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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
L'évidence qui vient à la lecture de cette biographie romancée, c'est la passion qui rejaillit du texte de Simonetta Greggio pour Elsa Morante. Par de petits chapitres, elle s'introduit dans la vie de la romancière, lui redonne parole, pour mettre en lumière par des instantanés empreints de poésie ce que fut la vie de sa compatriote.
Morante, femme de caractère, entière, figure importante de la littérature transalpine, épouse d'un autre "monstre" de la littérature italienne (Alberto Moravia), malmenée parfois (comme toute vie), amante passionnée, le portrait est finalement assez complet et donne envie d'aller chercher nous même certaines précisions . C'est joliment écrit, l'émotion est souvent présente, et force est de reconnaitre que l'envie de découvrir l'univers d'Elsa Morante est l'un des points forts évidents du roman de Greggio.
Je tiens à remercier Babelio et les Éditions Flammarion de m'avoir permis de découvrir ce très beau roman de la rentrée 2018.
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C'est parce que je suis tentée par la lecture d'un roman d'Elsa Morante que j'ai ouvert "Elsa mon amour", la biographie romancée de l'autrice italienne écrite par Simonetta Greggio. Je voulais un peu mieux la connaître puisque je ne l'ai jamais lue et que "L'île d'Arturo" est un cadeau qui trône dans ma PAL.
Alors que son titre fait penser à une grande amoureuse "Elsa mon amour" m'a déçue sur la forme et sur le fond même si Elsa Morante est une grande écrivaine du 20ème siècle (il me reste à la lire pour en être certaine).

Simonetta Greggio se met dans la peau d'une femme admirée dont la vie littéraire est riche et croise sa vie amoureuse.
Petite, elle passe beaucoup de temps chez sa marraine qui aimait les femmes et c'est comme si l'autrice voulait montrer qu'Elsa était toujours entourée d'homosexuels, son père d'abord qui n'est pas son père biologique, Visconti qu'elle aimait, ses grands amis Pier Paolo Pasolini ou Bill Morrow, mais on ne sait pas dans quelle mesure cela influence ou pas son oeuvre ou sa personnalité.
Il y a surtout sa vie amoureuse et houleuse passée avec son mari Alberto Moravia entre Rome et Capri. Il la trompe ouvertement et elle est très malheureuse, jalouse de cet homme qui a reçu le prix Nobel de littérature alors qu'elle "a l'intime conviction d'être aussi bon écrivain que lui - meilleure que lui en vérité -" (c'est écrit comme ça). C'est une femme de caractère qui souffre par amour décrite dans ce roman et qui se réfugie dans l'écriture.

Malheureusement je trouve que ce sujet n'est pas suffisamment développé. La narratrice parle plus du Mépris de Moravia que de ses propres romans sur lesquels je n'ai donc rien appris et s'éternise sur ses chats en plaçant toujours les animaux au-dessus des êtres humains, comme elle le dit honnêtement.
Entre les chapitres, il y a de brefs extraits biographiques qui donnent un côté formel au roman et des textes en italiques sans référence dont on apprend à la fin que ce sont des citations (on s'en doute mais j'aurais aimé connaître la source).
Tout cela ne m'a pas profondément passionnée alors que j'attendais un émerveillement adorant la littérature du 20ème siècle, les femmes de caractère et l'Italie. Il faut absolument que je lise Elsa Morante pour ne pas rester sur cette légère déception.


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Elsa Morante est une autrice des années 50, connue pour avoir écrit L'île d'Arturo, pour lequel elle est la première femme à remporter le Prix Strega et est l'épouse d'Alberto Moravia, auteur du fameux Mépris, adapté au cinéma.

Femme de caractère et d'une grande sensibilité, elle dut affronter une enfance marquée par son passage chez sa tante qui l'utilisait comme petite-fille modèle lors de ses réceptions. Une enfant hantée par des cauchemars et surtout l'absence de son père biologique. Reconnue par un autre homme qui ne lui apporta pas un exemple de figure paternelle, elle eu des rapports compliqués dans ses relations amoureuses.

Simonetta Greggio lui redonne une voix. Elle nous entraîne dans les pas de cette femme, dans ses pensées et dans son art. Nous sommes Elsa, penchée sur son bureau, devant la feuille blanche, entourée de ses chats. Nous sommes cette adulte qui se souvient de ses cauchemars d'enfant. Nous sommes cette femme amoureuse, en colère contre son compagnon. Nous sommes ses cris de joie et de détresse.

