Mais quel est le propos de
Thomas Gunzig ?
Sur la couverture (magnifique au demeurant - et c'est elle seule qui mérite une étoile), il est écrit que c'est un roman politique. Mais qui dénonce quoi ?
- le wokisme ? Pas vraiment puisque finalement, tout le monde fait des efforts pour complaire à Jade, alors qu'elle mériterait d'être enterrée vivante dans la fosse à purin qui lui tient lieu de pensée. On est loin du Voyant d'Etampes d'
Abel Quentin !
- le culte du corps et le danger de la prise de compléments alimentaires ? Non, puisque Tom a réussi à sculpter son corps à sa guise et que les concours de bodybuilding sont valorisés.
- L'antisémtisme ? le personnage du père est tellement caricatural qu'il en est agaçant. Il voit des Mengele partout mais le pire, le pire du pire, c'est
le généticien ! Alors là, les bras m'en sont tombés. Qui peut croire qu'un mec tout seul puisse se livrer, dans un pavillon de banlieue, à une manipulation génétique ultra sophistiquée ? Qui peut croire qu'en 2022, un scientifique généticien puisse dire à des gens (page 198) "Vous avez des nez de juifs, des yeux de juifs, des fronts de juifs. Je suis sûre que chez vous, ça sent le juif." J'ai eu honte pour
Thomas Gunzig. Sérieusement, c'est gênant.
- La cause animale ? oui admettons, encore que, ce n'est pas très clair car, dans ce cas, il faudrait épouser le mode de vie de Jade dont l'auteur semble se moquer.
- L'identité ? Grosso modo, il s'agit de barbotter dans la soupe identitaire libérale et victimiste. "Deviens qui tu es", "Refuse les cases" (mais construis-toi ta propre cage), "Mes ancêtres ont souffert alors j'ai le droit de pourrir la vie de mon entourage", "Moi je souffre plus que toi"...
Et enfin, comme si ça ne suffisait pas,
Thomas Gunzig nous fait avaler des niaiseries par pelletées entières que n'auraient pas réussi à produire
Gilles Legardinier et Joël Diker réunis: "la vie est belle", "sois ce que tu es", "Il y a déjà tellement de malheureux sur terre qu'il faut bien s'entraider". Les 2 dernières pages feraient passer Martine pour du punk trash tellement c'est niais.
Bref, c'est un des livres les plus nuls que j'aie lus de ma vie. J'avais pourtant aimé
Feel Good. C'est pour ça que quand Babelio m'a proposé
le Sang des bêtes, j'ai accepté avec enthousiasme. En plus, le début était très bien. Mais après... la cata.