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Ca se passe souvent comme ça avec l'américain David Grann, journaliste talentueux et un brin obsessionnel : une histoire attire son attention, il décide de s'y intéresser de plus près, puis patatras, il s'y enfonce avec délectation et frénésie et nous entraîne dans sa chute. Il retravaille inlassablement son matériau pour en faire un récit haletant, qui s'attache toujours à restituer les faits avec précision tout en leur donnant une portée historique et universelle.

Dès les premières pages de l'aventure complètement folle du colonel Fawcett, célèbre explorateur anglais disparu dans des conditions mystérieuses en 1925 au coeur de la forêt amazonienne, dans sa quête éperdue de #laciteperduedez, on est immédiatement happé! Par la végétation dense et étouffante de la forêt tropicale, par les méandres du fleuve Amazone, et par tout le mystère qui demeure autour du trésor d'El Dorado, cette cité mythique regorgeant de richesses que des générations d'explorateurs rêvent de découvrir dans les profondeurs de l'Amazonie. Et Fawcett veut être le premier !

La mission n'est pas seulement complètement utopique, elle est surtout terriblement dangereuse. David Grann s'amuse à nous décrire précisément les poissons ignobles (tapez CANDIRU dans un moteur de recherche...), les insectes qui rendent fous et autres joyeusetés qui colonisent la peau, et rend compte des conditions extrêmes dans lesquelles une expédition dans la jungle se déroule (je ne survivrais pas une minute, c'est une évidence!).

La personnalité de Fawcett n'est pas moins fascinante que les lieux qu'il explore : colosse invincible (il ne tombe jamais malade alors que les autres sont terrassés par la fièvre ou les parasites), il est déterminé et souvent antipathique, obsédé par sa quête et prêt à tout sacrifier pour y parvenir. Paradoxal aussi, il traite avec les tribus présentes dans les profondeurs de la forêt avec intelligence, mais il demeure convaincu de la supériorité de la civilisation européenne sur les sauvages, de la peau blanche sur la peau foncée...
C'est dans ces questions-là notamment que le travail de Grann est fascinant : il donne à voir à travers cette enquête autour de la disparition de cet Indiana Jones plus vrai que nature, les croyances civiĺisatrices d'une époque, et les ravages subis par cette partie du monde et les populations autochtones, depuis l'arrivée des Conquistadors et de leurs maladies, jusqu'à la déforestation massive à l'oeuvre plus que jamais aujourd'hui. On comprendra facilement l'hostilité des indiens qui croisent la route de ces explorateurs...Et puis c'est la naissance de l'anthropologie, de l'ethnologie que documente également Grann, et ça aussi c'est passionnant.
Tout en suivant l'enquête de l'auteur, dans les documents d'époque d'abord, sur le terrain ensuite (il est aussi aventureux que moi en gros, c'est dire), le lecteur finit lui aussi par vouloir savoir à tout prix ce qui a bien pu arriver à Fawcett lors de sa dernière expédition, et on se régale de la première à la dernière page de ce récit, plein de rebondissement et d'humour, qu'on ne referme qu'à regret.
Encore un immense travail de David Grann dont le travail ne cesse d'inspirer le cinéma, de James Gray à Martin Scorsese.
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La biographie de P.H. Fawcett explorateur de la forêt amazonienne, célèbre en son temps au début du 20ème siècle mais aujourd'hui tombé dans l'oubli du grand public.
A force de recherches, Fawcett est persuadé de l'existence d'une ancienne cité au coeur de cette forêt impénétrable émanant d'une civilisation évoluée, Fawcett va multiplier les expéditions jusqu'à s'y perde avec son fils.
David Grann retrace cette vie hors du commun et se fixe pour objectif de retrouver ses traces près d'un siècle plus tard. On alterne tout au long du récit entre ces deux périodes et l'on perçoit malgré un environnement particulièrement hostile, l'emprise croissante de la civilisation moderne face aux peuples autochtones et à la forêt tous les deux maltraités et exploités.
Une biographie très documentée et intéressante que l'on lit comme un roman.
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En 1925, Percy Harrison FAWCETT, alors âgé de 55 ans, accompagné de l'un de ses fils et d'un ami de ce dernier, entament une périlleuse expédition dans la forêt amazonienne. Ils y cherchent des restes d'une riche citée censée avoir été le siège d'une grande civilisation et le berceau des tribus indiennes d'Amérique du sud et centrale rescapées de la conquête coloniale. Les dangers sont nombreux : indiens belliqueux, difficultés d'approvisionnement alimentaire, animaux dangereux (insectes porteurs de parasites, serpents,…), maladies, difficultés à se repérer,… D'ailleurs cette quête d'El Dorado se finit très probablement mal pour les trois aventuriers qui ne reparurent jamais.

