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3,52

sur 68 notes
Envoûtant!

Nous voici plongés dans un univers aux contours flous: le Dômaine, non pas poumon mais gigantesque organisme vivant semble tout à la fois permettre et limiter la quête des peuples y évoluant.

L'écriture agit comme un charme; des mots qui enveloppent et hypnotisent.
Le vocabulaire très riche de cet ouvrage agit comme une mélopée qui nous rend tantôt explorateur, spectateur contemplatif ou amateur d'une prosodie parfaitement équilibrée.
Et il y a la voix des hommes et des Ondins qui tranche par sa modernité dans ce monde où les repères temporels nous perdent entre les légendes du passé et une histoire future indéfinie.
La magie des Ondines incarnée par Sylve, Sente et leurs soeurs est un hymne au féminin sacré et une porte vers l'étrange. Une douce nostalgie est omniprésente, une caresse, un appel à la rêverie qui ne sera pas sans rappeler les cosmogonies de Tolkien ou des sagas nordiques. On perd ses marques et tout aussitôt on raccroche à l'intrigue.

La quête, toujours la quête prend le visage du Voyageur, de Quentil mais de nombreux autres aussi.
Les rivages semblent ici des chimères aux puissants pouvoirs.

Une réflexion sur l'ailleurs, sur ce qui fait une communauté. La ville est loin, ayant poussé aux dehors de ses remparts le Voyageur. le narrateur lui laisse le temps de ressentir, de découvrir et de s'émerveiller dans ce récit où toute action et description semble motivée par la découverte tranquille d'un univers unique.
Ceux qui ont voyagé retrouveront les sensations de l'errance, de l'étrangeté et de la contemplation. Les autres entendront peut-être l'appel.

On retrouvera bien évidemment ce qui fait un texte imaginaire. Les enjeux sont de taille mais amenés subtilement dans cette apparente harmonie où chacun a défini son territoire et où la folie des combats semble usée mais jamais bien loin. Les antagonismes souterrains sont bien réels et la progression du héros dans le Dômaine met en lumières des luttes dans lesquelles il devra prendre sa part.


On pardonnera aisément quelques maladresses d'un premier roman dont l'auteur oublie parfois le lecteur avide d'un arrière plan sans faille. Mais Gauthier Guillemin finit toujours par nous mener là ou il veut quitte à nous perdre dans la beauté des cîmes.

Ce récit est le reflet d'une culture tentaculaire mais offerte dans l'émotion poétique qu'elle semble susciter chez l'auteur. On lui doit de ne pas lire trop vite ce récit où la pensée foisonnante mérite que l'on s'attarde pour en saisir les subtilités et ne pas passer à côté de sa puissance d'évocation.

La fin des étiages est annoncée pour 2020 et nous seront sans aucun doute nombreux, impatients de retrouver l'atmosphère envoûtante de Rivages.

