AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,25

sur 3755 notes
Amis Homo Sapiens, savez-vous ce qui nous distingue des autres espèces animales ?

Si la question m'avait été posée avant la lecture de cet essai, j'aurais peut-être répondu qu'ils sont capables d'aller sur Babélio y poster des critiques. Ce qui est inexact. Pour preuve mon chat qui tient absolument à participer à cette critique en posant ses pattes siury he cl_a_cmla»4vier. Couché !

Non, l'Homo Sapiens, à la différence des autres espèces, sait parler de choses qui n'existent pas. Un sempiternel bavard qui non seulement parle de lui, de ses congénères, de sa vie, mais en plus invente des histoires capables de fédérer, dans un but de coopération. Cela serait même sa grande force, qui lui aurait permis de se propulser en haut de la chaîne alimentaire en un temps record, malgré son anatomie plutôt faiblarde.
Mais attention, Homo Sapiens n'est pas un tendre, c'est même d'après Harari un serial killer.
- Un quoi ?
- «Si l'extinction australienne était un événement isolé, nous pourrions accorder aux hommes le bénéfice du doute. Or, l'histoire donne de l'Homo sapiens l'image d'un serial killer écologique. »

On apprend plein d'autres choses formidables sur notre espèce dans cet essai. Ou pas.

En tout cas l'ouvrage l'est, formidable. Harari distingue trois révolutions essentielles dans l'évolution de « l'Homme Sage » : la révolution cognitive il y a 70000 ans, l'agricole il y a 12000, et la scientifique engagée 500 ans plus tôt. D'un abord simple, les 500 pages se lisent d'une traite, avec passion en ce qui m'a concerné.

