L'astre de vie

Hammond a pensé à la Terre, à la vieille Terre qui lui a été perdue à jamais, aux sons et aux couleurs, aux visages, aux voix, aux rues, aux fusées, à la rampe de lancement, à la vie et à la mort qui s’estompent ensemble dans la lune froide. Et sous ces pensées, il savait où il était et ce qu’il faisait, et il goûtait la peur dans sa bouche comme du cuivre liquide.

Qu'avait-il envie de faire? Il voulait retourner dans son propre temps, il en avait par-dessus la tête de toute cette époque cinglée, de ces histoires de vaisseaux stellaires ou de gens qui ne meurent jamais. Pas la peine d'y penser, il ne pouvait pas revenir en arrière. Dans cette époque, il y était définitivement, et il fallait essayer de s'en tirer au mieux. Mais comment décider de ce qui était le mieux?
Pour commencer, Jon WWilson pouvait fort bien mentir. Ces gens n'étaient peut-être que des criminels se cachant de la police. Pourtant, non, il ne le croyait pas. Ils construisaient quelque chose ici, il les avait vus au travail. Mais même si c'était bien un vaisseau stellaire, ça ne prouvait pas que le but visé fût aussi tiré par les cheveux que cette tentative interdite pour trouver le monde secret des Vramen. Comment en être sûr?
Il grogna tout haut. Pourquoi diable les hommes étaient-ils allé dans l'espace, au bout du compte? Ils avaient vraiment donné le départ d'un beau gâchis, les anciens du XXème siècle!

« Thayn, ce n’est pas seulement la liberté pour laquelle je fais ça », a-t-il déclaré. « C’est toi. Je veux te voir, être à nouveau près de toi. »
 
Elle le regarda, froidement, cyniquement. « Pourquoi ? »
 
« Parce que je suis amoureux de toi », a déclaré Hammond. « Je suis l’imbécile de l’univers, mais je ne peux pas m’en empêcher. »

Les yeux profonds de Jon Wilson brillaient. « Pour la première fois depuis des siècles, un vaisseau libre volera à nouveau dans l’espace - un vaisseau que les Vramen ne peuvent pas détruire d’un seul coup. »