En matière d'adaptation cinématographique je ne suis pas forcément de ceux qui préfèrent lire le livre avant d'aller voir le film pour que leur imagination ne soit pas spoilée par ce qu'ils ont vu. J'ai même découvert certaines de mes séries littéraires favorites d'abord au cinéma avant de lire les romans : Harry Potter, Twilight, The Mortal Instrument, c'est de vous que je parle. Lire un livre en ayant vu le film et donc en connaissant l'histoire ne m'avais jamais gênée avant, jusqu'à
La face cachée de Margo.
Quentin est amoureux de sa mystérieuse et donc terriblement attirante voisine, Margo Roth Speigelman, depuis toujours ou presque. Au point de la suivre à travers toute la ville une nuit quand elle s'introduit dans sa chambre et lui demande de l'aide pour mener à bien une expédition punitive. Au point de se lancer dans une chasse au trésor version géante quand au matin Margo a disparu ne laissant qu'une poignée d'indice derrière elle.
Pour être tout à fait honnête avec vous j'avais quelques attentes à l'égard de ce roman pour deux raisons : la première étant que j'avais adoré le film, que j'avais trouvé plutôt drôle et rafraichissant, la seconde parce qu'il n'était écrit par nul autre que
John Green qui m'avait fait chavirer le coeur et mit la tête à l'envers avec
Nos étoiles contraires quelques mois plus tôt. Des attentes qui, je ne vous le cache pas, ont été déçues.
Contrairement au film je n'ai pas trouvé le livre drôle du tout. Il m'a manqué ces petites punchlines qui allègent un peu le sujet et empêche les personnages de se prendre trop au sérieux. Ici l'ambiance est lourde, plombée même parfois et l'auteur insiste un peu trop sur les craintes de Quentin à l'égard de Margo et du sens réel des indices pour qu'on ai envie d'y croire. Ou au contraire à un moment on voudrait que ce soit vrai juste pour que l'histoire arrive enfin à son terme et que Quentin passe à autre chose.
Car voici l'autre problème de ce roman : ses personnages. Quentin n'est pas totalement antipathique, juste un peu agaçant avec son obsession pour Margo qui le pousse parfois à voir des signes là où il n'y en a pas et qui entretien son fantasme d'une possible relation future avec elle. Quant à Margo je l'ai trouvé carrément antipathique aussi bien dans le livre que dans le film sont côté caractériel de petite fille riche qui fait des fugues pour qu'on fasse attention à elle et se rendre faussement mystérieuse m'a fait grincer des dents et lever les yeux au ciel plus d'une fois.
Mais le vrai problème de se livre c'est sa lenteur. Nous passons des pages et des pages à regarder Quentin tourner en rond à la recherche de Margo en explorant toujours les mêmes pistes au point de gâcher parfois les meilleurs moments de sa dernière année de lycée. J'ai tourné des pages et des pages de ce roman en ayant envie de hurler « lâche l'affaire et vie ta vie Quentin ». le plus frustrant restant le final de l'histoire qui après plusieurs centaines de page vous donnera envie de hurler « tout ça pour ça » à coup sûr ou presque. Parce que vraiment John, tout ça pour ça ?
On reconnaitra tout de même à se roman et à son auteur l'ingéniosité dont il fait preuve pour faire fonctionner le cerveau tordue de Margo et lui donner matière à élaborer des plans de vengeances délicieusement tordus et des indices complètement incompréhensibles mais néanmoins brillamment élaborés. On ne peut pas enlever à l'auteur que le chemin sensé mener Quentin à Margo et métaphoriquement à se détacher de ses intérêts de jeunesse pour entrer dans la vie d'adulte est bien monté, dommage qu'il soit si long.
Un roman à côté duquel je suis totalement passée et durant lequel je me suis profondément ennuyée en raison de la lenteur de l'intrigue et de mon incapacité à m'attacher à un quelconque personnage de cette histoire. Un roman qui me contraint, quelle contrainte, à lire un troisième roman de
John Green pour vérifier ma théorie selon laquelle écrire un bon livre peut être une chance mais en écrire plusieurs fait de vous un bon auteur. Espérons que concernant
John Green, comme pour Margo, sa réputation ne soit pas au dessus de la réalité.
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