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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus de dix ans après, les personnages du « Club des incorrigibles optimistes » sont de retour pour nous plonger dans une fresque des années 1960 à nos jours habitée par des personnages éminemment romanesques ballottés par l'histoire : celle de l'Algérie d'après la décolonisation, celle d'Israël, tout jeune pays encerclé par ses voisins arabes, celle de l'URSS qui passe d'une dictature féroce à la glasnost et à la perestroïka avant d'éclater.
Alors que Michel, le principal narrrateur désormais âgé de 17 ans, aspire à la liberté et à rejoindre sa petite amie partie en Israël, d'autres, mus par des idéaux, rêvent de les mettre en pratique. C'est le cas de Franck, le frère de Michel, qui participe à la reconstruction de l'Algérie en espérant que le socialisme y triomphera. On connaît la suite...
En pointant du doigt les trahisons, les amours perdues, les désillusions, les regrets et la cruelle confrontation à la réalité et à la complexité du monde, le dernier roman, difficile à résumer, du brillant conteur qu'est Jean-Michel Guenassia ne se distingue pas par son optimisme. Car il n'est que le récit de l'aveuglement et de la vanité des hommes qui ne pourront trouver la paix que dans le pardon. Il souligne aussi combien nous avons besoin de croire. Même si nos convictions ne sont que des chimères aliénantes. La société de consommation, qui émerge timidement, emportera presque tout pour devenir une nouvelle religion.
Parallèlement à la soif de bien-être, ersatz du bonheur, les femmes rejettent le modèle patriarcal bousculant la gent masculine dans ses certitudes.

EXTRAITS
- le plus important dans la Terre promise, ce n'est pas la terre, c'est la promesse.
- Nous ne sommes pas le peuple élu, c'est un bobard, nous sommes le peuple élu par la haine des autres.
- A croire que c'est l'ignorance qui fonde le bonheur.
- Nous avons cru être un peuple uni parce que nous haïssions les colons plus que nous-mêmes.
- On existe parce qu'on se souvient.
- Il fallait tout changer pour que rien ne change.
- Les juifs ont un besoin vital d'accomplir leur aspiration millénaire. Ce n'est pas seulement leur devoir, c'est organique à leur identité.
- C'était la nature des révolutions de mal finir et de broyer ceux qui y avaient cru.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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600 pages de bonheur ! Quelle joie de retrouver les personnages présents dans le club des incorrigibles optimistes, même si l'auteur s'est recentré autour de quelques-uns en laissant les autres à la marge. le tout est plus tourné vers Michel et Franck, les deux frères et leur vie d'adulte. On suit également Igor, l'ex-médecin russe et frère de Sacha. Par contre, le roman est si dense et foisonnant qu'il me paraît difficile, voire impossible de le résumer en quelques lignes ! LC'est 25 ans de vies croisées qui sont racontés, avec des destins surprenants, des histoires de familles et de liens qui se resserrent, se distendent, ou se cassent le tout toujours remis dans le contexte politique et social des périodes évoquées.
Alors, un seul conseil, si vous avez aimé le club des incorrigibles optimistes, ne passez pas à côté de la suite, Les terres promises !

Lien : https://deslivresetmoi72.wix..
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J'avais beaucoup aimé le Club des Incorrigibles Optimistes il y a une dizaine d'années , allais-je retrouver le même plaisir avec cette suite ?