Plusieurs expéditions furent ensuite organisées pour retrouver leurs traces, et des membres de quelques-unes d'entre elles périrent ou disparurent aussi.

Quatre-vingt ans après la disparition du groupe dirigé par FAWCETT, David GRANN, journaliste au New Yorker, cherche lui aussi à éclaircir le mystère, et part à sa recherche, d'abord dans les archives puis dans la jungle.

La lecture de ce récit est très agréable. Les éléments biographiques relatifs à FAWCETT alternent de manière plaisante avec le récit des recherches de l'auteur. Les amateurs d'archéologie apprécieront, et les amateurs de grandes aventures encore plus.

Sur des thématiques proches, à lire aussi : "La cité perdue du dieu singe" de Douglas Preston.
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Une lecture franchement passionnante ! Certes, le livre est dense et peut parfois se révéler un peu compliqué par son nombre de références, personnages et anecdotes historiques mais c'est une histoire tout à fait fascinante qui nous est racontée ici. J'ai appris énormément de choses, que ce soit d'un point de vue historique, anthropologique, géographique, biologique etc... C'est un récit qui semble ne jamais avoir de fin et qui, jusqu'au bout, nous fait découvrir de nouvelles facettes de l'Histoire. Il y a toujours de nouveaux rebondissements et le tout est tellement improbable qu'on croirait que ce n'est que fiction. Les recherches faites par l'auteur me semblent complètes (bien que je ne sois pas spécialiste) et sont systématiquement sourcées en bas de page. On sent une véritable curiosité de la part de l'auteur, une volonté de nous faire découvrir ce récit qui l'a lui-même passionné. Je le recommande chaudement, ainsi que le film !
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Le travail qu'a effectué David Grann est juste impressionnant !🤯
Les recherches sont considérables, les sources sont au plus proche du personnage afin d'assurer leur authenticité, les citations qui nous font retourner en 1925 et les descriptions qui nous plongent au coeur de la forêt amazonienne font de ce roman un amas d'informations super addictif 🤩

L'auteur est si passionné par ce qu'il raconte et nous dévoile, qu'à la moindre occasion, il divague pour nous en apprendre toujours plus sur l'Angleterre à l'époque Victorienne, les conquistadors et l'importance de la géographie et la cartographie 🧭

Je fus emportée du début jusqu'à la fin et si le concours pour devenir explorateur au sein de la société royale de géographie existait toujours je l'aurais fait sans aucune hésitation 😆

Avec David Grann, on retourne sur les traces du célèbre colonel Fawcett mais de bien d'autres hommes encore. On vit, à travers ses écrits, les expéditions en toute sécurité (😅) et j'envie l'auteur d'avoir pu entreprendre ce voyage 🧳

Tout au long du roman on tourne les pages sans s'arrêter et les titres des chapitres nous empêchent de nous arrêter !

Le final est extrêmement puissant je trouve et s'il faut choisir entre le livre et le film, encore une fois et surtout ici, il faut absolument lire le livre car le film n'est qu'une toute petite, infime, partie du roman et surtout de l'Histoire ✨

