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3,89

sur 723 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce polar s'ouvre sur le retour d'un paria, celui d'Aaron Falk dans la communauté rurale de Kiewarra, à une heure de Melbourne, en plein outback australien. Plus de vingt ans qu'il n'y avait pas mis les pieds, chassés lorsqu'il était adolescent avec son père ( pour une raison volontairement cachée au lecteur durant un certain temps). Lui, qui n'a vécu que pour mettre son passé derrière lui, revient suite à l'injonction à la fois laconique et comminatoire du père de son ami d'enfance, Luke,  qui s'est suicidé après avoir assassiné femme et enfant : «  Tu as menti. Luke a menti. Sois présent aux funérailles. »

Aaron se retrouve rapidement à gratter derrière les apparences et les faux-semblants pour comprendre les ressorts ce qui s'est réellement passé, tout en se débattant avec ses souvenirs à lui. Et rien à dire, l'auteure mène parfaitement son intrigue, les pages se tournent toutes seules, d'autant plus que les pensées d'Aaron échappées du passé et tous les flash-backs sont en italique, ce qui rend très fluide et aisé leur raccrochage aux événements du présent.

Si le récit en lui-même est classique et mène à une résolution impeccable ( et surprenante, je n'avais pas vu venir le dénouement malgré les indices astucieusement semés ), le plus intéressant dans ce polar, c'est son ambiance, parfaitement ancrée dans le terroir australien. Jane Harper sait prendre son temps pour faire ressentir la canicule qui écrase cette communauté agricole au bord de la crise de nerfs. Son écriture est tellement visuelle et cinématographique que le lecteur est complètement immergé, presque suffoquant dans ce huis-clos rural pourtant ouvert sur l'immensité des paysages âpres et monotones du bush, effaré aussi par la violence de ces hommes que la faillite liée à la sécheresse rend dingue.

Si le personnage principal manque un peu de charisme, ce polar atmosphérique et efficace est très réussi. Il a d'ailleurs été couronné du Prix des lecteurs Livre de Poche 2018.

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Kiewarra, petite bourgade au sud-est de l'Australie, subit, depuis quelques mois, une véritable canicule. L'on n'avait pas vu pire depuis un siècle. Des conditions météorologiques terribles qui mettent à mal aussi bien les hommes que les animaux. Serait-ce à cause de cela que Luke aurait tué sa femme et son fils avant de retourner l'arme contre lui, laissant sa petite fille, âgée de 13 mois, seule ? Toujours est-il que toute la population se presse pour assister aux funérailles de la petite famille. Au premier plan, les parents de Luke, Gerry et Barb Hadler, faisant fi des messes basses concernant leur fils. Au fond de l'église, Aaron Falk, policier au service du renseignement financier, est venu tout spécialement de Melbourne. D'une part parce que Luke était son ami d'enfance, même si leur dernière rencontre date d'il y a 5 ans ; d'autre part parce que Gerry lui a envoyé un petit mot explicite le sommant de venir. Lorsque ce dernier lui demande d'enquêter sur ce drame, Aaron sait qu'il va se heurter à une population peu loquace, voire hargneuse et hostile, un drame survenu il y a 20 ans et impliquant le policier étant encore dans toutes les mémoires...

Revenir sur les lieux de son enfance après leur avoir tourné le dos définitivement, qui plus est suite à des décès, n'est pas ce qu'Aaron Falk, désormais installé à Melbourne, avait noté dans son agenda. N'était le mot un brin étrange du père de Luke, il se serait bien privé de l'ambiance glaciale qui l'accueille malgré une canicule meurtrière. Chargé d'enquêter sur ce qui s'est réellement passé, les parents de ce dernier peinant à croire à des meurtres puis un suicide, le policier va peu à peu mettre en lumière un présent peu reluisant et remonter à la surface un drame qui a laissé de nombreuses blessures. Jane Harper sait y faire pour installer une ambiance oppressante et tisser un scénario diabolique et rondement mené au dénouement inattendu. Entremêlant subtilement passé et présent, un véritable huis clos dans l'immensité du bush australien...
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Des histoires de personnes revenant au bercail après des années d'absence, y en a pléthore.
Tout comme le fait que le retour de ces revenants ait comme un p'tit arrière goût d'amertume, pour le palet par trop délicat des autochtones, au vu du souvenir laissé en amont avant qu'ils ne tirent leur révérence.
C'est ici le cas d'Aaron Falk qui remet les pieds dans la riante bourgade de Kiewarra écrasée par un astre solaire bloqué sur thermostat 12.
Première étape pour Aaron, histoire de regagner un semblant d'optimisme, assister à l'enterrement de son poto d'enfance, Luke, retrouvé suicidé après avoir fait profiter de son désir d'au-delà à sa femme et son fils. Étonnamment, il semblerait que dame euphorie soit restée aux abonnées absentes.
Deuxième étape, dans le but illusoire de se racheter une certaine légitimité aux yeux revanchards d'une populace justicière, élucider une tragédie familiale qui n'a sans doute pas livré tous ses noirs secrets.
Bon courage, l'ami.
Tu devrais en avoir grandement besoin.

