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Bruno Boudard (Traducteur)
EAN : 9782882502339
464 pages
Noir sur blanc (06/05/2010)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Il n'y a tout simplement aucune limite aux péchés que l'homme est prêt à commettre pour un bon repas. À Shanghai, par exemple, la soupe dont se délectent les jeunes mariés est à base d'ailerons de requin taillés à même l'animal vivant... Mais moi, à Paris, je ne vais pas me sentir coupable de commander un loup grillé dans un restaurant, tout de même ? Vous dites qu'il pourrait bien être l'un des derniers de son espèce ? Je voulais juste éviter les produits chimiques... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Si je n'étais pas déjà végétarienne depuis une vingtaine d'années, ce livre aurait précipité mon changement de vie... Malgré ce terrible constat - oui nous assassinons nos océans - l'ouvrage n'est pas dénué d'humour. Un point important car une fois que l'on se plonge dans ce livre, difficile de rester de bonne humeur.

J'ai cessé de manger de la viande presque sans transition mais j'ai arrêté de consommer du poisson, progressivement, au fil des années. Je faisais mes courses avec la liste de Greenpeace dans mon sac à main (comme l'auteur en fait) mais au au bout du compte, j'ai fini par renoncer complètement.

Pour les mêmes raisons que Grescoe énonce dans son livre fort bien documenté. Ce gastronome a fait le tour du monde pendant un an pour constater de ses propres yeux l'ampleur du désastre écologique de la surpêche. Il est allé dans tous les lieux importants, dans les criées, les restaurants, les usines de conditionnement, sur les bateaux de pêche. Il a visité des fermes à crevettes en Asie, des élevages de saumon au Canada, goûté la bouillabaisse marseillaise, de la baleine au Japon, des huitres en Bretagne, des sardines grillées au Portugal et j'en passe.

Partout il a posé des questions, et relevé les innombrables infractions à la loi.



En tant que citoyenne concernée par l'état de la planète, je connaissais déjà quelques scandales comme l'effondrement de la morue en Terre-Neuve, la quasi extinction du thon rouge, la déforestation des mangroves pour construire des élevages de crevettes très polluées et la fameuse campagne contre les filets dérivants responsables de la mort des dauphins... Je n'avais en revanche jamais mesuré l'ampleur des dégâts, ni compris à quel point la pêche était mondialisée.

Avec Taras Grescoe, tout devient clair, tout s'explique : du simple braconnier qui pêche une espèce protégée en passant par les bateaux-usines chinois et les fermes d'élevage, tout est lié. Car attention, malgré les immenses ressources des océans, n'allez pas croire que tout le monde en profite. Non. Les populations côtières, les pauvres, subissent la hausse des prix, la raréfaction des poissons, la pollution pour qu'une poignée de multinationales (soutenues par les politiciens grâce au jeu du lobbying, et à une corruption certaine) génèrent un maximum de profits et que les pays riches puissent continuer à s'empiffrer. Et que dire du gâchis, ce qu'on appelle les prises accessoires ? Pour un poisson "précieux" pêché, c'est tout plein d'autres cadavres rejetés dans l'eau...

Je ne vous parlerai pas des différents modes de pêche tous plus assassins les uns que les autres (à la dynamite, au cyanure, et on racle les fonds, et on pêche avec des hélicos et des sonards...) pour simplement insister sur le fait que non seulement nous vidons la mer de ses poissons mais nous empoisonnons les écosystèmes, nous détruisons des milieux marins. D'ailleurs, l'auteur nous prévient, dans un temps très proche, on servira partout des sandwiches à la méduse, seule bestiole que l'on pourra manger...



Pour ma part, manger un poisson qui risque de disparaître bientôt, non merci, surtout qu'il est contaminé par divers produits chimiques neuf fois sur dix. C'est tout simplement ahurissant le nombre de substances que l'on fait ingurgiter aux poissons. Accidentellement, par le biais des pollutions marines ou volontairement, pour les poissons ou crustacés d'élevage (antibiotiques, vitamines, colorants, etc.).



Expliqué comme ça, ça peut paraître démoralisant, je sais. Tout le monde préfère faire l'autruche et ignorer les problèmes. Pourtant, la solution est à portée de main, elle est toute simple. Choisir l'une des espèces préconisée par l'auteur à la fin de son ouvrage, bien se renseigner auprès de son poissonnier, diminuer sa consommation. Ainsi, nous aurons peut-être la chance, comme ce journaliste, de déguster à la terrasse d'un restaurant de bord de mer, une belle sardine grillée arrosée d'un filet de jus de citron, fraîchement pêchée, en ayant la conscience tranquille...


Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Taras Grescoe, qui a lui même supprimé la consommation de viande dans son alimentation, a voulu savoir comment manger sainement et de façon éthique du poisson alors que les informations quant au bien fondé de sa consommation était contradictoires. Alors que les populations grandes mangeuses de poissons se révélaient en meilleure santé, de nombreux signaux d'alarmes quant à la toxicité et à l'impact écologique de la pêche font réfléchir.
L'auteur est donc parti faire un tour autour de la planète à la rencontre de différents lieux et systèmes de pêches.
Le constat se fait plutôt alarmant...