Attention néanmoins, une sorte de glissement identitaire peut s'opérer chez le lecteur : d'être humain avec une personnalité et une identité nette avant d'ouvrir cet essai, il pourrait se métamorphoser en simple représentant de l'espèce Homo Sapiens en le parcourant. Et vu sous cet angle, le monde n'est plus tout à fait le même...
Commenter  J’apprécie          2728
Voici un essai qui a eu un succès phénoménal, qui suscite de nombreuses critiques dithyrambiques, est adapté en BD mais qui voit aussi de nombreux scientifiques vents debout contre la méthode et certaines idées tirées du livre.
Qu'en ai-je donc retiré à ma lecture ?
D'abord, effectivement cet essai de vulgarisation scientifique réussi son pari. Celle de faire de la vulgarisation scientifique.
De très nombreux lecteurs se sont confrontés à des théories historiques nouvelles remettant en cause des préjugés ou des supposées certitudes anciennes. Alors, oui, Yuval Noah Harari ne cite pas ses sources, ne met pas la tonne de notes que l'on attend dans un vrai ouvrage scientifique mais si la cible est le grand public pour qui cette façon de procéder décourage la lecture, cela peut se comprendre.
Encore faut-il, évidemment, que ce qui est écrit soit réellement de la vulgarisation scientifique !
L'auteur vulgarise une vision de l'histoire qui existe chez de nombreux historiens, en fait une synthèse très agréable à lire, ce qui explique son succès et qui remet en cause de nombreuses autres théories plus anciennes. C'est un fait. C'est séduisant et c'est bien écrit.
Toutefois, l'inconvénient de cet essai, quand on est un peu formé aux études historiques, c'est que l'on sait que sur certains sujets abordés (un certain nombre en fait), il y a encore aujourd'hui, débat. Or l'auteur ne nous préviens pas que ce qu'il écrit ne sont que des hypothèses de ces débats.
On peut se pose la question : est-ce si grave ? Oui et non. Oui, si on lit le livre comme une somme scientifique et que l'on prend pour argent comptant tout ce qui est écrit. Non, si on prend le livre comme une base pour réfléchir, pour mettre un coup de pied dans la fourmilière des idées reçus.
Harari nous présente l'histoire de l'humanité, de l'une des espèces humaines, la notre, homo sapiens comme issue de révolutions successives. Une révolution cognitive d'abord après des centaines de milliers d'années d'existence, il y a 70 000 ans, environ, une évolution dans le cerveau humain aurait permis à cette espèce d'appréhender la fiction, les mythes, de se raconter des histoires de se créer donc aussi des liens communs, de fonder des sociétés d'entraide, d'avoir la conscience de son existence. Bref de se hisser par ce biais évolutionniste au-dessus des autres espèces animales. Cette supériorité nouvelle, homo sapiens s'en sert pour assurer sa survie, mais aussi pour écraser les autres, peut-être en les éliminant de la surface du globe.
La deuxième révolution serait celle de l'agriculture. Liée à la sédentarisation, homo sapiens devient en quelque sorte l'esclave des céréales, perdant sa liberté de chasseurs-cueilleurs nomades pour créer des civilisations basées sur les inégalités et l'exploitation.
La troisième évolution est celle de l'unification de l'humanité par des mythes que sont l'argent, la guerre (les empires) et la religion en conflit les uns avec les autres.
Enfin la dernière révolution, encore en cours, serait celle de la science, associée au mythe du capitalisme.
Un mythe est pour l'auteur une croyance en quelque chose qui n'existe pas concrètement mais dont l'existence fictionnelle est accepté par (presque) tout le monde : les dieux, l'argent, les nations, etc.
Cette très brève histoire de l'humanité est passionnante à lire car le style de l'auteur est simple, vif et non dénué d'humour. Sa vision transversale basée sur les fictions (mythes, croyances) est originale dans un ouvrage de vulgarisation scientifique et remet en cause de nombreuses idées reçues, ce qui est toujours intéressant pour notre réflexion.
Certes, ces idées ne sont elles aussi que des idées, des hypothèses, séduisantes, mais qui font toujours l'objet de débats pour nombre d'entre elles. Un point de départ pour aller plus loin dans sa réflexion.
Commenter  J’apprécie          1808
Quel défi!! Ce jeune professeur de l'université hébraïque de Jérusalem entreprend ici de nous conter la folle histoire de l'humanité, depuis l'époque des chasseurs-cueilleurs aux hommes bioniques qui arrivent à un horizon proche sans doute!
La première question traitée ici est de savoir pourquoi l'Homme est devenu une espèce aussi réussie. Au départ il était loin d'être destiné à se retrouver tout en haut de l'échelle. Selon l'auteur c'est la capacité de l'Homme à créer des mythes et de la fiction (les Américains diraient le "story-telling") qui a été de nature à fédérer les humains autour d'un projet commun.
C'est cette croyance en des fictions qui permet aussi de développper l'économie et d'accorder du crédit, ce qui a permis l'explosion des connaissances et la conquête du monde par les Européens dès la Renaissance.
Le livre Sapiens nous amène reconsidérer des questions qui ont été longtemps brûlantes: comment est née la suprématie d'un groupe? Comment l'Europe s'est imposée et a imposé son système de valeurs et de pensée, comment et pourquoi les femmes ont été si longtemps dominées par les hommes. Comment sont nés les empires, pourquoi a-t-on accordé plus de crédit aux bâtisseurs de l'empire britannique qu'aux bâtisseurs de l'empire français. Des épisodes cruciaux comme la fameuse banqueroute de Law de 1719 sont présentés sous un jour nouveau.
L'auteur a le génie de mettre les choses en perspective.
C'est une Histoire dynamique et philosophique qui se déroule ici.
Les perspectives sont également développées de manière intelligente.
Quelle va être la place de l'Homme au moment où il peut devenir un quasi-dieu avec l'avènement des nano-technologies qui lui permettront de vivre plus longtemps, beaucoup plus longtemps..?
L'auteur a l'audace de donner dans le "politically incorrect" et c'est ce qui rend son livre si percutant.
Exemples :l'empire est un système politique qui a des bons côtés, gage de stabilité et de développement des sciences. le capitalisme est présenté ici quasiment comme une religion plutôt que comme une théorie économique.
Le traitement des animaux domestiques est présenté comme un des grands crimes de l'humanité.
LE livre a été inspiré par l'ouvrage de Jared Diamond "De l'inégalité dans les sociétés". On doit à Jared Diamond le fameux "Effondrement des civilisations".
C'est dire que l'ouvrage magistral de Yuval Noah Harari s'inscrit dans la même veine, de ces ouvrages qui nous font réfléchir à notre place dans l'Univers.
Le langage est accessible pour tous. C'est d'une clarté extraordinaire.
Il a toutes les chances de devenir un ouvrage de référence.
Commenter  J’apprécie          1518
Sapiens, une brique de 501 pages qui se lit comme un roman !

