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3,62

sur 535 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Un bel imbroglio !

D'un côté, des cadavres, tués à coups de maillet à quimper, et au Havre, et au couteau, à Paris. le premier cadavre découvert est parisien, celui de Gabie, prostituée, mais il faudra le meurtre de Monsieur Li, diplomate chinois pour qu'on s'intéresse à elle.

Monsieur Li a été tué dans un bordel, et l'assassin a laissé derrière lui un étrange petit carnet noir avec du texte crypté à l'intérieur. Chassaing va casser le code en un temps record, mais Victor Dessange, lui, ne va pas le claironner tout de suite : il a bien senti qu'il y avait anguille sous roche, et avec son jeune équipier Max, ils vont se lancer dans une enquête qui les fera bouger sur les routes de France, mais aussi dans différents milieux : artistique, syndicaliste, monde des affaires et politique.

Au-delà d'une enquête passionnante, chacun des personnages nous fait découvrir son univers : Pierrot, le gamin des rues, choqué par la mort de son amie Gabie, soucieux du sort de Louison, prostituée et amie de sa mère décédée qui survit comme elle peut à la Montjol, qui va se rapprocher des milieux communistes et anarchistes et devenir apprenti cordonnier. Victor, son frère parti en Afrique, le décès de sa belle-soeur et de ses neveux dans le naufrage de l'Afrique, sa relation compliquée avec son père, son mariage arrangé avec Clémentine et sa passion pour Marie. Marie, avec son amour pour Victor et ses ambitions professionnelles. Samuel, l'immigré juif et russe... Que de personnages attachants !!!

