Un roman de Fantasy d'un auteur français,
Ronan Gouedard, qui s'est approprié (lui aussi) les mythes nordiques et a inventé sa version post-Ragnarök.
Sans paraphraser le résumé, vous suivez les pas d'un dieu déchu, Halfiel, et vous composez avec les aléas qui se présentent à lui... Sauf que, il ne s'agit pas que de lui, mais de tout un continent, celui de Dinseliun, et de ses peuples en proie à des conflits.
Et avec un nom qui revient et sonne comme une menace : Kalar. Notre bête noire, une ombre qui s'étend et qui, si elle n'est pas arrêtée, risque de causer bien des dégâts. Hélas, nos compagnons d'infortune ne savent pas à quel point ! Pourtant, ils sont là, bien déterminés à s'opposer à lui et à tous ceux qui embrassent sa bannière, de gré ou de force.
Nous sommes bien dans de la fantasy épique, c'est indéniable. Un florilège de protagonistes disparates se côtoie et s'affronte. Nous basculons d'un camp à l'autre, de batailles rangées en infiltration secrète, de quête initiatique en quête d'artefacts, de la vengeance à la rédemption.
C'est une aventure qui oscille en fonction des actes des personnages (ou d'un seul... qui les malmène) bien qu'une intrigue générale, plus ample et insidieuse se profile, mais jusqu'où ? Les prochains tomes nous le diront !
Même si c'est un premier roman, avec ses quelques défauts propres au premier roman, l'auteur sait nous emmener dans son monde. Il sait nous faire vivre des moments intenses, dans la joie comme dans la tristesse ou la colère.
Les personnages sont bâtis solidement, on s'attache à eux avec une grande facilité, car bien incarnés. Ils évoluent chacun à leur rythme. Ce n'est pas lisse, c'est même parfois trompeur et surprenant.
J'aime beaucoup Halfiel, un héros naïf, taciturne, mais avec une aura mystérieuse ; Falène, une demi-elfe, Vice-générale aux allures froides, mais forte et respectée ; Jeff, un demi-arrasien, Général, il est le pilier du groupe (tout en étant aussi le boute-en-train) ; et Seïk, l'humain mercenaire, charmeur et impulsif. Je pourrai presque tous les citer, Diana, Héléna, Ash, Zerkan...
Côté antagonistes, ces derniers sont également bien façonnés et souvent détestables. Kalar, roi de Drezn et mage (?), est un personnage assez énigmatique, sombre, violent, fou et souvent incompris, même par ses Généraux. À ses côtés, Yul Moltanov, un humain, Général de Drezn, il est calculateur, fourbe, une vraie plaie ! Enfin, Ishal, un arrasien mage, il travaille malgré lui pour Kalar. Loin d'être tendre lui aussi, l'attaque qu'il coordonne avec les pirates est une de mes scènes préférées...
Les décors sont variés, en même temps, cette aventure est aussi un long voyage, et la géopolitique a également sa place. Bien que l'intrigue ne soit pas liée directement à ce domaine, on sent que l'auteur construit son univers et pose déjà des bases qui, peut-être, verront un jour un développement plus poussé. À cet instant, cela confère de la profondeur à l'histoire, sans alourdir ou interrompre l'aventure.
Ce premier livre, intitulé "Renaissance", est donc la première pierre d'un édifice, vaste et en construction - grâce notamment à la série de nouvelles "Mémoires de Lanvaril" (indépendantes et complémentaires).
C'est original, avec une écriture fluide, parfois recherchée et dans un style propre à l'auteur (qui, je pense, s'étoffera au fil des tomes, car c'est déjà le cas dans les nouvelles).
Par ailleurs, quelques passages narratifs ou tout simplement le sentiment de proximité avec les personnages m'ont rappelé les codes du JDR et du jeu vidéo (RPG/Aventure).
Hâte de lire la suite et de retrouver les compagnons, car la fin est assez... frustrante !
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