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4,14

sur 3596 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
700 pages et pourtant... l'impression d'avoir lu plusieurs histoires, plusieurs livres, rencontré plusieurs personnages. Résultats : on ne s'ennuie jamais!
Il a fallu 6 années de travail pour permettre à Jean-Michel Guenassia de nous offrir cette oeuvre. Rappelons que le livre a reçu le prix Goncourt des Lycéens et le prix des lecteurs de Notre Temps. C'est-à-dire que, quelque soit votre âge ou votre parcours, vous serez conquis par cette histoire.
On découvre ou redécouvre la France entre 1959 et 1964, celle de l'après-guerre, celle de la décolonisation, celle prise en étau entre le bloc communiste et les Etats-Unis. Celle d'un jeune homme qui découvre cette France en même temps que nous, lecteurs.
Le roman est profond, autant que les références historiques qui tissent le fil de l'histoire. Mais il sait aussi être léger et drôle à travers les yeux de ce jeune personnage, Michel Marini.
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Un roman épique qui avec justesse brosse le portrait d'une époque, d'un Paris, creuset des espoirs dans l'avenir, des nostalgies du passé, de la rencontre de plusieurs mondes. Un Paris avec ses bistrots, ses cinémas d'art et d'essai, avec Sartre et Kessel, avec le Jardin du Luxembourg et la Fontaine Médicis. Michel Marini, personnage central du roman, est au carrefour familial entre deux mondes, le communisme de la famille de son père, le conservatisme et la défense de l'Algérie française de la famille de sa mère… Il a choisi le monde de son père, personnage attachant mais qui finit par se perdre en raison de l'amour qu'il porte à son fils ainé. Il noue une belle amitié avec Cécile, chaste préface de ses amours futurs avant de tomber vraiment amoureux d'une jeune fille juive, pied noir, avec qui tout avenir semble interdit. Mais le coeur même du roman est ce club des incorrigibles optimistes, ce club d'échecs accueillant en son sein ces nombreux hommes, tous des hommes, exilés et apatrides, déracinés, perdus et élégants qui ont en commun la politesse et l'ironie du désespoir. Guenassia en fait des portraits fins et truculents qui sonnent si juste et qui donne ainsi un portrait impressionniste et attachant du milieu du vingtième siècle. Un bonheur de lecture de plus de 700 pages, jamais lassant, toujours réjouissant…
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Voila un roman ambitieux, mais réussi. C'est l'histoire parallèle d'une famille parisienne "ordinaire", avec ses qualités et ses défauts, et d'un groupe d'émigrés de l'est, Russes, Hongrois, Tchèques, Polonais, qui se retrouvent et devisent dans un café du quartier St Germain. Tout cela est bien fabriqué, et, si l'on ne voit pas d'emblée qu'un certain suspens progressera au fil de la lecture (plus de 700 pages tout de même), celui-ci existera bel et bien, notamment à propos de l'origine d'un des personnages importants. On croisera même Sartre et Kessel, dans ce bar qui est aussi un club, et cela parait naturel. Vraiment, ce livre mérite que l'on y consacre le temps nécessaire. On lui reprochera tout de même un certain parler "moderne": faut-il écrire, par exemple, "faire un baby", pour parler d'une partie de baby foot? Et on précisera à l'auteur que, une DS 19 Prestige, cela n'a jamais existé.
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Pour avoir lu le second roman de Guénassia (La vie rêvée d'Ernesto G.),avant le premier,je savais que j'allais m'atteler à quelque chose de dense.
Même sentiment de départ ; s'accrocher dans la partie "placement des personnages avant d'accéder à la profondeur de l'oeuvre.

C'est un très beau roman que celui-là ,un de ceux qui nous laisse un arrière goût , auquel on repense car il ne peut que marquer.
De nouveau ,c'est une oeuvre historiquement fouillée et etoffée .

Michel ,ce jeune homme sensible et naïf ,est témoin des dégâts moraux causés par la guerre d'Algérie lorsque son frère décide de s'enrôler.
Ensuite,en fréquentant ces hommes de l'est ,membres du "club", il découvre peu à peu comment ces systèmes barbares amochent les êtres.
Ce livre est une énorme fresque de sentiments contradictoires ,entre trahison , survie ,amitié ,amour ,pardon...
Une leçon de vie disant "souvenez-vous , et agissez pour ne plus que ça se reproduise".

