En 1890, 6 765 bacheliers sont reçus en France, dont 93 jeunes femmes, les droits d'inscription s'élèvent à 120 fr.
Les rares lycées de jeunes filles ne préparent pas au baccalauréat, seules les plus persévérantes (et fortunées ) peuvent se présenter en candidates individuelles; cette situation durera jusqu'en 1924.
" En 1887,se souvient Jeanne Crouzet-Bernaben, aux épreuves écrites, sur une centaine de candidats, on remarquait deux robes : encore la seconde était-elle une soutane..."
Lettre de Vincent à Théo, 15 novembre 1878 : « L'art est si riche, si une personne peut seulement se souvenir de ce qu'elle a vu, elle ne manquera jamais d'alimenter ses pensées et ne sera plus vraiment seule, jamais seule. »
Quel mot existe t-il pour exprimer le choc que j'éprouve en voyant pour la première fois un tableau de Vincent ? Je reste interdite, muette, pétrifiée, comme si on venait d'ouvrir l'Arche d'alliance et que je venais d'avoir la révélation, de découvrir ce qui m'avait été caché depuis toujours.
Lettre de Vincent à Théo
Je crois de plus en plus qu'il ne faut pas juger le bon Dieu sur ce monde-ci, car c'est une étude de lui qui est mal venue...Ce monde-ci est bâclé à la hâte dans un de ces mauvais moments où l'auteur ne savait plus ce qu'il faisait, oú il n'avait plus la tête à lui.
Mon frère avait fait sienne l'arme des faibles, il avait appris la ruse ; le silence et le mensonge sont des défenses infranchissables.
J'ai renié Dieu depuis longtemps, je le maudis chaque jour de ma vie et je le maudirai jusqu'à mon dernier souffle.
[...]
Peut-être que Vincent l'a entrevu, mais je ne le crois pas.
Vincent a peint ce monde de façon bien plus belle que lui ne l'a créé.
Pourquoi les médiocres se croient-ils autorisés à dire n'importe quoi sur les génies ? (p. 12)
Nous vivons dans une époque de pisse-copie et de feuilletonistes, plus aucun écrivain n'a de souffle ni de génie.
La lecture de la Bible est la pire des choses pour vous remonter le moral, il faut être désespéré pour y trouver le moindre réconfort. Je m'ennuie à mourir.
Si le tirage au sort lui était favorable, il n'aurait d'autre alternative que d'obéir ou d'être déshérité, ou pire, s'il tirait un mauvais numéro, il risquait de partir trois ans à l'armée d'Afrique. Il préférait la faculté, là-bas au moins, il s'exposait uniquement à mourir d'ennui.