AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 83 notes
5
3 avis
4
13 avis
3
6 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Délicatesse, pudeur, silence, … ennui.
Une écriture à la Modiano.
Et pourtant j'aime Grondahl. Ce n'est pas le premier roman de lui que je lis, mais j'avoue avoir été un peu déçue.

« Il s'agit de retrouver quelque chose. Quoi ? Je crois qu'il s'agit d'une base, d'un fond commun à ces images des ans et à ces souvenirs, à tous ces éclats et ces fragments de vie vécue. »
Le narrateur est hanté par la rencontre d'une jeune fille qui est arrivée par un bel été dans la petite maison de vacances de son oncle et sa tante, invitée par eux. Il avait quatorze ans, elle en avait seize. Mais déjà elle se dérobait, elle préférait se rendre dans cette petite remise perdue là-bas, au milieu des prés inondés, près du fjord. La guerre lançait ses éclairs dans le ciel, et un de ceux-ci est allé se poser tout près d'eux…
Et puis elle est partie comme elle est venue, sur la pointe des pieds, comme la vie qu'elle vivra par la suite.
Des années plus tard, ils se retrouvent et le narrateur tente de recoller ces éclats et fragments de vie vécue, peut-être pour donner un sens à la sienne ?

Plus d'une fois je me suis surprise à me dire : « Mais de quoi, de qui parle-t-il ? » « Qui parle ? »
Peut-être ai-je l'esprit trop encombré pour le moment, car cela m'a quelque peu irritée.
Mais l'ambiance est là, mélancolique, toute pleine de Virginia.
Commenter  J’apprécie          457
Impressions ténues

Ce court roman m'a laissé une forte impression, mais somme toute insaisissable, fluide et brumeux à la fois, bien que le style me fasse davantage penser à Philip Roth qu'à Patrick Modiano...

Difficile de raconter l'histoire, ou même l'argument du livre, tellement ils sont ténus. le (court, j'insiste) roman n'en est pas moins pleinement habité, sans fioriture. Un souvenir, des rencontres qui sont des frôlements, me rappelant avec Leibnitz que chaque être humain est une monade...

En m'attaquant prochainement à des romans plus longs, je vérifierai si Virginia est une bonne porte d'entrée dans l'oeuvre de ce romancier dont l'intelligence et la sensibilité m'ont conquis.
Commenter  J’apprécie          323
Le narrateur revient sur son adolescence plus précisément lors de l'été 1943 quand les bruits et les tourments de la guerre n'épargnaient personne, ni même la maison de son oncle et sa tante, chez qui il passait ses vacances.
Un jour,ce garçon de 14 ans voit débarquer un fille aux cheveux blonds, la fille adolescente de la couturière de madame,pour la mettre à l'abri des bombardements qui menacent Copenhague...
Ces deux jeunes s'observent, s'épient, apprennent à se connaître, jusqu'au jour oú un avion vient s'écraser non loin de là, dans les dunes. Les soldats allemands ne retrouvent que le parachute du pilote britannique qui demeure introuvable, excepté pour cette jeune fille qui va vivre un moment inoubliable.....
J'avais lu " Bruits du coeur " de cet auteur mais cet ouvrage retenu et pudique est trés beau!
Ainsi, par petites touches, au fil de la narration, l'auteur nous dévoile comme s'il déroulait une pelote le mystère sans vraiment mettre en avant les sentiments de l'héroïne, elle reste dans l'ombre.....je n'en dirai pas plus.....
Ce qui est frappant dans cet ouvrage silencieux oú les ambiguïtés et les non- dits qui peuvent gâcher une vie sont mis en avant, c'est la mélancolie et la sensibilité exacerbée comme en pointillés ,qui s'en dégagent, proches de la narration à la Modiano....
On devine, par les vertiges de la mémoire et ses trous noirs, des vides , des cachettes de l'âme, une retenue insondable, la lutte de quelqu'un à travers des bribes....
Le passé remonte à la surface au fil de la narration comme des bulles soit irisées, soit grises,avec une légèreté grave, une douleur pudique,le temps passant.....cet ouvrage c'est un peu l'illusion de la vie, de bréves remarques à propos
d'épisodes lointains de la jeunesse , mais oú de longues périodes peuvent être aisèment condensées en une ou deux phrases.
Le narrateur oublie les visages et les mots, éprouve des remords tardifs, une culpabilité et des interrogations tristes par rapport au destin de ces personnages ambigus et aux lieux des souvenirs qui le taraudent, des choses occultées
puis bruyamment exprimées à la fin par le fils de l'héroïne....
Un livre dépoulllé, émouvant, subtil, tout en retenue et silences trés difficile à critiquer ! Peut être à cause de sa brièveté !
Commenter  J’apprécie          282
Virginia est un roman qui m'a conquise. Cette courte histoire est écrite avec plein de pudeur et de poésie, l'auteur nous laisse d'ailleurs avec beaucoup de questions sans réponse. Tout est dans les non dits, les secrets.

