"Ce premier chapitre ne fait pas partie du livre. Les mots étaient déjà là, à cette place exacte sur la pile des pages blanches. le papier libre n'existe pas, il est occupé, sous le joug d'une armée de fourmis noires, indomptables, increvables, elles roulettes sous le talon comme de la grenaille, elles percent la page et reviennent s'y vautrer et vous dénoncent.
C'est de la mémoire morte, du vent monté du centre de la terre, de ses rejets de cendre. de lourdes cicatrices de blessures anciennes. Ce ne sont pas des fourmis noires, de la mémoire morte, non, ce sont des fourmis rouges, de la mémoire vive, elles grouillent sur mes mains depuis le soir où mon père a dépendu le mort, le suicidé de l'avenue. Cela aussi, je voudrais l'effacer."
La chambre de Stella m'a choisie, dans le lot d'une recyclerie. Sa photo ancienne de deux enfants sur fond sépia m'a tendu la page, et
Jean-Baptiste Harang a fait le reste, jouant le rôle d'un agent immobilier familial. Doué d'une poésie du quotidien, l'auteur nous invite à la table de sa famille pour l'aider à révéler le secret de sa famille, dans ce petit village de la Creuse.
Je viens de passer un moment délicieux, de nature à m'attirer dans les filets de ce nouvel auteur, également journaliste.