Un chef cuisinier célèbre, un article dans la presse peuvent susciter l'engouement pour un poisson ignoré jusqu'à lors et provoquer une sur-pêche qui mène à une quasi extinction.
La pêche intensive a fini par épuiser les stocks et pire à détruire l'environnement marin. le chalutage, la pêche à la dynamite détruisent de nombreux écosystèmes et laisse un désert derrière eux, supprimant ainsi les moyens de subsistance de toute une population locale dont elle est la seule source de revenu.
La baisse des grands prédateurs surpêchés (thon,...) perturbent complètement la chaine alimentaire et les poissons de bas de chaine prolifèrent et étouffent la diversité. On doit s'attendre à terme à voir les eaux peuplées de méduses et d'algues.
Les prises dites accessoires sont rejeteés à la mer et se révèlent comme un énorme gachis.
Les élevages de poissons, cherchant à pallier à la raréfaction des poissons sauvages provoquent de nombreux dégats d'un point de vue environnemental, en polluant tous les lieux à proximité. Bourrés d'antibiotiques, parqués dans des espaces confinés propices au développement des maladies, les poissons en s'échappant permettent aux bactéries de proliférer et de tuer la faune locale.
On découvrira aussi que pour nourrir ces élevages, on utilise bien de matières premières (des petits poissons transformés en farine, quand ce ne sont pas des déchets de viande impropres à la consommation humaine et animales.... ) pour produire une quantité moindre de chair consommable, alors que certaines populations meurent de faim ailleurs.
On pourra noter l'absence de réel souhait des politiques de préserver des ressources que tout le monde pense infini. Les quotas imposés sont toujours bien trop élevés, les lois édictés non appliqués, la corruption et le lobbying peut aussi faire rage et ne laisser aucune chance à notre planète pour retrouver sa diversité d'autrefois.
Bref, je vous en passe des pires et des meilleures...

Taras Grascoe ira à New York (Lotte), dans la baie de Chesapeake et en Bretagne (huitres), en Angleterre (fish and chips), à Marseille (bouillabaisse), au Portugal et en France (sardines), en Inde (crevettes), en chine (ailerons de requin), au Japon (Thon rouge), en Colombie-Britannique (saumon) et en Nouvelle-écosse (colin) pour nous faire découvrir la pêche dans tous ses aspects et bien souvent les pires.
Son enquête est extrêmement fouillée tout en nous faisant comprendre facilement les tenants et aboutissants des enjeux de la pêche d'aujourd'hui. Alarmiste, il nous confiera aussi les formes positives que la pêche peut prendre et citera des cas d'industrie éthique et durable.
Une appendice finale listera clairement pour les consommateurs les espèces à éviter et celles que l'on peut manger.

Taras Grescoe nous offre ici un essai édifiant que chaque consommateur de poissons devrait lire. Donnant les clés d'un développement durable des ressources marines, il nous enjoint d'avoir une attitude responsable quant à nos choix alimentaires si l'on veut que nos petits-enfants connaissent la même biodiversité.

(...)
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Pas bien rose ni très optimiste, cette enquête ; le sous titre le poisson de nos assiettes aura-t-il la peau de la planète ? ne donne pas le sourire. Néanmoins, elle a l'avantage de nous faire bien prendre conscience que nos ressources, qu'elles soient terrestres ou marines ne sont pas éternelles. Deux citations tirées de ce livre :

- "Gandhi a dit que nous avions assez de ressources pour satisfaire les besoins de tous, mais pas la cupidité de chacun."
- "La vie de la planète et la santé de l'humanité qui en dépend ne peuvent être sacrifiées pour la rapacité de quelques uns" Thomas Kocherry (prêtre qui vit au milieu des pêcheurs en Inde)
Lien : http://lyvres.over-blog.com/..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Est-ce qu'en changeant nos habitudes alimentaires nous pouvons vraiment aider les océans .
La réponse est oui, catégoriquement.
Pour moi, continuer à choisir mon poisson en étant dans l'ignorance n'est plus acceptable. Je me suis aperçu qu'en suivant le fil reliant l'animal qui était dans mon assiette à l'hameçon ou au filet qui l'avait pris - ou bien au bassin dans lequel il avait été élevé -, je découvrais trop souvent un spectacle de désolation. La lotte grillée à new York vous amène à une plaine de vase, ce qui reste du fond de l'Atlantique après le passage des chaluts de fond ; le napoléon à la vapeur à Shanghai vous conduit à des coraux empoisonnés par du cyanure et réduits en miettes par de la dynamite ; les crevettes panées frites dans les centres commerciaux d'Amérique vous entraîne vers des forêts de mangrove mortes et des eaux de consommation devenues toxiques, et ce dans certaines des contrées les plus pauvres du globe. Partout dans le monde, une seule force a provoqué cette déconfiture : l'appétit de l'homme, encouragé par toutes les industries & destructrices qui sont nées pour le satisfaire.
Alors oui, ce que vous décidez de manger compte. (...) Et quand nous achetons du poisson sans chercher à nous préoccuper de sa provenance - eh bien, quand vous multipliez cette déciciosn par quelques milliards de bouches, alors ça compte vraiment, vraiment beaucoup.
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Videos de Taras Grescoe (6) Voir plusAjouter une vidéo
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Shanghai la magnifique : Grandeur et décadence dans la Chine des années 30 de Taras Grescoe et Odile Demange aux éditions Noir sur Blanc https://www.lagriffenoire.com/144798-divers-voyage-shanghai-la-magnifique---grandeur-et-decadence-dans-la-chine-des-annees-30.html
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