Un secret

Le roman prend forme dans la naïveté et l'innocence d'un enfant, le narrateur. Puis l'enchaînement l'amène à la désillusion, à la lourdeur d'un secret de famille, au poids du silence qui s'est installé presque au dépend des siens. Dans ce roman, pas d'excès, pas de larmes, pas d'émotions exacerbées. La lecture se passe dans la puissance déchirante des faits. Les rafles, l'horreur de l'holocauste, ceux qui restent. Et l'homme qui se construit dans l'ombres de ces années de guerre.
Une autobiographie comme hommage à sa famille.

ce livre fait parti de mes petites pépites !!! facile à lire, lu en une après midi
une autobiographie d après guerre dans une famille où se cache un secret. On y parle du poids des non-dits familiaux et les conséquences de ceux ci sur les générations futures.
puis la révélation du secret libérateur pour tout le monde

Un petit livre hors du temps, inoubliable, beau!

Une petite pépite, toute simple, mais une jolie pépite, dont on a envie de prendre soin...

Un ouvrage sincère et vrai

Un beau moment de lecture, pur...
Vous l'aurez compris, certainement, , j'ai bien aimé!

Je sais que beaucoup de lecteurs ont encensé le livre et le film, mais comme souvent dans ces cas là, je suis plus tempérée que la majorité dans mon avis.

D'abord je n'ai pas vu le film et aussi parce que j'ai eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire, à m'y retrouver dans les personnages (pour le coup un petit arbre généalogique m'aurait aidée), et quand j'y suis enfin arrivée les personnages de maxime et tania n'ont pas du tout trouvé grâce à mes yeux.

Le thème n'est pas non plus très novateur, ce genre d'histoires familiales il y en a eu beaucoup à cette époque, quant au fameux secret il est éventé quasiment dès le départ, et on se traîne jusqu'à l'épilogue.

Ce qui m'a le plus intéressée, c'est comment un enfant peut grandir en étant inconsciemment comparé par ses parents à un enfant décédé, et malheureusement ce n'est pas ce suet qui est le plus développé dans l'histoire.

Sans être une lecture complètement ratée, ça reste pour moi une déception car je m'attendais à beaucoup mieux d'après les commentaires des autres internautes lecteurs.

A15 ans, Philippe Grimbert a eu la révélation d'un secret de famille. Et c'est pour son frère disparu et pour des lecteurs qu'il décide d'écrire le roman autobiographique Un secret qui paraît en 2004. Il a 56 ans.

Les noms et les faits sont réels, le secret s'inscrit dans l'histoire d'une famille juive qui a connu la tragédie de l'Histoire pendant l'Occupation.
Le récit suit le parcours de la révélation de l'histoire gardée secrète, jusqu'à la décision d'écrire.

L'écriture compose avec la démarche psychanalytique, et retranscrit le parcours du narrateur/auteur, “enfant malingre, hanté de mauvais rêves” en proie à une contradiction intrinsèque :
“Fils unique, j'ai longtemps eu un frère”.
Confronté au silence de ses parents, il s'invente une “fable relatée à [ses] relations de vacances :
j'avais un frère plus beau, plus fort, un frère aîné, glorieux, invisible.”
Il convient de s'attacher aux mots. Philippe Grimbert en connaît le poids. Ainsi, c'est par la fable, (une histoire inventée, qui se transmet oralement et dont on peut tirer une leçon de vie) que l'enfant invente la réalité d'un frère “glorieux / invisible” : un héros fantomatique, en tous points son contraire. Face au silence de ses parents et de toute la famille, longtemps, il préfère ne pas savoir, mais les signes sont là, comme la 'rencontre' avec une peluche qui crée un malaise chez sa mère et qu'il ne peut s'empêcher de faire sienne, et de ressentir comme une présence inventée qu'il impose comme un frère en l'emmènant à table [voir ma citation pour Babelio].

