Pas facile d'écrire une critique en pleurant.
Je vais essayer.
Quelle merveille que ce livre.
Je ne suis pas trop attirée par les romans "Feel good" mais je ne manque jamais un
Virginie Grimaldi. Car elle, est une véritable artiste.
Funambule sur la corde raide, elle nous entraîne dans son nouveau roman (récit ?...).
Et nous parle de la maladie de son père, une démence sénile, Papa qu''elle perd peu à peu, morceau après morceau, un grand Monsieur qui devient un enfant.
Alors oui, j'ai ri comme vous, et c'est un exploit de sa part, car le sujet, finalement, n'est pas vraiment gai.
Et c'est là où réside sa force et son talent, nous faire rire ou pleurer, c'est selon, mais en tout cas elle nous rend vivants.
La lecture de ce livre a été un vrai bonheur, j'y ai retrouvé une partie de moi, et de mon père, des similitudes, des pirouettes, des saltos, des mots étrangement similaires, des expressions retrouvées, des attitudes semblables.
Mais cette lecture m'a également, on peut s'en douter, mise mal à l'aise, m'a angoissée et m'a perturbée.
J'aurai adoré lui donner encore du rêve, comme le font les filles de Jean, la ballade à moto et la découverte d'un pays rêvé par le père.
Malheureusement, je n'ai pas pu offrir au mien un tour en avion, lui si bon pilote, allant chercher les blessés dans la forêt pendant la guerre d'Indochine.
Les avions, sa passion.
Virginie nous fait rire pour ne pas pleurer.
Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais cette lecture a fait écho à cinq ans d'hospitalisation de mon père dans un service de gériatrie, Alzheimer, et oui, je l'ai perdu moi aussi petits bouts par petits bouts.
Une épreuve d'il y a 14 ans.
Un deuil blanc, comme pour le Bac blanc, cinq ans à accepter de le perdre, de le voir s'éloigner, de s'angoisser, d'avoir peur de la toute fin, et de faire l'expérience de son éloignement sans retour.
On s'y prépare avec les maladies dégénératives, on ne nous laisse pas le choix...Et nous avons du temps pour le faire ce deuil blanc.
Et oui, on ne s'en remet pas des démences séniles....
Beaucoup de pudeur, un amour gros comme ça, une multitude d'angoisses, une remise en question de sa vie, mais il ne faut garder que l'amour gros comme ça.
Pas facile de perdre son père pour une fille.
Merci Virginie.
Et bravo, ce livre est à lire, assurément.