AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,14

sur 3596 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Michel grandit dans une famille partagée entre, d'un côté des pragmatiques avec un pied dans l'Algérie française, et de l'autre des idéalistes. Et il faut s'occuper de Cécile - la petite amie de son grand frère qui s'est engagé dans l'armée -, avec qui il entretient une chaste relation, complice et complexe cependant. Amateur de baby-foot, l'adolescent se réfugie aussi auprès d'une sorte de club d'exilés passionnés d'échec. Ces hommes malmenés par la vie le distraient, et l'interrogent aussi.
L'auteur nous livrent ces vies cassées, bancales. Celle de Michel et celles de ses amis. Parallèlement, ce roman nous permet de traverser l'histoire difficile de la France avec l'Algérie et celle de la Russie bolchévique.
Il est parfois difficile de s'y retrouver dans les amis et les membres de la famille de Michel. le fil de sa vie nous permet cependant de nous plonger dans des pans d'Histoire passionnants, vus à travers des anecdotes tragiques mais criantes de vérité, tout en suivant ses péripéties l'emmenant peu à peu vers l'âge adulte... même si pour cela, il lui faut dépasser des évènements qui lui laisseront des blessures qui auront du mal à cicatriser.
Une grande fresque, touchante.
Commenter  J’apprécie          211
Le club des incorrigibles optimistes fait partie des rares livres que j'ai aimé, sans le savoir avant d'avoir tourné la dernière page à regret. Il fait partie de ces livres dont j'attendais beaucoup - un titre magnifique a malheureusement toutes les chances de venir fleurir ma catégorie "Grandes Espérances" - et qui, par leur style ou leur histoire, m'ont un moment donné fait douter de mon choix.

Dans ce Paris de la fin des années 1950, Michel Marini a 12 ans et deux passions dévorantes : le babyfoot, qu'il pratique avec son ami Nicolas au Balto, un café de Denfert Rochereau, et la lecture, qui manque de le tuer régulièrement, lorsqu'il traverse les rues du Quartier Latin, le nez plongé dans un livre.

Banale, sa vie aurait pu l'être ; la grande Histoire, qui se mêle allègrement à la sienne, vient pourtant en décider autrement. Outre Sartre et Kessel, qu'il fréquente comme deux vieux amis, c'est à travers ce "Club des incorrigibles optimistes" que Michel apprend à grandir et à faire face, pêle-mêle, aux trahisons, défections amicales, déceptions amoureuses et autres problèmes familiaux.

Avec ce livre, le lecteur est plongé dans la guerre d'Algérie, fait face au débat sans fins sur les vertus et les méfaits du colonialisme, en apprend davantage sur la situation des pieds-noirs et surtout, surtout, se heurte à cet Est qui, durant la guerre froide, est venu se trouver un petit coin de libertés à l'Ouest.

La nécessité de survivre, la joie de pouvoir s'exprimer librement, la méfiance qui subsiste pourtant, mais surtout, la déprime dans lequel cet exil forcé a plongé les membres de ce Club particulier, teintent de mélancolie ce livre qui, pourtant, en couverture, nous annonce de l'optimisme.

Et c'est sans doute cette mélancolie déprimante qui m'a fait parfois reposé mon livre pour faire une pause, car la violence, si elle n'est présente qu'en filigrane, n'en est pas pour autant complètement mise de côté ici. Reste que les personnages qui nous accompagnent pendant cette promenade de 700 pages sont attachants, chacun à leur manière, et en particulier Michel, dont le point de vue, retranscrit à la première personne, fait écho à de nombreux tourments universels et intemporels de l'adolescence.

L'écriture fluide aide à une lecture rapide, bien que ces milliards de phrases courtes puissent, à mon sens, desservir le propos lorsque le livre est aussi long, et donc, partiellement descriptif.

Un livre à lire, donc, pour en apprendre davantage sur ces victimes d'une guerre qui, si elle s'est avérée "silencieuse", n'en était pas moins aussi violente que bien d'autres.

