J'espère être le genre de personne qui partagerait ses gains si elle gagnait au Super Loto ; mais pour être tout à fait honnête, je ne me fais pas complètement confiance.
Alors voilà : il y a un scientifique qui donne une conférence sur l'histoire de la Terre devant un public énorme et il explique que notre planète s'est formée des milliards d'années auparavant à partir d'un nuage de poussière cosmique, puis qu'elle a été très chaude pendant un certain temps avant de finir par refroidir; c'est là que les océans sont apparus. Une forme de vie composée d'une seule cellule a alors émergé de ces océans et, des milliards d'années plus tard, elles sont devenues plus nombreuses et plus complexes jusqu'à ce que, il y a deux cent cinquante mille ans environ, l'homme évolue et se mette à utiliser des outils sophistiqués pour construire des vaisseaux spatiaux et tout le reste. Donc il fait cette présentation de l'histoire de la Terre et de la vie, et, à la fin, il demande si les gens ont des questions. Une vieille dame assise dans le fond lève la main et dit : «C'est bien gentil tout ça, monsieur le scientifique, mais la vérité, c'est que la Terre est une surface plane posée sur le dos d'une tortue géante.» Le scientifique, qui a envie de se payer la tête de la vieille dame, lui demande alors : «Dans ce cas, sur quoi repose la tortue géante ?» Et la femme lui répond : «Eh bien, elle se tient sur la carapace d'une autre tortue géante.» Cette fois, le scientifique est agacé et lui rétorque : «Dans ce cas, sur quoi repose cette tortue-là ?» Et la vieille dame lui lance : «Mais monsieur, vous ne comprenez pas. Ce sont des tortues à l'infini.»
J'aime être dehors la nuit. Ça me procure une drôle d'impression, comme le mal du pays mais sans être loin de chez soi. C'est plutôt agréable.
Il est plutôt rare de trouver quelqu'un qui voit le monde tel que vous le voyez.
— À quoi tu penses ?
— Je pense que c’est trop beau pour être vrai, a-t-il répondu.
— Quoi ?
— Toi.
Le problème avec une spirale, c'est que si on se laisse prendre à l'intérieur, ça ne s'arrête jamais. Elle continue de se resserrer à l'infini. (p 18)
Je n'ai rien contre les gens inquiets. S'inquiéter est la bonne façon de voir le monde. La vie est inquiétante.
Le pire , dans le fait d'être totalement seul, c'est de se remémorer toutes les fois où on aurait tellement voulu qu'on nous laisse tranquille. Et puis ça arrive, on vous laisse tranquille et on se révèle être une très mauvaise compagnie.
La nuit dernière, allongé sur le sol gelé, j’observais le ciel dégagé que la pollution lumineuse et la buée due à ma respiration gâchaient un peu - pas de télescope ni rien, juste moi et le ciel immense - et je n’arrêtais pas de me dire que « ciel » était un mot singulier, comme s’il s’agissait d’une seule chose. Or le ciel ne se réduit pas à une seule chose. Il est tout. Et hier soir, c’était suffisant.
Environ quatre-vingts millions de microbes en moyenne étaient échangés au cours d'un baiser (p 186)