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3,6

sur 195 notes
"Le sang des bêtes", de Thomas Gunzig, premier roman lu de cet auteur, est une belle découverte, un ouvrage lu avec plaisir, étonnant parfois, mais d'une grande richesse de réflexion et qui m'a replongée dans mes années "musculation".

Tom, le personnage central de l'histoire est, en effet, un bodybuilder. Il tient un magasin spécialisé avec des "présentoirs chargés de pots de protéines en tout genre, des différents types de créatines, d'acides aminés de « boosters pré-workout », de vitamines, de minéraux, de boosters de testostérone ou de brûleurs de graisse." Il a la cinquantaine, un vieux père malade, une femme, Mathilde, avec laquelle il s'ennuie et un fils, Jérémie, avec lequel l'entente n'est pas au beau fixe. Bref, à cinquante ans, il se pose la question " – Qu'est-ce que j'ai fait de ma vie ?" Et il n'en est pas fier "…cette colère se renforçait sur le fait clair et terrifiant qu'il n'aimait pas l'homme qu'il était devenu…" Quand, un beau jour, par la vitrine, il aperçoit un homme violenter une jeune femme... Il sort alors de son magasin pour lui venir en aide… Cette femme s'appelle N7A…

J'ai aimé ce roman pour la richesse des sujets abordés : la famille, ses drames, ses origines et les obligations qu'elle impose, le véganisme, l'écologie. Je l'ai aimé pour le courage des personnages qui finalement sont capables d'aller au-delà d'eux-mêmes, d'ôter leurs oeillères, de réfléchir, de se remettre en question. Je l'ai aimé pour les passages sur la shoah. Je l'ai aimé encore pour la drôlerie et la profondeur mêlées. En revanche, il me fut plus difficile de voir en cette belle jeune femme rousse qu'est N7A, une vache génétiquement modifiée…

Un roman court, bien rythmé, chaque chapitre coiffé d'un nom de muscle – original – une fin joyeuse et optimiste quant à la nature humaine. Une lecture agréable.

Lien : https://memo-emoi.fr
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Quel drôle de petit livre, étonnant et loufoque.
Si le premier chapitre m'a quelque peu décontenancée (je ne savais vraiment pas à quoi m'attendre), je m'y suis plongé tête la première dès le chapitre suivant, me laissant emporter par la vague.

Tom, qui vient de fêter ses 50 ans, est une sorte de anti-héros par excellence. Plus que de choisir sa vie, il la subit. Depuis toujours.
Son père, son épouse, son fils, se chargent bien de le lui rappeler. Alors quand vient le moment où il peut enfin faire un choix en rapport avec ses valeurs (ou ce qu'il pense être essentiel), il ne se dérobe pas.

Ce roman est pour moi inclassable, relevant davantage d'ailleurs du conte ou de la fable. Assez loin de ce que je peux lire d'habitude, et en même temps suffisamment construit pour qu'il y ait une histoire et que je ne m'y ennuie pas. Ce roman offre surtout une galerie de personnages, tous plus barrés les uns que les autres. Entre le père, rescapé des camps de la mort, et qui n'oublie jamais un instant de le rappeler, la femme qui saute sur la moindre occasion pour provoquer une dispute, le fils qui regarde son père de haut, la belle-fille véritable casse-couille, et la femme-vache par qui tout arrive, on se sait où donner de la tête. Et Tom, au milieu de tout ça, fait bien ce qu'il peut. Oui, ce roman porte en soi de truculents personnages qui ne sont malheureusement aussi pas suffisamment exploités.
Il en va de même pour les thèmes abordés, très (trop?) nombreux : la Shoah, les questions d'identité et de genre, le spécisme, une certaine forme de féminisme, le but de la vie, et j'en passe. le tout est survolé ce qui fait qu'au final j'ai eu l'impression que l'auteur avait perdu la main sur son roman et n'ai pu m'empêcher de me dire à la fin, "oui, mais alors ?". J'aurais aimé que ce roman me fasse réfléchir mais j'ai trouvé qu'il manquait de souffle et de densité pour y parvenir. Cela n'a rien à voir avec le fait qu'il ne fasse qu'un peu plus de 200 pages, de nombreux livres de ce calibre sont de grands romans.