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La couverture magnifique de ce roman m'a conquise autant que le résumé m'a intriguée. Elle incite à voyager dans cet univers particulier. le Voyageur est un homme qui quitte la Cité, une ville dont la mécanique résonne toute la journée. Faite de canalisations et de barbelés, elle n'est que bruit et pollution. Elle offre toutefois une protection contre le Dômaine, cette vaste forêt qui regagne peu à peu son terrain autrefois annihilé par les Hommes. le Voyageur, pourtant, n'en peut plus de cette vie et il s'aventure alors dans le Dômaine, attiré par ce qu'il peut receler. Les premières semaines sont difficiles mais peu à peu il se sent accepté et il découvre un pouvoir, celui de se téléporter d'arbre en arbre. Il voyage ainsi à travers cette étendue spacieuse et découvre tout un autre univers avec des yeux émerveillés. Il finit par se poser dans une communauté descendante de la déesse Dana aux côtés d'une fabuleuse Ondine, Sylve. Il apprend leurs légendes et contes, tout comme celles de ce monde. En effet, divers peuples coexistent avec leurs propres règles de vie et coutumes. le Voyageur gagne sa place dans cette communauté mais son goût du voyage n'a pas pour autant disparu. Il est curieux de découvrir les confins de ce monde. Existe-t-il autre chose hors du Dômaine ? La mer dont sont originaires les Ondins et tant entendue dans leurs merveilleux contes se trouve-t-elle à l'orée de cette forêt ou a-t-elle disparu lorsqu'ils se sont enfoncés toujours plus loin il y a des décennies de cela ? Ce roman imaginaire t'apportera les réponses tout en proposant une réflexion philosophique sur la nature et les liens qui régissent les êtres.
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Cet ouvrage d'un genre inclassable car oui ce n'est ni un roman, ni de la SF, ni un essai, ni un thriller… rien de tout cela et en même temps tous cela à la fois.
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Ce récit c'est l'histoire d'un homme que l'on nommera du début à la fin : le Voyageur. Un jour, il va décider de quitter sa cité sombre, froide, grise, bloc de béton, barbelés… pour découvrir le monde qui l'entoure, découvrir des contrées lointaines. Lors de son voyage donc on a très peu d'indice sur le temps qu'il passe à marcher, il va se découvrir un pouvoir de téléportation d'arbre en arbre. Et va ensuite finir par s'arrêter dans un petit village où il va s'éprendre de Sylve, dotée elle aussi de pouvoir !!
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Ce roman mélange de genre est un voyage à lui seul ! de contrée en contrée, on découvre le monde qui entoure le Voyageur, ses merveilles, ses créatures, ses peuples, les contes, mythes, uses et coutumes qui entourent ses peuples, sa beauté, ses beautés mais aussi sa dangerosité !
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Ce roman, pleins de réflexions, m'a fait beaucoup de bien. Je ne savais pas vraiment à quoi je m'attendais avec ce livre, mais j'avais ce besoin de quitter même pour une seule lecture ma « zone de confort » Ce roman c'est un condensée de lieux, choses, personnes magiques, beaucoup de descriptions mais tellement nécessaire afin de permettre aux lecteurs de s'imaginer ces lieux, de sentir, ressentir… le voyageur c'est nous au final, l'auteur a pleinement réussi à me transporter dans ce voyage aux mille et une découvertes !
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Alors oui, ne vous attendez pas à avoir de l'action à chaque page, dans ce livre il y en a très peu pour ne pas dire pas du tout… des dialogues sont présents mais à petite dose. Une plume qui peut parfois nous perdre, déstabiliser, on passe parfois du coq à l'âne, il m‘a fallu moi-même relire certains passages. Mais si vous adorez l'univers de Tolkien et même d'Avatar je rajouterai, si vous avez besoin de changer d'univers un instant, ce livre est ce qu'il vous faut. Puis ne serait – ce que pour la beauté de la couverture !! Par contre lisez le lorsque vous êtes dans un bon mood car vous risquerez de passer à côté !
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Un roman fantastique où la fantasy s'invite parfois au travers de sa magie et de ses contes…

Je tiens à remercier les éditions Albin Michel Imaginaire pour l'envoi de ce roman. J'ai été ravi de découvrir la quatrième de couverture de cette histoire, d'autant plus que sa couverture est sublime ! C'est un bel objet qui promet une excellente lecture, alors, qu'en est-il vraiment ? 😛
Lien : https://www.acaniel.fr/rivag..
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En conclusion, Rivages s'inscrit dans la mouvance actuelle de la Littérature de l'Imaginaire : inspirée de la SF, la Fantasy Post Apocalyptique a pour but de faire réfléchir son lecteur sur le monde dans lequel il vit. À l'heure où les préoccupations environnementales prennent de plus en plus de place dans notre actualité, Gauthier Guillemin met en garde son lecteur sur les conséquences d'une surexploitation des ressources naturelles qui pourrait aboutir à la chute de notre civilisation. Toutefois, il utilise aussi les codes et les personnages de la Fantasy traditionnelle afin de montrer qu'il existe d'autres alternatives comme la société utopique des Ondins. Si le récit possède parfois quelques longueurs, pour ma part, j'aurais beaucoup apprécié ce roman qui se caractérise surtout par son ambiance.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
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Ce livre m'a été envoyé par le très sympathique et alcyonien Gilles Dumay, directeur de la collection Albin Michel Imaginaire. (Il répond toujours patiemment à mes questions idiotes, ce qui n'est pas chose courante par ici..)

