NEIGE
À pas lents tu avances
Vers ces rivages clairs
De lisse désespoir
Toi vêtue de cette blanche tunique
Comme pour l'incantation
Des bonheurs captifs
Sous les feux des saisons
Les lourdes pierres des prisons
Retrouvent les vertiges
De la voix du sourire
Du silence oublié de l'orgueil
Ô toi avec ce geste
D'écorce et de coeur
La moire de la mer
Sous ton beau bras replié
Tu chasses la ténébreuse erreur
Quand tu prononces les mots qui tremblent
Le long de toutes les vallées de la terre
Au flanc de chaque montagne
Au bleu de l'oasis des déserts
Tes mots vêtus de blanc mensonge
Comme une tendre neige
BEAU DÉSIR ÉGARÉ
Extrait 1
Beau désir égaré
Dans la tempête insensée
Tout sombrait corps et biens
Mes dents mordaient le feu
Je possédais soudain des mains de cent ans
Je cherche les portes du ciel
Le navire et le port
L'autre côté du soleil
Le silence incessant bruissant
Ce secret d'une chambre d'aurore
Tremblante encore
De l'odeur des lilas
…
Dans la ravage le naufrage de la nuit
Dans ce trop vif battement de son artère
Dans la forêt de son éternité
Si pour une seule fois
S'élevait cette colonne libératrice
Comme un immense geyser de feu
Trouant une nuit foudroyée.
Car je n'ai pas encore épuisé
La merveille étonnante des heures
Je n'ai pas suffisamment pénétré
Le coeur terrible et pourpre
Des crépuscules interdits
Des musiques ignorées
Me sont encore défendues.
LA PART DU FEU (extrait )
Les fées dansant dans les clairières
Ah c'était le soir des cris et des violons
Le péché n'existait plus
Le désir était mort
Ma jeunesse aussi
Et mes villes assassinées
Florence aux yeux de pervenche
Shanghaï et ses bordellos démoniaques
Pékin mon amour
Québec où j'ai aimé
Montréal où j'ai souffert
Mes belles grandes viles détruites
Et ce petit village où je suis né
Loin du grand fleuve.
L'Étoile pourpre, Alain Grandbois
lu par l'auteur.