En résumé, c'est un livre que j'ai pris plaisir à lire et qui est en prime plutôt bien écrit. Je reste néanmoins sur un sentiment d'inachevé, ayant l'impression que le sujet était trop gros pour son auteur qui ne savait plus comment terminer son roman, ce qui fait que la fin est bâclée, qu'il y a de trop grosses ficelles et des personnages caricaturés à l'extrême.
Oui, j'ai pris du plaisir à le lire, sur le moment, mais il ne restera pas très longtemps dans ma mémoire, ce qui en fait une lecture sympathique mais pas indispensable.

Je tiens à remercier Babelio, et particulièrement Pierre pour me l'avoir proposé dans le cadre d'une MC privilégiée ainsi que les éditions Au Diable Vauvert pour l'envoi. Je signale particulièrement le très joli travail d'édition: la couverture est splendide, la police d'écriture très agréable.

Lu en février 2022



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Bienvenue dans l'univers surréaliste de Thomas Gunzig, qui est certainement à l'écriture ce qu'est "Magritte" à la peinture. Surréaliste, absurde ! Oui, à première vue mais en y regardant de plus près, pas tant que cela !

Avec un pitch de départ qui semble loufoque, Thomas analyse pourtant en profondeur notre société, c'est une satire du monde qui nous entoure que l'on retrouve en filigrane.

Mais d'abord le pitch !

Tom est en pleine crise de la cinquantaine, il fête ses 50 ans et se demande ce qu'il a vraiment fait de sa vie ! Lui qui très jeune était adepte au body-building pour fuir son image d'ado malingre, il s'est astreint aux "développés-couchés" et autres exercices pour développer sa musculation et changer de physionomie, adepte des compléments alimentaires et protéinés, il s'est reconverti en vendeur de ces produits.

Il est en pleine déprime, marié avec Mathilde depuis 25 ans, il s'ennuie dans son couple, leur fils Jérémie - 22 ans - lui aussi en remise en question - pause ou rupture avec Jade - se pointe de retour à la maison, et cerise sur le gâteau, voilà que son père, Maurice - rescapé de la Shoah - débarque aussi chez lui pour soigner son cancer ! Avouez qu'il y a mieux pour fêter son demi-siècle !

C'est compliqué la vie ! Un jour, il est témoin d'une altercation violente entre un homme et une jeune jolie jeune femme rousse devant la boutique, c'est la seconde fois qu'il assiste à la scène et ne peut rester impuissant, il va sauver cette femme à l'identité un peu particulière ... et la ramener à la maison, de quoi créer la zizanie !

À travers cette situation cocasse, hors normes, c'est l'occasion de découvrir muscle par muscle - entendez par là chapitre par chapitre - notre société et les nombreuses questions qu'elle suscite car les thèmes en filigranes sont nombreux : l'identité, le couple, la vieillesse, la judéité, la liberté, la domination sexiste, raciste, spéciste, économique, scientifique par l'évolution de la génétique. La place de l'homme sur cette terre, les transformations réalisées par l'homme sur cette planète, la place de l'humain sur le vivant ... mais aussi le regard de l'autre, l'approche sur l'image de soi, le trauma générationnel... Les thèmes ne manquent pas.

Thomas Gunzig n'est pas un essayiste, c'est bien d'un roman qu'il s'agit. On le lit avec l'humour caustique de l'auteur, on rit, universel car chacun peut s'identifier à une ou plusieurs thématiques.

Drôle, cruel, jubilatoire, cela ne se lit pas, cela se dévore.


Ma note : 9/10
Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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En premier lieu, je remercie l'a ou les personnes qui, via Babelio, m'ont adressé ce sympathique roman. Pourtant ça partait dans la deprime cette histoire.
Après une soixantaine de pages, l'ambiance changea radicalement pour s'engager vers un style fiction fantaisie limite loufoquerie.
Après sa rencontre la jeune femme que Tom, revendeur de produits destinés au développement extrême de la musculature, sa passion, arraché des mains d'un homme brutal.
Était-ce son mari ? Non, son propietaire. Son nom ? N7A. Mais alors d'où sort-elle pour porter un nom pareil ? Vous le saurez en lisant ce roman léger et sympathique.
Ah ! J'allais oublier : Attendez-vous à une surprise. Lui n'est pas plus un souteneur qu'elle une professionnelle du sexe.
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Tom, un quinquagénaire bodybuilder fatigué qui mène une existence morne et routinière auprès d'une femme qu'il ne désire plus voit sa vie toute chamboulée lorsque reviennent vivre à la maison son fils et son père. le premier a 22 ans et vient de se séparer de sa copine. le second, vieux juif rescapé de la Shoah, a 85 ans et souffre d'un cancer. Les rapports compliqués et difficiles qu'il entretient avec les membres de sa famille vont prendre un tour nouveau lorsqu'il décide de ramener à la maison une jeune femme bien mystérieuse qu'il a courageusement défendu face à un individu qui la maltraitait dans la rue devant la boutique de fitness dans laquelle il travaille.

