Elsa Morante est née à Rome en 1912. Elle est reconnue par le mari de sa mère, mais son vrai père est l'amant de celle-ci. Très jeune,
Elsa Morante écrit des nouvelles et des fables, et elle vivra dans le dénuement, se privant souvent de repas, jusqu'à son mariage en 1941 avec le déjà célèbre
Alberto Moravia.
Elsa évoque ses amours, ses amitiés, mais aussi, son ressenti sur la nature, les animaux -elle adore les chats et les considère comme no
s anges gardiens-, la mer et le soleil sur sa peau… elle s'attarde longuement sur ces impressions. Elle nous livre également des souvenirs plus intimes. Elsa raconte ainsi comment elle a choisi -ou plutôt elle n'a pas choisi mais a attendu qu'il soit trop tard- de ne pas avoir d'enfant, à cause, dit-elle, « d'un âpre besoin de solitude ». Et puis, son long mariage avec
Moravia, avec qui elle ne fut jamais heureuse. Et enfin, l'écriture, centrale dans sa vie.
Toutes sortes de personnages mythiques de la littérature, de la peinture et du cinéma italiens traversent ces pages : Anna Magnani,
Malaparte,
Pasolini,
Leonor Fini, Visconti et bien sûr
Moravia. Et c'est sans doute ces évocations qui m'ont le plus intéressées dans le roman.
Il y a certes de très belles pages dans cette autobiographie romancée, mais l'ensemble m'a paru un peu confus. Des chapitres très courts qui se succèdent et sont entrecoupés d'informations, de lettres dont on ne sait pas de qui elles émanent : ainsi « RTM » dont on apprend dans les notes finales qu'il s'agit d'un amant non-identifié d'Elsa. A la lecture, J'ai sans doute perdu de vue le fait qu'il s'agit d'un roman et non d'une biographie, et que par conséquent, les éléments biographiques servent seulement de fil conducteur. J'aurais aimé disposer de davantage d'informations, de faits peut-être, pour comprendre
Elsa Morante, personnage certes complexe, mais que je ne suis pas parvenue à cerner et pour laquelle je n'ai éprouvé aucune empathie.
Ce qui m'a également gênée est l'emploi de la première personne, et c'est peut-être, à la réflexion, ce qui m'a empêchée d'entrer dans le roman. Je n'ai jamais « cru » que c'était Elsa qui parlait. de fait, certaines allusions, particulièrement au début du roman, m'ont paru hermétiques et j'ai gardé par la suite une distance avec «
Elsa mon amour ».
On ressent pourtant très nettement la passion que
Simonetta Greggio éprouve pour
Elsa Morante, mais celle-ci n'a pas été communicative en ce qui me concerne. Les critiques sur «
Elsa mon amour » sont dans l'ensemble très positives, donc je vous conseille de vous faire votre avis en lisant notamment les billets des autres participants à cette lecture commune. A cet égard, Martine est particulièrement enthousiaste pour ce roman qu'elle a beaucoup aimé.
J'avais quant à moi beaucoup apprécié les deux longs romans d'
Elsa Morante,«
La storia » et « Mensonges et sortilèges », lus en français, lorsque j'ai commencé à apprendre l'italien et à me passionner pour la littérature italienne. La lecture de «
Elsa mon amour » n'est pas une rencontre tout à fait ratée puisqu'elle m'aura vraiment donné envie de relire ces oeuvres.
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