Petit conseil , si vous avez du mal au début ,accrochez-vous ,ça en vaut la peine!
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19 avril 1980. C'est l'enterrement de Sartre. Michel Marini retrouve un de ses anciens amis perdus de vue, et rencontré à la fin des années cinquante, alors qu'il avait douze ans, qu'il était une terreur au baby et fan de rock n'roll. Il fréquentait alors le Balto, un bistro parisien, qui abritait un bien étrange club de joueurs d'échecs, tous des russes, polonais, hongrois ou roumains ayant fui leurs pays. C'est un roman d'adolescence qu'a écrit Jean-Michel Guénassia, sur fond trouble de guerre d'Algérie et de Russie stalinienne.

Difficile de résumer un roman (un pavé) si dense tant il y a de personnages et d'histoires qui s'entremêlent ! le héros principal, c'est bien sûr Michel Marini, cet adolescent qui passe son temps à lire, même en marchant, à jouer au baby puis aux échecs, et qui grandit dans une famille compliquée, à la fois "catho" (côté mère) et "coco" (côté père), et qui s'entre-déchire. Heureusement, ses amis réfugiés de l'Est, l'aident à surmonter les dures épreuves de l'adolescence : premières amours, conflits familiaux, le lycée et le bac...

Les autres héros, ce sont donc Igor, Sacha, Imré, Leonid et autres, ces réfugiés soviétiques dont Jean-Michel Guenassia dresse le portrait. C'est à chaque fois l'occasion d'un retour en arrière : comment ce médecin ou ce pilote de l'air héros de la guerre dans leur pays, se sont-il retrouvés pauvres et chauffeurs de taxis à Paris ? Pour quelles raisons sont-il passés à l'ouest, abandonnant femme et enfants, mère et proches, sans espoir de les revoir ? le rideau de fer est construit, on est en pleine guerre froide, et tous ces réfugiés, ceux qui défendent le communisme et Staline et ceux qui le dénoncent, se retrouvent au Balto, pour former le plus improbable club d'échecs parisiens.

Véritable fresque sociale et historique, Jean-Michel Guenassia, nous plonge dans le Paris populaire des années 60 et on suit le jeune Michel Marini, ses doutes et ses premiers émois, avec un agréable plaisir, qui démarre doucement, mais se propage tout au long de la lecture. Je suis enchantée de cette lecture, de ces personnages attachants et de leurs histoires, qui font que j'ai eu du mal à lâcher ce roman, une fois bien dedans.
Lien : http://leschroniquesassidues..
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L'auteur retrace à la perfection l'adolescence d'un garçon au début des années soixante.
Nous suivons l'évolution de Michel Marini sous divers angles.
Durant cette période charnière, tant individuellement que collectivement, ce jeune homme découvre l'amour et sa perte, l'amitié et ses désenchantements, la politique internationale et sa complexité.
Les évènements de sa vie personnelle (divorce de ses parents, départ de son frère aîné, rupture sentimentale) le déboussolent et il trouve du réconfort auprès d'un groupe d'adultes russes ayant fuit l'URSS pour des raisons totalement différentes.
Cette histoire m'a passionnée, même si je n'ai pas éprouvé d'empathie pour certains de ses personnages.
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Ce livre est un sacré bazar.
Et ce pour tout un tas de raisons.

En premier lieu, c'est un livre ambitieux, un livre qui couvre plusieurs années, au moins une dizaine de personnages principaux de toutes nationalités, et l'adolescence tumultueuse d'un protagoniste bouillonnant de curiosité.

Le Club des Incorrigibles Optimistes est une sorte de réunion informelle, dans un café, le plus souvent autour d'un plateau d'échecs, qui rassemble des bras cassés, survivants, exilés et autres intellectuels inattendus. La majorité a fui l'URSS, la plupart ont vécu des aventures complètement romanesques, tous doivent surtout vivre avec le poids des trahisons qu'ils ont commises, envers un proche, un idéal, un engagement.

Petit à petit, au contact de ces vieux loups de mer et autres pirates soviétiques, le jeune Michel glane des conseils, des anecdotes, des cours particuliers sur l'échec et la résilience. Avec les membres du Club, il trouve surtout une forme de réconfort, voire un refuge un peu à l'écart de chez lui, où il peine à composer avec les personnalités en miroir de ses parents, l'ardeur de son grand frère et surtout le spectre des devoirs de maths. Avec les grands, il apprend à l'être, petit à petit, dans un monde qui palpite, en pleine guerre d'Algérie, dans ces Trente Glorieuses impardonnables, à l'orée de changements dont personne ne se doute encore. C'est le Paris des yéyé, des futurs soixante-huitards, d'une jeunesse qui veut à nouveau danser, des injustices qui ne semblent jamais vouloir s'épuiser. C'est une histoire d'amitiés, souvent conflictuelles, de débats, souvent idéologiques, de disputes, souvent sans gravité, de parallèles dressés entre l'historique et le personnel sans dissonance aucune.