(9/52, Challenge Variétés 2015 - dans la catégorie "Un livre choisi pour sa couverture")
Commenter  J’apprécie          210
Voilà un gros bon livre dont il fait bon effeuiller les pages. Michel Marini 12 ans passe une partie de son temps à l'arrière salle du café le Balto, ou quelques réfugiés des pays de l'Est refont le monde, jouent aux échecs ou au baby-foot. Mais de grands auteurs fréquentent aussi ce troquet parisien (Kessel, Sartre). Ce roman d'apprentissage est aussi une photographie des années soixante marqué par le gaullisme. Jean-Michel Guénassia brosse un portrait drôle et touchant de ces hommes qui ont fuit leur pays et les régimes communismes. Michel devra faire la part des choses vues et entendues car chez les Marini le discours est tout autre, on parle politique (fête de l'Huma, PCF, guerre d'Algérie), mais pas avec les mêmes idéaux . Guenassia réussit un roman ambitieux, sans prendre parti , les portraits sont attachants et l'on passe un sacré bon moment au Balto.
Superbement écrit, une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          210
L’histoire se déroule à Paris au début des années soixante du XXe siècle. C’est l’époque de la guerre froide et du Rideau de fer. C’est le temps des réfugiés politiques de l’est. Les réfugiés, ils viennent de la Russie, pardon, de l’Union soviétique, ils viennent de la Hongrie, de la Tchécoslovaquie, de la Pologne. Bref, ils viennent de tous les pays communistes. Ce sont des hommes qui ont dû fuir leurs pays à cause de leurs activités contre le régime, ou parce qu’ils se trouvent suspects par les autorités ou pour quelconque autre raison : ils ont dû sauver leurs vies. Ils ont dû abandonner leurs familles, leurs femmes, leurs enfants. Ils ne peuvent jamais retourner.
Les réfugies de l’est qui habitent à Paris se rencontrent quotidiennement dans l'arrière-salle d’un bistrot. C’est là où se trouve « le club des incorrigibles optimistes ». Ils viennent pour boire un verre, pour discuter et surtout pour jouer aux échecs. Bien que tous parlent le russe, la langue utilisée dans le club est forcément le français. C’est une chose marrante qu’aussi les écrivains Sartre et Kessel fréquentent le club.
C’est un jeune Parisien, Michel Marin, un garçon de douze ans, qui raconte l’histoire. Il joue au baby-foot dans le même bistrot. Un jour, il se trouve par accident dans la salle du club. Malgré sa jeunesse, sa présence a été acceptée par les membres. Au bout d'un certain temps, Michel devient membre du club qu’il fréquente presque quotidiennement. En effet, Michel raconte deux histoires dans le livre : sa propre histoire de sa famille et les histoires personnelles des membres du club.
Michel, un garçon sympathique, a beaucoup des problèmes. Il n’est pas un élève doué à l'école : il s'ennuie et passe tout son temps à lire. C’est pour ça qu’il doit trouver continuellement des excuses et des explications pour masquer les mauvais résultats scolaires à ses parents. Il y a des tensions à la maison, il y a des problèmes entre les familles de son père et sa mère. Il raconte les aventures de son frère aîné qui déserte de l’armée française en Algérie. Il y a des développements avec Camille, une jeune fille importante pour lui qui quand même n’est pas vraiment sa petite amie. En effet, le récit de Michel sur lui-même et sur sa famille est intéressant et amusant. Je crois qu’il pourrait être présenté comme un livre indépendant.
À côté de l’histoire de famille de Michel, il y a des récits des membres du club. Les histoires des hommes qui ont abandonné leurs postes importants chez lui et qui travaillent maintenant comme chauffeur de taxi ou comme gardien de nuit. Leurs récits sont intéressants car ils donnent des images de la vie dans les sociétés communistes du dernier siècle. Chaque histoire personnelle est différente : chaque réfugié a survécu sa propre tragédie.
Je trouve « Le club des Incorrigibles optimistes » un très bon livre. J’aime les narrations de réfugiés politiques de l’est de cette époque. Je lis beaucoup de livres sur l’histoire de la guerre froide, j’étudie un peu les récits des événements politiques de ce temps, donc c’est un thème intéressant pour moi. Le texte du livre est clair et accessible. Malgré les thèmes difficiles, le texte reste léger et il a un sens d’humour. Les personnages sont réalistes et vivants. Toutes les histoires des réfugiés, leurs motifs et leurs aventures, ils sont crédibles. C’est seulement un peu dommage que la fin du livre ne s’occupe plus de la vie de Michel. Bien que le sujet du livre soit le club de réfugiés, la vie de Michel lui-même soit une partie intégrale et complète du livre. Le père, le frère aîné et la petite amie de Michel, ils ont tous disparu de sa vie et le lecteur n’apprend rien sur eux. La vie de Michel a été présentée incomplètement.
Le livre a gagné le Prix Goncourt des lycéens en 2009.