L'histoire de Sapiens, notre histoire, que chacune et chacun devraient avoir lue.
Je ne connaissais pas Yuval Noah Harari. J'ai découvert cet écrivain à La Grande Librairie, lors de la sortie de Homo Deus. Il m'a fascinée par sa présentation et j'ai aussitôt décidé de lire cet ouvrage ainsi que le précédent : Sapiens.
Déjà, les quatre parties du livre découpent bien cette « brève histoire de l'humanité » :
La Révolution cognitive,
La Révolution agricole,
L'unification de l'humanité,
La Révolution scientifique.
L'épilogue : Un animal devenu dieu, est-il la dernière étape ?
Ce livre est une mine de connaissances mises à la portée de tous. Je n'ai pas trouvé d'adjectif assez fort pour dire mon enthousiasme à sa lecture.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
Commenter  J’apprécie          13210
Renversant ! Sidérant ! J'ose à peine vous dire que j'ai choisi ce livre sans regarder plus que cela de quoi il parlait, mais attirée par cette couverture à l'empreinte digitale et cette idée préconçue d'avoir en main un essai centré sur nos ancêtres préhistoriques… Que celui qui n'a jamais boycotté les 4ième de couv me jette la première pierre ! Imaginez-donc ma surprise croissante, de page en page : Yuval Noah Harari lamine et éclaire d'un regard nouveau toutes nos certitudes, toutes nos croyances et tout ce qu'on a pu nous apprendre sur, je cite quelques sujets pêle-mêle : la disparition de Neandertal, le mythe du bon sauvage, Dieux (peu importe les noms qu'on leur donne), la révolution cognitive, la science et son idée de progrès, l'argent, les bienfaits du capitalisme et notre quête folle du bonheur, …

"Self-made-dieux, avec juste les lois de la physique pour compagnie, nous n'avons de comptes à rendre à personne."

Harari ne refait pas l'histoire (point de révisionnisme dans cette affaire-là), il ne la réécrit pas non plus, il met « simplement » en lien les faits et l'état actuel de nos connaissances d'un point de vue, non pas froidement scientifique, mais historique, sociologique, ethnologique… à la lumière de ce que les derniers millénaires nous apprennent sur les civilisations humaines et l'homo sapiens proprement dit. "Simplement" est un euphémisme : il en faut de l'envergure pour mener à bien un tel projet et intellectuellement savoir et être capable de le réaliser...

Ce livre nous fait réfléchir sur le monde, notre individualité, nos représentations et nos savoirs acquis… sans nous enfermer dans un système, mais au contraire, en enlevant la chape de plomb ou le voile d'illusion (appelez cela comme vous voudrez) qui maintient chaque individu dans la vision convenue, dominante de l'espèce, en expliquant les mécanismes qui nous ont conduits à ce que nous sommes. Pourquoi Homo Sapiens et pas Néandertal ? Pourquoi l'argent et non le troc ? ...