Ce roman impressionne surtout par sa construction, d'une complexité assez remarquable sans que pour autant elle n'égare le lecteur - quand bien même les intrigues secondaires se multiplient et enchevêtrent. Les cent premières pages peuvent paraître un peu longues, et saisir toutes les ramifications de l'intrigue demande une certaine attention, mais le tout est porté par un tel dynamisme et un ton si enlevé qu'il est difficile de ne pas se laisser emporter. Les personnages, bien qu'assez nombreux, jouissent tous de leur histoire, leurs défauts, leurs objectifs et leurs moments de gloire ; les dialogues sont soigneusement travaillés, l'humour est omniprésent, et chaque chapitre est l'occasion d'une référence bien sentie à un ouvrage, un fait historique, un film ou encore une chanson. C'est un roman qui bouillonne de curiosité, de l'autre, de soi, de l'art, et qui parvient à diffuser une espèce d'avidité du reste du monde en un mot géniale.

On se prend à suivre le chemin quelque peu chaotique de Michel vers la maturité, le long d'un parcours beaucoup trop romanesque pour paraître réaliste ne serait-ce que l'ombre d'un instant, mais immensément attachant. le Club mérite la masse de critiques positives qu'il a recueillies à sa parution, ainsi que sa réputation d'ouvrage dense, réjouissant, hilarant et formidablement bien documenté. Seul regret : un côté "fouillis" qui a son charme, mais tend à rendre les transitions trop rapides et certains passages un peu déstabilisants.


Lien : https://mademoisellebouquine..
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Un livre lu il y a plusieurs années, mais qui reste étonnamment présent dans ma tête, notamment quand je me balade entre la montagne Sainte-Geneviève, le faubourg Saint-Jacques et le boulevard Saint-Michel, surtout aujourd'hui, journée sans voiture !!
Un style agréable, un côté sensuel, un livre ou il m'arrive de retrouver des sensations que j'ai pu vivre dans ma jeunesse, des lieux que j'ai fréquentés.
Un parcours d'enfance et d'adolescence au milieu de la population cosmopolite du 5ème arrondissement des années 60 : on est captivé par les péripéties que raconte l'auteur.
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J'avais adoré le Club des incorrigibles optimistes à sa sortie en 2009, et j'ai trouvé le même bonheur à le relire quinze ans plus tard. Il réunit toutes les qualités d'un excellent roman : l'écriture est limpide, s'adapte à tous les registres, mais n'est jamais plate. L'adolescence de Michel Marini donne à l'auteur l'occasion d'évoquer avec précision et justesse la vie quotidienne et la mentalité au début des années soixante ; tout y est, l'éducation, les relations au sein de la famille avec les heurts dus à la différence des milieux sociaux d'origine, la vie scolaire, les séances de baby-foot avec les copains, les premiers flirts, mais ce n'est là qu'un aspect. L'intérêt est relevé par les références aux réalités politiques de l'époque : la guerre d'Algérie vécue à travers le rapatriement en catastrophe de Maurice (l'oncle de Michel) accompagné bien sûr de toute sa famille et surtout à travers Franck, le frère aîné de Michel. Ses réactions aussi imprévisibles qu'incontrôlables l'entraînent dans une aventure tragique qui a des conséquences sur tous les membres de la famille, en particulier sue la cohésion du couple de ses parents, et sur sa petite amie Cécile qui, déjà malmenée par la vie se retrouve dans une grande solitude et qui devient alors très complice avec Michel, l'initiant au monde adulte. Et puis, il y a bien sûr ce groupe de dissidents venus depuis l'autre côté du rideau de fer, ou exilés, ou déjà réfugiés avant sa construction. Ils ont quitté leurs pays d'origine, tous en danger de mort. Mais malgré leurs destins brisés, Jean-Michel Guénassia, doté d'un humour très efficace, fait souvent rire son lecteur. Même si le roman est long, on ne s'ennuie jamais et on a du mal à interrompre sa lecture. Et jusqu'au bout on en tire un infini plaisir sans compter qu'il brille comme un hymne à la vie, à la tolérance et à la liberté.
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formidable ! formidable ! formidable !
A un point que j'ai envie d'étudier la Russie des années 60...
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