Cette fois nous retrouvons nos deux frères Marini, Michel et Franck, leurs parents, leurs petites amies , mais aussi Igor, Leonid, et quelques nouveaux personnages rencontrés au cours de leurs pérégrinations.
Et des pérégrinations il y en a ! Alger, Tel-Aviv, Moscou, Saint Petersbourg, Rome, Florence, Prague....Il faut dire que le roman couvre une quarantaine d'années , de 1964 au début des années 2000, et s'attache aux pas de Franck, Michel et Igor principalement, lesquels sont à la poursuite de leurs amours, leurs familles mais aussi leurs rêves et leurs idéaux.
Première « Terre promise » : Israël. Michel y va seulement pour retrouver sa Cecile et nous découvrons avec lui les kibboutz israéliens et faisons même un bout de route avec un certain Bernard Senders « mais tout le monde m'appelle Bernie » ! ( p 246) . Avec Igor et Leonid c'est la recherche de l'identité juive et le processus de l'Alyah (immigration vers Israël des Juifs de la Diaspora) qui est développé mais aussi les désillusions des deux hommes. La deuxième « Terre promise », c'est celle qu'a choisi Franck, l'Algérie indépendante d'après juillet 1962, celle où tout est à construire , pour une société plus juste, plus humaine et une vie plus digne pour le peuple algérien. C'est son Credo.... mais comme le dit un des personnages «  nous étions préparés à la guerre, pas à la paix » et, incompétence économique, compromissions et corruption mettront à mal ses convictions généreuses. J'ai trouvé cette partie très intéressante. Beaucoup de livres et de romans ont été écrit sur la guerre d'Algérie, les pieds noirs, les harkis mais c'est la première fois que je lis un roman qui parle vraiment de la construction de l'Algérie post-coloniale et des énormes difficultés rencontrées après le départ forcé ou volontaire de tous les Français qui faisaient « marcher le pays » . L'histoire des ascenseurs en panne à l'hôpital que personne ne sait réparer , pour anecdotique qu'elle soit, est assez parlante !
Enfin, dernière « Terre promise » mais dont l'illusion est déjà dissipée à l'époque du roman, l'URSS , celle des refuzniks empêchés d'émigrer , celle d'Andropov puis de la pérestroïka et finalement de l'effondrement du bloc de l'Est . Apparaît alors une Russie où la ferveur religieuse a remplacé l'utopie politique et la fin du roman verse dans un mysticisme qui ne m'a pas vraiment convaincue....
Peu de choses sur la France de l'époque, sinon la montée du consumérisme avec l'apparition des grandes surfaces de meubles et équipements ménagers et l'apparition des revendications féministes ( pas ce qui est le mieux traité mais bon..)

Au final, une fresque très vivante, aux multiples rebondissements, sur les illusions perdues, la confrontation du rêve et des réalités, qui mélange fiction et réalité historique, qui se lit avec plaisir mais pour moi un peu en dessous du premier roman.
( je précise qu' on peut lire celui-ci sans avoir lu le premier..même si c'est dommage !)
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On retrouve dans cette suite du Club des incorrigibles optimistes la plupart des personnages pivots du premier roman (publié douze ans plus tôt) auxquels s'ajoutent quelques nouveaux venus apparaissant au fil de l'histoire : celle-ci se déploie sur quatre décennies, de 1962 à l'aube des années 2000. Mais Michel Marini, le collégien puis lycéen parisien qui s'était agrégé au groupe des expatriés d'Europe centrale ou orientale, perd peu à peu la prééminence en tant que personnage principal au profit de son frère aîné Franck et d'Igor, le médecin russe réfugié à Paris, âme du Club. le parcours de Michel, somme toute, est plutôt linéaire et classique, malgré quelques aléas, alors que les destins de Franck et d'Igor n'ont rien d'ordinaire. C'est à eux que s'applique l'expression "terres promises" : pour Franck, militant communiste (et néanmoins admirateur de Charles de Foucauld), russophone, meurtrier par accident, déserteur, c'est l'Algérie indépendante, pays à inventer où toutes les compétences, toutes les convictions sont bienvenues ; pour Igor, d'ascendance juive bien que foncièrement athée, c'est Israël. Et en fin de compte, pour les deux, à cause des convulsions de l'Histoire ou au contraire de sa marche silencieuse occultant les transformations, ce sera la Russie.
Corollaire de l'accent mis sur ces personnages – adultes, puis âgés –, le ton du roman est moins léger que dans le premier, et le cadre spatial, encore assez parisien au début, se déplace hors de nos frontières. L'explicitation de l'arrière-plan historique occasionne quelquefois des paragraphes un peu scolaires, heureusement vite éclipsés par le récit narratif. Remarquons pour finir que les figures féminines, si elles ne sont pas les héroïnes, jouent cependant un rôle fondamental car la quasi-totalité d'entre elles revendiquent leur liberté de pensée et d'action.
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Guenassia Jean-Michel – "Les Terres Promises " – Albin Michel, 2021 (ISBN 978-2-226-45407-2) – format 22x15cm, 614p.