Ecrivain multirécompensé en Belgique d'où il est originaire et scénariste, pour les amateurs de BD de Blake et Mortimer, le dernier Pharaon, Thomas Gunzig nous offre avec son dernier roman un récit original et tout à fait dans l'air du temps. L'auteur de "mort d'un parfait bilingue" saisit parfaitement le monde dans lequel nous vivons et nombreux sont les lecteurs qui ont dû se retrouver dans les descriptions des personnages et des situations dépeintes tout au long du roman. Les conflits générationnels et la question des racines, le couple et l'amour, le rapport au corps dans sa représentation et dans son ressenti, le sens de la vie sont des thèmes éternels que Thomas Gunzig parvient à ancrer de façon magistrale dans la société contemporaine entre espoir et désenchantement, rires et larmes, légèreté et profondeur du propos. Avec humour et sensibilité, il nous entraîne tout au long de ces 223 pages qui coulent au rythme de la vie à prendre conscience de ce que nous sommes et à réfléchir à ce que nous voulons être. La vache ! qu'est-ce que ça fait du bien ! Merci à Pierre Krause de Babelio et aux Editions Au diable vauvert de m'avoir fait découvrir cette pépite.

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J'avais été complètement subjuguée par le roman précédent de Thomas Gunzig, Feel good. Il est rare que j'emploie des mots tels que « jouissif » ou « une claque » et c'est pourtant ce que j'avais fait dans mon billet à l'époque… J'ai été donc très heureuse de me plonger de nouveau dans l'écriture de l'auteur, en cette rentrée de janvier, qui est toujours assez étonnante, plus confidentielle, mais souvent très intéressante. Nous suivons principalement Tom, bodybuildé, vendeur dans une boutique de compléments alimentaires, désabusé par la vie, très certainement en pleine dépression, n'ayant plus le goût de rien. Tom est marié avec Mathilde, professeure, et a un grand garçon, Jérémie qui vit dorénavant avec Jade. Tout est bouleversé quand son père, atteint d'un cancer, s'invite chez eux pour sa chimiothérapie, suivi de près par Jérémie, qui s'est disputé avec Jade. Un jour de travail à la boutique, voici Tom en train de porter secours à une jeune femme, juste devant son magasin. Il la recueille aussi chez lui. Plus on est de fous, etc. le problème est que cette jeune présence sème la zizanie dans leur appartement pour le coup, à la fin, un peu trop peuplé. Mais Tom s'est senti soudain revivre… Loin d'être un roman sentimental, le sang des bêtes frôle en réalité avec le fantastique tout en se posant des questions sur notre humanité. C'est frais, étonnant et surréaliste. très agréable à lire. J'ai aimé les questions que les personnages se posaient sur leur place dans la vie, la manière de Thomas Gunzig de traiter aussi, à sa façon, des liens familiaux. Il m'a sans doute manqué l'émerveillement ressenti à la lecture de son autre livre, la folie totale de son propos d'alors. Mais ce roman s'inscrit tellement bien dans la ligne éditoriale d'Au diable vauvert, l'éditeur du fantasque Régis de sa Moreira, que j'aime également beaucoup. Et j'ai envie de dire merci pour ce pas de côté d'avec la réalité, même si pour le surréalisme, la réalité est en ce moment une sacré concurrente.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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Cette comédie familiale est également l'histoire d'une crise existentielle. Tom tout juste cinquantenaire mène une vie qui l'ennuie entre son travail dans une boutique de produits de fitness et sa vie de couple rangée. Il ne rêve que de tranquillité et de calme, ce que personne n'est décidé à lui offrir. Son fils Jérémie revient vivre à la maison après s'être séparé de sa compagne Jade et son père Maurice , atteint d'un cancer, décide de venir s'installer chez lui avec son chat durant le temps de sa chimio. Un matin, il vient à la rescousse d'une très belle jeune femme rousse et mystérieuse.
Sa crise existentielle va s'incarner à travers le personnage d'Enceta ( N7A). Tom va tenter de sauver des griffes d'un homme violent cette femme qui, en dépit des apparences n'en est pas une. L'arrivée d'Enceta va provoquer de grands bouleversements dans sa famille et permet à l'auteur de poser un regard distancié sur cette famille et sur la société. Elle lui permet aussi tout un questionnement sur l'identité, la quête de soi, sur les stratégies que l'on met en place pour être heureux malgré les injonctions données par la société autour de la famille, de la sexualité, l'identité, la façon de penser, de s'habiller, d'être en couple.
Peut-on trouver sa propre voie qui permettra d'accéder au bonheur ? est la question autour de laquelle tourne toute cette comédie familiale où chacun des personnages s'est fourvoyé dans sa quête du bonheur.
C'est d'une plume légère et pleine d'humour que l'auteur décrit les péripéties de cette famille où chacun des membres va se remettre en question. Cette comédie est truffée de situations cocasses qui pointent du doigt les dérives de notre société et nous régalent.
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Ce livre propose un bon moment de lecture burlesque.
Ça chahute, ça cogne, ça tangue pour Tom en pleine crise de la cinquantaine : qu'a t'il fait de sa vie?
Sa vie bascule lorsqu'il sort de son magasin pour aller défendre une femme qui se fait frapper par son compagnon. Il se retrouve coincé entre cette femme qui se sent "vache dans un corps de femme", sa femme avec qui la relation s'est distendue et qui ne comprend pas sa réaction, son père avec qui il a toujours eu une relation conflictuelle, son fils avec qui il a toujours eu une relation difficile, sa belle-fille qui lui reproche d'être spéciste, carnivore etc...
C'est drôle, sans prétention et se lit d'une traite.
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Tom a cinquante ans, des rapports lointains et tendus avec son fils, des rapports lointains et tendus avec son père, des rapports incertains avec sa femme qu'il ne désire plus...
Soudain, sa vie est chamboulée, son fils revient habiter chez eux, son père s'installe également à domicile et cerise sur le gâteau, Tom décide de se prouver qu'il n'est pas un lâche et en supporte les conséquences.