Je ne peux pas poser une note ou encore moins parler de coup de coeur car ce roman est bien plus que cela : il nous livre la vérité, la connaissance, le savoir. C'est un petit bijou de notre existence ♥️
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Gros coup de coeur! La cité perdue de Z est un texte au souffle puissant, passionnant, qui nous fait voyager dans l'espace et le temps et qui m'a enthousiasmée. le récit est double, une biographie déjà, celle du très célèbre Colonel Fawcett, qui disparu entre les deux guerres mondiales dans la jungle en compagnie de son fils et d'un ami de celui-ci, et que bien des expéditions ont cherché en vain, et le récit de l'auteur lui-même, à son tour piqué sur le virus de savoir, enfin, ce qui est arrivé aux trois Anglais, et qui cherche, furète, des archives à la jungle. C'est instructif mais ça se lit comme un roman, basé sur des travaux de recherches dantesques, y compris des archives de la famille Fawcett, ou des familles d'autres explorateurs, auxquels l'accès n'avait pas été avant accordé.
Tout cela dresse le portrait d'un homme, mais pas seulement, c'est aussi le portrait d'une époque et de la rage de savoir, de repousser les limites des cartes, le besoin de savoir d'où vient telle fleuve, où s'arrête telle forêt, et ce qu'il y a derrière la prochaine montagne et celle d'après et celle d'après et celle d'après....
Vraiment un livre merveilleux!
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Encore un Fabuleux Récit de David Grann ! une Plongée captivante dans les aventures légendaires du Colonel Percy "Indiana" Fawcett et sa recherche obstinée/passionnée de l'Arche Perdue de Z, jusqu'à sa dernière Croisade dans la jungle Amazonienne !! Un Régal !
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C'est un récit construit comme une série de poupées russes sur la quête de l'Eldorado. Comme à son habitude, l'auteur arrive au cours de son enquête à résoudre une énigme vielle de dizaines d'années. Ça se lit comme un roman mais tout est vrai. Les descriptions des expéditions en Amazonie sont hallucinantes. Je recommande fortement.
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La cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de l'Amazonie est l'enquête très fouillée qu'entreprend David Grann pour tenter de comprendre à la fois l'attrait de la recherche d'une cité perdue, l'Eldorado et la formidable aventure de l'explorateur britannique Percy Harrison Fawcett. Élevé à la dure dans un pensionnat anglais où les sévices corporels étaient monnaie courante, le jeune Percy montre très rapidement un esprit de curiosité et de confiance en lui, qui lui permettent de se lancer dans des voyages d'explorations lancés par la société Royale de Géographie pour établir la cartographie des zones encore peu explorées. Il en est ainsi du Maroc, puis des forêts amazoniennes pour découvrir les sources des affluents de l'Amazone pour cartographier la zone entre la Bolivie et le Pérou. Des explorations en enfer vert où la nature particulièrement hostile épuisent et déciment les équipes, où les hommes doivent affronter les dangers de la forêt entre serpents, insectes moustiques, fourmis et puces, dendrobates - grenouilles - qui sécrètent une muqueuse qui peut tuer cent hommes, chauve-souris vampires qui avec leurs dents incisent la peau et harcèlent les hommes, les anguilles électriques, les piranhas et les candiru - poisson parasitaire qui remonte les flux d'urine et se loge dans l'urètre, les maladies - malaria - et la faim, car dans la jungle amazonienne, impossible de trouver du gibier et l'on peut mourir de faim et les tribus indiennes hostiles car maltraitées lors des explorations précédentes avec lesquelles il faut négocier pour se faire accepter et ne pas se faire massacrer. Dans ces expéditions, Fawcett, grâce à une constitution remarquable, se révèle presque immunisé des maladies tropicales; particulièrement résilient il a du mal à accepter que ses équipiers tombent comme des mouches ou renoncent à l'expédition, les considérant comme des faibles. C'est dans ce contexte de recherche et de retour à Londres que l'explorateur, autodidacte, étudie les textes relatifs à l'El Dorado, une cité mythique décrite par les conquistadors espagnols et relayés par les nombreuses expéditions qui se sont révélées infructueuses ou qui se sont perdues à jamais et qu'il va entreprendre avec son fils cette fois-ci, une expédition d'où ils ne reviendront pas.