J'ai adoré cette incursion dans les années 20, et si d'autres aventures de l'inspecteur Dessange devaient voir le jour, je les lirai avec grand plaisir !
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La der des Ders s'est achevée, Victor Dessange s'en est tiré avec une jambe raide et quelques désillusions. C'est moindre mal. Sa femme est toujours aussi revêche, sa maîtresse toujours aussi jolie, ses enfants grandissent paisiblement et il réintègre la Police, dans les rangs de la brigade criminelle.
Retour à la normale ? C'est sans compter avec l'agitation politique qui ébranle la Capitale: les Camelots d'un côté, les anars de l'autre, difficile de parler de paix dans cet après-guerre houleux. Et pour couronner le tout, un tueur en série hante Paris, laissant dans son sillage les cadavres sanglants de prostituées. Ainsi que celui d'un client, ce qui est plus ennuyeux. Surtout quand ce client , homme d'affaires Chinois, était en visite officielle ....
Une histoire aux multiples rebondissements, un tableau des années vingt criant de vérité, et un dénouement totalement inattendu: ce polar historique a tout pour plaire . Il m'a plu, en tout cas !
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L'intrigue de ce polar "historico-social" est menée avec vivacité, énergie, rebondissements. Je me suis sentie totalement immergée dans l'histoire, emportée par un flot d'images,de sons,de dialogues comme dans un très bon film, oubliant que je tournais des pages. Car, aussi passionnante soit-elle, l'intrigue policière m'apparaît comme prétexte au dessein plus profond de dresser une fresque sociale de l'après guerre!
Max et Victor forment un duo d'enquêteurs très efficace et sympathique car les deux hommes sont mus par un vrai désir de justice et sont profondément humains. Pierrot est la mascotte du roman. véritable gavroche, il nous permet de découvrir le peuple de Paris et tous les enjeux sociaux de l'époque grâce à son regard candide,son courage,son coeur pur. Avec lui nous pénétrons dans le milieu sordide de la prostitution,nous nous mèlons aux luttes sociales dont il ne comprend pas toujours la complexité entre les ouvriers révolutionnaires, les syndicalistes les anarchistes. Nous redécouvrons les petits métiers de la rue , la violence de la misère mais aussi la force et la beauté de la solidarité et de rêves partagés.
Véronique de Haas nous régale en nous instruisant sur les enjeux politiques de cette époque, les positionnements souvent scandaleux quant aux colonies,l'économie de l'entre deux guerre et les luttes de pouvoir ,terreau qui prépare la seconde guerre mondiale.
Il se dégage beaucoup d'humanité de ce roman,dont je ressors avec le plaisir d'avoir beaucoup appris mais aussi d'avoir fait de touchantes rencontres et d'avoir le regret de quitter de bien belles personnes.
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Que voilà une lecture enrichissante! Récompensé par le prix du quai des orfèvres 2022, ce roman est un tout à la fois un roman policier, un roman historique et un roman sociologique qui nous fait découvrir en janvier 1920, la société française écartelée entre les ambitions démesurées des politiques, des financiers, des arrivistes en tout genre et les prémices des mouvements sociaux syndicalistes ou autres face aux membres de l'Action française prêts à tous les extrêmes, sans oublier bien sûr les petits, les miséreux coincés entre Belleville et les fortifs...
Après un début de lecture un peu difficile vu mes faibles connaissances de cette période , je me suis prise au jeu . J'ai au final beaucoup apprécié ce roman aux multiples facettes et je ne peux que vous suggérer de le découvrir sans plus attendre. Bonne lecture.
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Pour démarrer la critique de mon livre de plage préféré cet été – La muse rouge de Véronique de Haas -, je laisserai mon plaisir s'exprimer et mon enthousiasme éclater.
Ce policier a pour décorum le Paris de 1920. Les personnages principaux sont des flics de la brigade criminelle du 36 Quai des Orfèvres, anciens combattants de la « der des ders ». le contexte historique revêt une grande importance dans ce roman : c'est celui de l'immédiate après-Guerre, alors que les mouvements sociaux contestataires et les forces conservatrices s'intensifient, s'organisent et se radicalisent dans la capitale. le terreau de la reconstruction étant encore meuble, hommes de pouvoir, affairistes, ouvriers, prostituées et miséreux n'entrent pas dans le jeu avec les mêmes chances de s'en sortir.
Véronique de Haas fonde son récit sur un travail historique et anthropologique robuste. Elle parvient à lui adjoindre une maîtrise du suspense spécifique au genre policier. On renifle les effluves des abattoirs de la Villette, l'odeur du sang et de la crasse. On traverse les salons feutrés des hôtels particuliers de la haute bourgeoisie. On danse dans les cabarets et les bouges infâmes. On s'enfuit en suivant les voies ferrées et les murs des cimetières…
Parlons à présent du style littéraire de Véronique de Haas, de son écriture. J'ai vu ici et là que le vocabulaire argotique de l'époque pouvait gêner la fluidité de la lecture. Cela n'est pas mon cas. J'ai adoré la lire parce qu'elle ne cherche pas à en mettre plein la vue. La simplicité de son style le rend moderne, sans sacrifier à la richesse et à la musicalité si particulièrement subtile de notre langue.
Il lui arrive même de s'amuser avec nous : j'ai relevé le terme « superfétatoire » qui m'a fait sourire au détour d'une phrase.
Alors, comment expliquer le choix par Fayard d'un format de poche modeste pour cette édition ? Alors que l'ouvrage a remporté le Prix du quai des orfèvres 2022 et qu'il est juste formidable ?
Comment interpréter l'indication dans la quatrième de couverture à propos de l'autrice : « Mère de quatre enfants et professeure de lettres pendant quarante ans (…) ». Est-ce qu'on préciserait de Jean-Christophe Ruffin qu'il est père de x enfants sous le résumé de ses romans ?
Donc voilà, je me rebiffe pour Véronique de Haas, autrice définitivement géniale à mes yeux !
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Vous aimez les policiers historiques, ce roman est fait pour vous ! Paris 1920, l'inspecteur Victor Dessange mène une enquête débutant par le meurtre de prostituées et se ramifiant rapidement par d'autres meurtres en lien avec les milieux politiques, révolutionnaires, économiques... le roman est extrêmement bien documenté, ça fourmille de détails très intéressants sur les lieux, la société, la vie politique... L'auteur arrive à partir de faits réels à tisser une très bonne intrigue. J'ai également trouvé les dialogues très judicieux même si l'argot de l'époque peut dérouter un peu mais cela apporte encore plus de crédibilité au récit.
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Revenu handicapé de la guerre de 14-18, l'inspecteur Dessange a trouvé un poste à la brigade Criminelle.
Au début des années 1920, il enquête sur le meurtre de deux prostituées et celui d'un diplomate chinois, mais il apparaît très vite que d'autres assassinats sont certainement imputables au même coupable.
Entre affairisme, extrême-droite et ultra gauche(s), il faudra beaucoup de perspicacité et d'humanité à l'inspecteur et à ses deux adjoints pour dénouer les fils de l'intrigue.

