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sur 588 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A quoi rêve " nos âmes la nuit" ?
Quand on se retrouve seul dans ce trop grand lit. Addie une dame de 75 ans est seule. Prenant son courage à deux mains elle va faire une étrange proposition à Louis son voisin.
" Je me demandais si vous accepteriez de venir chez moi de temps en temps pour dormir avec moi".
Se moquant des ragots d'une petite ville, Louis tous les soirs son pyjama et sa brosse à dent dans un sac va retrouver Addie.
Un rituel s'installe, une bière pour lui un verre de vin pour elle. Et puis le moment de se mettre au lit.
Kent Haruf nous raconte une belle histoire, celle de deux personnes qui voulaient se sentir vivant, à un âge où le corps se fait rebelle et l'esprit toujours aux aguets prêt à saisir ces instants de bonheur.
" Nos âmes la nuit" est une pépite pleine de douceur et de tendresse.
Je trouve que le troisième âge n'est pas un sujet suffisamment abordé en littérature dommage.
Il n'y a rien de choquant dans "nos âmes la nuit" juste l'histoire de Addie et Louis qui voulaient faire un bout de chemin ensemble.
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Un livre époustouflant qui vous entraîne dans le sillage d'Addie et Louis, dans une petite ville du Colorado. J'ai tout aimé. L'histoire improbable de ces deux-là. La façon dont elle est racontée. Les dialogues qui permettent de comprendre le passé de chacun des protagonistes.
Pour les réfractaires à l'anglais mais qui auraient envie de s'y remettre, un texte sans fioritures avec du vocabulaire très accessible.
Et puis, surtout la trame d'un magnifique film avec Jane Fonda et Robert Redford tout en retenue.
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Elle s'appelle Addie et lui s'appelle Louis. Ils sont voisins. À eux deux ils doivent totaliser pas loin de cent cinquante printemps... Ils sont veufs.
Leurs existences sont pour une large part derrière eux et cependant pour une part infime qu'ils ne savent ni l'un ni l'autre mesurer, ils s'accordent sur l'importance, le sens à donner à ce temps qu'il leur reste à vivre...
Pour autant ce n'est pas un désespoir de fin de vie qui les tenaille, ni la peur de la mort, ils sont encore en très bonne santé, non c'est quelque chose qui touche davantage à leur quotidien : le soir et plus tard au bord de la nuit, le sommeil tarde à venir, il y a quelque chose qui repousse le sommeil, c'est cela leur angoisse, pas la peur de mourir, mais la nuit qui vient, oppressante, étouffante presque, rappelant à chaque pas de son ombre, qu'ils sont désormais seuls, chacun seul, à franchir ce voyage qui mène du crépuscule au matin... C'est comme une barque qu'on passe d'un rivage à l'autre inlassablement...
Le fleuve au milieu semble terrible de solitude...
Tout comme les enfants qui ont peur de s'endormir, ont besoin d'être un peu rassurés, demandent une histoire à raconter, demandent à ce qu'il y ait un peu de lumière qui reste, les personnes âgées ont sans doute des angoisses qui ressemblent à cela... Mais qui sera là désormais pour leur raconter une dernière histoire avant qu'ils ne s'endorment lorsqu'ils sont déjà seuls...? Qui sera là pour leur tenir la main ? Eux aussi demandent qu'il y ait une petite lumière qui veille...
C'est Addie qui fait le premier pas vers Louis. Voudrait-il bien passer de temps à autre la nuit avec elle, simplement pour se parler, se tenir compagnie ?
Louis accepte la proposition.
À eux deux ils vont faire mentir la nuit, percer une brèche, ouvrir une porte pour faire entrer un rai de lumière dans leurs vies, des mots, des regards, c'est la barque qui revient brusquement vers un rivage moins hostile, déchirant l'hésitation, les maladresses, les conformismes...
Il n'est pas question de sexe ici, même pas forcément d'amour dans cette invitation... L'amour, on n'y pensera après, déjà soyons moins seuls, ne soyons plus seuls, hantés par l'antre gigantesque de la nuit...
