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Il y eut une tentative de révolution en mai 1968, mais les amateurs de bandes dessinées (de cette génération) se souviennent surement également de celle qui secoua les pages de Pilote, quelques mois plus tôt.
Marcel Gotlib lance La Rubrique-à-Brac. Lui qui était le dessinateur des Dingodossiers, écrits par Gosciny, change de dimension et de ton, en s'inspirant du magazine satirique américain Mad et de son non-sens à l'anglo-saxonne.

Ainsi, la force de la Rubrique est de traiter de sujets sérieux avec un goût prononcé du n'importe quoi. Autre innovation, cette bande dessinée ne consacre aucun véritable héros, ce qui est relativement nouveau pour l'époque. Pour autant, elle engendre une galerie de personnages, tous plus drôles les uns que les autres, comme le professeur Burp, Isaac Newton et sa pomme, Bougret et Charolles ou la coccinelle et ses fameux commentaires de bas de page. Plus de quarante ans après la Rubrique reste indémodable et demeure une des oeuvres essentielles de Gotlib.
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Une intégrale presque parfaite. Presque car le tome 5, bordélique, ne recueille pas que des rubriques-à-brac alors que plein d'autres seront éparpillées entre autres dans "Trucs-en-vrac". Presque car elle est chère et foutrement fragile (la tranche n'a pas tenu longtemps avec moi). Presque aussi parce que les gags avaient parfois tendance à lasser. En répétant toujours les mêmes schémas sur les gags de deux pages de sa célèbre série absurde dans laquelle il dé-expliquait rigoureusement n'importe quel sujet au le journal Pilote, Gotlib n'a de cesse de remettre les documentaires animaliers du professeur Burp et appuie parfois trop sur certains de ses délires (notamment celui de la girafe). Mais cela n'exclut pas le génie. Génie dessinateur (car mettre autant de détails et savoir imiter visuellement à peu près n'importe quel autre dessinateur, essayez voir) autant que génie auteur car il nous a livré des parodies et des partages en couille tenant du délire cosmique. Seul quelqu'un d'incroyablement intelligent pouvait arriver à un tel degré d'idiotie.
Coccinelle obsédée par les brocolis, polars ridiculisés avec le commissaire Bougret, contes de fées partant en vrille, mais le plus beau reste sa vulgarisation de la SF en couleurs, très bien expliquée et satirisée à la fois, ou encore à Pinocchio revisité par Frankenstein. Dans l'intégrale de la "Rubrique-à-brac", il y a une moquerie féroce de toutes les conventions, de tous les genres commerciaux, un humour ravageur passant au vitriol une société post-Seconde guerre mondiale devenue grise et dominée par la morale publique peu à peu supplantée par celle des américains et des artistes pseudo-Nouvelle Vague fortunés, un nonsense totalement assumé se déclinant sous toutes les formes. Et, parfois au beau milieu, un peu de tendresse.
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"Ah ?! Voici l'arme du crime !..."
"...Mais quelle arme, commissaire Bougret ? Je ne vois qu'un livre ?!"
"Oui Charolles, mais ce n'est pas n'importe quel livre, celui-ci est dangereux !..."
"Les... Rubriques... à brac... ???"
"... Parfaitement Charolles, car la victime... est morte... de RIRE !!!"
Une intégrale de bandes dessinées devenues cultes pour toute une génération.
Que dire de plus qui n'a déjà été abordé dans la préface d'Alain Chabat. Comme lui, certaines de ces planches ont bercé mon enfance. "Le matou Matheux" (dans un album du journal de Spirou ou de Tintin de la fin des seventies si ma mémoire est bonne, cela rappellera des souvenirs à certains...) est pour moi la première plongée dans l'univers loufoque et délirant de Gotlib et ce n'était pas la dernière...
De l'absurde, du non-sens, des jeux de mots, tout le monde en prend pour son grade :
- Des animaux à l'anthropomorphisme délirant dans les chroniques du Professeur Burp...
- Les classiques (Quasimodo), les contes de fée (Pinocchio, le Petit Poucet et j'en passe...).
- Les westerns, James Bond, la science-fiction (le mutant est un surhomme capable de replier une carte routière sans se tromper... Si ! Si !)
- Toutes les périodes : de l'antiquité à l'époque contemporaine...
- Newton, la coccinelle...
- Etc... Ah ! Cette partie de "...Je te tiens... tu me tiens par la barbichette..." qui tourne en un délire visuel rarement vu ailleurs...
De l'humour, certes, mais aussi de la poésie, Gotlib nous prend par la main et nous fait voyager dans le monde de notre enfance que "...les moins de 35 ans ne peuvent pas connaitre..."
Jamais vulgaire ou grossier, mais irrévérencieux et donc loin du politiquement correct, l'ouvrage est à (re) découvrir pour sortir de la morosité ambiante et d'un humour parfois devenu au ras des pâquerettes et peu amusant...
Inutile de le redire, c'est un chef-d’œuvre... Mais bon...

