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EAN : 9782843049293
240 pages
Zulma (03/01/2020)
3.09/5   73 notes
Résumé :
Sorcière pour les uns, sainte pour les autres, elle seule sait encore lire, écrire, fabriquer de l’encre et du papier, et on vient de loin pour obtenir d’elle une lettre. Dans une Amérique dystopique où les enfants meurent de fièvres étranges, elle s’est toujours tenue à l’écart des Indésirables et des mercenaires. Même aux pires heures de la guerre, elle a su garder sa ferme, fidèle à la mémoire de sa sœur et de son père. L’arrivée de Mr Hendricks met fin à ce frag... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Dès les premières pages, Alison Hagy instille une étrangeté subtile, très immersive, en nous plongeant quelque part du côté des Appalaches dans un avenir dystopique qui pourrait tout aussi bien être un passé lointain et alternatif.

Dans un monde en proie à l'anarchie, à la population décimée par une épidémie qui a frappé essentiellement les enfants, à l'économie centrée sur le troc, l'héroïne vit sur les terres familiales sur lesquelles se sont installés des migrants miséreux, entretenant cahin-caha des relations délicates avec les clans locaux et surtout le menaçant casique local, Billy Kingery. Lorsqu'arrive un mystérieux homme, s'enchaînent des événements dévastateurs qui remettent en question son mode de vie et la mettent sur la route.

La très belle idée de roman singulier est de faire de cette femme la seule détentrice d'un pouvoir, celui de savoir lire et écrire. Elle survit en monnayant des lettres au nom des coupables qui y déversent les remords, leurs mauvaises actions, leurs crimes en quête de rédemption. le pouvoir des mots comme remèdes aux maux, finalement c'est tout ce qui reste d'humanité dans ce monde qui a tout perdu et où la force brute fait la loi.

Tout relève du conte ou de la légende dans ce roman autour de thème fort comme l'amour, la vengeance et la rédemption. le choix de l'associer à un récit dystopique est déjà fort audacieux au départ, il l'est encore plus dans le choix de l'écriture et du style. Ce récit est comme un être vivant, jamais figé, en mouvement constant, faisant fi par moment de la temporalité, établissant une porosité entre monde des vivants et celui des morts. Chaque mot devient chair pour suivre cette femme puissante qui, armée de son encre et de sa plume, entend trouver la liberté, quitte à en assumer jusqu'au bout les conséquences dramatiques.

Les mots d'Alison Hagy se déploie de façon très surprenante et pour les apprécier, il faut accepter de se laisser perdre dans un univers qui sera parfois hermétique en terme de lisibilité. Il y a beaucoup d'allusions, beaucoup d'ellipses, de silences à combler, d'hallucinations dans ce voyage sans retour. Moi, j'ai été souvent hypnotisée, comme enroulée dans une sensation brumeuse et onirique, puis électrisée par la cruauté de ce cauchemar futuriste. Mais je n'ai jamais perdu le fil du récit, jusqu'à sa fin vraiment superbe. Ce récit ne s'arrête pas lorsque ce livre noueux et étonnant se referme.
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Acquis 10 juin 2020- Librairie Caractères-Issy-Les-Moulineaux
Reprise de lecture 15 mars 2022

Deux soeurs,l'une particulièrement altruiste soigne les handicapés et les malades ; sa soeur, nettement plus centrée sur elle-même, ne se sent pas concernée par les engagements humanitaires ; elle en est même exaspérée et s'y trouve assujettie.Par une trahison,elle provoquera la mort de cette soeur.

Elle regrettera, aura des remords...et on retrouve au début de ce roman cette femme seule qui a décidé de se racheter à sa manière ; Comme elle est l'une des très rares personnes dans cette région américaine sauvage, à savoir lire et écrire, à fabriquer de l'encre et du papier,elle se met au service des autres pour leur écrire les lettres dont ils ont besoin.

Une sorte d'Écrivain public.; C'est évidemment ce personnage en lien avec les mots et l'écriture afin d'aider autrui pour régler leurs difficultés qui a largement justifié l'achat de ce livre !