Je lui ai demandé ce livre en SP parce qu'il faut le dire, j'ai été emballé par "Terminus", "Une cosmologie de monstres", "American Elsewhere" et " Semiosis", tous parus dans cette collection.

Je vous pose là la 4e de couverture :

"On l'appelle le Voyageur. Il a quitté une cité de canalisations et de barbelés, un cauchemar de bruit permanent et de pollution qui n'a de cesse de dévorer la forêt. Sous la canopée, il s'est découvert un pouvoir, celui de se téléporter d'arbre en arbre. Épuisé, il finit par atteindre un village peuplé par les descendants de la déesse Dana, une communauté menacée par les Fomoires, anciennement appelés “géants de la mer”. Là, il rencontre Sylve, une étrange jeune femme au regard masqué par d'impénétrables lunettes de glacier. Pour rester avec elle, dans ce village interdit aux Humains, le Voyageur devra mériter sa place. le seigneur des anneaux est assurément le livre préféré des Ents, mais Rivages pourrait sans doute les séduire."

Le personnage principal, le Voyageur, dont on ne saura jamais le nom, est un humain. Il vit dans une cité grise de pollution et pleine de bruits, les usines sont sous la terre, les hommes habitent dans des gratte-ciels, et se battent constamment contre la forêt qui essaye très violemment de reprendre ce territoire, celui de la Cité. Qui se protège de l'invasion des arbres par des barbelés coupants et des clôtures surveillées, et on peut quand même sortir. Les ouvriers esclaves, les prisonniers abattent les arbres et chassent les plantules, qui sont meurtrières pour l'homme. Et pour une raison inconnue, le Voyageur décide de voyager. Il part par la brèche. Personne n'en n'est jamais revenu.

Alors le voyageur voyage, à pied, rien de menaçant dans la forêt. Rien. Il rencontre parfois des gens, qui ne parlent pas leur langue, et découvre bientôt que non seulement la forêt ne l'agresse pas (serait-ce que dans la Cité on croit aux mirages?) mais il est accueilli au sein de gros arbres, peut s'y rendre invisible, et peut aussi voyager d'arbre en arbres, car certains sont des sortes de "couloirs" vers d'autres arbres. Il marche et marche et erre sans but compréhensible, durant un laps de temps que l'auteur ne nous précise pas. (Ça m'embête. Déjà qu'on n'avait ni description, ni nom, ni âge, la longueur de son périple est également inconnue.). Soudain, un village, et des habitants, un marché aux portes du village, il a un coup de foudre pour une fille appelée Sylve, qui porte des lunettes réfléchissantes, des cheveux roux, et vend des "simples". Il la guette toute la journée et la suit, et utilise un arbre pour se téléporter dans l'anacardier qui est au milieu du jardin de Sylve. Il la regarde, ils vont l'un vers l'autre, elle dit "Je m'appelle Sylve" et ils vont se coucher. Bref. Aucun étonnement que ça soit des gens qui parlent sa langue, rien. Les chapitres suivants sont lents, mais on apprend que Sylve est une Ondine comme pas mal dans ce village "Multiracial""multigenres" et que de longues traditions orales retracent leur histoire, ce depuis la Tribu de Dana (dans la vallée, oh, oh 🎶🎶) - non mais j'exagère à peine. Tout un monde vit là, et le Voyageur essaie de faire connaissance, mais ça va bien mieux lorsqu'il épouse la demoiselle, il s'intègre, et apprend à écouter les histoires des peuples venus de la mer, de la Déesse Dana, de l'origine de leur monde, des légendes et des grands personnages qui les ont précédés. Tout ça est raconté soit à l'auberge, soit autour de feux de bois lorsqu'ils sont en sortie en forêt, et chaque fois il faut danser, rire, boire jusque plus soif, et bien pire. Honnêtement, il y a plusieurs passages qui me font penser aux peintures de Brueghel l'Ancien, les fêtes de villages et les gens bourrés.