Nous ne vivons pas dans la réalité mais dans un monde sous-tendu par une représentation partagée par la majorité : l'imaginaire collectif dominant devenant une civilisation qui s'étendra tant que l'homo sapiens y accordera crédit ; laissez tomber le rideau et c'est une civilisation qui s'effondre pour laisser place à une nouvelle représentation dominante. Cette capacité innée porte à bout de bras toutes les relations humaines et est la clef de la prédominance de notre espèce sur toutes les autres à travers les millénaires…

"Pour changer l'ordre imaginaire, je dois persuader des millions d'hommes de coopérer avec moi. Car l'ordre imaginaire n'est pas un ordre subjectif qui existe dans mon imagination, mai plutôt un ordre intersubjectif qui existe dans l'imagination partagée de milliers et de millions de gens".

Je ne peux que vous inciter à découvrir les nombreuses idées développées par l'auteur, un rien provocateur : on sent clairement qu'il jubile à l'idée de nous savoir à terre, bluffer ou contrarier, amuser ou carrément sceptique, parfois, devant tant d'audace ! Car ce livre ne vous laissera pas indifférent, que vous soyez convaincu par cette brève histoire de l'humanité ou non. N'est-elle pas, comme l'indique son titre, qu'UNE de plus pour les sapiens que nous sommes. Mais est-ce qu'elle sera la votre ? Minoritaire ou dominante, à terme ? Sur quoi débouchera-t-elle ? Une énième civilisation ? Une ultime révolution qui verra la fin de l'homo sapiens, au profit d'autres espèces dominantes, biologiques ou cybernétiques ?

Seule l'histoire nous le dira. Cette grande oubliée de l'éducation. D'ailleurs, effacement volontaire ou non ? Stratégie ou faux-pas ?

Voilà, si vous en êtes à vous poser ce genre de questions, c'est que vous avez déjà investi ce nouveau récit fondateur…
Lien : http://page39.eklablog.com/s..
Commenter  J’apprécie          1327
« L'histoire a commencé quand les hommes ont inventé les dieux. Elle s'achèvera quand ils deviendront des dieux. »

Cet essai se lit tout à fait comme une histoire, celle des hommes, de leur évolution et de leurs mondes imaginaires. Du chasseur cueilleur à l'homme moderne en passant par l'agriculteur. Au bout du chemin, peut-être une vie bionique qui effacera l'homme, à moins que ce ne soit un ouragan géant.

Un essai qui mêle histoire et science, incroyablement complet tout en étant compréhensible et futé. Il nous oblige à penser autrement ce que nous sommes, ce que nous faisons et où cela nous mène. Même si nous ne savons pas quel chemin nous prenons finalement car, le contrôle de notre histoire et les progrès de la science nous échappent trop souvent. Nous sommes faibles et ignorants.

Et pourtant l'homme est aussi le plus grand serial killer de tous les temps !

Il pose la question formidable : sommes-nous heureux ? Et aussi cette autre : que voulons-nous devenir ?

Le chasseur cueilleur n'était-il pas plus heureux que l'homme moderne ?
Voulons-nous devenir des dieux ?
Peut-on être heureux face à la souffrance qu'on inflige aux animaux, à nos frères, face à la destruction de l'écosystème ?
Quand on ne sait pas si vie a un sens ?...

Je conseille fortement ce livre. Il est incroyable, passionnant, déroutant. Il nous bouscule, nous réveille et fait trembler nos illusions d'homme moderne, la faiblesse de nos mondes imaginaires. Ma maigre critique ne pourra pas rendre la force de cet essai. Lisez-le.
Commenter  J’apprécie          1070
Disons-le tout net : je n'ai pas aimé cet essai.

Je sais que je vais me mettre à dos beaucoup de Babeliotes (avec une note de 4,27 pour 567 votants et une côte de 5 sur 5 attribuée par la moitié de critiques), alors je vais tenter de me justifier. Exercice périlleux, j'en conviens.