La Harper's touch fonctionne toujours à plein.
Prenez un coin paumé rissolant de jour comme de nuit.
Instaurez-y une intrigue se jouant kouasi à huis clos.
Laissez l'auteur tisser une toile qui ne manquera pas de vous emmailloter et laissez-vous porter par la plume experte d'une habituée du genre.

Lost Man, Sauvage, Canicule, le sans-faute en terme de plaisir pur et de dépaysement gracieusement délivré par Air Harper qui se rit ainsi du confinement pour nous entraîner en des contrées peu affriolantes géographiquement mais terriblement propices en terme d'intrigues aux p'tits oignons.

Un passé au tissu cicatriciel toujours sensible et un présent affichant une plaie béante.
Au centre de ce maelsrtöem de rancoeur et de douleur, Aaron Falk.

Ce sera l'occasion, pour lui, de renouer avec un passé nostalgique qu'il refoulait au plus profond tout en démêlant l'écheveau d'un suicide qui n'en porte que le nom, la bestialité ouvertement affichée de certains contribuant assez peu à la sérénité d'une enquête à la zénitude bouddhiste.

C'est bon, c'est éblouissant dans tous les sens du terme, c'est Harper encore une fois au rendez-vous du thriller chiadé au pays des kangourous.
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J'ai beaucoup aimé ce polar que j'ai dévoré, canicule oblige: trente sept degrés chez moi, c'est quand même plus supportable que la sécheresse en Australie…
Décrivant de manière hyper réaliste le quotidien de ces fermiers accablés par la chaleur, qui voit leur bétail mourir, Jane Harper sait admirablement bien brouiller les pistes, alternant les morts actuels: Luke, sa femme et son fils avec une mort ancienne, celle d'Ellie, l'amie d'enfance d'Aaron et Luke.
S'agit-il du meurtre commis sur sa femme par Luke, sur fond de désespoir, qui finit par se suicider ensuite ou y a t-il eu un crime commis par une tierce personne? Étant donné le passé tumultueux de Luke toutes les spéculations sont permises…
J'aime bien ce style d'enquête alliant un meurtre en cours et un « cold case » et Jane Harper excelle à entretenir le suspense, faussant les pistes, sur fond de drame des fermiers, étranglés financièrement, certains voulant maintenir les autres sous leur emprise, sur fond d'alcoolisme…
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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" Lost man" m'avait beaucoup plu, ce premier roman de Jane Harper encore davantage!

Dans le bush australien qui subit depuis deux ans une sécheresse exceptionnelle, tout s'échauffe: la nature, les esprits, les rumeurs vengeresses...Car après les meurtres atroces de plusieurs membres de la même famille, attribuées au mari et père, sur un coup de folie, revoilà Aaron Falk, et il n'est pas le bienvenu. C'était l'ami d'enfance du présumé coupable, qui se serait ensuite suicidé.

Mais Falk cherche, aidé par le shérif local, d'autres pistes. Très dangereuse initiative... L'auteure rend à merveille l'ambiance survoltée , la tension extrême de cette petite ville isolée et qui périt économiquement, conséquence de la canicule. Et le passé douloureux ressurgit, lui aussi...

J'ai trouvé le personnage d'Aaron très intéressant:tourmenté par un fait de son adolescence traumatisant, il pensait avoir réussi à exorciser le passé en vivant à Melbourne, mais celui-ci le rattrape brutalement, à son retour. Il n'a alors qu'une obsession : trouver des réponses.