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Un petit bijou !
L'intégrale de Gotlib (avec les Dingodossiers), le maitre de la BD humoristique.
Retrouvez Newton (l'aimant à pommes), SuperDupont (notre superhéros national ... ou pas), le Commissaire Bougret et l'inspecteur Charolles (nos Sherlock et Watson bien français) et biens d'autres.
Mes préférées :
Histoire à considérer sous plusieurs angles (p.16-17)
La girafe (p166-167)
Pas que ce soient les meilleures (ce serait bien trop difficile de choisir), mais ce sont les planches qui m'ont fait découvrir les Rubrique-à-brac dans mon enfance (et je m'en souviens toujours quelques décennies plus tard).
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Le dessin de Gotlieb a toujours semblé vieillot, par son gros trait et ses caricatures appuyées ! je viens de relire la rubrique-à-brac ressorti par mon fils de 17 ans et c'est vrai qu'il ne fait pas dans la suggestion, mais plutôt dans l'insistance et la répétition. Mais ça reste toujours un plaisir à lire et relire : les gags ou le scientifique, le psychologique, le sociologique etc.… sont tourné en dérision, où on retrouve ce pauvre Newton à tous les coins de pages, prenant sur la figure un nombre impressionnant d'objets. On est dans le trash, dans l'absurde et dans le franchouillard. Mais j'ai toujours aimé ça !
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A 13 ans et des poussières, je n'ai jamais lu Pilote et c'est sous les conseils de mon père que j'ai emprunté cette immense intégrale et découvert l'univers de Gotlib.
Entre les Dingos Dossiers, les "sales affaires" de l'inspecteur Charolles et les petites histoires n'entrant dans aucune véritable case, j'ai beaucoup rit.
A lire très vite !
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Un peu de RAB


Faites donc un test autour de vous en posant la question suivante : qui sont les plus grands auteurs de BD ?

Normalement, devraient être cités : Hergé, Jacobs, Uderzo, Franquin, Morris, Jijé, Hermann, Moebius, Bilal, Eisner, Kurtzman, Lee, Pratt, Caniff, Foster, Gibrat, Taniguchi, Delaby, Wolinski....

1er constat : vous comptez parmi vos proches, quelqu'un qui apprécie Wolinski. Il est temps d'agir, de le prendre par la main et lui faire comprendre que là, non, ce n'est plus possible. La prochaine étape ce sera qui ? Jacques Faizant ?

2ème constat : et Gotlib, alors ?

Ce n'est quand même pas parce qu'il est d'une modestie incroyable (être un fan hard-core de Brassens laisse des traces), qu'il faut oublier que ce type a quasiment tout inventé d'un style fait d'humour, de dérision et de toutes ces sortes de choses, décliné aujourd'hui à l'infini et avec plus ou moins de bonheur (de Desproges pour ce mélange de "gaieté mélancolique" aux Nuls pour l'aspect absurde).