Les silences de chacun pèsent comme des mensonges. Les non-dits équivalent au déni.
Le déni initial des origines juives du grand-père qui très tôt, a changé son patronyme Grinbert en Grimbert et n'a guère parlé de son histoire ensuite.
Déni aussi, et surtout, de l'histoire du couple parental perçu comme idéal : Maxime et Tania, deux grands sportifs tombés fous amoureux qui se sont mariés après la guerre. Mais ce que l'enfant ignore, c'est que ce couple idéal, le couple fondateur dont il est le fruit, s'est construit sur le mensonge et tout un faisceau de culpabilité, autre ingrédient constitutif du secret.
En effet, le narrateur raconte qu'il a 15 ans lorsque Louise, proche de la famille, devenue sa confidente, lui révèle qu'avant Maxime et Tania il y a eu Maxime et Hannah. Et Simon leur fils.
Un jour de râfle, il a suffi d'une phrase d'Hannah pour faire basculer l'histoire de Simon : "C'est mon fils". Simple réflexe d'une mère qui ne veut pas se séparer de son fils ? Ou/Et vengeance celle qui se savait trahie dans son couple par sa propre soeur et provoquait son destin en même temps que celui de son fils ?
Il me semble que le secret porté par tous découle de cette unique phrase.
Et un rideau se lève : avant sa naissance, un petit garçon qui avait un chien en peluche s'appelait Simon, il était le fils de son père et d'Hannah, donc son demi-frère. Et il a disparu dans un camp de la mort. Et lui, le narrateur pensant au garçon qu'il était lors de la révélation -du secret, se représente ses parents, le couple d'amants prêts à se mettre abri le jour de la râfle, couple illégitime que la mort d'Hanna permettra de légaliser... en gommant l'existence même de Simon.

Un secret est souvent associé à la mort. La mort de ce frère inconnu qu'il a inventé "glorieux".
A partir de sa majorité, Philippe Grimbert cherchera à mieux comprendre l'histoire de sa famille à travers l'Histoire de la Déportation des Juifs. Ses parents en seront pas plus loquaces. Et il faudra l'histoire du chien Echo et de sa supulture pour que Philippe Grimbert libère son père, âgé, de son secret. Quant à la mère elle mourra dans le mutisme.

Philippe Grimbert décide d'écrire Un Secret “comme une tombe de Simon : par la parole qui met des mots sur les silences, il lui offrira une sépulture digne, et le livre, parvenu à son achèvement, aura été l'histoire d'un cheminement de la vie de Simon à sa mort, de la naissance (presque mort) de l'auteur à la vie qui a trouvé son sens.
Lien : https://marie.raso12@gmail.com

15.05.2022 57eme
Je ne sais pas comment je suis tombée sur cette autobiographie mais je ne savais pas qu'elle allait réveiller une douleur pour un prénom : Simon…

L'auteur, Philippe Grimbert, s'appelait, il y a encore quelques années, GriNberG, deux lettres changées subrepticement dans un contexte de France occupée, de régime de Vichy, de juifs exilés … Il est Parisien, né quelques années après la seconde guerre mondiale, et il nous raconte tout d'abord la rencontre idyllique de ses parents, telle qu'il se l'imagine en fait.
Lui Maxime entretient son corps de sportif au stade et en s'aménageant une petite salle de sport à la maison, elle Tania nageuse, magnifique naïade. Comment ces deux êtres parfaits ont pu produire ce petit être chétif ?
Philippe s'invente un grand frère, qui l'accompagne et l'aide dans les adversités de la vie. Plus grand plus beau plus fort…

Mais quel secret peuvent renfermer ces valises dans une des pièces où l'on ne va jamais dans l'appartement au dessus du magasin de vêtements de sport qu'ils occupent ? Quel est ce chien en peluche aux yeux de Bakélite qu'il a aperçu et envie ?
Vu la gêne de sa mère quand il a voulu s'en emparer, les non dits concernant cette période où ils ont trouvé refuge en famille dans un petit village en zone libre, il se rend bien compte qu'on lui cache des choses et il est bien difficile de s'imaginer ce que leur voisine et amie Louise va pourtant lui révéler…

Philippe réécrit donc cette première partie du livre avec les éléments nouveaux en sa possession et au fil des années, les langues se délient, il approfondit ses recherches, toujours avec pudeur, pas de honte non mais une douleur qui fuse progressivement…
Comment lutter contre un intense et évident amour ? Comment faire sa place sans effacer les fantômes ? Une très belle
écriture manifestement adapter au cinéma mais que je n'ai pas vu.

