Kiffe kiffe demain

Livre rafraîchissant et surprenant dans le langage de la cité, Faiza reflète avec beaucoup d'humour sa naïveté (?) et sa rage. Enfin une vue d'un autre angle ! Bravo Faïza !

Une belle surprise : un titre peu inspirant qui peut repousser mais un roman drôle, lumineux, profond aussi. Doria, d'origine marocaine vit à Livry Gargan dans le 93. elle raconte son quotidien, les difficultés matérielles, les visites des assistantes sociales, psychologues, conseillères d'orientation, le collège, les relations avec sa mère, ses flirts, ses voisins, la banlieue avec beaucoup d'humour et un recul surprenant pour une très jeune fille (19 ans à l'époque de l'écriture de ce récit).

Ce livre c'est l'histoire de Doria, elle se livre sans fard sur sa vie, son quotidien dans sa petite cité.
Une lecture fraîche et percutante avec un phrasé- parlé qui nous donne l'impression de rentrer dans la peau de la narratrice.
Tout y passe dans ce roman : drogue, pauvreté, assistante sociale, amour, désillusions....
Doria est extrêmement touchante et attachante. Elle a une vision assez juste des choses.
Une jeune fille pleine d'attente sur son avenir et qui m'a fait rire avec ses réflexions.
J'ai beaucoup aimé ce roman, une jolie lecture .

Ca alors!!!! Ce livre, je l'ai déjà luil y a quelques années et il n'apparait pas dans mon babelio!!! ;-)
Donc, je viens de le relire, parce que j'en gardais un très bon souvenir et que je voulais me refrotter à ce style. Deuxième lecture très fidèle à mon souvenir. D'abord parce que j'adore ce genre de bouquin "j'écris comme je parle" : que je me sens plus proche de la narratrice avec ce "je" et ce parler un peu précaire parfois, avec des expressions de "rue" (bon, là, en 2018, y'en a qui commencent à dater un peu... c'est le problème!). Il n'y a rien d'original, on accompagne Doria pendant quelques mois dans sa vie, on traverse son quotidien d'assistantes sociales, de psy, sa vie au collège, sa vie dans a rue, sa vie avec les voisins... Et entre le début et la fin, on ne peut pas dire qu'il y ait des tas de changements, oui, elle va un peu mieux dans sa vie, elle a retrouvé un peu de confiance en elle, et en même temps sa mère aussi puisqu'elle s'est alphabétisé et qu'elle a trouvé un boulot.
Faïza Guène est très forte pour poser son décor, un décor réel, et broder son quotidien dessus sans qu'il y ait de longueurs ou quoi que ce soit. L'histoire qu'elle raconte, c'est l'histoire d'une fille comme une autre, mais elle le fait avec une gouaille jouissive.
Si je devais faire une sorte d'"arbre" généalogique de tous ces bouquins comme ça, (beaucoup en littérature jeunesse) écrits "comme j'te parle", je dirai que le père, le grand-père, l'initiateur, serait Momo, Momo de "la vie devant soi" de Romain Gary : à ceci prêt, près? que chez Gary, la recherche littéraire va de pair avec l'écriture "com'j'teparle" : exemple : Doria au lieu de prononcer Karine va dire Karim ; de même elle rapporte des paroles de sa mère dites avec l'accent maghrébin, c'est drôle! Chez Gary, Momo fait le même genre de "faute" (pour prononcer proxénète par exemple) mais là où ça va plus loin c'est que mal comprendre certains mots va le conduire à avoir une vision de la vie changée.
Bref.
Donc il faut vraiment que j'en trouve d'autres à lire, des Faïza Guène!

Livre haut en couleur qui se lit rapidement. Plein d'humour (noir), de rires (jaunes) et de bleus au coeur.
(Oui je me crois maligne)

Premier roman de Faïza Guène, « Kiffe kiffe demain » est le récit de la vie sociale d'une cité HLM de Seine-Saint-Denis. À travers le regard d'une adolescente pleine d'humour et de bon sens, on happés par le détail des relations entre les membres de cette micro-société. Faïza Guène impose son style et en fait une marque littéraire nouvelle, dénuée de fioritures ; en résulte un livre qu'on lit d'une traite avec grand plaisir !

Sur le livre et pourquoi j'ai décidé de le lire

Dans ma trajectoire littéraire de cette année, je mets l'accent sur des auteurs que je ne connaissais pas avant. Faïza Guène correspondait exactement à mes attentes car complètement inconnue. le titre de son ouvrage me disait quelque chose.