Cette femme solitaire,en punition volontaire,trouve toutefois une certaine force dans ce rôle d'"écrivain public" et dans la solitude de la ferme familiale qu'elle se bat pour garder !

Mais un jour, un homme mystérieux survient chez elle,un certain Mr Hendricks qui a un besoin impérieux qu'elle lui écrive une lettre à apprendre ensuite par coeur...car il a une 2e exigence: après avoir rédigé cette lettre qui est une demande de pardon à une personne qu'il a meurtrie, il faudra que la femme,'"écrivain public" se déplace et aille déclamer cette lettre devant le destinataire "offensé "et détruit ....
ce Monsieur Hendricks,en échange l'aide dans diverses choses de sa ferme, et réalise un de ses souhaits: tuer un cougar ; ce qu'il réussit à faire...L'Homme est bien plus que ce qu'il paraît ! Mystère, Magnétisme...Homme solitaire ,au caractère taiseux...qui intrigue !...

Des hordes de mercenaires menées par le tout-puissant Billy Kingery...et les Indésirables qui vivent sur les terrains de cette femme; sorte de gens du voyage...que le puissant Billy voudrait qu'elle chasse....
Et là...pour moi cela se gâte ; du surnaturel, des mélanges de réalité, d'hallucinations,d'états médiumniques,des violences hors norme pour des bagarres de territoire ( invraisemblables à mon goût...)...Même si j'ai lu avec plaisir ce texte...j'ai décroché de cette accumulation d'étrangetés en tous genres...je suis involontairement et durablement réfractaire aux mondes dystopiques....Cela n'enlève rien à la grande beauté du texte et du style d'Alyson Hagy...

"Depuis la mort de sa soeur, elle était restée dans son coin-toute seule.Elle s'était protégée en monnayant l'unique don qu'elle possédait, cette capacité d'écrire des lettres au nom des coupables et des possédés. "(p.82)
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Que penser d'un roman quand l'écriture est poétique mais que l'histoire est incompréhensible ?
Dans un monde où une guerre a décimé les adultes et où les fièvres tuent les enfants, une femme écrit des lettres pour survivre, car peu de gens savent encore lire et écrire.
On ne sait pas trop si on est dans un roman, un conte, un mythe ou une légende.
Il est question de trahison, de pardon et de rédemption, mais les phrases bien que belles ne sont pas toutes explicites, à l'image d'un tableau ou d'une sculpture qu'on a plaisir à contempler mais sans comprendre ce qu'on voit, sans être capable de dire pourquoi ça nous plait ou pas.
Des gens qui sont morts semblent vivants, d'autres apparaissent aussi bien sous leur apparence d'enfant que d'adulte, personne ne semble vraiment là, à la fois présent devant nous mais aussi parti depuis longtemps…
Le livre est court (220 pages) ce qui fait que je l'ai lu rapidement, sans déplaisir, mais sans avoir été charmée non plus car il y a trop d'incompréhension à mes yeux.
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Creusons une nouvelle fois la figure de la sorcière après la BD de Penelope Bagieu dont a récemment parlé car les romancières d'aujourd'hui développent une vision toute personnelle de ces femmes jadis craintes et pourchassées. et qui sont plus que jamais à la mode.
Ainsi, les éditions Zulma ont publié en ce début d'année, et pour la première fois en France l'écrivaine américaine Alyson Hagy, repéré par Richard Ford et salué par le New York Times comme une "voix puissante".
Les Soeurs de Blackwater raconte l'histoire d'une femme - sorcière pour les uns, sainte pour les autres - qui, dans une Amérique dystopique, est l'une des dernières à savoir encore lire et écrire, dans une région située quelque part dans l'Est américain . - à travers un récit poétique et métaphorique.
Dans une langue âpre et violente, Alyson Hugy livre un étonnant cauchemar poétique dominée par deux étonanntes et formidable héroïnes.
Ces foudroyantes Soeurs de Blackwater peuvent dérouter mais séduit assurément par sa philosophie et sa poésie ensorcelante .
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lire Les soeurs de Blackwater de Alyson Hagy – traduit par David Fauquemberg - c'est entrer pour quelques heures dans un monde inquiétant où les rêves n'existent plus, où seule une loi cruelle prévaut désormais : prendre ou être pris. Dans ce monde dystopique impossible à situer dans le temps, une femme conserve un pouvoir : celui d'écrire ; pour elle mais surtout pour les autres. Ce savoir – et quelques accords de voisinage - l'a longtemps préservé des rivalités, du chaos ambiant et des culpabilités de son passé. Il suffira qu'un homme apparaisse un matin pour que ces fragiles équilibres s'effondrent et que la violence se déchaîne.

