Pour un observateur lambda, les activités déployées au quotidien par une infirmière (ou un infirmier) pourraient, a priori du moins, paraître simples : tenir une conversation avec un patient, l’aider à se déplacer dans les couloirs du service, donner un coup de main lors de sa toilette, pratiquer une prise de sang ou donner un médicament. Il s’agit d’abandonner dès à présent cette image d’Épinal qui voudrait que pour être infirmière, il suffise d’être paré de ces seules vertus de bonté, de gentillesse et d’altruisme, et d’avoir acquis « quelques connaissances » médicales, pour faire face à ce quotidien singulier. La réalité est tout autre et les faits démontrent que l’infirmière travaille dans la complexité, au sens où l’entend Edgar Morin, à savoir dans un « tissu d’événements, actions, interactions, rétroactions, déterminations, aléas, qui constituent notre monde phénoménal ».