Je ne suis pas un grand fan des polars historiques, mais je dois reconnaître que celui-ci m'a autant ravi que Requiem pour une République de Thomas Cantaloube, qui lui se déroule juste après la deuxième guerre mondiale. La faute sans doute à l'autrice, professeur de lettres passionnée d'histoire du XXème siècle et notamment de l'entre-deux guerres.
L'intrigue est tordue à souhait, mélangeant tous les ingrédients explosifs de l'époque ; à ceux déjà cités (affairisme, ultra gauche et extrême-droite) il convient d'ajouter l'extrême pauvreté, le colonialisme et, déjà, l'aspiration de populations africaines à l'indépendance.
Les personnages sont hauts en couleur ; peut-être manquant parfois de nuances, trop entièrement bons ou trop exclusivement méchants... Mais leurs portraits dressent celui d'une époque qui fut dure, et qu'on n'a assurément pas envie de revivre.
L'écriture n'est pas si facile. L'utilisation d'un vocabulaire de l'époque, aujourd'hui oublié, ou de formulations populaires éloignées du "bon français" auraient pu dérouter. Ce n'est pas le cas, et ce n'est pas si fréquent. le livre se lit bien, ni trop facilement, ni avec prises de tête.
Quand on me l'a offert, ce livre avait a priori deux défauts : polar historique et prix du Quai des Orfèvres. J'ai souvent été déçu par ce prix ; le polar de Véronique de Haas me réconcilie un peu avec lui.

Un excellent polar historique !


Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Si le roman n'aurait pas eu de prix je ne sais pas si il aurait été mis autant en avant. Et cela aurait été fort dommage. C'est un roman intéressant qui nous entraîne dans le Paris et sa police des années 1920, avec ses expressions du passé et ses réalités sur la police ainsi que la politique de l'époque.
Victor et Max on réussi à mener une enquête complexe avec les moyens de l époque.
Je suis resté sur ma faim par rapport à Victor avec Marie sur ce que leur histoire est devenu....
Je recommande ce roman
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L'auteure, à travers cette intrigue policière très bien construite, décrit l'entre-deux-guerres, remplie de toutes les fractures (conflits entre les anarchistes, communistes, syndicalistes et les camelots du roi...) et l'amorce de changements technologiques.

Le duo d'enquêteurs (Victor et Max) est très sympathique.

J'ai également apprécié le jeune Pierrot (orphelin) pris en charge par Louison (prostituée - amie de sa mère) et Jacques (cordonnier - ami de son père) et qui fréquente le milieu anarchiste au cabaret "La Muse Rouge".
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Belle plongée dans la France d'entre deux guerres !
Le livre est remarquablement documenté du point de vue social et politique mais pas que...
Les personnages sont attachants malgré le milieu sordide dans lequel certains évoluent et l'enquête ne manque pas d'intrigues ni de rebondissements !
Une lecture passionnante de bout en bout!
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