A travers une narration descriptive, l'autrice nous conte la biographie de cette femme émancipée mais prise dans l'étau trop serré de son temps pour les femmes. Une volonté de se montrer forte, de prouver au monde qu'une femme peut écrire. Mais il y a toujours l'ombre de Moravia, qu'il ne faut pas blesser. On lui laisse la première place. Considérée à tords, seulement comme la femme de, Simonetta Greggio nous fait découvrir son talent.

le portrait d'une femme artiste qui mérite d'être lu !
Lien : https://topobiblioteca.wordp..
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Pas facile de se glisser dans la peau de son idole. C'est pourtant l'audacieux pari tenté par Simonetta Greggio dans "Elsa mon amour". Elle y prend le parti d'écrire une biographie romancée d'Elsa Morante à la première personne du singulier, comme si Simonetta était Elsa, comme si Elsa était vivante. Arrivée à la fin de sa vie, Elsa se souvient par bribes des moments clés de son histoire et écrit son propre roman intime. Incarnation d'une Italie d'après-guerre étincelante de création, d'art, de beauté et de contradictions, Elsa Morante est elle-même un paradoxe, à la fois idolâtrée et méconnue. Sa vie étonnante navigue entre fiction et réalité, entre rêves et désillusions, entre chagrins et amours et l'écriture de Simonetta Greggio, pourtant fluide et délicate, manque de souffle pour épouser cette fantaisie tragique. Je suis sorti de ce voyage avec une impression de survol, une sensation d'effleurement de la vie de ce génie littéraire oublié même si "Elsa mon amour" rend un bel hommage à la Morante.
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Un amour éternel

Elsa Morante, la prodigieuse est le sous-titre révélateur du dernier roman de Simonetta Greggio, consacré à cet écrivain, comme toutes les deux aiment être définit et non des écrivaines. Cette adoration pour cette femme à la vie sulfureuse dans une Italie de la dolce Vita accouche d'un roman témoignage Elsa mon amour, ce petit bébé au frontière imaginaire, au coeur biographique à l'âme sensuelle.
Petite présentation de Simonetta Greggio, née le 21 avril 1961 à Padoue en Italie, est une romancière française, débutant comme journaliste dans des revues françaises puis son premier roman édité en 2005 sous le tire de la Douceur des hommes, paru chez Stock, puis d'autre romans parurent comme Dolce Vita 1959-1979, éditions Stock. Finaliste du prix Renaudot et du prix Interallié, en 2010, au total plus de 12 romans.
Elsa mon amour ressemble à une porte ouverte vers Elsa Morante à différents moment de sa vie, comme si nous étions invités à vivre ses émois avec elle, spectateur de ses états d'âmes et de sa vie qui de scènes en scènes, devient le théâtre de sa propre existence. Un de mes libraires lors de ma rencontre avec ce roman biographique, me disait que c'était une biographie à l'américaine, prendre un événement pour l'approfondir, comme si nous étions ce décors pour la vivre encore et encore, nous devenions en quelque sorte le regard du passé pour ce présent de lecture.
De prime à bord je ne connaissais pas du tout cet écrivain Elsa Morante, juste son époux Alberto Moravia, puis aussi Malaparte, mais depuis je suis parti chez mon libraire favori pour acheter La Storia pour me plonger dans cette oeuvre majeur de Morante.
Il y a toujours une fascination lorsque l'auteur d'une biographie prend la voix de l'artiste qu'il met en scène, il y a toujours une double voix qui résonne dans ma tête comme un schizophrène, celle de l'auteur entremêlé avec le héros, un duo d'un son unique, celui de la prose du roman, ce refrain fredonné par l'auteur de la biographie. Elsa Morante se matérialise soudain comme une héroïne vivante du roman, elle nait devant nous, pour nous faire revivre sa vie.
Cette mélancolie de la pluie berce beaucoup cette biographie, comme les larmes de notre héroïne. Sa jeune vie embrasse celui de sa marraine la prenant sous son aile, avec un papa évaporant et son don incroyable pour l'écriture, de son plus jeune âge.
Chaque petit chapitre sème une petite graine de la vie de cette femme, avec un titre simple, J'étais jeune, Il pleut, L'enfant, J'étais une fois, Histoire d'une poupée, Printemps 1918, Visage d'ombre, La ragazza, Mes seins, Ma virginité, Ma marraine, Elsa debout, J'aimais jouer, Il pleut, Un lac, kintsugi- L'art de réparer, R.T.M, Il pleut, Moriavia, Il pleut, Karma, Malaparte, But i loved you, damned !, Un ange veille sur ma nuit, Via dell'Angelo, le jour de mon mariage, Amour conjugal, La guerre, le Mal, Tout devint calme, vide et paix, Mensonge et sortilège, Il pleut, Pasalini, 12 février 1945, Malghe Topli Uork, Il pleut, Leonor Fini, J'ai rêvé, Visconti, Il pleut, Quelqu'un m'a dit, L'Île d'Arturo, Bonjour et adieu, le Mépris, Moon river, Main tenant, Il ne pleut pas, et son dernier paragraphe au titre révélateur Elle est moi Mais je ne suis pas elle Et elle n'est pas moi, conclut à merveille ce roman. Tous ces titres sont comme une petite chanson intime du coeur d'Elsa, avec cette pluie qui sans cesse tournoie son âme, sa vie ses amours.
Elsa Morante flotte comme un soupir dans ces mots empruntés par Simonetta Greggio, avec sa prose la vie d'Elsa étincelle de son esprit de son âme. Ce style direct du je, fait revivre cette grande dame de la littérature dans une roman plus personnel avec en substance ces avis sur le monde qui l'entoure, de ces amours, de ses amis, de ses émotions. Quel plaisir de pouvoir découvrir des personnes sous l'oeil acides et critiques d'Elsa sous la plume de Simonetta Greggio, comme Malaparte, Pasolini, son mari Alberto Moravia, Visconti. Je lis avec beaucoup de plaisir les anecdotes choisies par Simonetta Greggio comme des petits tableaux de vie s'animant devant moi, certaines huiles peintes de mots d'Elsa elle-même, glanés ci et là par notre écrivain tinte en moi comme le son d'une cloche au début d'une messe, ce bruit reste en moi, ce son pénètre ma personne, je les ressent au fond de ma chair pour les savourer et me fondre dans cette époque et ce milieu inconnu. Voici quelques-unes pêle-mêle de ses anecdotes.
J'aime la dualité de cette femme, s'inventant sa première fois avec homme mature pour enjoliver son fantasme de jeune fille, un mensonge croustillant et le jouet qu'elle deviendra sous les mains de Visconti, cet homme homosexuel, de cette liaison pervers, la vie près de cet homme était pour elle, « andonte allegro », lui offrant son chat Arturo.
« Tomber amoureuse d'un homosexuel permet beaucoup de choses. DE rêver. D'implorer, de souffrir-et de ne pas tromper son conjoint. »

