Vous avez déjà ressenti cette impression d'être bien dans un roman, de vous sentir « à votre place » ? Un peu dingue, mais c'est clairement mon ressenti, et j'ai adoré ! Il faut dire que j'attendais la suite de la neuvième maison avec impatiente, et à la fin de ma lecture de Jusqu'en enfer, sans surprise, la suite se fait déjà attendre.
Difficile de se remettre totalement dans le bain. le premier tome est paru il y a trois ans de cela, et beaucoup de lectures ont passé… si je puis dire. J'avais en tête certains éléments, mais pas tous. Et puis, au fur et à mesure de ma lecture de Jusqu'en enfer, j'ai réussi à remettre une grande partie du puzzle en place. En soi, ce n'est pas vraiment gênant, ce deuxième tome de la neuvième maison se focalisant sur la libération de Darlington de l'enfer. le reste n'est pas anecdotique, bien entendu, mais il ne gêne pas du tout l'intrigue que l'on a sous les yeux. C'était donc un soulagement, car je ne me voyais pas relire le premier tome… ayant clairement envie de savoir ce qu'Alex et Dawes allaient pouvoir faire pour sauver notre ex-
Virgile.
Comme pour le premier tome, le rythme est assez lent. Plus trépident par contre, car nous sommes dans le vif du sujet et que le décor est déjà bien planté. La libération potentielle de Darlington occupe donc une grande partie de Jusqu'en enfer. Nos héros continuent à explorer les secrets de la Léthé et des sociétés secrètes, et franchement, ce n'est pas joli-joli. Pas de surprises, pouvoir et magie ne faisant jamais bon ménage, mais les enjeux sont clairement plus grands ici. Pour ma part, j'ai trouvé le tout passionnant. On continue à creuser l'univers, à le voir s'élargir, le travail psychologique est toujours bien présent, et surtout, surtout ! Alex agrandit son cercle de proches. Difficile d'employer le mot « amis » avec elle, mais c'est tout comme. Et vous le savez… j'adore cela. Surtout qu'ici tout ne se fait pas en douceur. Il y a pas mal de tension, car les enjeux sont énormes et les risques tout aussi grands. On parle de l'enfer et des démons tout de même…
Entre la mission de sauvetage de Darlington s'intercalent aussi d'autres intrigues secondaires. Des meurtres ont lieu sur le campus, provoquant le retour de l'inspecteur Turner dans la vie d'Alex. Une autre connaissance de Los Angeles fait aussi son apparition et ce n'est pas une bonne nouvelle pour notre
Dante. le changement du superviseur d'Alex et Dawes n'est pas une partie de plaisir… et elles doivent continuer à faire semblant d'avoir une vie normale en poursuivant leurs études… de quoi avoir quelques ulcères et faire des petites crises de panique… Mais le tout, malgré son aspect négatif, pousse nos héros à aller au-delà de leurs limites et surtout à former un groupe soudé. On ne s'ennuie pas. C'est prenant.
J'avoue avoir été frustrée par deux trois petites choses cependant… Je ne vais pas entrer dans les détails, mais j'espère qu'il y aura une avancée dans le tome trois. Mais dans l'ensemble, j'ai eu du mal à lâcher Jusqu'en enfer. Entre les enquêtes, les pics d'adrénaline, les conséquences désastreuses de leurs actes, les mystères autour d'Alex devenant de plus en plus intéressants… j'ai adoré l'ensemble. Certes, il y a cet aspect de second tome dans une trilogie, où l'on sent que
Leigh Bardugo met ses pièces en place pour un grand final, mais il n'y a pas que cela non plus.
Une suite totalement à la hauteur pour moi. Des personnages attachants avec un côté antihéros qui me plait énormément, de bonnes réflexions, une psychologie très bien travaillée, un rythme lent, mais plus punchy, et surtout une conclusion qui annonce des très bonnes choses pour le tome trois.
Leigh Bardugo reste encore une référence pour moi, et j'espère que cela durera encore longtemps.
Petit aparté : Niveau traduction, ce n'est toujours pas ça par contre. Coquilles, fautes, et surtout langage ultra-soutenu parfois avec des mots que personne n'utilise, et surtout pas notre héroïne : trémuler, caviarder, dont acte, chlasse… Nous y sommes malheureusement habitués maintenant.