Oubliez «
le Silence des agneaux » ou vous le regretterez !
Je crois qu'effectivement c'est le conseil à donner à tout lecteur qui s'engagerait dans cette lecture. En effet, si vous vous attendez à un roman dans le même genre, ben vous allez être déçu même si le personnage d'
Hans-Peter Schneider possède un petit côté
Hannibal. On en reparlera plus loin !
Au coeur de l'intrigue, Pablo Escobar et les caches au trésor qu'il a établies un peu partout dans le monde.
Thomas Harris s'appuie ici sur une affaire dévoilée en 2016 lorsqu'un homme d'affaires français ayant racheté la maison du baron de la drogue à Miami finit par découvrir enterré sous celle-ci un coffre d'une centaine de kilos. Ce coffre, eh bien !, c'est sans doute l'un des « héros » principaux du roman puisqu'il se révèle la source de tous les fantasmes et de toutes les rivalités. Mais point ici d'homme d'affaire français, facette sans doute trop lisse de cette anecdote.
Thomas Harris lui préfère une sombre histoire de rivalités entre malfrats prêts à tout pour s'emparer du pactole. Ce choix narratif se justifie d'autant plus qu'il va donner lieu à des confrontations assez musclées mais également à la découverte d'un « gardien » de trésor qui va en faire cauchemarder plus d'un. Une chose est sûre, l'histoire n'est pas de tout repos et on assiste à quelques péripéties plutôt sympathiques.
Mais c'est surtout le personnage de
Cari Mora qui se révèle intéressant. Femme forte et pas décidée à se laisser impressionner, même par le glacial
Hans-Peter Schneider (oui, oui on va bientôt aborder son cas !), elle se révèle être le symbole de ces immigrés arrivés aux Etats-Unis après avoir vécu une enfance et une adolescence tellement flippante qu'elle impose le respect à tous les hommes de son entourage. Une fois pris connaissance du récit de sa vie, croyez-moi, vous y réfléchirez à deux fois avant de vous plaindre du confinement, parce que ça, c'est de la gnognote à côté de ce qu'a dû faire
Cari Mora pour survivre jusqu'ici.
Thomas Harris n'a, cependant, pas réussi à passer sous silence le pouvoir de séduction de l'héroïne mais, heureusement, ce n'est pas pour cela qu'elle réussit à s'imposer dans cette histoire. du moins ce n'est pas cela dont je me souviendrai en priorité la concernant. J'ai également beaucoup apprécié la relation qui l'unit au vieux Benito, personnage particulièrement attendrissant. C'est très touchant même si tout repose entre eux sur des non-dits. Comme quoi, les mots, parfois…
Bon voilà, on y arrive ! Alors je dois dire que
Thomas Harris doit quand même avoir un petit pet au casque pour imaginer certains de ses personnes. Prenons le cas du fameux
Hans-Peter Schneider. Non mais j'habiterais Miami, je n'attendrais pas qu'on me demande de me confiner. C'est tout le quartier que je confinerais tout seul, quitte à devoir construire une forteresse à coup de parpaings et de ciment. Moi qui ne sais même pas planter un clou dans un mur, croyez-moi sur ce coup je vous ferais des miracles et je manierais la truelle comme personne ! Non mais le type quand même il kiffe le compost style technologie ultra-moderne !!! Oui oui, il fait dans l'écologie mais le truc bien radical, style que trépasse si j'en laisse une miette ! Alors, oui, vous allez me dire que le mec fantasme sur les femmes, à quoi je vous répondrais : « Faute de grives, on mange des merles »… Donc non, non, Miami, trop peu pour moi. D'autant qu'Hans-Peter, il a aussi un pote : je vous laisse ainsi découvrir M. Gnis (tout aussi timbré que lui) et son « Pré-salé » qui rendrait jaloux
Hannibal Lecter.
Quant à la scène de l'épilogue, elle n'a pas un petit côté "Predator" avec cette scène de « jungle » ? Un peu quand même, non ? Rien d'étonnant cependant, plusieurs scènes du roman semblent relever du cinématographique (notamment les différentes scènes de plongées). A mon avis,
Thomas Harris connaît bien Steve Miner ou
Steven Spielberg à ses débuts.
Bon c'est l'heure de passer à table (je me contenterai d'un plat de pâtes, M. Gnis m'est un peu resté sur l'estomac !). Mais avant cela, je vous recommande ce roman si vous ne connaissez pas "
Le Silence des agneaux". Dans le cas contraire, évitez-le car vous risqueriez d'être vraiment déçu de ne pas y retrouver le côté psychologique du serial killer.
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