Mais d'abord, constatons que l'art héraldique auquel des auteurs, plus ingénieux que véridiques, assignent des origines fabuleuses, ne remonte véritablement qu'à l'époque des croisades. Gomme les chevaliers qui s'armèrent pour la défense de la croix appartenaient à toutes les nations européennes, et que, se trouvant souvent en contact, ils avaient besoin de se faire comprendre mutuellement, chacun en apportant un mot particulier à son pays, la langue du blason se trouva formée et demeura telle qu'elle, alors que les croisades étaient abandonnées depuis longtemps.
On entend par le mot blason, non seulement l'écu sur lequel se trouvent représentées les armoiries d'une personne, d'une ville ou d'un État, mais encore tout ce qui l'accompagne extérieurement : lambrequins, casque, couronne, etc.
Mais si certains ornements extérieurs sont trop souvent modifiés par la simple volonté des intéressés, il n'en est pas de même de l'écu et des pièces qu'il contient, par cela même qu'ils sont soumis à des règles et à des principes dont il n'est pas permis de s'écarter, sans tomber dans le chaos.