« Ici c'est un camp de la mort, un camp où on crève. Ici c'est une île des morts. L'homme ne vient pas ici pour vivre, mais pour y recevoir sa mort, qui plus tôt, qui plus tard. »
Réunion de textes écrits en déportation, enterrés par son auteur, trouvés et publiés par la suite, ce témoignage vaut par l'instantanéité et l'interpellation permanente à l'adresse de celle ou celui qui le lira…
Le premier manuscrit est une forme de long journal où la traductrice a laissé ce qui n'avait pu être traduit ou déchiffré.
Zalmen Gradowski y relate l'arrivé au camp d'Auschwitz.
Le second est davantage une succession de courts textes, nettement plus littéraires dont il ressort l'érudition de l'auteur ainsi que sa culture hébraïque.
Zalmen Gradowski ne parle pas de lui, ni pour lui, mais au nom de son peuple, et pour son peuple dont il assiste, impuissant à la destruction.
C'est en passant par de multiples sentiments contradictoires que l'on traverse la lecture de ce témoignage. On y éprouve à la fois une certaine frustration de se sentir en dehors de par la hauteur que prennent ces récits et l'absence de personnalisation qu'y a mis l'auteur, et un immense effroi devant tant de réalisme, de vérité, et de simplicité à dire l'horreur et la barbarie. de ces textes écrits quasiment dans l'urgence, sans travail de relecture, ni correction, ni d'organisation, nous percevons le caractère singulier. C'est ce qui lui donne sa valeur, et laisse un peu en retrait l'aspect brut que je lui ai trouvé, parfois.
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