Une bonne partie du livre est consacrée à l'heureux couple, elle lui raconte son histoire, encore des légendes, et lui demande peu à peu à l'aider à récolter des "simples" en forêt.

On parle beaucoup de la mer, toutes les "espèces" (ondines et autres de la "Tribu de Dana") semblent venir de là-bas mais ils ne savent plus où c'est. Ils veulent pourtant tous "revenir au pays", thème cher aux américains...

Bon eh bien je me suis ennuyée. J'ai relevé des trucs qui m'ont embêtée, genre aucun moyen de transport alors qu'ils ont des poneys (ils n'ont pas encore inventé la roue?), on n' apprend qu'il existe des animaux qu' au moment du mariage : des "laineux", sortes de moutons de 3 mètres de haut et des fouines.. vers la fin on verra citer des "petits dragons" montés par des Ondines, et on sera surpris de voir que les "laineux" font 4 mètres de haut (?).... et même quelques licornes, juste nommées en passant.

Ce roman m'a paru... facile. Voire enfantin.. Incohérences, ennui profond, peu de choses se passent, je ne suis pas arrivée à m'attacher aux personnages. le "pouvoir" de se déplacer d'arbre en arbre n'a pas suffi à ce que je trouve ça intéressant. La romance non plus. Par contre j'ai bien vu qu'il y avait des références à Tolkien, je pense donc que les amateurs de cet écrivain y trouveront leur compte.



Rivages - Gauthier Guillemin, 30 Novembre 2019, Albin Michel Imaginaire, 290 pages, 18,50€
Lien : https://melieetleslivres.wor..
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Décidément, cette année, l'imaginaire se met au vert.
Après Vorrh de Brian Catling et Semiosis de Sue Burke, nouvelle excursion en forêt avec Rivages de Gauthier Guillemin, troisième auteur français du catalogue Albin Michel Imaginaire et découverte des dernières Imaginales lors du traditionnel speed-dating auteurs-éditeurs.
Après dix ans passés en Guyane, voilà donc le Voyageur de retour en terres françaises sur les traces d'un univers fantasy atypique loin du fracas des armes et des batailles épiques.

Promenons-nous dans les bois
Vous qui aimez la fantasy barbare, abandonnez tout espoir !
Rivages donne le ton dès la magnifique couverture d'Aurélien Police, il ne sera point ici question de combats homériques ou d'équipées fantastiques mais d'une plongée poétique et philosophique en compagnie d'un étrange héros surnommé le Voyageur dont on sait bien peu de choses si ce n'est qu'il vient de la Cité et qu'il appartient à la race humaine.
Cette fameuse Cité, amas de métal et de gris, place l'homme dans la condition de l'arroseur-arrosé, calfeutré dans ses cités-forteresses et luttant pied à pied contre une forêt gigantesque appelée le Dômaine, descendante vigoureuse et revancharde des contrées verdoyantes d'antan jadis massacrées par les hommes.
Au gris de l'univers humain s'oppose le vert du Dômaine, une immense forêt à priori sauvage et hostile où décide de s'enfuir notre héros en manque de nouveaux horizons, meurtri par la condition technicienne et cartésienne de son peuple acculé.
Très tôt, le Voyageur se découvre un don des plus incongrus : celui de se téléporter par l'intermédiaire de certains arbres, comme si la forêt, non contente de l'accueillir, lui révélait peu à peu son véritable potentiel.
À cette surprise de taille s'en ajoute une seconde : le Dômaine n'est pas une contrée hostile à la vie et renferme, au contraire, grand nombre de races que l'on croyait perdu tels que les Fomoires et les Ondines.
C'est dans l'un des villages de ces derniers, descendants des mythiques Tuatha dé Dana, que trouve refuge notre explorateur, piégé par le charme surnaturel de Sylve, herboriste particulièrement renommée parmi les siens.
Petit à petit, le Voyageur va apprendre la tortueuse histoire de son monde et des êtres qui le peuplent alors que les Fomoires que l'on pensait définitivement perdus dans les Limbes ne reviennent remettre en question le fragile équilibre du Dômaine.