Addie et Louis s'apprivoisent, ils ont besoin de cela, même s'ils se connaissent un peu... Imaginez-vous un peu traverser un soir la rue et aller chercher votre voisin ?! Il faut un peu d'audace au départ et puis, rappelez-vous la parole du Petit Prince : « chaque jour, tu pourras t'asseoir un peu plus près ». S'apprivoiser, réapprivoiser des gestes perdus, oubliés...
Est-ce plus dur à cet âge-là ? Je ne sais pas. Selon ma mère qui a vécu cette expérience insolite après un veuvage d'une douzaine d'années, et à l'âge qu'ont les personnages du roman, si elle était encore de ce monde, elle me répondrait : pas du tout.
Réapprendre les gestes oubliés, abandonnés, ceux auxquels on ne croyait plus. Oui, la tendresse d'abord... La tendresse avant tout. le reste, ce sera une autre affaire, on verra après...
Addie et Louis vont vivre des nuits peuplés de souvenirs partagés, de paroles, de moments cocasses et maladroits, d'une générosité furieuse dans ces instants fragiles...
Et puis, comme toujours, comme je ne sais plus dans quelle chanson de Brassens, il y a des gens aigris qui regardent de travers le bonheur, l'amour des autres, et puis il y a le voisinage, le qu'en-dira-t-on, et si ce n'était pas assez, les enfants s'en mêlent, ces cons ! les enfants d'Addie et de Louis... Nous sommes dans l'Amérique puritaine bien que contemporaine, le droit à l'amour est encore régenté là-bas où peut-être ici aussi finalement, par des codes aussi absurdes que les murs, les barbelés, un pays républicain fondé sur des libertés, mince !...
Nos âmes la nuit est un roman qui m'a touché à plus d'un titre. Kent Haruf, auteur que je découvre à l'occasion, a écrit ici un récit sensible, émouvant, épris de justesse.
J'ai pensé aux dernières années qu'a vécu ma mère avec celui qu'elle a aimé, qui l'a rejoint un an plus tard de l'autre côté du paysage... Je me suis souvenu que dans ma famille, cela avait un peu choqué. Je me souviens aussi que ma mère, dans l'euphorie de cette nouvelle histoire, était venue témoigner lors d'une émission de France-Inter, tard dans la nuit, une émission animée par Macha Béranger... Elle s'en était confiée auprès de moi un peu plus tard et, parait-il, l'audience avait fait un tabac, sur ce thème de l'amour entre personnes âgées...
À son enterrement, religieux je dois préciser, prenant la parole pour lui rendre hommage, j'avais évoqué ce fait que je trouvais beau à rappeler. Apparemment j'ai divisé l'assistance en deux, y compris dans ma famille, certains ont été choqué que j'évoque cela dans une église. D'autres personnes, à la sortie de la cérémonie religieuse, sont venues au contraire me remercier de ce témoignage... Mais sans doute, la plus belle reconnaissance vint de Jean, son ami, son compagnon des dernières années, des derniers jours, des dernières heures... Un taiseux... S'essuyant rapidement les larmes de ses yeux, il me demanda : « Bernard, j'aimerais que tu m'offres le texte que tu as lu tout à l'heure aux obsèques de Suzanne parce qu'il m'a plu... »
Il est parti un an plus tard. Après le décès de mon père, je suis heureux qu'il ait pu continuer de rendre un peu heureux ma mère, même s'il n'est pas mon père... Ils n'habitaient pas ensemble, sauf sur les toutes dernières années, mais l'essentiel de leur union ressemble de très près à celle d'Addie et de Louis.
La nuit je mens,
Mais je voudrais qu'elle mente elle aussi,
Où qu'elle s'éventre enfin,
Délivrant de ses entrailles des chemins ici où là-bas,
Je voudrais prendre des trains des chemins caresser les ronces,
La vieillesse des autres, de nos proches, la nôtre peut-être à venir, ressemble à celle qui ne nous attend pas...
J'aime les ronces par-dessus tout,
Par-dessus tout...
PS : merci à Marie (mosaïque92) de m'avoir donné envie d'aller vers ce texte si beau.
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Elle lui propose de passer la nuit avec lui.
Une banale histoire de drague, direz-vous?