Lien : http://nebulas-nl.blogspot.n..
Commenter  J’apprécie          191
Voici un livre qui, jusqu'à la dernière ligne, vous tient en haleine. Les personnages sont attachants, l'histoire mêlant des faits et des personnages réels aux personnages de fiction est merveilleusement écrite. On sort de ce roman, content et ému. Michel Guenassia a vraiment le talent de conteur.
Commenter  J’apprécie          190
Pour la 150e critique environ, difficile d'écrire quelque chose d'original...
Récit romancé d'une adolescence marquée par la guerre d'Algérie, et la fréquentation assidue d'un bistrot du Quartier Latin (enfin presque, place Denfert), entre parties de baby-foot et découverte d'un club d'échecs informel de réfugiés des pays de l'Est, ce roman plutôt long ne présente pas une écriture très dense. Certes la construction est habile, dans ce va et vient entre le quotidien d'un lycéen à la famille compliquée, plus préoccupé par ses loisirs que par les études, et ces immigrés de l'ère soviétique dont le passé mouvementé est peu à peu révélé. Ce sont eux les personnages les plus marquants du roman, malgré un suspense final un peu éventé, car on se doute bien de ce qu'ils reprochent à Sacha. On se laisse quand même prendre à l'action, qui demeure toutefois légèrement statique, en dépit de rebondissements pas toujours vraisemblables (le grand frère déserteur, la descente de police en plein réveillon, etc). Bref l'ensemble, bien qu'agréable à lire, reste un peu longuet. le principal défaut du roman est de perdre en route la plupart de ses personnages, qui disparaissent simplement de la scène (Franck, Cécile, Nicolas, le père, Camille) et dont on ne connaîtra pas le devenir... En effet le héros, tout comme le romancier, ne semble guère en mesure de "fidéliser" ses amis et relations, qui le quittent sans grand regret. le narrateur, censé être un ado précoce qui veut fréquenter des "grands", manque un peu d'épaisseur humaine, sans vrais copains ni amis, sans "surboums" ni autres festivités de l'époque. On a l'impression qu'il s'agit plutôt d'un adulte quelque peu immature...
Bref une lecture pas désagréable mais qui laisse une légère impression de superficialité, malgré une construction habilement circulaire, de l'enterrement initial à celui de la conclusion.
Commenter  J’apprécie          180
Cet énorme pavé m'a occupé pendant quelques temps, tant sa lecture a été assez éprouvante, pas que je n'ai pas aimé ce livre au contraire, mais il n'est arrivé par moment de ressentir un peu de lassitude et de me demander où l'auteur voulait m'emmener.
Nous suivons Michel, fils d'une famille bourgeoise du côté de sa mère et descendant d'une famille italienne du côté de son père, là commence le mélange de culture que l'on va rencontrer tout au long de cette lecture.
Michel vit son adolescence avec ses rencontres, ses interrogations, ses déceptions, ses ambitions comme pleins d'autres adolescents de l'après-guerre.
Il se rend régulièrement au Balto, bar tenu par un couple d'Auvergnats sympathiques, il y joue des parties de baby-foot avec les copains, mais le voici intrigué par une arrière salle dans laquelle rentre toujours les mêmes personnes. Un jour, il décide d'y rentrer et il va faire la connaissance d'exilés, pour la plupart russe, et découvrir le club des incorrigibles optimistes, club qui s'oblige à être heureux coûte que coûte, l'auteur va nous raconter l'histoire de chacun de ses personnages tout en nous faisant suivre l'évolution de la vie de Michel.
J'ai aimé cette plongée dans l'après-guerre, j'ai aimé découvrir la vie de tous ces exilés, j'ai aimé les personnages, les situations vécues par chacun, j'ai aimé me balader dans Paris, ce que j'ai le moins aimé, c'est le sentiment de longueur que j'ai pu ressentir par moment et le petit manque de suspense, l'auteur n'a pas su éveiller ma curiosité, même si je voulais savoir ce qui arriver à tous ces personnages.
Si les pavés ne vous font pas peur, je vous conseille de lire ce livre, car pour l'amatrice de thriller que je suis, j'ai malgré tout passé un bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          170
Un adolescent du baby boom, des intellectuels du XXe siècle, des soviétiques communistes ou non réfugiés en France et qui se cache, un jeune qui part en Algérie et ceux qui ne veulent plus en entendre parler et bien entendu des histoires d'amour. Ce roman est un condensé d'une époque, tout y est -pour ce que j'en connais. le club des incorrigibles optimistes est un essai ou un documentaire qui ne dit pas son nom et c'est ce qui m'a plus. Les personnages sont très attachants, ont une vraie épaisseur et sont très travaillés, ce qui ne gâche rien. Chaque séance de lecture nous plonge dans le noir et blanc d'une époque où tout semblait possible malgré tout (la guerre froide, guerre d'Algérie, reconstruction d'après guerre etc).
A lire pour se cultiver sans se prendre la tête !
Commenter  J’apprécie          171
Cette histoire est avant tout celle d'une époque, les années 60. C'est une période de l'histoire qui me fascine, la révolution culturelle et sociétale, notamment. J'ai donc suivi avec beaucoup d'intérêt la jeunesse de Michel Marini, qui avait 13 ans en 1960 et que nous suivons jusqu'à la fin de son adolescence. Je me suis trouvé quelques similitudes avec Michel, notamment sa boulimie de lecture mais je crois qu'en ce domaine il me bat dans la mesure où je n'ai jamais marché avec un livre à la main, contrairement à lui (Cela-dit, avec la lecture audio, il m'arrive aujourd'hui de lire en marchant !).