Ce n'est pas un livre d'actions mais plutôt d'observation méticuleuse des pensées, des mensonges de chacun, de révélations progressives. La part psychologique est au coeur de l'histoire. Entrez dans la fournaise, découvrez avec Aaron ce qui se cache sous les apparences, fouillez la complexe âme humaine. Vous ne le regretterez pas.
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Aaron Falk est maintenant policier de la finance à Melbourne où il a fait sa vie. Vingt ans plus tôt, par contre, il vivait à Kiewarra qu'il a dû quitter. Quand on dit quitter, c'est un grand mot. Son père et lui ont déguerpi vite fait, victimes de harcèlement suite à la mort d'une copine d'Aaron, Ellie, retrouvée noyée dans la rivière Kiewarra. Adolescent donc, Aaron fut pointé du doigt comme suspect potentiel pour la mort de la jeune Ellie, fille d'une espèce de boétien, intimidant tout le monde en ville.
Encore stigmatisé par les événements survenus il y a plus de vingt ans, Aaron n'est pas bien vu ni bienvenu dans la ville. On a la mémoire longue dans le outback.
Aaron revient, après vingt ans donc, pour les funérailles de son ami d'enfance, Luke, de sa femme et de son petit garçon, à la demande insistante du père de Luke. Luke aurait commis l'horrible. Un familicide. N'aurait eu la vie sauve que Charlotte, le petit bébé. Pour les parents de Luke, c'est insensé, impossible et on demande donc à Aaron de rester, d'enquêter sous le couvert, afin de comprendre, d'expliquer cette horreur, si un tel geste peut s'expliquer.
Ce qu'il fera. Et commence donc la recherche de la vérité, en fait, de deux vérités. Celle qui explique la mort de toute une petite famille et celle d'une adolescente il y a des années. Aaron, pris en otage par les secrets du passé, souffrira à revoir les lieux de son enfance, de son adolescence, les quelques amis qui lui restent...
L'Australie et ses climats si particuliers, et ici, ses terres ingrates sur lesquelles on s'acharne, cette chaleur moite, étouffante, ce soleil qui rend fou, ces fermiers qui peinent et perdent tout. Kiewarra souffre. Une sécheresse depuis deux ans, une rivière à sec, des terres dures comme le roc, du bétail qui meurt. C'est ce qui fait la particularité de Canicule. Cet univers surréaliste dans lequel est campé ce premier roman de Jane Harper. Un univers dans lequel je prends plaisir à me plonger.
PS. Il y a 3 titres avec le personnage d'Aaron Falk: Canicule, Sauvage (traduits en français) et Exiles.
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Torride. le premier roman très réussi de Jane Harper capte notre attention dès le départ, avec son personnage principal Aaron Falk, qui revient après plus de vingt ans dans son bled natal, Kiewarra.

Son retour, qui était au départ prévu pour quelques heures seulement - le temps d'assister à des funérailles - ne fait pas l'affaire des habitants du coin, car Falk avait déjà bien mauvaise réputation lorsqu'il est parti avec son père presqu'à la sauvette alors qu'il sortait tout juste de l'adolescence. Les langues n'ont jamais continué d'aller bon train à son sujet, les commérages s'étendant comme une traînée de poudre. Malgré un accueil des plus froids, celui-ci décidera pourtant de s'attarder plus longtemps que prévu car quelque chose cloche dans les événements récemment survenus. Il s'agit de son ami d'enfance, Luke Hadler, qu'il connaissait pourtant très bien et il décide de creuser l'affaire. Quelqu'un, quelque part, pour l'en dissuader, se met à le menacer en se servant de son passé, ce qui accroît le malaise et les soupçons d'Aaron.

Dans l'outback australien, on a chaud, on a soif, on crève, on souffre. On ressent tout le ressentiment entre les ruraux. L'auteure transmet parfaitement l'ambiance des lieux, du contexte d'un hameau où tout le monde se connaît, où on se fait salir sa réputation sans preuves et comment on fait pour vivre et grandir avec des colportages qui nous collent à la peau depuis tellement longtemps. Aaron Falk tient bien se défendre, faire toute la lumière et prouver à tous son innocence ! Un petit roman pas trop long, toujours accrocheur, qui nous fait voyager en Australie.