Comme le proclame le bandeau, ce roman marque le "retour des incorrigibles optimistes", et toute la promotion éditoriale est articulée autour du précédent succès que fut "Le club des incorrigibles optimistes" (publié en 2009), roman qui m'avait bien plu (cf recension).

Ce récit met en scène les mêmes personnages, en imaginant ce que fut leur destinée entre 1964 et l'effondrement du mur de Berlin en 1989. le souffle épique reste présent, un peu amoindri toutefois, mais les rebondissements incessants tiennent le lecteur en haleine, de telle sorte que le texte se lit quasiment d'une traite.

Aux yeux des gens de sa génération (qui est également la mienne), l'auteur a fait des choix drastiques : grâce lui en soit rendu, il nous épargne les traditionnelles sottises sur "mai-68" qui n'est guère évoqué (ouf!).
L'avènement de la société de consommation et du spectacle n'est qu'effleuré avec les personnages de Paul et de sa compagne (qui créent une chaîne de magasins d'électroménager et audio-visuel évoquant à la fois Darty et la FNAC), sur un ton d'ailleurs plutôt favorable (ce phénomène marque pourtant le début de l'abrutissement généralisé via les écrans, ainsi que la destruction du petit commerce de proximité), sans oublier l'éloge pour le moins bizarre d'un pur produit du pire show-biz comme Claude François, ses "claudettes", ses boîtes de nuit ; l'auteur n'a d'ailleurs aucune distance critique face à la destruction massive des cultures populaires en cette époque de massification et de standardisation par le bas.

D'autres phénomènes cruciaux sont passés sous silence ou fort peu évoqués : l'immigration massive de la main d'oeuvre maghrébine et sub-saharienne vers les pays dits développés (privant les pays d'origine de la part la plus dynamique de leur population), la mise en place de la bureaucratie bruxelloise dite européenne, la guerre du Vietnam (omission fort étonnante lorsqu'on se rappelle l'importance des mouvements de protestation qu'elle suscita dans le monde entier), l'émergence spectaculaire de l'Asie dans le domaine des technologies de pointe (la légende du robot ménager made in Japan ou Taïwan, réputé infaillible), l'avènement de la pilule contraceptive ; dans les pays occidentaux, la destruction des bassins industriels, ainsi que celle de l'agriculture traditionnelle remplacée par un productivisme agricole catastrophique, véritable désastre écologique, ou encore le développement de l'hyper-urbanisation tentaculaire enfermant les gens dans des loisirs plus bêtifiants les uns que les autres etc etc.
L'auteur a fait des choix, certes, mais l'absence de toute allusion à ces phénomènes caractéristiques de ces décennies fait que ses personnages semblent quelque peu hors-sol, parfois très éloignés des débats qui animaient précisément les cercles intellectuels et politiques ici mis en scène.

En revanche, il centre son récit sur "les Terres Promises" de cette époque, l'Algérie d'une part, Israël de l'autre. Pour ce qui concerne l'Algérie, Guénassia dresse un portrait sans fard de la catastrophe abyssale que représenta – pour le peuple algérien lui-même – cette pseudo "indépendance" obtenue par des gens totalement incompétents, ayant délibérément provoqué la fuite (la valise ou le cercueil) de toute la population qualifiée, se retrouvant pieds et poings liés par les "pays frères", et dépendant finalement des subsides versés par l'ancien colonisateur, abondamment détournés par les nouveaux maîtres avides de s'enrichir – il reste à écrire une véritable histoire du FLN, mais la tâche est probablement impossible : un futur gouvernement algérien ouvrira-t-il un jour ce qu'il reste des archives, à supposer qu'il y en ait ?