Fantasy utopique
Vous l'aurez compris, Rivages offre peut-être un voyage vers l'inconnu mais il offre surtout une réflexion sur notre propre monde désespérant de grisaille.
Si l'on pense parfois à une histoire post-apocalyptique qui ne dirait pas son nom, Gauthier Guillemin lui nous assure d'une chose : les hommes ont voulu détruire la Nature et se l'approprier…avant le retour de bâton et leur triste enfermement dans des villes métalliques aussi froides que leurs âmes. Au-delà de cette métaphore convenue, l'auteur nous interroge sur notre relation au règne végétal et animal ainsi que le rapport entre cette sensibilité naturelle et nos croyances religieuses et philosophiques. le fait de s'éloigner de la Nature et de la pluralité de ses aspects engendre-t-il un repli sur soi et la croyance en un Dieu unique et égoïste ?
À La Cité, très brièvement esquissée, et à l'histoire de l'hégémonie puis de la chute de la civilisation humaine s'oppose la survie du peuple Ondin, dont Sylve, l'autre héroïne de Rivages, forme avec le Voyageur un écho savoureux d'Aragorn et Arwen du Seigneur des Anneaux, influence ouvertement assumée par le récit. En harmonie avec la Nature, organisé comme une communauté autonome privilégiant la décision collégiale et la sagesse sur le rapport de force et la technologie, le village des Ondins forme une simili-utopie que Gauthier Guillemin explore longuement à la fois sur le plan social, politique et humain. L'intégration du Voyageur dans cette communauté propose également une autre vision idéaliste intéressante, celle d'un peuple capable d'intégrer un étranger avec ses forces et ses faiblesses pour en faire un atout pour les autres et sans jamais le presser de révéler d'où il vient. Puisque l'histoire est un bien précieux, elle s'offre en cadeau et ne se quémande pas futilement. Car c'est un fait bien établi dans l'imaginaire de l'auteur français, le pouvoir passe par les mots et forge les hommes au moins autant que le(s) voyage(s).

Poète en voyage(s)
Cela n'échappera à personne, Gauthier Guillemin aime la poésie. Ouvrant la plupart des chapitres, les citations de Charles Baudelaire, Gérard de Nerval ou encore Blaise Cendrars ne sont pas là uniquement pour faire belles. Outre leur rapport avec le texte, elle rappelle au lecteur distrait par la beauté du paysage que la poésie et le Verbe offrent une dimension supplémentaire à l'intellect, le faisant sortir de son carcan rationnel et lui permettant l'abstraction et l'émerveillement. Ce n'est pas un hasard si le peuple de Sylve disserte fréquemment sur la poésie et son utilité pour le monde.
Ce qui manque cruellement aux hommes, semble dire Gauthier Guillemin, c'est la capacité à s'émerveiller et à mettre en mots les splendeurs du monde qui les entourent. le sage est donc bien celui qui s'étonne de tout et l'histoire du Voyageur reflète tout particulièrement cet étonnement perpétuel nécessaire à la préservation de l'environnement.
Point plus contestable, le nature-writing de Rivages ainsi que la référence à Rousseau et son mythe du bon sauvage s'intriquent avec l'expérience de Voyageur parmi le peuple Ondin pour affirmer que le salut de l'homme réside dans le retour à un état antérieur plus proche du village que de la ville. Problème, l'oppression extérieure ne semble pas disparaître et le tribut à payer demeure, même envers la Nature elle-même.
Finalement, Rivages porte son message le plus fort dans son titre même, une quête des origines qui confine à l'infini, un appel du grand large impossible à assouvir et que tout être vivant semble pourtant chercher à l'horizon, là où l'avenir et le passé se rejoignent encore et encore.

Premier roman subtil et poétique, Rivages brasse autant de thématiques que d'horizons imaginaires. Fantasy philosophique où le Voyageur se confond avec le conteur, l'histoire de Gauthier Guillemin envoûte le lecteur pour l'emmener dans un pays meilleur en quête d'ailleurs.
Lien : https://justaword.fr/rivages..
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