Prix Goncourt des Lycéens 2004 & Grand prix des Lectrices de Elle 2005

C'est l'histoire d'un secret de famille. On a posé une lourde chappe de plomb sur celui-ci. Et on a rajouté des couches, et encore des couches pour que jamais celui-ci ne puisse sortir. C'est sans compter sur une sorte de 6ème sens que décrit très bien le narrateur. Alors qu'il est enfant, il s'invente un frère. Plus fort que lui, qui le domine, auprès duquel il a du mal à trouver sa place, et qui prend toute la place. Cette place que le narrateur a du mal à trouver auprès de son père, qui a du mal à poser sur lui un regard enjoué. Jusqu'au jour où, un évènement banal dans la vie du narrateur déclenche l'érosion du secret. Il a besoin de savoir, et pour cela va chercher les renseignements auprès d'une très proche amie de la famille. Ce qu'elle va lui révéler va faire basculer sa vie.
Ce court récit autobiographie (ou en partie?) de Philippe Grimbert pose les questions auxquelles on ne peut pas échapper. Doit-on fouiller pour trouver le secret? Est ce que quand j'aurais mes réponses, je ne serai pas encore plus malheureux ?
J'ai aimé la douceur des mots de l'auteur, aucun jugement de sa part sur les choix qui ont été faits ou pas faits. Ce livre convoque les douloureux souvenirs d'une époque où la folie humaine a entrepris une opération d'épuration. Mais c'est aussi le livre qui parle de la compréhension, du pardon, et de la délivrance de l'autre, de lui dire "maintenant, je connais le secret, tu peux être soulagé". le père pourra alors partir en paix, et c'est aussi la protection, la protection d'un fils envers son père qui finalement, lui aussi détient un secret, mais ne le dit pas. A quoi bon rajouter de la douleur à la douleur ?
Ce livre est poignant, touchant, il peut aider à la reconstruction.

Philippe Grimbert est un écrivain et psychologue français né en 1948. « Un secret » fut publié en 2004 et a obtenu le Prix Goncourt des Lycéens la même année.

« Un secret » est un roman autobiographique de Philippe Grimbert. Il raconte l'histoire d'un jeune garçon né dans la France de l'après-guerre, chétif et de santé fragile. Ses parents étant de grands sportifs, il souffre beaucoup de cette fragilité et de son physique nécessitant les soins permanents d'une infirmière. Cette infirmière, Louise, qui a elle-même un handicap avec son pied bot, comprend le garçon et devient progressivement sa confidente. Enfant il s'est créée de toute pièce un grand frère, plus grand, plus fort et protecteur qui finira par l'envahir et l'oppresser. Pour le « délivrer » Louise lui racontera peu à peu le grand secret de ses parents.

L'auteur présente de manière originale les sévices subit par les juifs pendant la Seconde Guerre Mondiale et rien que pour ça ce roman mérite d'être lu. On s'y sent un peu perdu au début mais on comprend au fil du temps que l'auteur nous dévoile sa propre histoire et ce qui l'a construit. Ce livre très petit est fort en sentiments.

J'avais ce livre dans ma pile de livres à lire depuis pas mal de temps. La couverture ne m'inspirait pas. J'avais peur de rentrer dans une histoire compliquée sur fond d'holocauste. Après avoir lu une superbe critique sur le site de Babelio, je me suis laissée tenter. Je ne regrette pas du tout. Sans aller dire que c'est le meilleur roman que j'ai lu depuis longtemps, j'ai refermé ce livre avec du baume au coeur.

L'histoire que nous conte Philippe Grimbert est teintée de beaucoup de tristesse puisque le "secret" naît pendant une période très sombre de l'histoire, la seconde guerre mondiale. Cette épisode a fait beaucoup de mal à une communauté qui n'avait pourtant rien de mal à se reprocher. Elle a bouleversé le destin de millions de juifs. Mais aussi de beaucoup d' amour.

Dans ce tableau sombre et cauchemardesque, l'amour se montre le plus fort. Cet amour était là, caché au fond du coeur, il ne lui manquait que les mot pour qu'il renaisse. Qu'il soit filial, fraternel, marital ou charnel, comme une plante pousse sur un sol calcinée, il donnera la force à un jeune garçon de comprendre l'histoire de sa famille, de ses parents. Il lui permettra d'accepter les erreurs et le pardon.

Merci à l'auteur de m' avoir ouvert cette parenthèse pleine d'émotions.
Lien : http://boitesauxlivres.canal..

Voici un roman autobiographique d'une intensité rare.

L'auteur y narre son enfance, et surtout l'histoire de ses parents et de sa naissance, sur fond de Seconde Guerre Mondiale et de Shoah. Il le fait en deux temps.

Dans un premier récit il raconte tout cela selon la version que lui en avaient donnée ses parents quand il était enfant.

Une histoire heureuse. Celle cependant aussi d'une enfance chétive et pétrie d'angoisses inexpliquées.

Dans une seconde partie il dit la véritable histoire, révélée par une voisine et amie de la famille alors qu'il avait 15 ans. Un secret conservé non seulement par ses parents, mais aussi par toute sa famille, et qu'il était le seul à ignorer.

Si ce récit éclaire tout, il est vraiment d'autant plus dur qu'on le sait inspiré d'une histoire vraie.

C'est très court - presque une grosse nouvelle - comme un coup de poing.

L'adaptation en film (Claude Mille, 2007) est très fidèle au roman. Cependant à aucun moment elle ne parvient à restituer l'intensité tragique de ce dernier, ce qui lui ôte à peu près tout intérêt.