Virginia, une adolescente en 1943, est invitée a passé un été dans une famille bourgeoise quand un avion anglais s'écrase. Elle va aider l'aviateur anglais et connaitre son premier émoi amoureux.

Un court roman, seulement une centaine de pages, mais un roman riche, puissant dont on ne sort pas indemne. "On ne se souvient pas de ses pensées, on pense à autre chose lorsqu'on tente de se remémorer ce que l'on a oublié."

Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          200
Un petit détail pour commencer, si vous vous lancez dans la découverte de ce tout petit livre, je vous révèle ce qui a soulevé ma curiosité au début de ma lecture : "elymes des sables" par ci, "elymes des sables" par là, c'est ce qu'en Bretagne on appelle "oyats" ou plus poétique "seigle de mer"mais le nom change en Europe boréale.
Et pour le reste ?
Quelle belle lecture !
Le langage est beau, vraiment beau, subtil, façonné avec adresse et légèreté, avec une attention minutieuse.
La narration a beaucoup de finesse, de grâce et de sensibilité.
Les mots s'enchaînent et constituent une douce berceuse délicate non dénuée de sens.
On replonge dans ses souvenirs, dans ce qui a pu marquer notre adolescence, dans ce qui nous a permis de devenir ce que nous sommes aujourd'hui, avec beaucoup d'élégance.
Souvenirs, oui bien sûr mais surtout ce qu'on en a fait, ce qu'ils sont devenus dans notre imaginaire et la façon dont on a envie de les transmettre ou pas....
C'est le choix de chacun mais il est vrai qu'il ne faut pas oublier de se poser la question !
Commenter  J’apprécie          91
Voilà un bien joli roman, sensible, doux, et profond. Très court, je l'ai lu d'une traite en une heure et demie ( en prenant le temps de revenir en arrière, de relire des passages, de m'imprégner de cette atmosphère mélancolique...) et je suis restée sous le charme.

Nul besoin de savoir de quoi parle l'histoire, il faut se laisser glisser entre les phrases, entre les pages et savourer tout simplement ! C'est beau.