D'abord, je regrette que dans un ouvrage écrit par un universitaire, potentiellement présenté comme une référence dans son domaine, il n'y ait quasiment aucune mention des sources utilisées. Certes au début il y a bien quelques références, mais elles se font de plus en plus rares au fil des pages.

On me dira qu'il y a des chiffres, pas mal de chiffres au début … et ça, ça fait toujours bien, des chiffres. Cela donne un air de sérieux, d'objectivité. Les chiffres, c'est du lourd, du solide. Sauf que retirés de leur contexte et coupés de leurs sources, les chiffres eh bien cela ne veut absolument rien dire. Ou plutôt on peut leur faire dire n'importe quoi, aux chiffres.

Harari parle dans son essai de Jared Diamond. Il se trouve que je possède « de l'inégalité des sociétés », (que je n'ai pas encore eu le plaisir de lire) et j'ai vérifié : à la fin il y a bien une (longue, très longue) bibliographie. Je trouve que Monsieur Harari devrait s'en inspirer.

Et puis il y a le ton. Je dois bien avouer qu'au début j'ai été séduite par cette plume légère, ces phrases bien tournées, teintées d'humour (j'ai beaucoup aimé l'accusation portée contre les moustiques inopportuns de comportement contre-nature …), cette lecture facile. Mais petit à petit je me suis sentie mal à l'aise, comme prise au piège, comme à l'étroit. le ton de l'historien s'est fait un peu trop péremptoire, la nuance a peu à peu disparu.

Et puis il y a cette page 161 où l'auteur nous balance une formule de mathématique. J'adore les maths que j'ai étudiées à l'université (eh oui, on peut aimer la littérature, la poésie, la mythologie ET les math, ce n'est pas incompatible, loin de là), mais là me prendre une formule en pleine figure, tombée du ciel, sans explication, sans justification, sans raison, sauf celle d'en mettre plein la vue et de montrer à monsieur et madame tout-le-monde qu'attention les maths c'est très compliqué, mais moi, super historien, je vais tout vous expliquer. Vous verrez, faites-moi confiance, je vais tout vous interpréter, je vais tout vous simplifier …

Et à partir de ce moment-là, je ne suis plus sûre de rester objective … A partir de là, le sieur Harari a sérieusement commencer à me taper sur le système. J'ai poursuivi ma lecture avec un très gros a priori négatif, je dois bien l'avouer, avec la volonté de chercher la petite bête … Je citerai trois opinions de l'auteur, présentées comme des vérités scientifiques, et qui m'ont fait bondir.

Premier exemple (déjà partiellement évoqué plus haut) : « les employés de bureau et les comptables ne pensent pas en êtres humains. Ils pensent comme on remplit des dossiers. […] Libre association et pensée holiste ont laissé la place au compartimentage et à la bureaucratie. ». Bon je comprends que cela fasse sourire la plupart d'entre nous qui ont déjà eu maille à partir avec leur administration. Mais je m'insurge contre ce discours pseudo-scientifique (c'est plutôt le discours des dirigeants et des ressources humaines des grandes entreprises) qui veut que parce que vous êtes plutôt rationnel, logique et organisé, vous êtes incapable d'imagination, de poésie, de créativité et d'émotion. Je connais des comptables, des ingénieurs, des mathématiciens, des astrophysiciens poètes ou artistes à leurs heures. le cerveau humain n'est pas unidirectionnel et il est dangereux de penser l'être humain en terme de catégories. D'autres exemples de ce type prolifèrent dans le livre.

Deuxième idée très séduisante mais tout à fait fausse : « Les ressources à la disposition de l'humanité ne cessent de croitre et continueront probablement sur cette lancée. » Oui, moi aussi j'aimerais y croire, mais tout le monde sait que les ressources de la terre sont limitées, que notre planète est un système fini. Seule la connerie humaine me semble infinie, en fait.