Le sang des bêtes tient de la satire et offre quelques portraits assez acérés et réjouissants de nos contemporains.
Mais au-delà de l'aspect comédie, qui est déjà bien sympathique, ce roman offre l'occasion de se questionner sur nos propres modes de vie et nos rapports aux autres.
C'est à la fois léger et profond, rafraichissant et réfléchi.

Une jolie découverte de Thomas Gunzig que je poursuivrai avec Feel-Good qui est dans ma PAL depuis trop longtemps !
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Vendeur de protéines et pseudo aliments pour bodybuilders et personnes en manque de reconnaissance physique, Tom est un homme qui a travaillé dur pour obtenir ce corps qui à la cinquantaine tient encore bien la route. Ce travail acharné il le doit à son désir d'échapper à ce physique de juif ashkénaze hérité de son père Maurice, encore tourmenté par le drame des juifs lors de la seconde guerre mondiale.
Marié à Mathilde, ancienne adepte des salles de sport, ils ont eu ensemble un garçon, Jérémie, dont le physique rappelle à Tom ce qu'il a toujours voulu fuir. La vie de famille est un long fleuve tranquille que rien ne vient perturber, en tout cas jusqu'à ce le destin s'en mêle.
Jérémie débarque dans la maison familiale après avoir quitter Jade, le grand-père décide lui aussi de s'y installer pendant sa chimiothérapie et une étrangère recueillie par Tom devra également se faire une place.
Cette étrangère, du nom de N7A, va littéralement faire exploser cette famille. Les non-dits prendront toutes la place, et l'impensable prendra forme. Cette pseudo femme qui se dit être une vache, maltraitée par son propriétaire a de quoi rendre dingue, pourtant Tom décide malgré les difficultés à l'aider. Il lui fera prendre conscience qu'elle est un être vivant et qu'elle peut décider de sa vie, alors que lui même sera bouleverser par les révélations sur sa véritable mère.

Ce roman est une dinguerie excentrique qui met en exergue nombre de vérités sociétales, la place de la femme mais aussi la place de tout être humain, animal ou bien autre chose, la famille et les évidences qui fâchent, l'amour et la monotonie du quotidien, les rapports sociaux, le culte de l'apparence et l'individualisme, les différences, l'écologie… Autant de thèmes abordés avec subtilité dans ce roman qui m'a paru bien étrange mais a su capter mon attention, l'étrangeté de la situation probablement et la curiosité de savoir ce que les personnages deviendront, s'il foncent droit vers un mur ou bien une porte leur apportera une issue de secours.
Un roman étonnant et un auteur que je découvre.
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