livre ! Quelle tentative de catharsis pour cet homme.
Je dois dire que je suis restée en état de choc après la révélation de la page 150 .
Et j'ai décidé de lire tout ouvrage qui sortirait de sa plume. Jusqu'à présent, aucune déception parmi les 3 livres publiés, au contraire, j'apprécie son style élégant et assez direct.
Lien : http://pasiondelalectura.wor..
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