Il est aussi parfaitement construit et la fin clôt magnifiquement l'histoire.
Lien : http://krol-franca.over-blog..
Commenter  J’apprécie          80
J'avais déjà lu deux romans de Jens Christian Grøndahl avant celui-ci, et j'avais été charmé par son écriture, son style, l'atmosphère si particulière qu'il instaure. J'étais un peu plus mitigé, en revanche, sur la trame de ses récits, qui me paraissent toujours un peu les mêmes (une thématique semble visiblement le fasciner, celle de la femme de 60 ans qui se retourne sur sa vie passée). Et je retrouve dans Virginia ce que j'ai déjà aimé chez lui, sans surprise : son écriture très sensuelle, sa façon de dépeindre les aléas psychologiques de ses personnages, féminins en particulier. Mais aussi ce que j'avais moins aimé : une histoire réduite à très peu de choses. Pourtant on devine sans peine dans les romans de Jens Christian Grøndahl la patte d'un grand auteur. C'est de la très belle littérature, mais je n'y suis pas pleinement sensible. Pour résumer, si vous connaissez déjà Jens Christian Grøndahl et que vous aimez son style, vous retrouverez tout ce qui vous a plu.
Commenter  J’apprécie          40
J'ai lu ce livre pour sa couverture, une photo toute verte de petite cabane en bois dans une prairie, sur fond de ciel nuageux ; et aussi pour le ø du nom de son auteur, qui se trouve être « auteur vedette dans son pays », d'après la quatre de couve. Je lis souvent des livres d'auteurs « figurant parmi les plus doués de leur génération », il faudrait d'ailleurs faire une enquête sur la fréquence de cette expression, ça n'est peut-être pas une coïncidence. J'ai du également en entendre parler à la radio. Bref, je n'avais qu'une idée très vague de l'intrigue avant de le lire. C'est normal, l'intrigue est très très succinte. Une histoire de pilote anglais dont l'avion s'est écrasé sur une côte danoise, ravitaillé pendant deux jours par une jeune fille qui ne saura même pas son nom mais dont il sera le premier et le seul amour. le narrateur, amoureux de la jeune fille, raconte cette histoire très longtemps après. Il se passe très peu de choses, c'est écrit d'un ton presque impersonnel, désincarné, mais j'ai dévoré. C'est peut-être ce qu'on appelle un style dépouillé. L'histoire se déroule toute seule, on la connaît presque d'avance, le style se fait discret, mais on ne lâche le bouquin à regret qu'au dernier mot, qu'on trouve à sa place, exactement. Bon, il a écrit quoi d'autre, cet auteur vedette ?
Commenter  J’apprécie          30
Difficile de se laisser emporter d'emblée dans le récit du narrateur.
Celui-ci évoque une période de son adolescence où, durant la guerre 40-45, il était hébergé chez des parents au bord de la mer du Nord (au Danemark) ; il y rencontre une jeune fille, un peu plus âgée que lui, aussi recueillie dans la famille. Un amour transi, totalement ignoré de l'adolescente, va naître dans le coeur de l'adolescent. Il apprend que l'objet de sa flamme a brièvement connu et soigné un pilote britannique dont l'avion était tombé non loin de là. Lui-même rencontre ce pilote durant quelques instants, juste avant qu'il ne soit arrêté par les occupants allemands.
Par la suite, lui reviennent épisodiquement les souvenirs de cette période et de la jeune fille, qu'il va revoir bien plus tard et à seulement deux reprises. Il découvre ainsi son point de vue des événements. Après son décès, il rencontre le veuf et recueille davantage de bribes sur son existence.
Le sujet est attirant mais il m'a semblé comme comprimé dans la brièveté du récit (une centaine de pages) et la sobriété extrême du style. Ce dépouillement est à l'évidence voulu, pour correspondre à ce que la mémoire du narrateur lui a laissé, avec des faits ou détails marquants et le surplus estompé. C'est le côté attachant du récit, qui résonne comme une lointaine et douce musique, nostalgique et obsédante. Mais la concision implique aussi une certaine froideur (peut-être scandinave), un détachement (lui aussi sans doute voulu) et des personnages forts distants, alors qu'on aimerait un tout petit mieux les cerner. Au lecteur, d'écrire les pages complémentaires au gré de son imagination.
Je me rends enfin compte, en écrivant ces lignes pour résumer mes impressions sur l'ouvrage, que je le relirais volontiers. C'est bon signe d'une oeuvre peut-être plus marquante qu'il n'y paraissait.
En conclusion, un auteur à découvrir dans ce roman qui se lit rapidement et dont on attendra avec curiosité les prochaines productions.
Commenter  J’apprécie          30
Un roman qui aborde avec une infinie délicatesse le temps qui passe et les souvenirs d'une existence humaine qui le constituent.
Souvenirs d'une impression, d'un sentiment, d'un instantané de vie, ou ceux d'un regard pas forcément interprété comme il le devrait, d'une jambe ou d'une poitrine de jeune femme aperçues par un adolescent secrètement amoureux mais trop sensible, les non-dits, ce que l'on en devine et ce qu'on en déduit, ceux que l'on garde tout au fond de soi, qu'ils soient bons ou mauvais.

Ce que Proust a cherché à restituer à travers sa recherche du temps perdu monumentalement gavante (n'en déplaise aux puristes), Grondhal le synthétise avec une touchante subtilité sur une toute petite centaine de pages admirables de retenue et de suggestivité, à la portée du lecteur lambda et surtout, à l'échelle humaine.

Une bien belle découverte pour ce choix de lecture qui s'est fait au hasard.
Commenter  J’apprécie          22




Lecteurs (144) Voir plus



Quiz Voir plus

Etes-vous incollable sur la littérature scandinave ?

Qui est l'auteur du roman "Bruits du cœur" ?

Herbjørg Wassmo
Jens Christian Grondhal
Sofi Oksanen
Jostein Gaarder

15 questions
151 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature scandinaveCréer un quiz sur ce livre

{* *}