A l'aide des textes et des témoignages notamment ceux de la petite fille de Fawcett, David Grann part sur les traces de l'explorateur, une façon de comprendre l'homme, à l'aide de l'étude de sa correspondance avec sa femme Nina et surtout grâce à son journal dans lequel des coordonnées codifiées permettent de comprendre que les comptes-rendus à la Société Royale de Géographie, basée à Londres, ne mentionnaient pas les véritables coordonnées géographiques, histoire d'empêcher d'autres explorateurs de découvrir la cité perdue avant lui...La cité perdue de Z : Une expédition légendaire au coeur de l'Amazonie est une formidable enquête à la fois sur un homme et sur une science naissante qui recouvre l'ethnologie, la géographie, l'anthropologie, un exploration souvent menée par des amateurs chevronnés, avant de se professionnaliser...C'est surtout le récit de l'obsession d'une vie, une volonté qui fait passer la découverte avant la vie de famille, une addiction à l'aventure et à la découverte qui pique certains hommes, qui se révèlent exceptionnels, traçant des voies reprises par d'autres mais souvent au prix du sacrifice de leur famille.
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Si vous aimez les récits d'explorations, il vous faut absolument lire celui du journaliste David Grann, parti en 2005 sur les traces du colonel Percy Harrison Fawcett, dernier des grands explorateurs du XIXème siècle, disparu dans la forêt brésilienne avec son fils aîné en 1925.

80 ans se sont écoulés, des dizaines et dizaines d'aventuriers et explorateurs se sont lancés à sa recherche et tous ont, au mieux échoué, au pire disparu eux aussi. Mais quand le journaliste se lance dans cette double quête, celle du colonel Fawcett et de la cité mystérieuse de Z, il se livre à un véritable travail d'investigation auprès des derniers descendants de Fawcett ainsi qu'à la Société Royale de Géographie de Londres qui finança les expéditions du colonel, décryptant les carnets et cartes du colonel, parfois codifiés, à la recherche du moindre indice pouvant l'aider à localiser Z.

Son récit est absolument passionnant et nous livre un véritable travail d'historien et de scientifique sur la vie de Fawcett et sur les expéditions qu'il entreprît. On y découvre les capacités de survie hors normes de Fawcett et les terribles souffrances qu'ont subies les volontaires qui l'accompagnèrent, le pire étant sans doute les asticots qui se développent et grouillent sous la peau... James Murray, pourtant grand explorateur de l'Antarctique avec Sir Ernest Shackleton sera contraint d'abandonner l'expédition de Fawcett, après s'être plusieurs fois opposé à lui, terrassé par la gangrène, la fièvre et les vers qui le dévorent de l'intérieur. Fawcett, lui, s'en sort toujours mieux que tous, il endure tout et résiste à tout : c'est un surhomme, comme le croit sa femme. Ces facultés quasi magiques ont sans doute contribué à sa légende, tout comme les visions léguées par les conquistadors ont créé le mythe d'un El Dorado...

J'ai dévoré ce livre d'une traite, passant des chapitres qui mettent en scène Fawcett à ceux des travaux de recherche et de la propre exploration de David Grann. C'est très bien documenté et de nombreux aspects contextuels sont abordés et parfaitement expliqués comme l'essor du spiritisme dans un siècle qui commence à voir l'invisible et à y croire (le rayonnement X découvert par les Curie, le virus de la rage découvert par Pasteur) ou comme le financement compliqué des missions d'expédition après la 1ère guerre mondiale.

Mais plus palpitante encore est la dimension archéologique de cette quête. En effet, deux visions scientifiques de l'enfer vert s'affrontent depuis des années. L'une, se basant sur les observations faites auprès des tribus indiennes connues, établit l'impossibilité pour un peuple de vivre et de se développer au-delà de la taille d'une petite tribu en raison des conditions trop dures de la forêt amazonienne. Ainsi, en 1971, Betty Meggers, archéologue spécialiste de l'Amazonie, qualifiait cette région de « simulacre de paradis », arguant qu'en dépit de toute sa faune et sa flore, l'Amazonie est ennemie de la vie humaine.
L'autre vision, avancée par des archéologues réformistes, fait état de la possibilité qu'une civilisation évoluée ait pu exister en Amazonie. Michael Heckenberger est l'un de ceux-là et David Grann a prévu de le rencontrer dans la région du Xingu, là où disparût Fawcett. le journaliste trouvera-t-il les traces d'une immense civilisation ancienne qui aurait existé jusqu'à l'arrivée des conquistadors ? A vous de le découvrir...

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