En fait, c'est tout autre chose.
Ils sont voisins, veufs, portent allègrement leurs plus de 70 ans, et vivent dans une petite ville conventionnelle américaine où les cancans et mesquineries vont bon train.

Addie désire juste dormir avec Louis, combler la solitude des nuits en se racontant la vie passée, les conjoints disparus, les enfants, les souvenirs, les drames et les désirs ratés. Apprendre aussi à se connaître et de se détacher du regard des autres. Que peut-on attendre de la vieillesse si ce n'est une relation directe, honnête et simple? Un plaisir de vie qui va scandaliser les enfants de ces amoureux peu ordinaires. Il s'agira d'y mettre bon ordre!

Un bien joli livre sans artifice, à l'écriture originale par les bavardages insérés dans le texte descriptif, pimenté d'un clin d'oeil d'écrivain du comté de Holt et qui s'invite en quelques lignes dans la narration.
Un pas de deux sur la vieillesse et la solitude, qui parle d'amitié, de tendresse et de sérénité, en marge d'une société aigrie, intolérante et étroite d'esprit concernant le grand âge.

La dernière petite musique littéraire de Kent Haruf qui a malheureusement tiré sa révérence après ce livre.
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Un petit roman délicieux, de tendresse, de délicatesse, de grâce et de vie... de ces quelques moments de vie où la vie s'efforce d'éclairer de toute sa lumière les derniers mètres du chemin auquel mettent fin les ténèbres.
À l'initiative d'Addie, une belle septuagénaire, veuve de son état, Louis son voisin, professeur de lettres à la retraite, veuf et seul aussi, va accepter la proposition de sa jolie voisine : partager chastement son lit. Traverser ensemble ces nuits peuplées d'ombres et de lourds silences.
Apprendre ensemble à apprivoiser ces ombres et opposer aux doutes, à l'angoissement du silence, leurs échanges, leurs confidences, leurs souvenirs.
À tâtons, Louis va se glisser dans le lit d'Addie, et peu à peu, entrer dans sa vie.
Le voisinage va céder la place à la complicité, la complicité va devenir amitié et de l'amitié va naître l'amour.
Certains qu'à leur âge, ils n'ont pas de temps à perdre pour accorder un quelconque intérêt aux qu'en-dira-t-on, ces porte-voix de la bien-pensance sociétale, ils affichent leur relation en public.
Mais ils n'ont pas à se défaire que des codes et préjugés de la communauté.
Chacun des deux a un enfant.
Une fille pour Louis.
Un fils et un petit-fils pour Addie.
Et c'est de leur morale à eux dont va dépendre le devenir de leur relation.
À vous la suite !
De très courts chapitres.
Une écriture et un narratif épurés, pour offrir au lecteur le factuel, l'essentiel.
Les dialogues ont également cette qualité du "droit-au-but"...du " pas-de- temps-à-perdre."
Car là est tout l'enjeu de cette jolie histoire : le temps.
Un temps parcimonieux que rien ne doit gâcher ou entraver.
Une lecture agréable, comme un dernier souffle de jeunesse avant...
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J'ai eu envie de lire ce roman après avoir découvert le commentaire de berni_29. Je vous invite à aller consulter son texte, il est aussi émouvant que le livre.
*
Pour revenir au roman.... Il s'agit d'un roman d'amour. Les deux héros ont la particularité d'avoir plus de 75 ans. Addie est veuve, Louis aussi.
Elle se sent seule surtout la nuit. Elle va donc faire une proposition étonnante à Louis, seul aussi : passer leurs nuits ensemble, parler, discuter, dormir ensemble.
C'est touchant et mignon.
Mais évidemment le côté touchant et mignon ne va pas aller avec le "qu'en dira-ton". Même leurs enfants respectifs ne veulent pas de cette histoire.
*
Progressivement, apprenant à se connaître, ils vont s'aimer. Pourquoi ne pas accepter qu'on puisse s'aimer à 75 ans ? qu'on puisse avoir envie de ne pas être seul(e) ?
