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3,63

sur 786 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand Hélène Grémillon nous emmène dans une histoire c'est à chaque fois une aventure! Son premier roman, découvert tardivement m'avait vraiment plu, et c'est avec envie et un peu d'appréhension d'être déçue que je me suis embarquée dans ma lecture.

De nombreux ingrédients m'ont touchés dès le départ: la psychologie, l'Argentine et son tango mais aussi l'enquête meurtrière.
La mort de la femme de Vittorio, psychiatre, va bouleverser un certain nombre de vies. Lui-même avant tout, suspect numéro un, va devoir tout faire pour prouver son innocence. Mais où commence la culpabilité? Comment expliquer ses pratiques peu conventionnelles? le transfert qu'il fait avec une de ses patientes, l'amenant à enquêter pour son compte respecte t-il l'éthique et la déontologie?

Il sera aussi question des certitudes que l'on a de son conjoint. Ce couple se connait-il? Qui cache quelque chose à l'autre? La personne avec laquelle vous vivez est-elle celle que vous imaginez?

Je ne compte pas aller plus avant dans l'histoire, je vous laisse la découvrir.
J'ai juste été un peu surprise par la finalité du roman. J'ai eu la sensation que le dénouement se détachait du reste du texte, que cela manquait de liant.

Mis à part ce bémol, c'est un livre que j'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir!
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Happée par ce livre...
Cela se passe à Buenos Aires, fin des années '80, sous la présidence de Raul Alfonsin, qui, ai-je appris grâce à ce livre, est à l'initiative des deux lois "Punto final" (impunité aux militaires) et "Obéissance due" ("qui absout aussi les militaires de rang inférieur au nom de principe hiérarchique") p.143 .

Je dirais que c'est l'histoire de deux femmes :

- Lisandra, la jeune épouse du psychanalyste Vittorio Puig, que l'on ne connaîtra que morte défenestrée dès le début du roman ;
- Eva Maria, une patiente du même psychanalyste, mère d'un garçon Esteban qu'elle délaisse car trop confinée dans la perte de sa fille Stella qu'elle suppose "desaparecida", jetée d'un avion dans le Rio de la Plata par la junte argentine.

Le roman est finement bâti autour du suspense de la mort de Lisandra. D'office, le mari est soupçonné, et d'office la patiente Eva Maria prend fait et cause pour le défendre et mène sa propre enquête, en commençant par écouter les enregistrements du psy avec chacun de ses patients.
Aussitôt le roman m'a fait penser à celui de l'auteure iranienne Chahdortt Djavann : "Je ne suis pas celle que je suis", que j'avais beaucoup apprécié. Je n'ai cessé de dresser des parallèles entre les deux récits au fil de ma lecture, cela m'a intéressée.

Revenons à "La garçonnière" : certains enregistrements qu'écoute Eva Maria sont si troublants... Ce Miguel grand pianiste racontant ses séances de torture. Ce Felipe qui s'embrouille dans ses propos et dont on devine qu'il a collaboré avec la junte et adopté un bébé volé à des "desaparecidos"...
Eva Maria analyse à son tour et entrevoit d'éventuels coupables. Mais son enquête la mène à des révélations ambiguës sur le couple que formaient Vittorio et Lisandra. "Un desamor". Elle s'interroge sur la relation entre le mari psy et la magnifique danseuse de tango...

Impossible d'en dire plus.
Les amateurs de suspense psychologique seront ravis, voilà tout.
Et le roman livre des pans de cette page douloureuse de l'histoire argentine.
Et des séquelles de l'enfance qu'il apparaît impossible d'enfouir quelque part.
On ne comprend le titre qu'à la fin, c'est glaçant.
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Belle découverte que ce second roman de Hélène Grémillon , auteur que je ne connaissais pas.

Avec pour toile de fond une Argentine torturée , où l'on ne peut visiblement faire confiance à personne ,même pas à ses proches ,Eva Maria tente de découvrir qui a tué Lisandra , la femme de son psy.
La junte lui ayant pris sa propre fille , elle n'a probablement pas la carrure pour une telle mission.
Les esprits torturés par leur vécu se dévoilent peu à peu pour ne lever l'intrigue qu'à la fin du récit...

