Un de plus à ma collection de livres sur la Seconde Guerre Mondiale. Et une fois de plus, je suis loin d'être déçue. Beaucoup pourrait se demander si je n'en ai pas marre de lire des témoignages. A ces personnes-là, je leur répondrais que non, à aucun moment je ne me lasse de lire sur cette période triste de notre Histoire. Parce que chaque témoignage que je lis est totalement différent. Chaque vision est différente et nous permet donc de ressentir des choses différentes.
« Je ne vous oublierai jamais, mes enfants d'Auschwitz…. », c'est l'histoire de
Denise Holstein. Elle a trouvé la force, cinquante ans après, de nous la raconter, dans ce merveilleux livre.
A l'âge de 15 ans,
Denise Holstein est déportée avec sa famille, après de multiples tentatives pour essayer d'échapper aux Rafles. Nous sommes le 15 janvier 1942 à Rouen. La destination de cette famille juive ainsi que de nombreuses autres : Drancy. Mais durant les jours qui suivirent son arrivée au camp de Drancy, Denise va tomber malade. C'était durant une période où l'on soignait encore les personnes du camp. Elle va donc être séparée de sa famille et transférée dans un hôpital parisien.
Une fois soignée,
Denise Holstein rejoint un orphelinat d'enfant juif. Par la suite, elle va se retrouver à Louveciennes, où elle occupera un poste de monitrice d'enfants. Elle a donc plusieurs enfants sous son aile. Mais, ce qui devait arriver arriva dira-t-on. Une rafle à lieu dans l'établissement. Et tout le monde est arrêté, direction : Pitchipoï.
Comme une maman que ces enfants n'ont plus, elle va chercher à les protéger, à les rassurer autant que possible durant tout le voyage.
A son arrivée à Auschwitz, un homme qu'elle ne connait pas, va lui donner des conseils pour passer la sélection : faire comme si elle ne connaissait pas les enfants, ne pas les tenir par la main… Chose bien sûr, comme une vraie maman, qu'elle ne fait pas. Mais l'homme revient à la charge et lui répète. Elle comprend donc qu'il faudrait peut-être l'écouter et s'éloigne de ces enfants. C'est comme cela qu'elle passera à la sélection et qu'elle sera affectée à des travaux forcé.
Une fois le camp libéré,
Denise Holstein va essayer de retrouver une vie normale, avec les siens, sa grand-mère et son frère principalement. Elle va tenter d'oublier.
Mais au fond d'elle-même, il est pour elle impossible d'oublier. Impossible de ne plus penser à ses petits bouts. A travers ce livre, elle leur rend hommage. Parce qu'elle a du faire un choix, sans doute le plus dur de toute sa vie. Mais aujourd'hui, après plus de cinquante ans de silence, elle a décidé de témoigner, pour que les enfants de la génération de 1995 et les générations suivantes ne les oublie jamais.
Quel témoignage bouleversant ! Je n'ai pas de mots pour décrire totalement ce que j'ai ressenti. Même si mon ressenti est différent à chaque lecture, une question me revient toujours : Aurai-je été capable de subir cela ? A son âge, est-ce que j'aurai eu le même sang froid ? Est-ce que j'aurai été assez mature pour réagir de la sorte et peser le pour et le contre de certaines décisions ? En tout cas,
Denise Holstein était une jeune femme plus que courageuse. Et par la suite, elle a encore montré son courage en décidant de témoigner, elle qui avait choisi le silence, de peur qu'on ne la croit pas. En parcourant les collèges et les lycées de France, elle a le courage d'affronter une jeunesse qui n'est pas forcément réceptive à la base, mais qui, pendant le témoignage laisse des expressions sur leur visage, et qui après, pose souvent des questions, bien plus intéressantes les unes que les autres. Et c'est grâce à des personnes comme
Denise Holstein, grâce à sa force et son courage, qu'on peut continuer à apprendre sur cette période, pour que jamais cela ne se reproduise !