Cette intégrale montre un Gotlib à peine sorti des "Dingodossiers" réalisés avec l'immense Goscinny, trouver petit à petit ce ton unique proche de l'humour potache de "Mad" et qui ne cessera d'évoluer.

Ce cheminement est d'ailleurs sensible dans ce recueil des 5 "taumes" des "Rubrique-à-Brac. Petit à petit, le jeune auteur travaillant pour Pilote, dans les contraintes et limites inhérentes aux publications destinées à la jeunesse, va prendre son envol en même temps qu'il participe à la création de " L'écho des savanes", puis de "Fluide Glacial", publications cultes pour nombre d'entre nous.

Dans ces "Rubrique-à-Brac", Gotlib reste encore sage, loin de sa période transgressive abordée avec "Rhâ-Gnagna" et "Rhââ-Lovely", mais il innove en permanence.

Sa maîtrise du récit (histoires absurdes et décalées, détournements de documentaires, interpellation du lecteur, gags récurrents - le célèbre Newton qui découvre les lois de l'attraction en recevant une pomme sur la tête, la coccinelle..) va l'amble avec son incroyable talent de dessinateur.

Car l'ahurissante maîtrise de Gotlib éclate à tous moments dans l'expressivité de ses personnages, leur formidable dynamisme et dans des cadrages magistraux et audacieux (comme ce kangourou dont la queue traverse une case pour atteindre son adversaire à la case suivante !).

Attention : tout n'apparaîtra pas drôle au lecteur du XXIème siècle et certaines planches peineront à arracher un sourire, notamment dans le "taume 1".
C'est normal.

Tout comme pour les films des Marx Brothers ou Laurel & Hardy, le langage novateur de Gotlib a été mâché et - plus ou moins bien - digéré par des générations entières qui ont recyclé ses trouvailles.
Ce qui était une première dans les années 70, est parfois devenu un article courant. C'est la rançon du succès et du génie, qu'être copié, dupliqué à l'infini, jusqu'à entrer dans la norme.

Il n'en reste pas moins que cette intégrale est indispensable si on veut comprendre comment cet homme a façonné l'esprit de tant de ses contemporains pour le meilleur et pour le rire. Mais il faut la déguster tranquillement pour ne pas qu'elle devienne indigeste.

Environ 480 pages.
Seul "bonus" : une préface (assez convenue) d'Alain Chabat, qui paye sa dette immense. C'est léger.
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A vingt ans, je me suis faite opérée au niveau du ventre, et une amie m'avait apporté à la clinique, un album de la rubrique-à-brac.
Vous n'imaginez pas à quel point j'étais frustrée, car morte de rire, et à chaque rire, une douleur épouvantable dues évidemment, à la cicatrice toute fraiche.
Il est clair que je vais m'offrir cet album les yeux fermés, gotlib l'indémodable, le fou furieux de la rigolade tout en subtilité, ou pas! Car, Gotlib ne nous tirait pas que des sourires ou quelques rires, non, il provoquait des fous-rires ce coquin là, on ne pouvait que s'esclaffer, impossible de faire autrement!. Je voudrais juste ajouter que je trouve qu'il dessinait merveilleusement bien. Moi qui suis nulle en dessin, j'admire et je salue. Ce Gotlib était un génie.
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Après s'être fait la main et la plume, comme dessinateur, sur la série des Dingodossiers, avec Goscinny pour les textes (on peut trouver pire comme mentor !), Gotlib se lance seul, en 1968 (tout un symbole...) dans l'aventure de la Rubrique-à-brac.

Et c'est tout de suite une réussite formidable.

Si, sur la forme, il garde exactement le principe de construction des Dingodossiers (des sujets divers- tout et surtout n'importe quoi - traités sur des double pages, même s'il s'affranchira peu à peu de cette distance pour des séquences plus longues), Gotlib prend alors un double risque.

Lire la suite de ma critique sur le site le Tourne Page
Lien : http://www.letournepage.com/..
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