Si j'ai apprécié la qualité de l'écriture de l'auteure, tout le reste du livre m'a rapidement perdu : de l'histoire à la psychologie des personnages, de la réalité au songe, du message affirmé à celui induit, ma compréhension et mon attention sont allées decrescendo au fil des pages. Pas pour moi donc…
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critiques presse (1)
LeFigaro
30 janvier 2020
En quelques pages, Alyson Hagy fait déferler un vent de mystère. Les questions pleuvent mais rigolent sur des pages muettes. Il va falloir s’armer de patience pour que cette tempête d’énigmes passe. Car l’auteur, en Dieu sur son roman, est plutôt du genre à faire la pluie que le beau temps.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Depuis la mort de sa sœur, elle était restée dans son coin-toute seule.Elle s'était protégée en monnayant l'unique don qu'elle possédait, cette capacité d'écrire des lettres au nom des coupables et des possédés. (p.82)
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Vous êtes venu me voir pour être soulagé. Je cherche peut-être la même chose. Mais le soulagement est la perle de grand prix, par ici. Le simple fait de le désirer devient vite malédiction.
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Dans leur jeunesse, sa soeur et elle avaient voyagé jusqu'à la mer. Elle avait été subjuguée par l'eau, abasourdie par ses textures changeantes. A ses yeux, c'était comme un tissu vivant, la jupe ondoyante d'une fille ou le long voile sombre d'une veuve. Sa soeur, elle, etait davantage fascinée par le ciel. "Tu vois ? avait-elle demandé en contemplant l'azur. On dirait un autre continent là-haut. Des montagnes et des îles, de grands canyons bleus sans fin. Tu les vois ? On pourrait vivre dans un endroit comme ça quand on sera grandes, un pays sans personne, sans drapeau. On pourrait s'installer là-bas, rien que toi et moi."
"Ce n'est pas comme voler dans les airs, dit-elle, s'adressant à sa soeur. Leur arracher les mots, c'est comme plonger. Ecrire pour eux c'est comme plonger sous la mer, la vitesse et la liberté, à l'aveugle."
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Certaines personnes, celles qui savent le mieux comploter, manœuvrent très bien cette peur-là. Elles aiment la force qu'elle donne, quand on sait s'en servir. Ce qui leur plaît aussi, c'est qu'on peut se débarrasser facilement des gens faibles avec elle. La peur est un outil puissant pour qui empoigne son manche.
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L’été avait filé, les abandonnant tous. Les rives duvetées de givre du cours d’eau luisaient comme une pièce de nickel, et elle sentait d’ici les feux où cuisinaient ceux qui s’appelaient eux-mêmes les Indésirables. Graisse de porc et fumée. Maïs calciné. Chaque semaine, de nouveaux venus s’installaient dans le camp, qui tendaient leur arpent de bâche sur des piquets et faisaient sécher le poisson pêché à la senne dans la rivière. Tous étaient aimantés par ses champs au terme de leur migration saisonnière, à cause de ce qui s’était passé là quelques années auparavant, à cause de leurs croyances. Elle ignorait s’ils comptaient rester pour l’hiver.
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Video de Alyson Hagy (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alyson Hagy
Les Sœurs de Blackwater, Alyson Hagy — En librairie le 3 janvier 2019
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