En contrepoint, l'auteur suit certains de ses personnages ayant émigré vers l'État d'Israël (créé en 1948) : il se montre particulièrement indulgent, reprenant la justification de l'expulsion des palestiniens par la catastrophe que fut la Shoah. La description de l'un ou l'autre kibboutz reste fort lacunaire (dans ces années-là, une mienne cousine y avait suivi son compagnon, pour en revenir totalement désillusionnée).
En toile de fond subsistent tout de même les pays communistes, plus particulièrement l'URSS et la Tchécoslovaquie, dont sont originaires certains des "incorrigibles optimistes". Là encore, le tableau dressé est tout à la fois réaliste mais fort lacunaire (j'ai moi-même vécu derrière le rideau de fer).

Ces réalités géopolitiques de l'époque sont exposées par le biais des biographies singulières de chacun des personnages principaux, y compris dans leur vie intime.
De ce point de vue, le récit témoigne d'une certaine faiblesse, pratiquement tous les couples mis en scène subissant le même cheminement d'échec répété (abandon, disparition pure et simple, erreur etc). Les personnages féminins les plus développés sont quasiment tous négatifs, Guénassia ne va pas se faire beaucoup d'amies, bien qu'il évoque constamment les théories pseudo-féministes les plus répandues dans les cercles bobos actuels (cf la caricature mise en scène par exemple p. 281-282 ou encore p. 482) : dès cette époque, les théories beauvoiriennes avaient certes séduit la mince couche intellectuelle de la population, mais je ne me souviens guère qu'elles aient été aussi répandues dans la population générale que Guénassia ne nous le présente ici (il faudrait vérifier), sachant qu'il commence plutôt par évoquer – sous un angle tout à la fois critique et humoristique – le "bonjour tristesse" de Sagan (sorti en 1954) ou le "Jules et Jim" de Truffaut (sorti en 1962).

Dernier trait caractéristique de ce roman : la plupart des personnages terminent leur parcours par une illumination religieuse. C'est certes fort louable et courageux dans un pays comme la France où le crétinisme anti-religieux, fondé sur une ignorance de plus en plus abyssale, connaît un succès croissant (au point de rendre impossible la compréhension et l'entente avec les populations musulmanes de plus en plus nombreuses), mais en l'appliquant à presque tous les personnages, cela devient peu crédible...

Lecture des précédentes parutions de cet auteur  : "Le club des incorrigibles optimistes" (publié en 2009, voir recension), "La vie rêvée d'Ernesto G" (publié en 2012, voir recension), "La valse des arbres et du ciel" (publié en 2016, voir recension).
En attendant la suite...


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Toujours aussi passionnant que le précédent volume "Les incorrigibles optimistes". Les personnages croient en un "avenir radieux" auquel ils consacrent toute leur énergie à le construire, même au prix de leur renoncement familial. Et puis, vient le temps des désillusions et des regrets. Un grand roman que j'ai beaucoup aimé et apprécié.
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LES TERRES PROMISES, Jean-Michel GUENASSIA, Ed. Albin Michel mars 2021


SYNOPSIS : Michel, Franck et Igor. Trois hommes avec trois destins différents : pour l'un c'est Israël, le second l'Algérie, et le troisième l'URSS. de 1964 à l'écroulement du mur de Berlin, l'auteur nous relatent trois vies riches en rebondissements, secouées par la guerre d'Algérie, le communisme et l'essor du consumérisme.

UNE FRESQUE très intéressante et historiquement très honnête. Un passage m'a frappée, p 288, qui résume en 16 lignes le drame de la guerre d'Algérie. Néanmoins, 610 pages c'est un peu long, et je suis restée septique sur la destinée de Michel.
4/5
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Persuadée d'avoir lu "Le club des incorrigibles optimistes", je le suis lancée à la poursuite des aventures de ces fameux optimistes. Et bien non, si la couverture m'était étrangement très familière, j'ai découvert les personnages. Qu'à cela ne tienne, ce n'était pas un souci pour raccrocher les wagons, mais c'est peut-être ce qui m'a manqué pour trouver les protagonistes touchants. Je retiens l'histoire de deux trèfles (deux frères) que la vie a séparé et qui vont faire des rencontres qui vont faire des rencontres les amenant à des parcours de vie différents mais jamais si éloignés.
C'est une partie de notre histoire qui nous est comptée à travers ces vies romancées et j'ai réellement apprécié cette partie.
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