Un titre qui colle superbement à son climat et aux circonstances. À recommander !
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Un bon petit polar australien qui m'a permis de passer un agréable moment.
Un double meurtre suivi d'un suicide fait revenir un policier dans sa ville natale. Un retour qui est très moyennement apprécié car il fait remonter une vieille histoire, le meurtre non élucidé d'une jeune fille il y a bien des années qu'il connaissait très bien.
Ce roman, comme son titre l'indique, se déroule sous une chaleur écrasante, qui participe à sa façon à l'histoire. Elle exacerbe les tensions, dans cette petite ville les récoltes et les hommes souffrent, tout le monde se connaît.
Pour un premier roman, c'est bien réussi, le style m'a plu, quelques longueurs mais c'est un premier roman.
Une auteure à suivre, le deuxième roman qui vient de sortir me tente bien.
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Alerte incendie pour une petite bourgade au milieu du bush australien. Chaleur et poussière. Luke Hadler, un fermier plutôt apprécié par ses voisins, était-il désespéré au point de se suicider après avoir tué son épouse et son jeune fils ? Ses parents en doute, et Aaron Falk, son ami d'enfance devenu flic à Melbourne, décide de mener l'enquête.

Fouiller dans le passé ne se fera pas sans douleur. Un drame vieux de vingt ans n'attendait que cela pour refaire surface : une jeune fille retrouvée noyée, meurtre ou suicide, l'affaire ne fut jamais élucidée. Aaron Falk n'est vraiment pas le bienvenu dans la ville de son enfance.

Voyage au coeur de l'Australie rurale, loin des grandes métropoles, fermes immenses, petite communauté où tout le monde se connait depuis des générations. Rancoeur, jalousie, raison du plus fort, heureusement quelques personnes bienveillantes réussissent à maintenir un équilibre bien fragile. Unité d'action, de temps et de lieu, la canicule qui fait bouillir les sentiments, Jane Harper tient bon son lecteur.

Du passé au présent, c'est l'histoire d'une petite ville sans espoir d'avenir, refermée sur elle-même qui devient le théâtre de ce polar étouffant.

Un très bon voyage au pays des kangourous et des opossums. « Canicule » est en cours d'adaptation pour le cinéma, avec David Fincher (voeu pieux) aux commandes, cela pourrait faire un sacré bon film.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Là, je sèche…
Avec un tel titre, ça coule de source. Enfin, non justement ! D'ailleurs la Kiewarra, la rivière qui traverse la ville éponyme, est désormais à sec. Il y a vingt ans, on pouvait encore s'y noyer. Comme Ellie : une vieille affaire… Suicide, homicide ?
Avec un tel titre, le terme cold case sonne surréaliste. Aaron Falk, rien à voir avec Peter, hormis la carte professionnelle, revient pour tenter de résoudre une sale affaire : son ami d'enfance mort, tout comme sa femme et son fils… Décès violent comme souvent dans la région. Circonstances troubles comme toujours dans la région. Tant qu'à refaire le trajet jusqu'à ce coin paumé, Aaron va en profiter pour solder le passé…
Là, je sèche…
En écrire davantage pourrait dévoiler l'intrigue. Dès lors, il ne resterait plus grand chose à se mettre sous la dent. Jane Harper est habile et ce roman se laisse dévorer. le procédé du flash back en italiques pour bien le distinguer du présent facilite le déroulé de ces deux affaires obscures et passablement glauques, à défaut d'être la trouvaille littéraire de la décennie.
Un bon vieux thriller, donc… Seulement voilà, mes incursions régulières dans la cambrousse australienne se ressemblent un peu : cette nature tellement hostile qu'elle ne peut que cabosser certains êtres, cette ambiance où tous les protagonistes positifs ressemblent immanquablement à Mel Colette ou Toni Gibson à moins qu'il ne s'agisse de Cate Jackman et Hugh Blanchett. le casting des méchants tient aussi la route, même poussiéreuse, mais pas question de leur donner un nom. Les vilains !
Là, je sèche… Finir ce billet par une pirouette mais mon inspiration est tarie… Cet ami qui ne vous veut pas du bien… « Ça casse pas trois pattes à un wombat… » ? « le bush à oreilles » ? Déjà écrit…
Foutu soleil ! Les vannes sont en panne et c'est un émeuphémisme… Ouais, pas top ! On la garde quand même, mais pour le prochain polar, direction la Scandinavie, où sécher n'est pas envisageable.
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