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EAN : 9782081409040
272 pages
Flammarion (13/09/2017)
3.77/5   20 notes
Résumé :
"Je n'ai pas de certitudes mais, en témoignant de ces années, en disant la manière dont je les ai vécues et les fait vivre sur le papier ou par les ondes, par la plume ou le micro, je voudrais tenter d'en éclairer le cheminement. Je voudrais laisser un état des lieux à ceux qui nous succèdent, à ceux qui se cherchent une feuille de route dans ce brouillard mondial et dont la vie sera infiniment moins facile et belle que la nôtre, celle des soixante-huitards."
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Tout à trac, disons-le, je n'ai pas lu ce livre !
J'avais la ferme intention de le lire, ou, tout au moins, de le placer en haut de la pile d'ouvrages non lus qui, dans un coin de mon salon, penche toujours dangereusement du côté où elle va tomber.
Mais finalement je ne le lirai pas.
Peut-on critiquer un livre que l'on n'a pas lu ?
Je pense que non.
Alors, je vais raconter ma soirée d'hier ...
Hier soir, Mr Guetta, l'auteur du livre en question, était à Vannes l'invité de "la Maison de l'Europe", d'abord pour une séance de dédicace en librairie, puis pour présenter son livre en fin d'après-midi lors d'une conférence au "Palais des Arts".
Le rendez-vous était tentant pour le fidèle auditeur de France-Inter que je suis.
Le rendez-vous fût donc pris ... pour un peu plus de deux heures de fines et judicieuses analyses journalistiques et géopolitiques !
La soirée se divisait en deux parties :
- une première où Mr Guetta était interviewé par un membre de « la Maison de l'Europe » ...
- une seconde où il répondait aux questions des spectateurs ...
J'ai suivi attentivement le propos.
Et il m'a semblé qu'il n'était pas au niveau que l'on pouvait espérer.
Je l'ai suivi avec attention et intérêt, mais aussi avec beaucoup de perplexité et d'agacement.
Il serait vain, et un peu tard, de me faire le contradicteur de ce propos.
Je ne le ferai pas.
Mais tout même, Mr Guetta, l'on ne peut sérieusement prétendre que lorsqu'en 1968 les premiers troubles s'annoncèrent, la société était figée depuis le XIXème siècle.
Ce serait nier la profonde transformation que la première guerre mondiale y traça de son sanglant sillon ...
Ce serait nier le Front populaire ...
Ce serait nier tellement de choses.
Seulement, hier soir, c'était la fête à Baby-boom !
Youpla boum !
La déception m'est venue de n'être pas au coeur de cible.
Aujourd'hui, moins de morale qu'hier, plus de divorces !
Ce ne serait ni de la faute à Voltaire, ni de celle à Rousseau, ce serait de la faute de Dieu qui s'est enfui de nos vies ...
Ce ne peut être, bien sûr, de la faute de cette société individualiste et consumériste installée par les "glorieux" enfants de 68 ... qui auraient oublié, entre deux listes de courses, de dresser celles des choses à respecter.
Aujourd'hui moins de moral qu'hier !
En sommes-nous bien sûrs ?
Et puis toujours ressasser les vieilles peurs, celle de l'extrême droite, celle de la guerre pour justifier une Europe que vous avez comparée à un TGV prenant de la vitesse ...
Mais heureusement, dites-vous, leurs enfants, et leurs petits enfants, vont se saisir du monde ... que les baby-boomers ont tant de mal à lâcher !
Ça vous ne l'avez pas dit !
C'est moi qui l'ai rajouté.
Mais ces enfants arrivent aujourd'hui bientôt à l'âge de la retraite.
Et ce monde bien décati n'intéresse guère des petits-enfants qui le veulent assurément différent et certainement meilleur ...
Tout cela pour dire ma déception.
L'exposé était partisan, passéiste et par trop générationnel.
Je ne lirai pas le livre ...
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Décevant
J'aimais bien les chroniques de Bernard Guetta sur France Inter dans lequel je me retrouvais entre autre dans un engagement européen qu'il présentait comme nécessaire. La suite a démontré qu'il n'avait pas complètement tort. Je n'étais pas fan de son élocution et de ses phrases alambiquées mais je pensais en me l'achetant que ce livre offrirait le témoignage concret d'un journaliste en poste à Varsovie ou Moscou durant la guerre froide. Bref, passionnant sur le papier. Mais en fait pas tant que cela, le style est un peu lourd, on a une démonstration de sa clairvoyance un peu ampoulée et cela reste bien trop abstrait à mon goût. Je veux dire par là que lisant le témoignage d'un journaliste durant les années 1980, je ne souhaite pas lire une autre livre qui s'appellerait "1980-1989. Un bloc de l'Est sous tension". En ce cas je lis directement un historien...Bref un ouvrage ni assez théorique, ni assez concret et d'une lecture inégalement agréable.
Reste le message, toujours d'actualité n'est-il pas ?
