Citations sur La valse des arbres et du ciel (182)
- Tu ne comprends rien ! Je te parle de toi, bon sang ! La peinture ne s'apprend pas, les leçons ne servent à rien ! Pourquoi prendre des cours avec de mauvais peintre, qui tueront ce qu'il y a de meilleur en toi, qui craignent ce qui est moderne comme la peste car ils ne produisent que des choses figées et sans âme. Les cours ne servent qu'à suivre le chemin tranquille et sans risque que le professeur a emprunté, à s'enfermer dans la même impasse que lui. N'aie pas peur de te mettre en danger, de te casser la figure et de souffrir. Trouve ton chemin seule, tu n'as besoin de personne pour être peintre, regarde ce que tu as à l'intérieur de toi. Et si tu ne vois rien, s'il n'y a rien, arrête de peindre.
Moi, Marguerite Gachet, aujourd'hui mercredi 19 mars 1890, je fête seule mes 19 ans et je me fais la promesse solennelle de quitter cette terre de désolation pour gagner l'Amérique lumineuse, je jure sur la mémoire de ma mère que rien ni personne ne m'en empêchera.
La mansarde qui était dans la pénombre a été soudain éclairée, un rayon de lumière s'est posé comme par magie sur le chevalet et j'ai été saisie par cette vision: une toile représentait des maisons de paysans dont les toits de chaume se confondaient avec les prés étagés, et dans le fond, les arbres en vert foncé se livraient à une valse tourmentée et pleine de complicité avec un ciel de nuages bleutés.
Trouve ton chemin seule, tu n'as besoin de personne pour être peintre, regarde ce que tu as devant toi,ferme les paupières, et peins ce que tu vois à l'intérieur de toi.Si tu ne vois rien,s'il n'y a rien, arrête de peindre.
Plus j'y réfléchis, plus je sens qu'il n'y a rien de plus réellement artistique que d'aimer les gens.
«L'art est si riche, si une personne peut seulement se souvenir de ce qu'elle a vu, elle ne manquera jamais d'alimenter ses pensées et ne sera plus vraiment seule, jamais seule.»
Lettre de Vincent à Théo, 15 novembre 1878
La toile, qui était grise à mon arrivée, parut animée d'un souffle de vie avec ses arbres et son ciel dansant une sarabande endiablée
Comment avais-je pu ? Comment avais-je osé ? C'était le plus grand peintre de notre époque, le plus novateur, et moi, petite prétentieuse, je lui donnais la leçon, comme un maître à un élève, moi qui suis incapable de dessiner une rose ou une pomme. Je me suis crue autorisée à lui dire cela parce qu'il n'était rien, un pauvre peintre obscur à qui personne n'avait jamais rien acheté le moindre tableau et à qui personne n'en achèterait jamais. S'il avait été connu, je ne me serais pas permis de le juger. C'est ainsi qu'on agit en ce monde. Vous n'existez pas pour ce que vous faites, mais pour la place que vous occupez dans la société.
Pourquoi les médiocres se croient-ils autorisés à dire n`importe quoi sur les génies?
Je suis passée mille fois devant ce paysage qui était pour moi semblable à mille autres vallons paisibles, mais ce que je vois n'est ni banal ni paisible, ce sont les blés et les arbres qui vibrent comme s'ils étaient vivants et passionnés de vivre, avec le vent qui les bouleverse, le jaune qui s'agite de partout et le vert qui tremble. (p. 90)