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L'histoire commence comme une histoire d'amour (quand un homme, Vittorio, rencontre une femme, Lisandra, en pleurs et en tombe instantanément amoureux) mais se lit comme un polar puisqu'une éllipse plus tard, nous apprenons que cet homme est accusé du meutre de cette femme devenue sa femme.

D'elle, on ne sait rien (c'est à la fin du récit, lorsque l'on aura les clés pour comprendre l'intrigue, que l'on en saura davantage), elle est belle (et donc jeune?) et, lors de cette toute première rencontre avec celui qui sera son époux, elle est dévastée par un chagrin d'amour. de ce couple même, on ne sait rien et on ne saura rien, c'est finalement une banale histoire d'amour et de désamour.

On sait d'eux la différence d'âge, le fait qu'elle ne veuille pas d'enfant. Ce sont les patients de Vittorio, ce psychanalyste accusé de meutre qui vont nous en livrer le plus: Eva Maria, qui décide d'enquêter pour libérer celui dont elle ne peut se passer pour supporter la mort de sa fille, mais il y a aussi l'ami torturé, le patient ex-tortionnaire, la patiente qui ne supporte pas les ravages du temps et le départ de son époux pour une femme plus jeune... Tour à tour les différents protagonistes dévoilent une facette de l'histoire: Lisandra devient nymphomane, jalouse maladive. Les pistes se brouillent à chaque récit et ils sont nombreux.

Au milieu de ce récit, au coeur de la vie des personnages, il y a l'histoire argentine: la junte militaire qui a créé ses bourreaux et ses victimes. Eva Maria peine à faire le deuil sans le corps de sa fille disparue en mer, sans aucun doute mais sans aucune preuve, assassinée lors d'une expédition punitive.

Cette histoire est celle des fautes et des impunités qui détruisent, à l'exemple de ces lois ironiquement votées en Noël qui blanchissent et absolvent les tortionnaires, instruments de la dictature.

Au fil du récit, tous les personnages sont dévastés par le chagrin, la jalousie, la haine. Plus Eva Maria cherche le coupable, moins je comprends pourquoi ce ne serait pas Vittorio, personnage qui n'a rien d'attachant : un homme qui avoue mal aimer sa femme, un psychanalyste qui reçoit les bourreaux, un ami qui ignore les tortures subies par son ami, un époux qui ne se rend pas compte de la détresse de sa femme, le psy qui enregistre ses patients à leur insu...

Ce qui est paradoxal, c'est qu'Eva Maria, elle, l'auditrice de tous ces récits, elle qui mène l'enquête est bien loin des tracas de l'amour, de la passion qui eux, font avancer tous les autres personnages. Seul l'amour maternel la hante jour et nuit par le biais de cette fille disparue. Avec quelle indifférence d'ailleurs elle considère ce fils protecteur, aimant, patient, qui lui, bien vivant à ses côtés, souffre en silence.

La chute est inattendue même si tous les éléments du puzzle s'imbriquent naturellement les uns avec les autres. L'histoire s'achève dans une ambiance malsaine. Finalement, chaque personnage est un patient probable de psychanalyse voire de psychiatrie, et c'est très certainement ce qui fait la force de l'intrigue.


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En rentrant du cinéma, un soir, Vittorio, psychanaliste, retrouve sa femme Lisandra, morte, tombée par la fenêtre de l'appartement.

Commence alors pour lui une descente aux enfers car la police est convaincue de sa culpabilité et il n'arrive en rien à les convaincre du contraire. Une fois enfermé en prison , une de ses patientes Eva Maria vient le rencontrer au parloir. Il charge alors celle-ci de récupérer les enregistrements des séances avec ses patients. L'écoute des cassettes devrait permettre de savoir qui en voulait à Vittorio au point de tuer sa femme.

L'écoute des enregistrements et l'enquête que mène Eva Maria nous en apprennent de plus en plus sur le couple Lisandra/Vittorio , sur les patients du psy et sur Eva Maria. Un autre personnage est très présent c'est l'histoire de l'Argentine , qui a torturé, qui a été torturé la violence de la dictature est bien incrustée.

Voilà un roman qui se lit bien, les personnages sont complexes, le choix de la psychanalyse permet une introspection assez avancée du caractère de chacun et ce qui concerne la dictature ce n'est ni trop , ni trop peu, parfaitement bien intégré au récit.

