Pour les nostalgiques de certains aboiements, pour tout ceux qui pensent que la culture n'est valable que si elle conforte leur opinion, pour tout ceux qui sont fiers d'être nés au bon endroit avec la bonne couleur, pour ceux qui réclament la peine de mort, sans procès tant qu'à faire, pour les nostalgiques du goudron et des plumes, pour tous ces partisans de la haine institutionnelle, je recommande ce livre. Si ils peuvent encore dormir en paix en écoutant la troupe défiler au pas, si leur conscience les laisse encore au repos, alors c'est qu'ils sont incurables. Je ne prends pas Babelio pour une tribune, c'est juste que, pour une fois, je suis triste de recommander un livre.
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Ces arguments, qui aujourd'hui n'emporteraient aucune forme de conviction, allaient à l'époque dans le sens des idées reçues, fixes, presque sacrées. Qui aurait osé, dans l'état de désespoir furieux des grandes masses allemandes et face à la frénésie déchaînée d'Hitler, nier que tous les maux de l'Allemagne ne provinssent des complots tramés contre elle, du tribut, du pillage qui lui restaient infligés, des politiciens, du "système" complice de cet asservissement ? Les politiciens eux-mêmes convenaient de leur faillite et en appelaient à plus d'autorité à l'intérieur et plus d'énergie vis à vis de l'étranger. D'une certaine manière, Hitler ne disait rien d'extravagant (rappelons que ses outrances en matière d'espace vital, de conquêtes par la race des seigneurs ou d'exterminations des Juifs, il les réservait à ses intimes), il tenait le discours de tout le monde, mais avec plus de fureur et en en tirant des conclusions "logiques" : tous ceux qui avaient accepté le honteux Diktat, tous les représentants du "système" non allemand, qui n'avait apporté qu'humiliation, discorde et misère, devaient retourner au néant politique sinon physique.