Son premier roman Mensonge et sortilège est le fruit des ténèbres, elle voulait une épopée, une tragédie, c'est en fait pour elle un opéra. Elle parlera de son bacille des ruines 20 ans plus tard dans son roman éponyme La Storia.
De Naples, Elsa Morante dira « Il faut avoir lu La Peau de Malaparte pour comprendre ce que c'était la ville. » de cet homme Malaparte aura une complicité trouble avec son mari, la complexité est diffuse dans cet être, comme ses écrits, j'ai à ma grande surprise acheté des romans de cet auteur et lu le soleil est aveugle pour continuer l'histoire de ce roman, découvrir cette prose baroque surtout et nourrir mon appétit de lecture croissante, une véracité de plaisir.
Je finirais par le passage du film le mépris avec Brigitte Bardot, Michel Piccoli, mise en scène de Jean-Luc Godard, d'après le roman d'Alberto Moravia, une petite éclaircit de l'éclat de ce film « ennuyeux et admirable » où Elsa reconnait dans ces mots les disputes passées avec son mari, comme écho profond et lourd traversant le temps pour perdurer l'amour maladroit entre ces deux amants mariés, puis séparé sans divorcer.
C'est un roman initiatique personnellement, il m'ouvre un univers peu connu celui de la littérature italienne de cette époque, de cette vie italienne, avec ce septième art comme refuge, pouvoir apprendre et aimer un monde nouveau, c'est de ce roman cette force, cet atout, la découverte. Simonetta Greggio s'identifie parfaitement à cette femme qu'elle encense depuis son enfance, c'est sa muse, son idéale, un miroir d'identité, ce roman est une déclaration d'amour pour cette grande dame de la littérature Italienne et je terminerai par cette phrase de Simone Weil.
« Notre vie réelle est plus qu'aux trois quarts composée d'imagination et de fiction ».
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Si je connais de nom Elsa Morante, je n'ai rien lu d'elle. Cette biographie me sert donc d'introduction et je me promets de lire au moins la Storia très prochainement. Cette biographie est-elle désinvolte, amicale ou commérage?

De nombreux personnages, écrivains ou cinéastes,  apparaissent dans ce roman. Parfois furtivement, parfois ils ont droit à tout un chapitre et même plusieurs. Moravia, son mari est plutôt décrit comme compagnon d'écriture et de travail que comme amant ou mari. A la fin :  longue citation du Mépris, tel que Godard l'a filmé. Portrait vachard comme celui de Malaparte sous un jour peu flatteur.  Personnages mondains comme les  Agnelli, Virginia et Eduardo du temps du fascisme - personnages influents dans l'Italie d'alors. Avec beaucoup plus de tendresse : Anna Magnani,  Pasolini qui traverse le roman à nombreuses reprises. Très belle évocation de Leonor Fini. Plus équivoque, le personnage de Visconti avec qui Elsa a entretenu une relation plutôt univoque. Fellini, Pavese...combien d'autres? Toute une période de la vie intellectuelle italienne. Un peu "people" quand même. L'auteure a-t-elle évité l'écueil du commérage?

Histoire d'amour avec sa ville de Rome  où j'ai eu plaisir à y retourner :

On peut aussi faire une lecture historique, s'intéresser au rapport entre les intellectuels et les puissants au fascisme, s'intéresser à la façon dont deux écrivains juifs (à moitié mais les Allemands ne faisaient pas dans la nuance) ont traversé la période de la guerre.

Bizarre! je me suis plus attachée aux comparses qu'à Elsa elle-même. Peut être parce que ces amis faisaient partie de sa personnalité?

elle écrit aussi

"Pourquoi croit-on que les écrivains écrivent, si ce n'est pour prêter leur voix à ceux qui n'en ont pas - qui n'en n'ont plus?"

Comme si l'évocation de ses amis étaient l'essentiel de sa vie? Il faut vraiment que je lise dans le texte!




Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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