Ainsi le sens de la vue apparaît bien lié à la raison dès la première démarche de cette faculté, dès le départ de son action, dès la comparaison. La vue seule impose à l'esprit, avec une évidence éclatante, la diversité, la pluralité, la simultanéité et la continuité des parties du réel. La vue seule propose donc à la raison, avec une parfaite clarté, la comparaison.
La réalité est à la fois continue et diverse. La raison qui, avant tout et toujours, pèse, calcule, évalue, distingue dans le réel continu et divers certains caractères qu'elle note, qu'elle considère comme plus significatifs que les autres, comme privilégiés, et auxquels elle sacrifie tout le reste. Ces caractères sont pourtant fondus avec les autres dans une réalité indivisée, qui ne les met pas d'elle-même en évidence, qui ne les présente pas comme détachables d'elle-même.
Le toucher seul, avec la vue, peut apporter à l'esprit des sensations nettement distinctes en un même moment. Il peut donc faire naître en nous l'idée de simultanéité. En outre, il exige l'extériorité.