Michel est un gros lecteur mais il a une réelle aversion pour les maths (autre point commun avec moi), ce qui lui crée quelques soucis à l'école. Il adore le baby-foot et c'est en fréquentant un café pour y jouer, qu'il fait la connaissance d'un groupe d'intellectuels de l'Est. Ces gens ont tous quitté leur pays pour cause idéologique. La fréquentation de ces hommes, blessés au plus profond de leur âme mais résolument optimistes (d'où le titre du livre), enrichit peu à peu sa vision des choses et le console de ses chagrins familiaux (ses parents ne s'entendent pas). Nous découvrons, au fil des pages, des histoires personnelles aussi passionnantes que terribles. Il est fait également référence à la guerre d'Algérie, que Michel évoque au travers de l'expérience de son grand frère et d'un ami de celui-ci.

Roman d'initiation et d'aventure, ce roman est passionnant par sa dimension historique. Je vous conseille toutefois d'en prévoir la lecture quand vous avez un peu de temps devant vous (plus de 700 pages tout de même...).

Un bon pavé pour l'été !

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
Commenter  J’apprécie          170
Le Club des Incorrigibles optimistes traite du petit monde des réfugiés de l'Est dans le Paris populaire des années 60. C'est aussi un roman d'adolescence, celle du jeune Michel qui va croiser dans l'arrière salle d'un bistrot une poignée d'hommes, qui ont fuit la Pologne, la Roumanie ou la Russie. Il vont lui apprendre la vie. Il va découvrir l'amour, la politique, l'injustice sous fond de guerre d'Algérie et du rideau de fer.
C'est donc à la fois, une histoire des années 60 et le quotidien et l'apprentissage du jeune Michel.
C'est un roman très ambitieux qui m'a beaucoup plus. Il est très difficile de stopper sa lecture une fois lancée.
Le petit "plus": Sartre et Kessel, entre autres, qui ont leurs habitude dans cette fameuse arrière salle de bistrot.
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (7788) Voir plus



Quiz Voir plus

Le club des incorrigibles optimistes

Comment se nomme le chat du héros ?

Mistigri
Neron
Moustache
Maurice

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel GuenassiaCréer un quiz sur ce livre

{* *}