Quant à connaitre l'ambiance à Moscou dans les années 1980, cela existe, étais-je bête, c'était la Maison Russie de l'indépassable le Carré.
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De Bernard Guetta, je n'avais en tête que la voix, par ses chroniques de géopolitique quotidiennes sur France Inter, que je trouve presque invariablement justes et exactes, toujours intéressantes, parfois vraiment inspirantes. Mais j'ignorais tout de son parcours personnel et professionnel ainsi que de ses opinions politiques.
Cet ouvrage, qui semble mu à la fois par une envie de témoigner, une nécessité de faire son bilan, et surtout une urgence de léguer, au profit de la génération suivante, des mises en gardes vis-à-vis de périls imminents, remédie à cette lacune.
Dans un dosage opportun et par des transitions habiles, il mêle 1) le récit biographique à la première personne, depuis l'enfance et le militantisme de ses parents contre la guerre d'Algérie jusqu'à l'élection de Macron, récit d'une vie confrontée à l'engagement et à la sensibilité à L Histoire, à 2) l'évolution professionnelle depuis sa participation à Mai 68 et à travers les péripéties des différentes expériences journalistiques, et surtout 3) aux événements dont il a été témoin sur le terrain, relatés en tant que reporteur et ensuite chroniquer et éditorialiste.
On peut être en désaccord sur ses opinions politiques, actuelles ou passées, naturellement : d'autant plus que ses positions ont souvent été minoritaires et peu consensuelles dans le milieu dans lequel il a évolué. Mais si l'on prête attention aux faits historiques en priorité, la lecture est formidablement enrichissante, du fait de la perspective unique et si rapprochée dont l'auteur a bénéficié. Cela est particulièrement vrai des chapitres relatifs à la Pologne des années des dissidents, de Solidarité et de la contre-attaque du général Jaruzelski et des dernières années de l'URSS, entre la nomination et la destitution de Gorbatchev. Dans ces années-là Guetta était le correspondant du quotidien le Monde dans les deux pays concernés. Parmi les autres événements majeurs traités, il y a ce qu'il définit « la révolution libérale » de Reagan-Thatcher-Milton Friedman, observée pendant son séjour américain, et enfin, de façon beaucoup moins approfondie cependant, les « printemps arabes » avec quelques considérations annexes intéressantes sur la Turquie d'Erdogan et l'Iran depuis 1997 (l'élection de Khatami), pays où il n'a pas résidé. En conclusion, on ne peut ignorer le vibrant appel que Guetta lance aux lecteur en faveur de l'Union européenne.
Lorsque les protagonistes de l'Histoire sont côtoyés de près – au point qu'ils deviennent presque des amis ou des ennemis, lorsque des anecdotes de la vie quotidienne s'en mêlent, lorsque la culture, l'habitude et la perspicacité de l'analyse du journaliste sont au rendez-vous, surtout sur la politique internationale qui par définition est complexe et « ouverte » à autrui, et que le style est agréable, voici la façon la plus agréable d'apprendre ou repenser à L Histoire, avec davantage de profondeur que n'en apporte le journalisme mais plus de légèreté que dans un essai d'historien.
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Pas réussi à aller au bout
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
« Par la faute de putschistes imbéciles et de Boris Eltsine, le continent européen a raté l'occasion de se stabiliser dans la démocratie et de prospérer, de Brest à Vladivostok, dans la coopération de ses deux piliers, l'Union européenne et la Fédération de Russie.
Par la faute de Bachar al-Assad et du général Sissi, par celles de l'Iran, de l'Arabie saoudite et de la cécité occidentale, les deux rives de la Méditerranée passent à côté de la possibilité d'un codéveloppement des pays de la Mare nostrum, de ce lac intérieur dont Rome avait déjà perçu qu'il était au cœur d'un ensemble indissociable constitué par l'Europe, l'Afrique et le Proche-Orient.
Ensemble, nous aurions pu créer des emplois au Sud et y faire progresser le niveau de vie. Ensemble, nous serions déjà attelés à réduire le chômage de l'Europe en relançant ses exportations et sortirions déjà du cercle vicieux de l'émigration qui prive l'Afrique des plus entreprenants de ses enfants et enferme le Nord dans la peur de l'autre. » (p. 321)
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Hier comme aujourd'hui, un siècle fait l'autre. . En passant de l'un à l'autre, mieux vaut essayer de ne pas oublier le précédent si l'on veut éviter qu'il ne contamine le suivant, mieux vaut entendre les cris des enfants martyrs avant qu'ils ne deviennent parents indignes, mieux vaut revenir aux hommes et voir les souffrances des sociétés écartelées avant qu'elles n'accouchent, à nouveau, de la violence et d'injustices bien plus grandes encore. Pour comprendre la communisme, il faut commencer par lire Dickens, Vallès, Zola, par repenser au double sens du titre "Les Misérables" qu'Hugo avait donné à la plus éternelle de ses œuvres.
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Chaque époque a ses errements, ses combats et leur simplisme dont un journaliste a autant de peine à se détacher que chacun.
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