La table des matières, pas facile à trouver, est aux pages 925-927 ; elle est suivie d'un index des noms propres qui avoisinent 800 entrées. Cet ouvrage comporte quatre parties, le livre commence par le milieu familial et la carrière du personnage jusqu'en 1914. Suivent les chapitres sur la période 1914-1916, 1916-1919 et 1919-1931. La période allant d'août 1916 à avril 1919 est pratiquement entièrement consacrée à la mission militaire française que dirige le général Berthelot à Bucarest. L'entrée en guerre de la Roumanie se fit peu de temps avant que les armées russes ne montrent d'abord des signes très inquiétants de faiblesse, puis soient aux prises à l'agitation révolutionnaire. En conséquence l'appui que la Roumanie comptait recevoir de son puissant voisin se révéla bien inefficace et elle fut envahie par les forces de l'Entente. Elle dû se résoudre à signer un armistice en décembre 1917 alors que les deux-tiers de son territoire étaient tombées dans les mains des armées adverses. Toutefois le pari d'obtenir la défaite de l'Allemagne en précipitant l'effondrement de ses alliés dans les Balkans se révéla payant à la longue. Les succès des armées de Franchet d'Espérey en Macédoine entraînent la constitution de l'Armée du Danube sous la direction du général Berthelot. Ceux qui connaissent le roman historique qui conte les aventures du capitaine Conan rentreront facilement dans le sujet d'un quart de l'ouvrage Henri-Mathias Berthelot : du Culte de l'offensive à la stratégie globale. Bucarest était surnommée jusqu'à la Seconde Guerre mondiale “le Petit Paris des Balkans“ et une ville roumaine porta longtemps le nom de notre général, le perdant sous la période du rideau de fer pour le retrouver il y a quelques années. Ce livre rappelle l'obstination que mit Clémenceau à faire appuyer les armées blanches russes par des troupes françaises basées en Roumanie qui s'emparèrent d'Odessa et de Sébastopol. Berthelot comprend rapidement que la France n'a ni les moyens matériels, ni la légitimité suffisante aux yeux de ses propres troupes pour réussir une telle entreprise et la mutinerie menée par
André Marty s'est inscrite dans les pages des manuels d'histoire. La première partie de l'ouvrage n'est pas inintéressante, elle avance en particulier que l'État-major français savait depuis 1904 que l'Allemagne projetait de passer par la Belgique pour agresser la France (le plan Schlieffen). Par ailleurs sans évidemment développer comme vient de le faire
Jean-Claude Delhez dans le jour de deuil de l'armée française, il apporte de précieuses informations sur les batailles des Frontières et les limogeages des généraux qui s'en suit. Décidement Pétain n'est pas à la fête, ici comme avec
Nivelle : l'inconnu du Chemin des Dames de
Denis Rolland à propos de ses mérites dans le succès de la bataille de Verdun. La fin de ce livre nous éclaire sur les conditions de retour de l'Alsace-Lorraine dans la mère-patrie, notre personnage assurant les responsabilités de gouverneur militaire de Metz plus de quatre ans après l'armistice et il quitte cette responsabilité pour le poste équivalent de Strasbourg.