Dernier exemple : « le malaise du Tiers Monde n'est-il pas simplement l'effet de la pauvreté, de la maladie, de la corruption et de l'oppression politique mais aussi celui de la simple exposition aux normes du Premier Monde ? ». Là, franchement, tant de mauvaise foi me laisse sans voix ! Cachez cette opulence, ces gaspillages, cette liberté, les pauvres nous regardent ! Cela pourrait leur donner des idées, des revendications peut-être. Tout simplement scandaleux !

Et j'arrête là. D'accord ce n'est que mon avis, qui ne vaut pas grand-chose comme dirait une certaine Babeliote. Je ne me prétends pas experte en quoi que ce soit et mon avis n'est basé que sur mon ressenti, mon expérience et mes lectures (qu'il me serait impossible de lister. Eh, pourquoi devrais-je le faire, moi, lectrice lambda ?)

Inutile de préciser que, depuis cette lecture, j'ai retiré mon nom de la liste d'attente de la bibliothèque pour le dernier opus « Homo Deus ». Il y a beaucoup mieux à lire.
Commenter  J’apprécie          10338
Sapiens, un titre comme ça nous donne l'envie de s'y plonger à deux pieds comme les bipèdes que nous sommes depuis des millions d'années… Et puis le temps passe, et nous voilà en 2019 pour faire la critique d'un bouquin de vulgarisation scientifique ? littéraire scientifique ? ou je ne sais comment le définir puisqu'il n'est absolument pas scientifique, un peu littéraire et d'une vulgarisation « Wazienne » : En bref tu veux écrire un bouquin bien chiadé sur les origines à nos jours en prenant le chemin le plus court sans t'emmerder avec les détails qui prendraient trop de pages, car du coup les gens seraient découragés par trop d'audace… alors que si c'est court, condensé, résumé, vulgarisé au quantique près, que l'affaire est entendue sur un format potentiellement encourageant pour les petits curieux, alors les gens achètent, à condition que la promo fasse bien son job.

Moi j'ai pris ce bouquin sur l'étagère de ma bibliothèque, il ne m'était pas destiné, ayant déjà lu du Dawkins, Diamond, Jacquard, Ziegler, Reeves et j'en oublie, j'imaginais que son contenu ne pouvait pas vraiment m'éclairer sur la question des sujets abordés dans ce bouquin, au bout de 200 pages, j'ai compris qu'effectivement, il était inutile de continuer, la vulgarisation est poussée à son ridicule, tout est interprété, déformé, raccourci jusqu'à la caricature, pas forcément faux, pas forcément vrai, mais grossièrement développé.

Les auteurs que j'ai cités précédemment sont des vulgarisateurs reconnus, scientifiques aussi, mais ils abordent un sujet en particulier dans un bouquin de 600 pages environ, c'est que dalle 600 pages pour un bouquin mais qui ne traite que d'un sujet qui lui a déjà été traité par des centaines d'autres ouvrages, mais les néophytes comme moi s'y retrouvent, alors pourquoi ne pas apprendre à apprendre, à être patient, parce que là franchement, pour briller en connaissances c'est foiré je vous le dis, entre potes un peu bourrés pourquoi pas, avec quelques grammes d'alcool dans le sang, on peut donner l'illusion en se grattant le menton mais sinon…

En fait c'est un bouquin convivial, qui rassemble les idées de comptoir, qui donne un sujet à se disputer un soir de disette, dans ce cas-là ok : une cacahuète, un verre de vin, et on refait le monde entre copains, en croisant les doigts pour qu'il n'y ait pas un relou de service à la science incomprise, défenseur du scepticisme, in-convaincu et peu convaincant qui viendrait vous péter l'ambiance :

« Je ne bois pas d'alcool… »

Malheureusement ce bouquin est vanté par de très nombreuses célébrités et de très nombreux experts, enfin expert ? ceux que l'on trouve pour en parler sans pour autant savoir de quoi on parle exactement…

Alors oui si on veut des bases DE RÉFLEXIONS, ce bouquin est une bonne chose, pour sa culture de comptoir éventuellement… mais pour trouver des vraies réponses concrètes aux questions que l'on se pose à longueur de nouvelle réponse, alors non, prenez le temps de fouiller ailleurs, par d'autres moyens, renseignez-vous, soyez curieux et vous trouverez des passionnantes vulgarisations sérieuses, documentées et véritablement pertinentes.