Comme souvent pour les écrivains, ils écrivent sur ce qu'il leur est proche. Très souvent c'est sur leur propre vie. En me penchant sur la bio de Faïza, j'ai observé d'énormes similitudes entre elle et son personnage : ses origines, son lieu de résidence, son parcours académique…

Résumé (quatrième de couverture):

Doria a 15 ans, un sens aigu de la vanne, une connaissance encyclopédique de la télé, et des rêves qui la réveillent. Elle vit seule avec sa mère dans un quartier dit « sensible » depuis que son père est parti un matin trouver au Maroc une femme plus jeune et plus féconde. Ca, chez Doria, ça s'appelle le mektoub, le destin : « Ca veut dire que quoi que tu fasses, tu te feras toujours couiller. » Alors autant ne pas trop penser à l'avenir et profiter du présent avec ceux qui l'aiment ou font semblant. Sa mère d'abord, femme de ménage dans un Formule 1 de Bagnolet et soleil de sa vie. Son pote Hamoudi, un grand de la cité qui l'a connue alors qu'elle était « haute comme une barrette de shit ». Mme Burlaud, sa psychologue, qui met des porte-jarretelles et sent le Parapoux. Les assistantes sociales de la mairie qui défilent chez elle parfaitement manucurées. Nabil le nul qui lui donne des cours particuliers et en profite pour lui voler son premier baiser. Ou encore Aziz, l'épicier du Sidi Mohamed Market avec qui Doria essaie en vain de caser sa mère. Il se mariera sans les inviter? Peu importe, « Maman et moi on s'en fout de pas faire partie de la jet-set ».
Kiffe kiffe demain est d'abord une voix, celle d'une enfant des quartiers. Un roman plein de sève et d'humour.

Avis :

Pour quelqu'un comme moi qui suis complètement éloigné du monde des cités et des banlieues, ce livre suppose un contact plus réel que celui auquel j'ai eu droit jusqu'à présent à travers la télé et les films. Cette visite guidée se fait à travers une jeune fille qui habite seule avec sa maman.

La vie de ces deux femmes n'est pas toujours rose mais l'auteur nous la montre sous un ton humoristique. Tout au long des chapitres, nous apprendrons sur les peurs, les envies, les désirs cachés de ces deux femmes ainsi que sur leurs rapports avec le reste des personnages du quartier et de la société.
Le livre nous montre ce que nous connaissons déjà, c'est-à-dire, comment les sociétés sont divisées en classes sociales étanches. le passage des unes aux autres n'est pas impossible mais il n'est pas souhaité, du moins pas dans les deux sens. Dans le roman, seuls l'assistante sociale et, peut-être, les professeurs, osent franchir timidement la frontière qui les sépare des cités.
N'hésitez pas à lire ce livre, malgré un langage un peu jeune auquel vous n'êtes pas très habitués. Vous le lirez d'autant plus vite qu'il est très accrocheur.

Côtés positifs et négatifs:

J'ai aimé le style jeune plutôt réaliste. En revanche, je pense qu'il est passé au tamis d'une adulte. Évidemment, une jeune ne parle pas exactement comme ça, mais je crois que ça doit y ressembler.

Les imitations de l'accent de la mère m'ont fait rire. La jeune Doria se moque de ses maladresses linguistiques. On oublie souvent que lorsqu'une personne parle avec un accent étranger, derrière il y a une autre langue étrangère. Il y a une richesse.

J'ai apprécié que tout dans le livre ne soit pas négatif. Un message positif s'en dégage, à savoir, que l'effort et la ténacité peuvent payer et faire progresser les personnes motivées. Et, qui plus est, à travers les études et le travail. J'estime que ce sont des valeurs qui manquent dans la société et chez les jeunes.

À conseiller: Oui

Je le relirai: oui.

Note : 9

C'est le premier roman de Faïza Guène. Au début, je l'ai trouvé un peu moins pertinent que les autres, mais très vite, j'ai retrouvé la Faïza Guène qui sait appuyer là où ça fera mouche. Doria a un avis sur tout et tous. Ses observations faites en un style vivant (parlé), fluide, enlevé, avec quelques piques, sont très intéressantes à lire. Par le biais de son héroïne, la romancière s'applique, comme à son habitude, à casser les clichés. Par exemple, Hamoudi a passé plusieurs années dans l'illégalité. Cela ne veut pas dire qu'il ne fera pas tout pour se ranger.
Autre exemple: la mère de Doria est illettrée et au départ, sans ressources. Cela ne fait pas d'elle un parasite de la société.
[...]
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Doria nous invite dans son monde. Elle nous entraine dans sa vie avec sa mère qu'elle vénère. Tous y passe. C'est plein d'humour, de pudeur de tendresse

Kiffe Kiffe demain raconte la vie quotidienne d'une adolescente âgée de 15 ans. J'ai beaucoup aimé ce roman pour son langage familier et pour son humour. On se met complètement dans la peau de l'adolescente.