La réaction de leurs enfants en devient si violente....
*
C'est un très joli texte, touchant, qui fait réfléchir.
Chose exceptionnelle, je serai assez tentée de voir le film tiré de ce roman.
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La solitude peut être formidable parfois, lorsqu'elle est choisie.
Pas lorsqu'elle est subie.
Chez les personne âgées, particulièrement, c'est une calamité qui gâche les années qui restent.
Son conjoint décédé, se retrouver seul au quotidien avec personne à qui parler, personne avec qui partager ses souvenirs... c'est infiniment triste et cet isolement permanent finit par être pesant.
Addie, soixante-quinze ans et veuve de longue date, décide de prendre le taureau par les cornes. Elle fait à son voisin Louis, qu'elle ne connaît pas particulièrement, une proposition aussi inattendue qu'étrange :
« Je me demandais si vous accepteriez de venir chez moi de temps en temps pour dormir avec moi.
Quoi ? Qu'entendez-vous par là ?
J'entends par là que nous sommes seuls tous les deux. Ça fait trop longtemps que nous sommes sans personne. Des années. La compagnie me manque. À vous aussi, sans doute. Je me demandais si vous accepteriez de venir dormir avec moi certaines nuits. Discuter. »
Osé !
Mais comme elle a bien fait, Addie de se jeter à l'eau ! Car les deux solitudes, en s'additionnant, vont donner naissance à une très belle relation.
Pourquoi la nuit ?
D'abord, parce que la nuit est certainement le moment où la solitude pèse le plus. Comme le dit Addie : "le pire, ce sont les nuits."
Le jour, on arrive à faire illusion, à faire croire aux autres que tout va bien. Mais la nuit, lorsque l'on se retrouve seul face à soi-même, on ne peut plus se mentir.
Et puis, la nuit est le meilleur moment pour les confidences. Dans l'obscurité, on se laisse aller, on est moins sur la retenue, et on dit des choses que l'on n'exprimerait pas en plein jour.
Alors Addie et Louis racontent leur vie, apprennent à se connaître et à s'apprécier.
Addie et Louis sont heureux.
Ils goûtent cette sérénité que l'on connaît lorsque que l'on sait que l'on n'est pas seul et que l'on a quelqu'un sur qui l'on peut compter. Que l'on a trouvé son âme soeur.
Tout serait parfait si les habitants de la petite ville ne se mettaient pas à cancaner à qui mieux mieux, et si les enfants du couple ne s'en mêlaient pas...
Voilà un très court roman qui a le mérite d'aborder un thème original et trop peu traité : la vieillesse et la solitude qui l'accompagne souvent.
Ce n'est pas un monument littéraire, c'est même simpliste par moments, mais c'est une belle histoire, sensible, pleine de tendresse et d'humanité.
Je souhaite à toutes les Addie de trouver leur Louis, et à tous les Louis de trouver leur Addie.
Pour terminer, j'ajoute une petite remarque personnelle.
À un moment, Addie dit : "J'ai soixante-dix ans. Je moque du qu'en-dira-t-on."
Je l'approuve, bien sûr, mais je vais plus loin : pourquoi attendre soixante-dix ans pour s'affranchir du regard et de l'opinion des autres ? Personnellement je suis encore loin d'avoir cet âge, et cela fait longtemps que je ne fais plus attention à ce que les autres pensent de moi. Attention, cela ne veut pas dire que j'aime provoquer ou choquer, pas du tout ; simplement, je ne me force jamais à faire ou ne pas faire quelque chose sous prétexte que les gens vont penser ceci ou cela de moi.
Croyez-moi, cela fait un bien fou !
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Dans une petite ville du Colorado, Addie est veuve depuis de nombreuses années, et elle s'ennuie et décide de proposer à son voisin Louis, également veuf de venir passer de temps en temps une nuit avec elle, pour parler, se tenir compagnie la nuit, lorsque les angoisses ressurgissent chez chacun.

