Robert Harris est connu pour avoir renouvelé le roman historique sociopolitique.
L'idée de base du roman est assez intéressante. L'histoire d'un jeune ingénieur romain, envoyé par l'empereur Titus en l'an 79 à
Pompéi pour enquêter sur l'ancien Aquarius disparu dans des conditions mystérieuses.
Le roman est intéressant sur deux ou trois points : celui de l'arrivée des eaux dans des termes appelés Theridium (froid) et Caldarium (chaud). le héros est un ingénieur des eaux. Et quelques avancées des heures historiques en Latin (traduit en dessous en français), ainsi quelques personnages historiques comme Pline l'ancien qui mourut à
Pompéi en admirant l'éclat du Vésuve. Bien qu'elle ne soit pas très originale l'histoire sur la corruption politique n'est pas trop mal mêlée, mais aurait pu être mieux.
Le point faible est un Magufin, on se demande que vient faire une histoire d'amour qui ne porte ni queue, ni tête laquelle n'a abouti à rien. Une fin trop vite bâclée.
Robert Harris a voulu vendre son roman à des producteurs de cinéma pour en faire un film. Un pari raté, car Harris souhaitait avoir comme réalisateur
Roman Polanski (le réalisateur d'un autre de ses romans
Ghost Writer), mais les producteurs visant plus le commercial prisent une mauvaise décision en choisissant un Yes-Man, Paul W.S Anderson (rien à voir avec son homonyme américain, le talentueux
Paul Anderson). Les producteurs pas avares de leurs sous, ouvrent le tapis pour ce médiocre réalisateur massacrant et s'éloignant totalement du roman de
Robert Harris. Les scénaristes ont gardé quelques traits de certains personnages, particulièrement cette histoire d'amour cucul et sans aucune valeur.
Le roman de Harris est pertinent, bien recherché, dommage que certains passages me paraient trop prévisibles (la mort en couche de l'épouse du héros, ce dernier retombe amoureux d'une adolescente aristocratie, des tentations d'assassinat sur le héros etc), et puis d'un autre côté quelques passages bien réussis notamment sur l'évolution et la corruption de
Pompei. Contrairement au romancier
Edward Bulwer-Lytton dans son roman incontournable,
Les derniers jours de Pompéi,
Robert Harris s'éloigne de la dévotion religieuse, le héros est athée, il ne croit pas en un dieu quelconque, ni à une philosophie d'un quelconque philosophe, il croit à l'authenticité des faits que la Nature veut en réclamant son dû.
Ce n'est pas le meilleur roman de Harris, mais celui-ci est moins poétique, moins architectural, moins long que le chef-d'oeuvre de Sir
Bulwer-Lytton.