Quant au choix du titre, il faut lire jusqu'à la dernière ligne pour en comprendre le sens et percevoir ce que la vie peut avoir de terrible!
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Découvrons l'Argentine à travers un roman policier mettant en scène un psychologue, sa femme, sa patientèle et ses voisins.
Résolution de l'enquête surprenante... Mais que fait la police!
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C'est la toute première fois que je lis un livre de la rentrée littéraire (habituellement je suis plus intéressée par d'autres lectures) et j'ai été agréablement surprise par la plume d'Hélène Gremillon.

Pour situer l'intrigue du livre, Nous allons nous rendre à Buenos Aires, en 1987. Inspirée d'une histoire vraie, l'auteur, nous fait découvrir le passé de Lisandra, une jeune femme fragile, qui se réfugiera chez Vittorio, psychanalyste, afin d'échapper à ses démons intérieurs.

Lors de cette première rencontre, Vittorio, alors qu'il écoute d'une oreille attentive sa nouvelle patiente Lisandra, sait qu'il ne pourra plus se passer d'elle.

Sept ans plus tard le corps de Lisandra est retrouvé défenestré. Vittorio est accusé du meurtre. Avant qu'il ne soit jugé, une de ses patientes cherche à prouver la vérité et à défendre l'honneur du psychanalyste.

Nous allons également découvrir les différents souvenirs de l'Histoire de l'Argentine. La souffrance dans laquelle a été plongé bon nombre de la population, l'horreur des enlèvements ....

C'est un livre assez difficile à lire par moment, mais j'ai vraiment été conquise.
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La garçonnière ? quel drôle de titre.
L'histoire a déjà été brillamment racontée par vous, autres critiques, et je serai donc brève.
Je ne connaissais pas cette autrice. Et ma foi, j'ai été agréablement surprise. J'ai aimé le contexte historique, le pays, l'Argentine, que j'ai connu un peu, les consults psy (car vous savez que le principal suspect, Vittorio est psy et qu'il a même des patients). L'intrigue m'a baladée jusqu'au bout : Lisandra (la femme du psy) a-t-elle été assassinée, et si oui, par qui ?
1987 : L'Argentine panse ses plaies. Alfonsin a amnistié les bourreaux. Mais le souvenir des exactions de la junte militaire (1976-1983) brûle encore. le pays fait semblant. On a le maté et la musique, San Telmo et le tango, Monserrat, son obélisque. Mais qui dit obélisque dit Place de Mai, Plaza de Mayo, en face de la Casa Rosada, là où les Madres, les « Folles de la place de Mai » qui ont perdu leurs enfants assassinés, disparus, tournent toujours toutes les semaines depuis 1977.
Eva-Maria est une de ces mères. Elle pleure sa fille, elle pleure et elle boit pour oublier sa fille ou peut-être pour la faire revenir. C'est aussi une des patientes de Vittorio.
Et plus que Lisandra, c'est Eva-Maria qui m'a intéressée. Paumée, enfermée dans sa douleur, elle abandonne son fils Esteban, pauvre Esteban.
Un autre fil intéressant, c'est le côté psy. On a des retranscriptions de séances entre Vittorio et ses patients, des compte-rendus volés, profonds et denses. Il y a bien un coupable à trouver chez les patients.
Tout ça enchâssé, dans une construction complexe. le style s'adapte au récit, monologues sans ponctuation, dialogues aérés, aphorismes incisifs, pour nous emmener lentement mais sûrement à la résolution.
Résolution que j'ai trouvée un peu (trop) expéditive ? Moins bien travaillée, en tous cas surprenante.
Alors, me direz-vous, la Garçonnière ? Et bien, vous verrez…

N.B. Je me souviens avoir lu (en 2017) Mapuche de Caryl Ferey. Un thriller, très hard qui avait comme objet aussi les rescapés de la junte. C'est toujours bien de se replonger dans ces années terribles, pas si lointaines, et ne pas oublier que ça peut toujours recommencer.
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Ce roman nous fait aller dans tous les sens et nous fait découvrir les tréfonds des âmes cabossées. Ce roman remue un peu surtout lorsqu'on découvre la vérité à la toute fin du livre. Fin assez abrupte ! Mais toujours séduite par le style d'Hélène Grémillon, découverte avec "le confident". Très bien écrit.
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Enquête policière. Coup de bluff. analyse psychologique. Analyse de l'analyse
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