Pour conclure et j'y tiens : ce bouquin c'est le 20 heures de l’évolution et je rajouterais même sur TF1...

A plus les copains
Commenter  J’apprécie          9819
L'homo sapiens est une créature passionnante... Pour preuve, certains de ses spécimens les plus évolués parviennent à écrire des livres scientifiques érudits et ambitieux qui se lisent comme des grandes sagas romanesques !

Dommage que l'homo sapiens soit aussi une créature étourdie, et que mon cerveau n'ait pas réussi à retenir toutes les informations passionnantes qu'il a lues, que ce soit sur l'anéantissement des Neandertal forts mais lents, sur les révolutions des chasseurs-cueilleurs ou des scribes, sur la monnaie, sur l'avènement de l'homme bionique, sur toutes les histoires qu'on se raconte, des religions aux logos des marques...

Yuval Harari aborde une multitude impressionnante de thèmes, de périodes et de thèses. Il n'invente rien, mais interprète et explique tout, nous apprenant des choses et nous incitant à réfléchir à notre fonctionnement et à notre devenir.

Challenge Multi-Défis 35/52
Commenter  J’apprécie          963
Qu'est ce qui peut faire qu'un essai sur l'histoire de l'humanité puisse rencontrer un tel succès planétaire? Bien sûr le fait que cette planète est justement colonisée et exploitée par l'espèce vedette de l'ouvrage. Parlez moi de moi, c'est tout ce qui m'intéresse. Mais ce n'est sans doute pas la seule raison, car les ouvrages historiques ou sociologiques sur le sujet ne manquent pas.
Une deuxième raison est la simplicité du style et le recours à des exemples incontestables : on est loin des ouvrages universitaires abscons qui vous excluent d'emblée du club fermé des happy fews familiers d'une terminologie ésotérique. On est dans le réel, dans les faits.

L'auteur a par ailleurs cet art de décaler le point de vue, de jeter un regard de côté sur des faits et des chiffres qui prennent une autre dimension. Et le lecteur de constater qu'en effet il s'est bercé d'illusions savamment insinuées par un formatage éducatif à grande échelle. A moins que ce nouvel éclairage ne soit lui-même un miroir aux alouettes. « La seule certitude que j'ai c'est d'être dans le doute » nous disait Pierre Desproges.

Doutons donc : des frontières, du système monétaire, du libéralisme et de tout ce que l'homo sapiens a mis en place en renonçant au nomadisme du chasseur-cueilleur. Nostalgie du temps où les humains vivent comme les oiseaux des champs qui « ne sèment ni ne moissonnent ». Tout le malheur du monde proviendrait de la spécialisation , de la création des « niches pour abrutis », à savoir les humains qui ne savent pas assurer leur propre subsistance par eux-même , sans dépendre d'un plus performant, au risque de devoir lui accorder toute leur confiance.


Pas de leçon de conduite, c'est plus un état des lieux, sur fond de menace diffuse. Car cette espèce est capable de tout détruire, les exemples abondent dans le passé et il n'est pas de jour où l'actualité ne nous fasse une piqûre de rappel quant aux dégâts que nous provoquons. Pis, elle semble bien être sur le chemin de sa propre destruction…à moins qu'Homo deus ne nous prouve-le contraire. le second ouvrage de l'auteur est un incontournable quand on a apprécié comme je l'ai fait cet essai.

Lien : http://kittylamouette.blogsp..
Commenter  J’apprécie          670




Lecteurs (10159) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3206 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..