Alors Louis après réflexion, accepte cette proposition pour briser sa solitude et aussi trouver du réconfort aux côtés de cette belle âme.

Louis va alors s'apprêter, se faire beau pour passer une première nuit avec Addie. Et les commérages vont bon train, qu'est-ce que vous faites, est ce que vous…ca ne regarde personne.

Et cette amitié naissante va grandir avec beaucoup de respect et d'amour aussi.
Ils font des sorties ensemble, passe le temps mais chacun reste dans sa maison pour préserver son quotidien et réfléchir à la solidité de leur relation.

Tout se passe bien jusqu'au jour où les enfants d'Addie vont arriver pour vivre dans la maison maternelle. Son petit fils qui a fait un séjour chez sa grand-mère, ne veut pas laisser sa place avec le petit chien qu'ils ont adopté pour lui et veut rester.

Une belle histoire sur fond de voyeurisme, de cancanage, de jalousie, de méchanceté où l'amitié et l'amour sont mis à rude épreuve.

Leur relation si forte et fragile à la fois résistera-t-elle à tous ces assauts ?
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Un petit livre lu en une soirée.
Ce récit publié à titre posthume se déroule une fois de plus dans le village fictif de Holt. Il parle de la solitude qui s'installe parfois dans la vie des personnes d'un certain âge et de la manière dont elles tentent de vivre entre la routine de tous les jours et les insomnies de la nuit.
Eh bien, je l'ai trouvée vraiment courageuse cette veuve de 75 ans qui ose défier les mentalités pour chercher le bonheur dans la compagnie de son voisin. Il y a beaucoup de pudeur dans cette belle histoire qui commence tout doucement et qui par son déroulement touche le lecteur. L'écriture de Kent Haruf est simple, à l'image de ses personnages, mais les émotions sont là, dans chaque mot prononcé par les protagonistes, dans chaque geste. Pas un mot ne sonne faux dans ‘Nos âmes la nuit', rien n'est ridicule ni caricatural.
Certes, on ne retrouve pas dans ce livre autant d'action ni la même splendeur d'écriture que dans ‘Le chant des plaines ‘, mais c'est doux, plein de tendresse et de délicatesse.
C'est du Kent Haruf, quoi ...
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Que faire lorsqu'on est veuve, qu'on a plus de 70 ans et qu'on trouve la nuit longue et ennuyeuse ?

Et bien on demande à un de ses voisins, veuf lui aussi, dans la même tranche d'âge, à venir partager son grand lit froid pour papoter, faire connaissance et ne plus être seule avec ses pieds froids.

Addie n'a pas eu froid aux yeux de faire cette proposition à Louis et ce dernier a accepté.

Commence alors une belle amitié que l'auteur, en peu de pages, a su faire évoluer vers une belle complicité, faisant de ce couple d'une nuit, des amis d'une vie.

Les romances ne sont pas pour moi, en littérature, mais celle-ci est belle, touchante, merveilleuse, parce qu'elle aborde un sujet tabou : l'amour en personnes d'un certain âge.

Bien que Addie et Louis ne pratique pas la bêbête à deux dos, dans leur dos, ça cancane, ça ragotte, ça regarde de travers, ça pense qu'ils se refont le kama sutra, sans penser qu'à leur âge, on a plus envie de compagnie que d'orgie sexuelle.

Mais les gens sont cruels, bêtes et méchants… Kent Haruf nous le démontre par A+B sans avoir besoin d'en faire des caisses.

J'ai passé des moments de bonheur avec ce couple improbable, avec le petite fils d'Addie, qui, traumatisé par la séparation de ses parents, a peur d'être abandonné et qui, dans la personne de Louis, trouvera un substitut de père et papy.

Mais vous savez comme moi que le bonheur des uns rend les autres jaloux… et que les enfants de notre papy et mamy ne voient pas ça d'un bon oeil, alors que eux, dans leur vie, c'est désastre amoureux total !

L'auteur prendra le temps, durant ces trop courtes 180 pages, de nous éclairer sur le passé de nos amis, eux-mêmes se racontant leur vie de couple, leurs problèmes, leurs malheurs, et la solitude depuis quelques années.

C'est la boule au fond de la gorge et les larmes aux bords des yeux que je les ai laissé, me retirant sur la pointes des pieds pour ne pas qu'ils me voient avec les larmes aux yeux.

J'aurais aimé empoigner certains pour leur dire 'De quoi te mêles-tu ? Serais-tu jaloux de leur bonheur alors que toi tu en es incapable ?', mais je n'ai rien dit parce que je me suis demandée ce que nous ferions si c'était notre mère ou notre père qui, une fois arrivé dans les 70 ans, agissait comme Louis et Addie…

Il est un fait que nous sommes intolérants et étroits d'esprit, surtout pour certaines choses et la vieillesse en fait partie. Certains n'ont plus le droit d'être heureux et les tyrans ne sont pas que à la tête de certains pays, ils sont parfois dans vos familles, dans vos proches et vous pourriez être l'un d'eux.

Un très beau roman auquel je ne reprocherai qu'une seule chose : l'absence totale de guillemets ou de tirets cadratins pour marquer les dialogues, ce qui a rendu ma lecture plus difficile.

Malgré cela, c'est un coup de coeur car il y avait beaucoup de profondeur et de tendresse dans ses pages. de l'amour, de l'amitié et malheureusement, de l'incompréhension et de la jalousie.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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